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EAN : 9782848656465
253 pages
Sarbacane (04/09/2013)
4.02/5   53 notes
Résumé :
C'est l'histoire de Joan, qui a été élevée par son père sur fond de hard rock et de westerns. C'est l'histoire du père de Joan, un visage de plus écrasé par le Grand Capital.
C'est l'histoire de Hugo, le meilleur ami de Joan, qui décide de l'accompagner pour quand elle hurle : Il faut que ça change!
Je veux que ça s'arrête!
On va tuer le Grand Patron!
Deux ados embarqués dans un road-trip ébouriffant, sur la N7 direction Nice...
Il... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (39) Voir plus Ajouter une critique
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Si petite fille Joan est devenue grande, papa gâteau s'est littéralement effondré sous le feu du Grand capital…

♪ « Petite fille, à quoi tu rêves, Un siècle étrange se réveille
Même s'il te reste un peu d'amour, Ça risque de pas peser lourd
Petite fille, à quoi tu penses, Entre un flash et deux pas de danse
Va puiser d'autres solutions, J'ai besoin d'une transfusion » ♫ (1)

He oui, le papounet de Joan, au chômage et au bout du rouleau en région parisienne, voit son braquage d'une banque tourner au fiasco et finir tristement à l'hôpital une balle dans le buffet et dans le coma.

Sa poussinette Joan et son frère de coeur Hugo décident alors de se venger en liquidant le grand patron français et niçois Lassale en taillant la route en Ford Mercury vers la Côte d'Azur.

A travers la Nationale 7, le voyage des deux héros ne sera pas de tout repos et réservera bien des surprises, entrecoupé par quelques intermèdes savoureux de Vasco, le frère d'Hugo et propriétaire de la Ford très en colère.

En lisant ce roman, j'avais en mémoire mon dernier road trip formidable aux Etats-Unis, « Voleurs » de Christopher Cook dont les héros liquidaient les gérants de station service pour se ravitailler en essence et autres victuailles.

Dans ce récit de Minville, le ton est beaucoup plus jeune et direct. Révoltée contre la société d'aujourd'hui, la colère d'une fille contre la descente aux enfers de son père constitue le moteur de ce roman à fleur de peau.

Etant plutôt un amateur de romans américains, j'ai bien aimé cette quête de justice dont seule la jeunesse peut désirer avec autant de fougue et de conviction. Au cours de ce voyage traversé à la vitesse grand V, l'auteur balaie également avec humour et tendresse tous les sujets importants touchant à l'adolescence.

Pour conclure, même si j'ai pris plaisir à lire « Je suis sa fille » comme un intermède à mes lectures habituelles, je le conseillerai plutôt à un public jeune qui souhaite embarquer pour un road-movie à la fois endiablé et émouvant à la frontière des genres. Et merci aux éditions Sarbacane et à Babélio pour cette découverte décoiffante…


(1) Adaptation de deux strophes de « Petite fille » de Goldman pour coller au contexte du roman
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Quel roman qu'est « Je suis sa fille » de Benoît Minville

Les premiers mots qui me viennent après avoir terminé ce livre sont percutant, rage, espoir ; c'est l'histoire de Joan et de son père, de Hugo et de ses cancers, de Blanche et son enfance, de Djib et Vasco et leur peur de l'avenir à l'aube du commencement de leur vie adulte, d'un adulte qui a basculé dans le désespoir et de jeunes révoltés contre la société.

Joan et son père vivent tous les 2, un amour fusionnel les unit, ils s'aiment et se le disent, elle a 16 ans et 364 jours, lui est un adulte broyé par le système, il avait un travail où il se donnait à fond, avait c'est le coeur du problème, il l'a perdu son travail, plus de poste pour lui, un grand groupe s'est emparé de son entreprise et il n'est plus question que de résultats et profits, toujours plus de profits. Il se retrouve au chômage, c'est le début d'une spirale infernale pour Joan et son père, il n'a plus aucun espoir de s'en sortir, les factures s'accumulent, lui l'homme joyeux et rêveur devient petit à petit un homme soucieux et dépressif. Il commet un acte insensé d'homme désespéré, il braque une banque avec une arme factice, la vie de Joan s'arrête, son père a été blessé grièvement par un policier, son père, son héros est au soin intensif luttant entre la vie et la mort. Joan ne peut accepter la fatalité, il lui faut un coupable, elle veut venger son père. Avec son meilleur ami Hugo ils décident d'aller trouver un coupable, qui de plus coupable que le grand patron des patrons ?
Ils l'ont décidé, il partent le trouver l'homme responsable de tous les maux, c'est le début d'un voyage de 3 jours de Paris vers Nice en passant par la nationale 7.

On lit ce livre comme un journal, écrit à la première personne c'est Joan qui nous narre ce road-trip déjanté à bord d'une ford mercury avec ses maux et ses mots d'ado, elle crie sa haine, elle pleure son père, elle veut le venger son père mais va t-elle y arriver ? Joan m'a bouleversée, elle l'aime tellement son papounet, son astre, elle clame sa rage et son désespoir avec des mots brutes, s'en est fini de l'innocence, elle sait maintenant que ça n'arrive pas qu'aux autres, que le monde n'est pas si beau.
Ce voyage ce n'est pas que les villages qu'elle traverse c'est aussi un voyage initiatique.
Sur ce trajet notre héroïne est amenée à croiser des gens, l'auteur utilise des clichés pour les décrire tout en explosant les idées reçues que l'on se fait sur « les petites gens ».
Pour l'accompagner dans cette expédition elle peut compter sur Hugo son meilleur ami, un jeune homme qui a survécu à 2 cancers et qui sourit à la vie, un garçon plein d'humour et d'amour, il l'aime sa Joanny il veut la protéger du monde et d'elle-même, un personnage qu'on ne peut qu'aimer, par son humour il allège ce roman poignant.

L'auteur, Benoît Minville nous livre ici un livre percutant, il explore des faits de la société actuelle : la crise, le désespoir des jeunes face à leur avenir, la surproduction au détriment des gens qui travaillent, le chômage, le racisme, les jeunes sans repère parental qui essaient de sortir de la masse.
Ses mots sont dures, il n'y a pas de fioriture, elles ne sont pas nécessaires.
Le récit est ponctué de références musicales et cinématographiques qui font écho à notre propre vie.
On suit le trajet de nos 2 héros sur cette Nationale 7 entrecoupé de souvenirs de Joan et son père, des mots qu'il aimait prononcer, son père est présent du début à la fin du livre, on pourrait aller jusqu'à dire que c'est aussi un héros tellement il est présent sans l'être puisqu'il est cloué sur son lit au soin intensif.
J'ai aimé le découpage du texte, cette écriture rythmée qui fait tourner les pages à toute vitesse, Joan est dans l'urgence le lecteur aussi, lui aussi il le vit ce drame.

Le livre est découpé en quatre parties, dans la première Joan a son arme braquée sur son coupable , dès les premières pages on est immergé dans sa souffrance et sa rage, dans la 2ème et 3eme partie c'est la vie le long de la nationale 7, c'est la rencontre de Blanche, une jeune fille pas gâtée par la vie qui va accompagner nos 2 héros dans leur quête, la dernière partie se révèle être la plus bouleversante, à la fois porteuse d'espoir mais aussi de tristesse profonde, celle qui vous prend au tripe, moi aussi j'avais envie de hurler.

Quelques chapitres appelés « interlude » nous narre le voyage de Vasco, le frère de Hugo et de Djib son meilleur ami, l'un maçon l'autre diplômé d'un master en finance, ils avaient le projet de partir pour un week-end dans le Quiberon, leur périple ne sera pas celui-là, ils se retrouveront eux aussi en route vers Nice, avec ces deux-là l'auteur explore d'autres faits de société mais, grâce à ces chapitres courts, allège un peu le texte principal tout en continuant à secouer le lecteur.

Car oui en lisant ce livre le lecteur est malmené, l'auteur ne nous raconte pas la vie parfaite, non elle est cruelle de vérité, elle fait écho des faits divers dans les journaux, on ne peut que se poser et réfléchir, non ça n'arrive pas qu'aux autres.

Ce roman n'est pas un roman noir, il bouscule c'est vrai mais il est porteur d'espoir, non la fin n'est pas écrite à l'avance, sans être donneur de leçons il permettra aux jeunes lecteurs de réfléchir à leur avenir, une fois le livre fermé de se poser et souffler. Qu'est-ce que grandir ?

Pour ma part une fois refermé je n'ai eu qu'une envie celle de dire à mes enfants que je les aime, que la vie elle est belle et cruelle aussi mais que je serai là quoiqu'il se passe et si jamais je n'étais pas là j'espère qu'ils garderont en mémoire les beaux moments que l'on a vécu tous ensemble comme Joan le fait avec son père.

Ce livre est un gros coup de coeur, un livre dérangeant mais criant de vérité, un roman qui raconte l'amour qui lie un père et sa fille, une lecture qui prend aux tripes, je ne peux pas vous en dévoiler plus sur le trajet des héros ni sur les personnes qu'ils vont rencontrer car je couperais les futurs lecteurs dans leur élan.

C'est un livre à vivre pas à raconter.

Merci à Benoît Minville pour ce récit profondément humain !
Lien : http://luciebook.blogspot.be..
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Mon avis : C'est encore un grand roman que je viens de lire des éditions Sarbacane, mon dieu mais quelle puissance encore dans cette histoire, j'en suis encore toute retournée de cette lecture, qui marquera ma mémoire très longtemps.

Quelle belle découverte j'ai adoré cette lecture, tellement intense et si riche en émotions.


Parlons maintenant de l'histoire :
Joan est une jeune fille de 16 ans et 364 jours, elle vit seule avec son père et ils ont réussi à développer une relation plus que fusionnelle. Lorsqu'un jour, la police arrive chez elle, elle comprend qu'il s'est passé quelque chose de très grave, son père a commis l'irréparable en braquant une banque suite à la perte de son travail. Un braquage malheureusement qui a très mal tourné. La jeune fille le voyant entre la vie et la mort sur son lit d'hôpital, laisse éclater sa haine contre le système et le capitalisme, elle rejoint son meilleur ami, Hugo et décident tous deux de partir se venger auprès du grand patron de son père installé à Nice. Les voilà donc partis à l'aventure sur la N7, traversant ainsi la France pour rejoindre leur future victime. Nous suivons donc ces deux inséparables dans leur virée vengeresse, les suivant dans leurs découvertes et leur plus ou moins belles rencontres.

Les personnages :
Joan: une jeune fille à la tête bien sur les épaules jusqu'à ce fameux jour atroce où l'on vient lui apprendre que son père, celui qu'elle vénère, celui qui lui a appris la justice et le respect est actuellement sur un lit d'hôpital après avoir reçu une balle au court d'un braquage qui à mal tourné. Cette jeune ado de 16 ans va laisser exploser sa colère, son mal être actuel et toute sa rancune pour trouver LE coupable, celui qui, pour elle, est responsable du fameux geste de désespoir de son père et va tout faire pour venger ce papa qu'elle adore.

Hugo : Un jeune ado en rémission de deux cancers, qui sait apprécié les joies de la vie et qui s'est toujours battu pour vivre, c'est le meilleur ami de Joan, il va l'accompagner dans ce périple pour l'aider à se venger mais aussi à lui faire comprendre que la vie n'est pas faite de vengeance mais qu'il faut simplement vivre pour tenter d'exister.

Le papa : Il est omniprésent dans ce roman, dans les pensées, dans les citations et dans les souvenirs de la jeune fille, un homme qui a élevé sa fille comme un père mais aussi comme une mère, qui a travaillé d'arrache pied pour donner la plus belle vie à sa fille et qui malheureusement prit par le système va commette l'irréparable. Il a transmis à sa fille ses belles valeurs: La justice, le respect, le travail, l'amitié, l'amour et la détermination. Un homme bien tout simplement.

Blanche : Une jeune fille très jolie mais aussi très intelligente que notre duo rencontre au détour d'un village avec un passé pas des plus anodins, elle partira avec Joan et Hugo et apportera a ce récit, de la douceur, de l'amour et une très belle amitié.

Vasco et Djib : le grand frère d' Hugo et son meilleur pote qui par les interludes narrés dans le roman ont apporté une belle bonne dose d'humour à l'histoire.

J'ai adoré tous ces personnages, ils sont tous attachants, beaux, sensibles et avec un coeur gros comme ça.

L'écriture de l'auteur : J'ai vraiment aimé le découpage du texte en différentes parties, son écriture rythmée nous fait tourner les pages à toute vitesse, aussi vite que l'aventure de nos petits héros, on est en haleine du début à la fin, ne pouvant poser ce livre avant de l'avoir terminer. le vocabulaire employé est assez osé mais fort efficace, avec des petites touches de poésie mais aussi de la gravité dans les émotions ressenties. Benoit Minville a parfaitement réussi à traiter un sujet à la fois dur et compliqué, en le rendant des plus agréable, émouvant et surtout accessible à tout le monde


En conclusion : Je suis sa fille est un roman fort, bouleversant, émouvant, attendrissant... je suis émerveillée par cette histoire pas si singulière mais qui pourrait peut être malheureusement arriver à beaucoup d'entre nous à l'heure actuelle. C'est une aventure envoûtante, magnifique et violente dans laquelle on embarque pour le meilleur mais aussi pour le pire, avec un final à la fois beau et triste qui n'est pas écrit dès le début du livre et qu'est ce que c'est bon. Je remercie donc Benoit Minville pour ce roman si BEAU, si HUMAIN qui nous donne encore plus l'envie de VIVRE.

Encore un sans faute pour les éditions Sarbacane et leur collection Exprim', pour le choix de leurs romans et de leurs auteurs qui ne me laisse jamais indifférente .

Lien : http://aupaysdelire.blogspot..
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Quand je commence un K .Bruen ou un J.R Lansdale , je sais pertinemment que je vais passer un bon moment, et ben quand j' ouvre un roman de Benoit Minville ça me fait le même effet!
C'est donc en toute confiance que j'ai attaqué "je suis sa fille" et je peux vous dire que je ne me suis pas trompé!

Le père Minville une fois de plus nous attrape des les premières pages pour ne plus nous lâcher!
Road trip initiatique; le passage à l'age adulte ou le sourire se mêle à l'émotion avec comme toujours des personnages fort qu'on oublie pas.
un roman sur l'amour, la vie, la mort, ....avec comme dans tous ses romans son thème de prédilection qu'est l'Amitié et croyez moi, il en parle comme personne!

alors y'en a qui vont dire "ouais , tout çaaaaaa!" mais c'est un roman "jeunesse" , tout ça , c'est pas assez noir....
moi je leur répond on s'en branle de la couleur, de la catégorie! du moment que le gars à un bon "Riff" il peut toucher tout le monde, de 7 à 77 ans (bon 7 c'est peut être un peu juste quand même!) par contre 77 ça peut le faire , j'en veux pour preuve une conférence "aux quais du polar" à laquelle j'ai assisté ou B Minville en présence d'autres auteurs de renoms parlait de son dernier roman "rural noire". j'étais assis à coté d'un couple de personnes âgés et quand je dis âgés je pensais même qu'ils étaient morts c'est pour dire (très mauvais gout , je vous l'accorde!), bref à la fin de la conférence la dame m'interpelle et me demande comment s'appelle "le barbu tatoué" car elle a été touchée par ses mots et du coup elle voulait lire son livre! alors voilà !

tout çà pour dire que j'ai passé un vrai bon moment de lecture. Alors en attendant octobre et son nouvel opus (ouais c'est long!), n'hésitez pas à lire du Minville bordel!

le monde se divise en 2 catégories , ceux qui ont déjà lu un roman de B Minville et ceux qui ne vont pas tarder à le lire!
bon on peut peut être remplacer "monde" par "France" déjà , c'est bien ! faut pas non plus qu'il prenne trop le melon le gars :-)
enjoy
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Gros coup de coeur pour ce roman pour ados dont le texte a la puissance de l'écriture d'Anne-Laure Bondoux. C'est drôle et brillant dans les dialogues et les réparties pour une histoire plutôt dramatique.
Une fugue qui ne porte pas son nom. Un road-trip à travers la France, dans lequel SA fille veut venger un adulte pris dans l'engrenage d'un monde du travail déshumanisant et destructeur. Joan a été élevée par son père qu'elle idolâtre à juste titre et c'est soutenue par son meilleur ami, presque frère, Hugo, à la verve et l'éloquence légendaire, qu'elle va prendre la route...
J'ai adoré, tremblé pleuré et beaucoup ri aussi. C'est drôle, émouvant et tendre - la relation complice entre les deux amis est unique - c'est très pertinent et d'une grande humanité.
Mention spéciale pour le cheminement parallèle de Vasco (le grand frère d'Hugo à qui il a "emprunté" la voiture et la carte bancaire...) et Djibril avec une très belle relation fraternelle.
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critiques presse (1)
Telerama
27 novembre 2013
Benoît Minville dessine de main de maître ce chemin vers la maturité. Il dit magnifiquement l'amour d'un père pour sa fille – et réciproquement, l'importance de la transmission, la confusion des sentiments adolescents. Son roman bouscule par sa sincérité, sa ­générosité.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (26) Voir plus Ajouter une citation
En bonne intoxiquée, je sens déja monter de mes entrailles l'appel du Royal Deluxe et dégaine le nom de mon deux-étoiles habituel.

Il secoue la tête et me répond, d'un air blasé horriblement horripilant, qu'aucun McDo ne "vient polluer" la Nationale 7.
- Question d'exception culturelle, ma belle.

Tu parles. J'y crois autant que la fois où il m'a dit que les garçons embrassent mieux que les filles. C'est parce qu'il ne m'a jamais goûtée.
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« C’est l’histoire d’un petit garçon qui n’a personne pour taper dans la balle avec lui. Un vilain petit canard, qui se retrouve toujours seul dans un grand terrain vague, avec son ballon. Un jour une petite fille passe par là et lui, il saute sur l’occasion :
_Tu veux jouer au ballon avec moi ?
Elle lui répond :
_Non, viens, on va jouer à sentir les fleurs.
Frustré, le petit gars insiste. Alors la petite fille accepte de jouer avec lui et son foutu ballon. Mais elle se montre pas très douée, et à chaque fois qu’elle tire dans la balle, elle l’envoie tellement loin que les deux mômes sont obligés de marcher un bon moment pour aller la retrouver. Et ainsi de suite : à chaque tir dans le ballon, ils passent leur temps à marcher et à causer. Si bien qu’à un moment, ils se perdent et ils se retrouvent en plein milieu d’un magnifique jardin fleuri. La petite fille est heureuse, elle lui dit :
_Maintenant qu’on a joué avec ton ballon, on joue à sentir les fleures, d’accords.
Le petit garçon réfléchit, regarde sa balle, la laisse de côté et accepte de bon cœur. Et, au bout d’un long moment, il relève la tête et demande à la fille si elle ne l’avait pas fait exprès, au fond. Sa nouvelle amie, en guise de réponse, lui offre le plus beau des sourire du Monde. Fin de l’histoire. »
Je ne peux décrocher mes yeux mouilles des siens. Mais cette fois, mes larmes sont nourries à la joie et à la fierté. Je réussis à parler d’une petite voix :
_C’est nous… C’est comme ça qu’on s’est rencontrés.
[…]
_T’es sûre ? Je croyais que c’était un conte ousbek !
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Papa, je pars te venger, et je veux croire, pour le donner du courage ou légitimer mon choix, que TOUS les enfants aiment leurs parents comme je t’aime feraient de même. C’est pour ça que nous sommes là, non ? Pour que vous soyez fiers de nous et que nous réussissions là où vous avez échoué, enfin… là où vous vous êtes arrêtés. Pour que nous rires vous rendent la vie moins pire qu’elle n’est, ou plus belle, ça dépend des jours. Merci du cadeau.
J’ai pas demandé à voir tes larmes séchées sur tes joues, ces crevasses dans ton être, causées par tout ça. Je n’ai pas demandé à pâtir de votre boulimie de temps, de votre appât du gain, quand moi je voulais goûter à la vie en toute simplicité. Et je n’arrive pas à conjurer les souffrances inutiles ; je n’accepte plus les gros titres désespérés. Et JE change les règles du jeu, pour qu’ON avance encore. Au prix fort. Un prix qu’ils ne pourront jamais mettre sur ma morale. Jamais
Grâce à toi.
A toi Papa, que je retrouve dans mes songes et que je voudrais pleurer le plus tard possible, pour rire encore, pour me sentir petite fille encore et pour pouvoir éduquer un jour, aussi bien que toi, l’enfant que fera de toi un grand-père et de moi une maman.
Tout évolue. C’est dur mais il faut ça, apprendre à grandir (sauf pour Hugo, peut-être). Alors moi aussi, Papa, j’apprends, à la force de tes préceptes et en dépit de ce sale tour, même si ma fureur contre la fatalité demeure.
Tu me demeures, Papa, et tu me manque.
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Ma gorge se serre ; la main noire de la vie réelle s’amuse à me rattraper et m’étrangle. Hugo se précipite sur moi, m’entoure de ses bras.
– Oh là, oh là. Calme-toi. Respire doucement. On va suivre NOTRE voie, NOTRE instinct, d’accord ? On fait ce qu’on veut. Si ON veut se laisser guider par la beauté, ON peut. On a le droit. On les emmerde. Ça n’empêchera rien ni personne de continuer à tout foutre en l’air. Tu le sais ma belle, notre monde c’est un genre de papier buvard qui absorbe tout depuis trop longtemps, et eux c’est la tache d’encre épaisse qui salit tout. C’est leur rôle.
– Elle est naze ta métaphore.
– On s’en fout, on fait ce qu’on veut ! Écoute.je ne dis pas qu’il y a des gentils et des méchants, tu l’as dit toi-même, ce serait trop simple. Je sais juste que ça s’écroule à tous les étages et qu’il y a ceux qui s’accommodent de ça et ceux qui en pâtissent. Celui qui vit dans un monde doré aujourd’hui sera peut-être notre meilleur apôtre demain, quand la grosse boule du système l’aura écrasé, cette pute.
– Je vois pas le rapport avec le fait que tu parles sérieusement de vivre une aventure amoureuse juste avant de m’accompagner pour tuer quelqu’un.
– Le rapport est dans la métaphore : je te propose qu’on apprenne juste à vivre sans aucun buvard. Et ON va leur faire comprendre que tache ou pas tache, ON peut vivre. On peut changer les choses. On peut leur montrer ! Et Joanny, je suis sûr que ton père va mieux.
Nos yeux se rencontrent.
– Sûr ?
– Sûr, il dit en m’embrassant le front.
Je veux y croire.
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Je n'arrive plus à m'imaginer une vie normale.
- Elle ne sera plus, tu sais. C'est vrai. Elle sera différente, mais elle sera ce que tu as envie d'en faire. J'espère que je ne vais pas te choquer, mais je veux dire qu'elle sera...extraordinaire. Tu comprends? Elle n'aura plus jamais rien d'ordinaire, quoi qu'il advienne.
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Pour recréer du lien avec vous en cette période de distanciation sociale, nous avons imaginé en partenariat avec Livres Hebdo une rencontre avec nos auteur•rices. Un webinaire animé par Gwendal Oulès de la librairie Récréalives et Sonia Petit de la librairie Ici. Une présentation du printemps jeunesse chez Sarbacane avec la participation exceptionnelle de : - Bertrand SANTINI auteur de la série le Journal de Gurty - Clémentine BEAUVAIS et Max DUCOS, autrice et illustrateur de Boucles de Pierre - Olivier DAIN-BELMONT, auteur de permacité - Laurent AUDOUIN, illustrateur de la série Les enfants du tonnerre - Benoît MINVILLE, auteur de la série Punkette & Poupoune - Julia THÉVENOT, autrice de Lettre à toi qui m'aimes
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