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4,1

sur 5535 notes
Descendant d'un croisement entre chien et loup, nous allons suivre Croc-Blanc dans sa découverte du monde depuis le grand nord Américain où il va naître jusqu'en Californie. Mais entre la lutte pour manger, pour survivre et la fréquentation de différents représentants du genre humain, sa vie sera loin d'être un long fleuve tranquille.

Magnifique et touchant, à la fois ode à la nature et critique de l'humanité, ce bref et intense roman est un condensé de London. C'est aussi et surtout pour moi une lecture indispensable pour sensibiliser les jeunes à l'influence que l'homme peut avoir sur ceux qui partagent la planète avec lui.
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Livre magnifique où l'on suit les aventures terribles et violentes de Croc-blanc. Comme quoi, on peut être bouleversé par les malheurs d'un chien-loup.
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Vous vous souvenez de « L'Appel de la forêt » (1903) : Jack London y racontait l'histoire de Buck, un chien de Californie, qui passe de l'état domestique à l'état sauvage. Trois ans plus tard, l'auteur reprend la même histoire, mais dans l'autre sens : il envisage de nous raconter l'histoire d'un chien-loup sauvage, qui peu à peu vient vers la civilisation.
« Croc-blanc » (1906) est donc l'histoire d'un chien-loup, appelé ainsi à cause de la blancheur de ses canines qu'il vous montre volontiers, même quand vous ne le sollicitez pas. Il est le fils de N'a-qu'un-oeil, un loup borgne, et de Kiché, une chienne-loup. Après les premières semaines d'apprentissage au coeur de la meute (mordre pour ne pas être mordu, manger pour ne pas être mangé, tuer pour ne pas être tué) il est recueilli avec sa mère dans une tribu indienne où Castor-Gris devient son premier maître. Croc-Blanc n'est pas trop malheureux mais il apprend à se battre contre d'autres chiens qui l'ont pris en grippe. Puis Castor-Gris l'échange avec un triste individu, Beauty Smith, qui veut en faire un chien de combat. Commence une série de duels où Croc-Blanc subit à la fois la violence de son maître et celle des ses adversaires. Un jour, alors qu'à l'issue d'un combat particulièrement sanglant, il est grièvement blessé, il est recueilli et soigné par Weedon Scott et son ami Matt. A leurs côtés, il apprend l'amitié et la confiance. Il leur sauve la vie lors de l'attaque d'un hors-la-loi. Dès lors il finira ses jours tranquillement auprès de ses maîtres et de ses amis-chiens Dickie et Collie.
Comme dans « L'Appel de la forêt » Jack London utilise son arme de prédilection : il entre dans la tête et le corps de son héros et raconte toute l'histoire de son point de vue. C'est pourquoi on ne peut pas parler d'anthropomorphisme : London ne prête pas à Buck ou à Croc-Blanc des sentiments humains, au contraire, c'est lui qui se met à leur place, et essaie de restituer leurs « sentiments » canins, faits certes plus d'instinct et d'impulsions, de réflexes (de survie, notamment) plus que de véritables sentiments d'amitié ou d'aversion. Et c'est d'une redoutable efficacité. Nous, lecteurs (et lectrices), entrons dans le livre de façon primaire, et animale.
Cette appréhension du texte, cette communion avec les héros du livre, suffirait déjà à nous faire considérer « Croc-Blanc » tout comme « L'Appel de la forêt » comme deux réussites exceptionnelles du roman animalier. Mais si on connaît un peu Jack London, on peut trouver des correspondances avec d'autres romans et avec sa propre vie (relisez « Martin Eden », où il se met en scène personnellement, avec beaucoup de références autobiographiques) : le rapport de l'individu par rapport à la société est une des constantes dans l'oeuvre de London. Tout comme la suprématie de la force et de la violence dans les rapports entre humains (ou entre animaux) …
Jack London a longtemps été considéré (grâce à ces deux romans et quelques autres comme « Michael chien de cirque ») comme un auteur destiné à la jeunesse. Cette observation qui n'a rien de péjoratif, bien au contraire, nous confirme que cet auteur a une belle sensibilité, et sait porter un regard attentif sur le malheur des autres (animaux et humains). On comprend pourquoi il s'est tellement engagé dans un combat humaniste (socialiste, en l'occurrence) afin de préparer un avenir meilleur où hommes et bêtes pourraient vivre ensemble, tous ensemble et chacun dans leur individualité.
Croc-Blanc a été souvent porté au cinéma, mais contrairement à « L'Appel de la forêt » qui a connu plusieurs adaptations de référence, aucune n'est vraiment fidèle au roman. Tout au plus on pourra regarder la version Disney de 1991, signée Randal Kleiser, pour la beauté des paysages et la belle interprétation du chien Jed dans le rôle de Croc-Blanc.
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Avec Croc-Blanc, j'ai vécu une expérience tout à fait inédite : j'ai regardé un film animalier de grande qualité en le lisant. Un film Disney Nature fait de mots et de phrases.

Car oui, Jack London a une écriture excessivement cinématographique, très visuelle, mais dans laquelle l'action, l'aventure occupent toujours le premier plan. Et pourtant, London a soigné son décor, il en a même fait un personnage à part entière, sans jamais s'apesantir en descriptions. le Wild, le Grand Nord, j'ai eu l'impression d'y être, de le voir, de le sentir. J'en ai ressenti, la morsure du froid, la sauvagerie, la loi, les tiraillements de la faim. J'en ai vu la blancheur, la puissance, les grands sapins et la vie qui se cache et détale. J'en ai senti l'odeur de la neige, et aussi celle de la peur et celle du sang. le Wild, sa violence et sa puissance, sous la plume de London, ce sont des images sur grand écran en haute définition.

Et dans cet univers, j'ai suivi Croc-Blanc. La rencontre de ses parents, sa naissance, ses premiers pas et ses premiers apprentissages, ses premiers effrois et ses premières réussites, ses erreurs, sa rencontre avec les hommes et avec les chiens.

Et ses sentiments. London nous offre un roman du point de vue du loup. Et quelle merveilleuse idée ! L'occasion de décrire l'instinct de Croc-Blanc, celui qui lui vient du loup, et celui, plus profondément présent, qui lui vient du chien. Cela permet également de découvrir comment ses aventures, ses déboires avec certains hommes et avec d'autres chiens ont façonné Croc-Blanc, ont sculpté son caractère et sa compréhension du Monde.

Mais surtout, le point de vue de Croc-Blanc, c'est le point de vue de l'animal maltraité par ses "semblables" parce qu'il est différent. Et par les hommes, auxquels, pourtant, il accorde une admiration et un respect qu'ils sont bien loin de toujours mériter.

Vraiment, j'étais au ciné, grand écran, son Dolby surround, fond sonore accompagnant les émotions, frissons devant la violence de certaines scènes, petite larme devant d'autres.
Et la lumière se rallume déjà...
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Les livres de London figurent parmi mes favoris, et à raison !
Outre la plume exquise, je soulignerai la parfaite immersion du lecteur dans les pensées de l'animal. C'est fou de rendre ce point de vue audacieux si singulier et réaliste !
C'est le nord sauvage, c'est la liberté, c'est Jack London ! Un livre pour s'évader.
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Comme il neige aujourd'hui, le décor correspond à celui de ce classique qui n'est pas un livre jeunesse ! J'ai 28 ans, j'adore les policiers, ancien fan de films d'horreur, bref j'ai un peu de vécu et pourtant certaines scènes m'ont parue extrêmement dures.
Mon édition (folio junior), le conseil à partir de 9 ans, c'est le genre de livres qui me donnerait encore de cauchemars si je l'avais lui à cet âge. J'insiste, ce n'est pas un livre jeunesse !

L'univers sombre et sauvage du Wild est très bien décrit, ce que j'ai préféré dans ce roman est ce tiraillement constant entre deux émotions opposées. Etre à la fois émerveillé et effrayé par l'environnement, un désert enneigé aussi hostile de beau. Croc-blanc n'y échappe pas, un chien-loup à la fois docile et sauvage tout comme les hommes à qui il appartiendra.
L'auteur a su me captiver dès le début, je m'attendais à une écriture plus enfantine vu la classification du livre, donc agréablement surpris de découvrir un style plus adulte. le danger pouvant surgir à tout moment, il y a toujours une tension qui se ressent et que m'a donné envie d'en lire toujours quelques pages de plus. Une bonne surprise.
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Ayant déjà lu « L'appel de la forêt » du même auteur, je n'ai pu m'empêcher d'y songer tellement les histoires sont proches. Bien sûr Buck est un chien alors que Croc Blanc est un croisement. Mais pour le reste les similitudes sont frappantes : même époque, insertion temporaire dans une meute de chiens de traîneau, même confrontations à la méchanceté et la stupidité des hommes, mais aussi à ce qu'ils peuvent avoir de meilleur. Est-ce une redite? Non. Est-ce que cela m'a ôté le plaisir de lire? Non plus.

Car cette belle histoire de chien-loup est parsemée d'observations assez poussées sur l'instinct et la façon de se comporter des canidés. le lecteur voit en quelque sorte à l'intérieur de Croc Blanc, sent ses hésitations, ressent ses peurs, partage sa rage devant les injustices. Quant aux comportements humains, ils sont aussi malheureusement bien décodés, même dans leurs aspects les plus abjects. Et l'écriture de London est d'une efficacité redoutable, notamment lorsqu'il décrit la nature. Bref une bonne lecture pour tous quant à moi et encore plus pour les amis des animaux.
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Jack London nous livre dans Croc Blanc une description "animalo-centrée" des relations entre l'animal, ici un chien à moitié loup, et l'être humain.
Dans ce grand nord canadien que London connaît bien, nous suivons par l'intermédiaire de Croc Blanc ses relations successives avec ses trois maîtres humains. Cela nous permet toute la palette du rapport à l'animal, mais également des sentiments très humains comme la jalousie, l'égoïsme ou l'empathie.
Le roman permet également d'apprécier la vie dans les grands espaces et les rapports corrompus tissés entre les indiens et les hommes blancs.
Nous pouvons voir Croc Blanc en miroir de l'Appel de la forêt : en effet, Croc Blanc présente une histoire d'un animal sauvage qui est domestiqué tandis que l'Appel de la Forêt nous montre un animal qui s'extrait de la vie avec les humains et retourne à l'état sauvage.
Nous pouvons voir dans cette oeuvre une préfiguration des romans écologistes des années 1970 et un essai de se mettre à la place du dominé, l'animal, loin des théories positivistes du XIXème et XXème siècle.
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"Croc-blanc" est magique. Ce roman nous emmène dans des contrées que l'on ne verra jamais, nous fait voyager du Grand Nord à la Californie, nous fait ressentir un éventail d'émotions différentes. Jack London est magique pour les enfants, mais pas seulement. J'ai lu ce roman à l'âge adulte pour la première fois, et j'ai été transportée. Transportée dans le monde trivial des bêtes où règne l'instinct du plus fort, immiscée dans la tête d'un chien-loup, d'un animal métisse donc, qui ne sait jamais quel est son rôle, où est sa place. Rejeté parmi les loups, rejeté parmi les chiens, souffre-douleur des hommes, Croc-blanc est un étranger par nature et fait l'expérience de l'altérité partout où il échoue.


Jack London a un incroyable talent, celui de nous faire découvrir un monde qui nous est totalement étranger, de nous mettre dans la peau d'un animal et de nous faire partager ses émotions, sans tomber dans le cliché, ou dans l'humanisation forcée de l'animal sous la plume de l'homme. Tout le long du livre, Croc-blanc reste un animal, mais un animal intuitif, sensible, qui vit à l'épreuve de la cruauté du monde qui l'entoure. Quelle est dure la vie au Grand Nord... D'évidence, Jack London sait de quoi il parle. On ressent l'hiver interminable, le froid du blizzard, le menace du prédateur, mais aussi la chaleur de la mère aimante puis sa froideur à l'égard du louveteau devenu loup. On ressent la brutalité du rôle de chien de traineau, la complicité fragile avec l'homme, l'horreur du combat dans l'arène. Enfin, on vit ce que Croc-blanc mérite par-dessus tout : l'amitié sincère et exclusive avec un homme, celui qui l'a sauvé, celui à qui Croc-Blanc doit tout. La beauté ultime de la relation entre un animal et un homme... et c'est magique !
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Quatre étoiles pour Croc-Blanc, parce que c'est de mon chéri Jack London, qu'on suit avec intérêt et attention les évolutions de ce chien-loup, et que la plume naturaliste et incisive de Jack fonctionne toujours.

Quatre étoiles pas très objectives quand même, ne rendant en tout cas pas compte d'un réel plaisir d'une lecture au cours de laquelle il m'a pesé de me sentir quelque trente ans de trop pour en apprécier tout le sel!
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