Magnifique roman japonais, dont le touchant thème de la mort est abordé avec beauté et douceur. L'idée de cette Maison du Lion est très ingénieuse.
Shizuku, atteinte d'un cancer très avancé, décida d'aller finir ses jours dans la Maison du Lion. C'était un établissement qui recevait des patients atteints d'une maladie en phase terminale.
Shizuku fut accueillie très chaleureusement par la directrice de la Maison du Lion, sur l'île aux Citrons. Cette île était telle à une meringue, pleine de douceur et d'un calme extraordinaire. Shizuku fut enthousiasmée de finir ses jours dans un si bel endroit. C'était sa dernière demeure, elle voulait profiter au maximum de ce lieu très apaisant. L'établissement ne ressemblait en rien à un hôpital. Les patients entraient par une sortie. La Maison du Lion avait une sortie et une entrée. « La vie et la mort, en un sens, c'est à peu près la même chose. Nous ne faisons que tourner en rond, en changeant simplement d'apparence. C'est un cycle qui ne connaît ni début ni fin », lui dit la directrice. Sa façon d'aborder la fin de vie et surtout la mort étaient dits avec tant de douceur que les patients en oubliaient pourquoi ils étaient venus.
Shizuku avait choisi sa chambre près de la mer, qu'elle considérait comme un beau paradis. L'établissement n'avait que des médecins. Les malades ne recevaient aucun traitement, ni de soins agressifs visant à prolonger la vie. le personnel était là pour soulager la douleur. Les patients étaient leurs invités. Ils étaient libres de vivre leur vie comme ils l'entendaient.
Alors qu'elle rangeait ses affaires, elle eut la visite d'un petit chien qui s'installa dans sa valise pour y dormir. Ce petit chien lui rappela son enfance. Elle avait toujours désiré avoir un chien. Ses parents avaient répondu à sa requête en lui offrant des peluches. Arrivée le 25 Décembre, elle pensa, aussitôt, que c'était un magnifique cadeau de Noël, même si celui-ci ne resterait pas après sa sieste. Elle se trompait, car Rokka ne la quitta plus. Puis, elle alla à la plage regarder la mer, sentir le vent sur son visage et profiter du soleil. Tout était divin. Personne ne la jugerait sur son amaigrissement, sa tête sans cheveux. Elle n'était plus obligée de se cacher. Désormais, elle allait vivre en ne pensant qu'à elle. Elle avait l'impression de commercer une nouvelle vie.
le lendemain, elle partit à nouveau en promenade avec Rokka. le paysage était un éternel ravissement pour les yeux et l'esprit. Les jours suivants, elle prolongeait ses balades en avançant un peu plus dans l'île, jusqu'à aller vers une vigne magnifiquement entretenue. Rokka courut vers un homme au loin. Tous deux se connaissaient et semblaient heureux de se voir. L'homme, Tahichi, vint à sa rencontre et lui fit visiter ses vignes. Après la sieste, Shizuku et Rokka prirent l'habitude d'aller voir Tahichi. Lui aussi, aimait regarder la mer pendant des heures. Il lui fit visiter d'autres endroits tout aussi magnifiques. Tahichi était très attentionné à son égard, cela lui fit énormément de bien. Elle ressentit des sentiments qu'elle n'avait jamais osé ressentir. Rokka lui procurait beaucoup d'amour et Tahichi beaucoup de tendresse. Chaque jour était un don du ciel pour Shizuku, elle en appréciait chaque instant.
Chaque jour, Shizuku connut un pensionnaire de plus. Mais elle sut, aussi, le rituel des départs. Lorsqu'elle revenait d'une promenade et qu'une bougie était devant la porte, cela voulait dire qu'un pensionnaire s'en était allé. Ce ne fut pas évident au début. Cela lui rappelait sa maladie, ses colères quand elle n'en pouvait plus. C'était un retour à la réalité assez brutal. Mais la directrice savait apaiser ses patients.
Shizuku commença à avoir de la fièvre et se sentit de plus en plus fatiguée. Les jours de grande fatigue, elle restait au lit. Puis, le lendemain, elle repartait en balade avec Rokka et allait voir Tahichi, qui s'inquiétait de ne pas l'avoir vue la vieille. Pour lui faire oublier sa mauvaise journée de la veille, il l'emmenait au restaurant, visiter des lieux historiques en lui racontant leur histoire. Les jours suivants furent de plus en plus durs. Les douleurs de son corps l'empêchaient de se lever. La directrice lui prescrit une séance de musicothérapie. La voix de la bénévole et sa musique étaient un doux délice. Son corps se détendit et s'assoupissait paisiblement.
Un autre jour, elle eut la visite d'un dessinateur professionnel pour une séance de thérapie. le dessinateur dessina ce qu'il ressentait. le tableau terminé fut bluffant. Il représentait Rokka avec un grand sourire, tenant dans ses bras Shizuku. C'était exactement ce que représentait Rokka. C'était, aussi, ce que représentait Shizuku à l'instant présent. Elle comprit que c'était ainsi qu'elle voulait quitter ce monde, avec ce sourire.
Les douleurs s'amplifièrent. La maladie continuait à progresser. La directrice lui massa le corps, ce qui la détendit, aussitôt. C'était aussi l'occasion de parler ensemble, de la réconforter sur son départ en douceur. Shizuku savait que chaque jour et chaque souffrance l'amenait progressivement vers la mort, sa mort.
Chaque dimanche, la directrice organisait un goûter, c'était le seul jour où celle-ci prenait au hasard, un voeux, une demande ou un texte de l'un des pensionnaires. Elle réalisait ainsi une partie de la demande du pensionnaire parti. Suhizuku tenait à assister à ces goûters de la Maison du Lion, jusqu'au jour où son corps fut tellement fatigué, qu'elle ne put y aller, même en fauteuil roulant.
Puis un jour, elle se réveilla après avoir sombré cinq jours dans une terrible fièvre. Elle fut consciente une journée, puis retomba dans le néant qui l'emmena voir des gens qu'elle connaissait ou pas, vers sa mère qu'elle ne reconnut pas, son grand-père, l'ancienne maîtresse de Rokka...
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Une lecture douce, parfois très mélancolique, mais étonnement porteuse d'espoir, au vu du thème. Ce roman au rythme lent traite du sujet de la fin de vie d'une façon extrèmement appaisante et plutôt inédite. Même si j'ai parfois du poser le livre car trop touchée par l'exploration de certains des pans de vie de l'héroine, j'ai adoré la façon dont elle trouve peu à peu la paix et disparait justement au moment où elle est enfin prête à abandonner son existence terrestre.
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