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sur 183 notes
Si vous vous baladez parfois dans les salons littéraires, vous avez surement croisé Benoît Minville, le libraire tatoué de la Fnac CNIT (La Défense). Avec sa mère libraire également, il a baigné dans les livres depuis tout petit. C'est resté une passion et c'est devenu un métier. Rural noir est son premier roman et il est très bon !

Rural noir est profondément rural (« 25 habitants une fois l'été terminé ») et profondément noir. On découvre Romain, Vlad, Chris et Julie, quatre copains d'enfance et leurs vies d'hier et d'aujourd'hui avec une alternance de récit passé/présent. le passé m'a rappelé mes étés dans le bled paumé de mes grands-parents, tout au bout des Vosges. Les rues que j'ai arpentées des milliers de fois en vélo déglingué, les baignades dans la rivière, les courses poursuites… Les gueguerres de gang de Rom et Vlad m'ont aussi fait penser à la Guerre des Boutons (film que j'ai vu environ 300 par an enfant) 🙂

Le présent est plus sombre. En même temps nos quatre héros sont plus grands. Les problèmes de chômage, fermeture d'usine, difficulté à trouver un emploi sot évoqués mais aussi d'autres, plus noirs.

Rural noir est un beau roman noir sur l'amitié, les problèmes de société dus à la crise et la vie à la campagne. Ma compagne avait gagné ce roman au salon polar Rosny Soit Qui Mal Y Pense en mai de cette année et j'ai bien fait de lui piquer : il a été une parfaite lecture pour mon été sans congé ! J'ai eu du mal à le lâcher !
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Romain revient au bercail après dix ans d'absence. Il a déserté le coin paumé de la Nièvre après le décès de ses parents, besoin de changer d'air, de voir plus loin, de s'extirper d'une vie presque tracée. Les années ont passé mais les visages sont toujours là. Son frangin Christophe, et puis Julie et Vlad. le gang comme ils disaient. La bande n'est plus, les cartes ont été rebattues, d'autres figures se sont imposées, l'adolescence a laissé place à des vies d'adulte plus ou moins construites, et certaines mauvaises habitudes ont méchamment pris racine.

Benoît Minville signe un premier roman très engageant pour la suite à venir. Certaines scènes sont certes un peu grossières, et la naïveté côtoie la violence de façon parfois un peu plate. En même temps c'est très réaliste, j'ai eu l'impression de retourner dans certains villages du Loir-et-Cher où des amis habitaient lorsque j'étais au collège. Et j'imagine tout à fait que la même tournure ait pu les cueillir. Mais peut-être m'attendais-je à plus noir, plus polar, plus crasseux.

Car si Rural noir aborde les problèmes de chômage, de drogue, l'argent facile et les réseaux qui dépassent largement le petit caïd des campagnes, c'est finalement un roman très axé sur le sentiment, la culpabilité, avec de nombreux sujets soulevés, le poids du passé, la place des origines, les choix de vie, les perspectives qui évoluent différemment, l'amitié, le sens de la famille, et plus largement encore, les mutations du monde agricole. Nous tenons en fait un genre de roman d'apprentissage, non pas lié à l'adolescence mais à la trentaine. Et c'est fort bien amené. Un roman à se mettre sous la dent pour le week-end, et un auteur à suivre donc.
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Un vrai roman noir, hier et aujourd'hui dans un village qui se vide peu à peu de ses habitants, des retrouvailles entre anciens ados amis ou ennemis, sur fond de trafic de drogue et de violence. Pour mon goût personnel ce n'est pas ce que je cherche d'habitude mais c'est bien écrit et cela devrait plaire aux amateurs.
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Je dois tout de suite avouer un de mes défauts de lectrice : pour que je puisse -a priori- lire un roman noir il faut qu'il soit écrit par un Américain, que cela se passe aux États-Unis et de préférence dans un coin paumé. Alors comment Rural Noir est arrivé entre mes mains ?

1. J'avais adoré Les Géants de Benoît Minville, je sais donc qu'il avait un talent certain, une plume qui frappe droit au coeur, une imagination au service de la réalité.
2. J'ai très vite vu que Monsieur Minville a une connaissance approfondie et passionnée de la littérature américaine, du country noir et comme tout passionné de ce genre il saurait le respecter et aussi s'en inspirer, lui rendre hommage.
3. Il n'y a pas de troisième raison en fait mais comme on dit "jamais 2 sans 3"... :D Ou alors la troisième raison est tout simplement que je sentais du fait de l'engouement de mes amis que ce livre devait être bon, très bon... L'auteur allait me démontrer (tout comme l'avait fait Jérémy Fel avec Les Loups à leur porte) que les écrivains français peuvent faire tout aussi bien voire mieux que les Américains dans le genre du roman noir...

Maintenant que j'ai tout expliqué, il est temps de rentrer dans le vif du sujet : le livre. Rural Noir est un mélange entre la noirceur d'un Que la mort vienne sur moi (J. David Osborne) et la lumière, la douceur d'un Retour à Oakpine (Ron Carlson) : on oscille entre la violence d'un coin désoeuvré où le chômage est la meilleure compagne de l'homme et la bonté de ses habitants qui cherchent à s'en sortir tout en restant fédérer, prêts à tout pour aider les uns et les autres. le lieu est posé nous voici dans la campagne française !

[P.S. Vivant moi-même dans un village je peux vous assurer que tout ne se passe pas comme dans ce roman (je préfère prévenir...) :p ].

Un Géant du country noir est né !

Les personnages ? Une petite bande de quatre amis : Vlad le leader charismatique; Romain son second, narrateur de l'histoire; Chris le frère de ce dernier et Julie la fille du groupe, l'objet du désir adolescent... Entre passé et présent l'auteur nous livre leur histoire, leurs déboires, leurs grands moments, leurs erreurs et surtout ce lien indéfectible malgré le temps et les trahisons. Autour d'eux gravitent Cédric, petite terreur celui qui changera à jamais Vlad; le terrible Dalton personnage mystérieux qui ère dans le coin et enfin tous les membres de la communauté.

Entre passé et présent, entre narration interne et externe Benoît Minville nous conte le monde rural, la crise, le soutien perpétuel, les idiots du village, les espoirs d'en sortir, d'y rester et bien sûr les problèmes pour survivre de façon légale : le trafic de drogue... Un secret dans le passé, une agression dans le présent, le retour de Romain suite à dix années de silence, un village sur le point d'exploser dans le sang... C'est cette écriture vive, précise, incisive et sincère qui va tout vous raconter.

Asseyez-vous, ouvrez les yeux : aujourd'hui vous entrez dans le Gang. Vous n'en sortirez pas indemne.

Comme dirait le Géant : "Rock' n' read" ;)
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Après dix ans d'absence, après avoir tout plaqué et avoir tenté de tout oublier, Romain est de retour dans son petit village dans la Nièvre. Rapidement, les souvenirs affluent, notamment ceux de cet été où les choses ont commencé à déraper, lorsqu'il a perdu son innocence. En retrouvant son frère et sa meilleure amie Julie, Romain espère prendre un nouveau départ, mais les retrouvailles sont entachées par un drame : Vlad, leur ami d'enfance, le quatrième membre de leur « gang » est retrouvé dans un champ, laissé pour mort…

Ce que j'en pense :

Après son titre « Les géants » qui préfigurait déjà un tournant plus sombre, Benoit Minville revient cette fois avec un véritable roman noir, sur fond de trafic de drogue et de règlements de comptes.

On y retrouve pourtant des thèmes familiers chez l'auteur, notamment cet intérêt pour l'adolescence, l'âge de la transgression et de la liberté, mais aussi des premières angoisses existentielles. Il nous raconte ainsi l'amitié fusionnelle de quatre jeunes gens. C'est sans doute ce qui donne son humanité au roman – par ailleurs très sombre, avec son lot de sang et de violence. A un moment de l'intrigue, j'ai d'ailleurs pensé au film « Les petits mouchoirs », avec cette bande de copains qui perd brutalement son insouciance.

L'histoire a également une importante dimension sociale, autre préoccupation récurrente chez l'auteur – on se souvient du cri de rage de « Je suis sa fille » contre la toute-puissance du capitalisme. Il est question ici de la désertification des campagnes, de la crise qui frappe durement ces recoins isolés de France, des petits trafics mis sur pieds pour survivre et qui dégénèrent en quelque chose de plus grave… Cela m'a rappelé par moments « A la vie à la mort » d'Henri Courtade, que j'avais beaucoup aimé.

Le lecteur se retrouve pris au piège avec les personnages qu'il apprend rapidement à apprécier, dans une spirale de vengeance et de règlement de comptes, entre passé et présent, avec un esprit de clan et une loi du silence qui rappelle un peu la mafia.
Un roman à découvrir, pour les amateurs de polars non dénués de chaleur humaine, avec une dimension sociale.
Lien : http://romans-entre-deux-mon..
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Retour à la campagne après dix ans, de Romain membre du quatuor d'inséparables Romain, Vlad, Julie et Chris
Vlad vend de la drogue et Chris et en couple avec Julie..
Le passé peut il expliqué le présent l'auteur nous fait des sauts d'une époqiue à l'autre.
9a manque un peu de matière pour une campagne assez calme malgré quelques coups et viols
à lire !
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« – Alors dis-moi, tu veux quoi ? Pouvoir me dire que pour toi non plus, même à cinq mille bornes, ça n'a pas été facile ? Mais je les connais, les raisons de ton départ, à la limite je les comprends ; le truc, c'est que moi, j'ai même pas eu la possibilité de faire pareil, fallait bien qu'il en ait un qui soit adulte. Alors, oui, t'as morflé, y manquerait plus que ça. Mais tout ça c'est du flan, y s'agit juste de savoir ce que ça t'a appris, si ça a été utile pour forger l'homme que t'es. Alors viens pas me quémander mon pardon. J'en ai chié, crois-moi, je t'ai maudit, j'ai pas pigé, j'ai même prié pour que tu reviennes. »

Benoît Minville fait une entrée fracassante dans la collection Série Noire de Gallimard. S'il squatte les tables des libraires en compagnie de Lansdale, Himes ou Nisbet, c'est bien mérité : son roman est très, très bon. ( Et en plus, j'avoue être tombée de ma chaise à la fin, je n'avais absolument pas vu venir le fin mot de l'histoire.)

J'ai aimé l'histoire d'amitié adolescente, la complicité, les jalousies et les fanfaronnades propres à l'âge. Sujet universel, nous pouvons tous nous y retrouver, d'une façon ou d'une autre, quel que soit l'endroit où nous avons grandi (et je parle en connaissance de cause).
Le film de l'été qui se déroule en plan arrière du fil narratif est drôle, émouvant, violent et tendre à la fois. La tension augmente au fur et à mesure que la chaleur de l'été progresse, pour finir par éclater violemment et envoyer des projectiles des années plus tard, jusqu'au moment du retour de Romain parmi les siens.

J'ai aimé la finesse avec laquelle Benoît Minville compose le personnage du « revenant » qui se retrouve plongé à la fois dans un passé parfois idéalisé et dans un présent cauchemardesque. Il était difficile de trouver un équilibre, pourtant il est là. Les non-dits, les traumatismes, les amours cachées se dévoilent au fil de la narration en donnant à chaque fois un peu plus de profondeur aux personnages.


J'ai aimé le regard lucide et sans concession que pose l'auteur sur ces parties de la campagne française (ici dans la Nièvre) dont personne ne parle ou si peu. Désertés, abandonnés, orphelins, gangrenés par le chômage, volets définitivement fermés, les territoires en question ont le « défaut » de ne pas se situer sur les grandes axes touristiques ou à proximité immédiate de la cité moderne. Seuls les Hollandais (voir ailleurs les Allemands et autres Britanniques) se réjouissent de ce lâche abandon et profitent pour se payer des retraites paisibles, voir des résidences secondaires qui seront habitées deux mois par an.
« – Ils ont laissé mourir le monde ouvrier, ils font la même chose avec le monde agricole, déclara Chris, légèrement courbé. T'as des communautés des communes qui crèvent au détriment d'autres. Tout est devenu tellement complexe…
– Ça fait des années que je vois les problèmes remplir nos services, la précarité qui se nourrit de l'ennui, et qui tue. Chez nous, le service psychiatrique est complet. Y a un mur que personne ne veut voir. »
Et c'est là qu'intervient la problématique du Choix, élément clé de l'intrigue : partir ou rester. Rester pour quoi faire. Des choix que nous avons tous dû faire à un moment ou un autre.

J'ai été mordue dès les premières pages et vers la fin j'ai même lâché le fameux « nooon ! Il a pas fait çaaa !!?? », c'est dire si ça « poutre » (première fois de ma vie que j'emploie ce verbe)
Vivement le prochain Minville !
Lien : http://www.unwalkers.com/201..
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Ça faisait loooongtemps que je n'avais pas lu un polar, je venais de discuter d'une jeune revue de la campagne de l'Indre "Rural rouge". Et là pouf, je tombe à la médiathèque sur un roman qui s'appelle Rural Noir. Hasard et coïncidence (pas sûr) je me dis allons y !
Pas de chance on part dans la Nièvre... Quitte à choisir la campagne autant prendre dans un joli coin... On se calme les Nivernais je déconne ! J'aime beaucoup l'esprit, la campagne n'est pas un endroit où il se passe rien, elle a aussi son lot de trafique et de secret. C'est un polar qui se lit bien, on comprend les non dits entre amis, on vit les tensions et les peines.
En fond de l'histoire on comprend la difficulté qu'on les campagne de continuer à vivre, à se renouveler et à attirer face aux ogres urbains, on comprend les conséquences de l'exode urbain.
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Bon alors dans la vie y'avait la Madeleine de Proust, la bouteille de Jack de Lemmy et Les Goonies de Richard Donner.

Bah tu peux désormais laisser une place au Rural Noir de Benoit Minville. Et tu sais c'est super relou de connaître quelqu'un qui écrit un bouquin, parce que connaissance oblige, tu cherches une vanne à sortir un truc qui te permet de garder un peu de dignité mais non, pas là. Parce que Rural Noir est un putain de polar social comme on en fait si peu et qui les rendent encore plus délectables. Alors tu mets la boite à vanne en veilleuse et tu jalouses secrètement celui qui sait tenir une plume et raconter des histoires.

Tu vois ?

J'te la fais courte si t'es pressé s'tu veux. Tu débarques dans la Nièvre, genre l'endroit oublié par Dieu lui-même, t'y glisses un retour du frère prodigue, une histoire de dealers digne d'un mélange entre Total Western / Nid de guêpes / La Mentale, des références nostalgiques des années 90 (baladeurs, t shirts de groupes de metal, sorties avec les potes en vélo, foire à tout communale), des gueules ravagées par la crise économique mais dont tout le monde se branle parce que ça intéresse un peu moins que la stigmatisation des banlieues, et t'obtiens 240 pages de pur produit du terroir magnifique et haletant.

Je t'avais dit que je la ferai courte. J'ai menti et je m'en cogne, j'devrai sûrement me mettre à jouer au poker d'ici peu vu la main chanceuse que j'ai quand je choisis mes lectures.

Tu peux y'aller en toute confiance, ça mord et c'est pour ça qu'on est là vingt dieux !

Benoit tu m'as bluffé, t'as autant ta place chez les grands que chez les moins grands, y'a pas de petits héros d'façon. LA SUITE SINON J'TE QUITTE.

Biclounes cabossés et câlins rock'n'roll.
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C'est écrit dessus, c'est rural et c'est noir. Mais, à ma grande frustration puisque j'attendais beaucoup de Benoît Minville, je constate que n'importe qui ne peut pas s'improviser Erskine Caldwell ou Franck Bouysse quand il s'agit d'écrire un nouvel épisode de Fantasia chez les ploucs.


La néo-ruralité a le vent en poupe, séduisante pour tous les citadins qui étouffent après 3 confinements dans les grandes métropoles entre télétravail aliénant, transports contaminants et béton concentrationnaire. La campagne est pour beaucoup synonyme de paradis, idée souvent renforcée par le souvenir de vacances enfantines heureuses et insouciantes au milieu de verts pâturages. On voit donc en conséquence fleurir bon nombre de romans ayant transplanté leurs intrigues dans les coins les plus reculés de l'hexagone. Benoît Minville s'est emparé - avant le covid - de ce créneau-porteur, en littérature comme ailleurs. le résultat m'est apparu décevant, hélas !


Je n'ai pas aimé ce dialogue ininterrompu, banal, plat, saoulant, inutilement étiré en longueur, qui met en scène des personnages auxquels je ne me suis pas attachée. J'ai à peine retenu leurs prénoms tant leur personnalité fade est esquissée et interchangeable. Je n'ai pas aimé le vocabulaire employé, constitué de miches, meules, crade, gratos, trouduc et autres chieries ou caïds, outrances vulgaires pour coller à l'idée que l'auteur se fait du genre noir. Je lui signale par ailleurs qu'on ne dit pas « une gare de treillage », mais « une gare de triage ». Détail. le style ? Simpliste, rapide, syncopé jusqu'à la caricature. Je n'ai pas aimé la vision qu'offre Minville de la Nièvre (ou de toute autre région sinistrée), où l'on ne croise que des péquenots rustres et frustes, des jeunes bouseux alcooliques qui résolvent la crise économique (évoquée en deux ou trois mots) en dealant. Tout ce que l'auteur nous donne à voir de la Nièvre, ce sont des packs de seize. Sans vouloir m'acharner, l'intrigue est ultra-light, les liens entre le passé et le présent flous, les coïncidences ou rebondissements, téléphonés.


Bref, un roman qui sonne faux, pour ne pas dire creux.
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