Tout commence dans le Haut-Jura, aux Bouchoux.
Mathilde a 15 ans et vient d'obtenir son certificat d'études. Elle aimerait poursuivre ses études et devenir institutrice, mais son père s'y oppose. Elle travaillera. Voici donc la jeune-fille embauchée chez une couturière italienne et pas très commode, Augusta Guardi. C'est là qu'elle fera la connaissance
De Claire, Emma, puis Suzy, qui deviendront ses amies et l'initieront à la vie adulte. Se joindront à elles Jean et Pierre, puis l'ancien instituteur de
Mathilde, Justin. A l'aube de la Seconde Guerre Mondiale, la vie dans les montagnes jurassiennes est plutôt insouciante.
Les jeunes gens vont souvent au cinéma, j'ai d'ailleurs adoré leurs échanges sur les films qu'ils voient.
Mathilde dîne au restaurant avec Emma, ce qui attise les rumeurs. Son père lui interdit de fréquenter son amie. Mais à la maison, ça ne va pas bien et la mère de
Mathilde part, du jour au lendemain.
Mathilde pourra finalement décider de fréquenter qui elle le souhaite. Elle découvre la vie amoureuse et ne sait à quel soupirant se vouer. Puis la guerre éclate, l'insouciance s'envole.
Plus tard, bien plus tard,
Mathilde se prendra de passion pour la photo et se servira de son Leica pour photographier le front, le maquis. Et faire un pas vers la liberté.
Dans l'ensemble, c'est un roman qui se lit avec plaisir. J'ai beaucoup aimé suivre
Mathilde et sa bande d'amis, leur évolution, leurs réactions face à la guerre qui arrive. Pour moi, l'amitié est vraiment le point fort de ce roman, tout comme la vie dans le Haut-Jura (région que je ne connais absolument pas) à cette époque. Certains thèmes, en revanche, sont à mon goût, abordés avec trop de brièveté: le maquis, la photo (le sujet n'arrive finalement que vers la fin du roman) et durant la période où
Mathilde s'ennuie, eh bien on s'ennuie un peu aussi et on aimerait bien qu'il se passe quelque chose. La jeune-femme m'a également agacée à plusieurs reprises, notamment en ce qui concernait ses choix amoureux.
Mathilde a un peu cette tendance irritante à tendre le bâton pour se faire battre. Malgré ces petits points qui m'ont un peu chiffonnée, je voulais saluer le talent de conteur de
Philippe Lemaire. La plume est à la fois fluide et riche en vocabulaire, parfois poétique et c'est un plaisir de lire ses mots.
En bref, roman d'apprentissage de la vie d'une jeune femme durant les années 40, "
Mathilde" est un roman simple et plaisant à lire, de par son contexte que l'auteur nous rend réaliste. Malheureusement, quelques longueurs viennent parfois étayer ce récit et au final, je ne suis pas certaine d'en conserver un souvenir impérissable.
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