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4,04

sur 605 notes
Comment passer à côté de cette couverture absolument magnifique ? Et d'un résumé si prometteur. Comme beaucoup, je n'ai pas pu résister à Babel. J'y voyais une lecture prometteuse abordant des sujets toujours d'actualité, malheureusement, mais surtout l'univers du livre, des mots, de la traduction prendre une ampleur que l'on voit rarement. Malgré tout l'engouement autour du roman qui me fait d'habitude peur, je n'ai pas hésité. Et je ne vais pas vous mentir… mes attentes ont été assez vite déçues.

J'ai un bon rythme de lecture. Avec environ deux cents lectures par an, je n'ai pas peur de m'attaquer à des briques de 600/700 pages. Et pour finir l'année, je m'étais dit que Babel serait parfait. J'ai mis plus d'une semaine à le lire… et à chaque fois, je m'endormais dessus… Oui, c'est un gros indice sur le fait que je me suis vraiment beaucoup ennuyée et que le coeur n'y était pas. J'ai parfois du mal à m'endormir, mais je ne m'attends pas à ce qu'un livre me serve de somnifère. Jamais. Et pourtant, j'ai persévéré.

Il y a pour moi plusieurs problèmes. Déjà des personnages auxquels on n'arrive pas à s'attacher. Trop fades, sans réels nuances, ne cherchant pas vraiment à évoluer. J'ai survolé l'histoire sans avoir de compassion dans ce monde noir et blanc et manichéen. Il y a pourtant de nombreux sujets ultras intéressants, et on voit que l'auteur a voulu dénoncer une époque qui a encore laissé de nombreuses traces. Mais en choisissant Oxford et son univers si privilégié et hors norme, les dénonciations ont un goût amer. C'est à peine si nos jeunes héros se rendent compte de la chance incroyable qu'ils ont. Je ne nie absolument pas que leurs vies sont loin d'être rose, loin de là, mais parfois, je me disais… Ils avaient les clés pour changer les choses, d'une certaine façon, mais leurs différents choix au fil du tome n'ont fait que les embourber. Et il y avait ces oeillères… comment n'ont-ils pas vu plus tôt avec leurs passés respectifs que les choses n'étaient pas aussi merveilleuses qu'il n'y paraissait.

Parlons aussi du sous-titre « ou la nécessité de la violence ». J'ai beaucoup de mal. Pour moi la violence ne résout rien et c'est même tout le contraire. A une époque où elle prédomine (je parle de la nôtre) pour un oui et pour un non, j'ai du mal à comprendre l'idée de l'auteur. le savoir est pour moi une forme de combat plus efficace, même si je suis sur une pente utopique, je le sais. Et avec Babel, au final, on se rend compte que même les êtres les plus intelligents et instruits ne sont que des bêtes usant de la violence pour asseoir leurs idées. Et je parle autant des « méchants » que des « gentils ». Je passerai à côté du fait que les blancs sont tous racistes et méchants… Là encore le message n'est pas bon, même pour l'époque et encore moins avec un lectorat du XXIe siècle. On peut dénoncer, je n'ai aucun problème là-dessus, et je sais très bien combien les blancs ont fait du mal à tant de peuples au fil des ans, et continuent de le faire, mais généraliser… C'est pire que tout. Montrer que nos héros pouvaient aussi trouver écho et compréhension auprès d'autres personnes auraient été un message positif et impactant. Un début d'espoir. Montrer que l'on peut changer, comprendre l'autre, penser par soi-même, reconnaître les erreurs faites, vouloir un monde meilleur, de l'égalité, que les choses changent… Mais non, rien de tout cela. Car au final avec Babel rien ne change.

La magie est aussi « surcotée » et vous vous en doutez, je m'attendais à ce qu'elle prenne pourtant une part assez importante dans Babel. J'ai d'ailleurs eu du mal à croire que l'argentogravure n'était au final qu'un art très british cloisonnant encore plus les disparités avec le monde extérieur. Il y a bien ce début de révolution pour une expansion du savoir mais elle reste très minime.

Par contre, j'ai adoré tout ce qui avait trait à la traduction. J'ai trouvé que c'était un univers riche, complexe et fascinant. Ce fut pour moi, la partie la plus intéressante du roman, et je suis heureuse d'avoir appris beaucoup de choses à ce niveau-là me faisant voir l'acte de traduire sous un tout autre angle. Mais même cet aspect a fini par me lasser.

Quant à la fin de Babel… elle n'a aucun sens pour moi. Je me suis dit tout ça pour ça, vraiment ? Quelle est la morale de tout cela ? A quoi a servi toute cette boucherie, toute ces tentatives de pencher vers un monde meilleur ? Je… C'est une incompréhension totale pour moi. de ne pas voir l'objectif de l'auteur, son cheminement. Les Anglais sont des monstres ? Les Hommes finissent toujours par sombrer dans la violence ? le savoir ne peut sauver personne ? Voilà ce que je devrais retenir ? Non, je suis désolée. Je suis peut-être une grande optimiste, mais je veux penser que nous sommes capables d'être meilleur, d'apprendre de notre passé et de pouvoir accepter l'autre quel que soit ses différences.
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Ça me saoule les romans qui essentialisent des groupes de personnes, et les rangent dans des cases « gentils » et « méchants » en fonction de leur couleur de peau.

Donc voilà, Babel m'a saoulée (lu en ebook en anglais avant la sortie en français).

Résumé de Babel :
- de longs passages sur l'étymologie et la traduction, pour se donner un air intelligent, alors que ça reste basique (mais ça utilise des mots compliqués et ça fait du name dropping alors ça maintient l'illusion)
- Des personnages unidimensionnels qui n'existent que pour faire passer des Messages (avec des notes de bas de page de l'autrice pour appuyer les dits Messages)
- Une thèse qui peut se résumer non pas à « l'empire colonial britannique a bâti sa puissance sur l'exploitation des hommes et des ressources », mais à : « les blancs sont par nature Mauvais et Racistes (et Sexistes) ». Cela se retrouve non seulement dans le choix narratif qui fait de *tous* les personnages blancs des méchants, et de *tous* les personnages non blancs des gens éclairés et moraux (leurs mauvaises actions ne sont pas de leur faute et sont forcément justifiées par le fait que les Blancs sont Méchants) ; mais aussi dans les dialogues et les notes de bas de page qui le disent *directement* au lecteur. On apprend notamment que les anglais (lire : les blancs) sont incapables d'empathie (oui, c'est littéralement ce qui est dit par un des bons alliés du protagoniste, en conclusion à la fin), et que leurs bonnes actions ne furent jamais accomplies que par cynisme ou par le fait d'y être contraint et forcé. Bref, si tu es blanc, tu es mauvais et tu es forcément incapable de comprendre l'oppression.

Je n'ai *rien* contre les thèmes. Je suis totalement pour la critique des impérialismes, je comprends aussi la nécessité de récits cathartiques qui présentent les problèmes des comportements des « blancs » (si l'on utilise une grille de lecture raciale à l'anglo-saxonne). Donc avant qu'on m'accuse de je-sais-pas-quoi : je suis de gauche, informée, éduquée whatever, et complètement ouverte à ces thématiques.

Mais ouais, l'idée que le fait même d'être blanc nous rend mauvais et incapable d'empathie est juste… fausse ? Idem pour le fait que d'être non-blanc nous rend par nature bon (ça me fait amèrement rire, ça, de la part d'une autrice qui vient littéralement d'un empire lui aussi bien violent et à l'histoire sanglante : la Chine). C'est même pas une question de quelques rares exceptions, c'est juste entièrement faux.

C'est une vision biaisée et manichéenne de l'être humain. C'est le genre de dichotomie qui crée la division, qui accentue les extrémismes (et franchement, on en a pas besoin en ce moment).

Et puisqu'il ne faut pas séparer l'oeuvre de l'artiste : Babel est l'illustration de la bulle de privilèges dans laquelle l'autrice a vécu. Son parcours universitaire, c'est Columbia, Oxford et Cambridge : un microcosme de gens riches déconnectés de la réalité. Il n'y a, d'ailleurs, pas d'analyse de classe dans Babel, dont l'action se passe pourtant dans l'une des sociétés les plus classicistes au monde. On pourrait se demander pourquoi l'autrice, qui semble haïr l'occident, profite pourtant des privilèges et des droits que ces pays lui accordent, et ne vit ni n'écrit en Chine, sous la tutelle de du comité de censure et à côté des camps de concentration Ouighour ?

Et puis, pardon mais des étudiants à Oxford, l'une des meilleures universités au monde, tous frais payés et recevant même de l'argent de poche, qui ont toujours vécu dans l'abondance, j'ai *vraiment* du mal à les plaindre.

La vie d'un prolétaire britannique, homme et blanc, était mille fois moins privilégiée que la leur. Mais s'en rendre compte, ça oblige à sortir d'une grille de lecture raciale, et à s'ouvrir à une lecture marxiste - peut-être trop difficile pour quelqu'un biberonnée à l'enseignement anglo-saxon.

Enfin voilà. J'aurais aimé un roman qui montre les mécanismes de domination et d'exploitation d'un empire qui profite de sa force militaire et technologique supérieure. Peut-être que c'est ce que Babel essayait d'être, mais le roman a échoué, et ne présente qu'une vision biaisée et essentialiste, où ta morale et ta valeur sont déterminées par ta couleur de peau.
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Traduire un ouvrage, comme Michel Pagel l'a fait de roman, est une longue série de choix. Car les langues ne sont pas structurées de façon totalement identiques. Loin de là. Et même des mots qui ont une origine étymologique identique s'éloignent progressivement, jusqu'à ne plus avoir, que de loin, un sens commun. C'est le coeur de Babel, le nouveau roman de Rebecca F. Kuang, autrice de la Trilogie du pavot (dont le premier tome seulement, La Guerre du pavot, est sorti aux éditions Actes Sud voilà trois ans).

J'ai toujours été fasciné, comme pas mal de lecteurices amoureux des textes, par les récits mettant en scène des questionnements sur la puissance des mots, des langues. J'avais adoré la théorie qui voulait que la langue façonne en partie la société, la façon de penser. J'avais lu avec un vif intérêt l'ancien Babel 17 de Samuel Delany (qui vient de paraître dans une nouvelle édition dans la collection Stellaire de Mnémos)ou le plus récent Amatka de Karin Tidbeck (La Volte, puis Folio). J'ai donc sauté sur Babel, dont le résumé m'a paru très prometteur.

Et je n'ai pas été déçu par l'univers créé par R.F. Kuang. Son idée d'utiliser les différences de sens d'un même mots dans des langues différentes est particulièrement habile. L'étymologie comme arme. Comme le mot grec à l'origine du nom « caravelle » conserve l'idée de créatures marines, ce qui n'est plus le cas de son descendant, si on prononce ces deux mots à la suite l'un de l'autre, on peut obtenir une pêche bien meilleure. Mais bien entendu, il faut un support physique à cette magie : une barre d'argent, ce métal précieux. Ainsi a été inventée l'argentogravure, cette science qui permet aux initiés de graver sur les deux faces d'une barre de ce métal les mots de même famille mais provenant de deux langues différentes. Et leur subtile variation de sens produit des effets qui vont de l'anecdotique ou prodigieux. Insérez un tel objet dans une calèche et elle prendra les virages sans risquer de verser ; ou sa cargaison pèsera moins lourd et permettra donc un chargement plus important. Appliquez-en un dans la bouche d'un malade contaminé par un virus virulent et il absorbera en partie la maladie. Les applications sont immenses et multiples. Et toute l'industrie, la vie quotidienne des anglais en est bouleversée.

Et pour faire tenir tout cela en place. Pour redonner de la puissance aux barres qui vieillissent (le célèbre contrat d'entretien qui vous revient plus cher que l'objet à l'achat : déjà inventé dans ce roman, à cette époque), trouver de nouveaux appariements de mots et donc de nouveaux usages, un seul lieu : la tour de Babel, située en plein Oxford, la ville universitaire par excellence. Les professeurs qui dirigent cette branche de l'université sont également de bons financiers. Ils savent qu'avec la raréfaction des ressources, on s'enrichit plus facilement. Donc ils ont mis en oeuvre un système qui assure leur fortune. Et celui de leur pays. L'Angleterre domine en grande partie le monde et ne souhaite pas s'arrêter là, sûre de son bon droit. Ils appartiennent à la race blanche, droite, travailleuse et tous les poncifs. Tandis que les autres, dont les Chinois qui leur mettent des bâtons dans les roues en leur refusant la libre circulation des biens, sont veules, paresseux de nature. Voilà les clichés, stéréotypes et autres billevesées que combat ce roman.

Et c'est très louable. Il est indéniable que la colonisation a créé un monde inégalitaire au possible. Une partie de l'humanité a réduit l'autre en esclavage et a utilisé ses ressources à son seul profit. Tout cela est indéniable. Comme il est indéniable que la femme dans ces sociétés occidentales était reléguée dans les antichambres, car seuls les hommes pouvaient gérer les affaires sérieuses. Racisme, sexisme étaient monnaie courante. Et, avec notre regard actuel, tout cela est scandaleux. Même sans l'invention de l'argentogravure, les exactions commises par nombre de nos ancêtres ont été horribles et ce roman en dénonce beaucoup. Et c'est parfait. Pourtant, Babel le fait à gros traits. Parfait, devrais-je dire. Alors pourquoi ai-je ressenti, progressivement, un malaise à la lecture de ce roman ?

Je pense que c'est dû à l'insistance terrible et à la vision binaire qui emplissent ce récit. Les blancs sont tous, à quelques très rares exceptions près, des monstres, des lâches, des êtres tellement ancrés dans leur vision du monde qu'ils ne peuvent s'en détacher. Les héros sont donc des non-blancs, pas tous sympathiques pas tous guidés par de nobles sentiments. En fait, on pourrait se croire dans un texte classique des périodes racistes, sauf que les rôles sont inversés : ce sont les blancs qui sont construits selon des clichés et les seuls personnages vraiment intéressants sont tous les autres. Et après tout, pourquoi pas ? Je pense encore (je dois avouer que je ne suis pas très à l'aise avec cette critique, car elle aborde des thèmes qui touchent très fort pas mal de monde et que certaines personnes pourraient me trouver illégitime pour en parler, puisque je suis un homme blanc d'un certain âge, donc du mauvais côté de la barrière) que c'est l'accumulation qui a fini par m'indisposer, le côté schématique. Je ne l'apprécie pas dans les oeuvres qui présentent tous les … (choisissez la catégorie que vous préférez) comme des … (choisissez la caractéristique que vous préférez). Je hais les amalgames et je déteste la lourdeur. Or, dans ce pavé, le message est tellement asséné que j'en ai eu assez et ai eu hâte que cela se termine. Sans parler des notes de bas de page qui, parfois, quand elles traitaient d'étymologie, me ravissaient ; mais qui, quand elles montraient pour la ixième fois que les blancs sont incapables du moindre bon sentiment, finissaient par m'agacer. Pourtant, j'avais aimé L'Architecte de la violence de Tochi Onyebuchi. Mais il était plus court, moins démonstratif. Je vais arrêter là, car je pourrais continuer en m'opposant des contre-arguments, puis des contre-arguments à ces derniers. Et ainsi de suite. Insoluble pour moi.

Lecture ambivalente pour moi que celle de ce gros roman. Babel part d'une idée merveilleuse et offre une vision du monde intéressante, sans compter ce regard passionnant porté sur la traduction, mais finit, à mon avis, par s'embourber dans son message. La colère l'emporte et avec elle la haine. Même si c'est une réalité pour beaucoup, j'ai du mal à accepter que cela soit la bonne direction. Une lecture davantage destinée aux plus jeunes que je ne regrette pas, donc, vu le questionnement qu'elle a fait naître en moi.
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Mais quelle déception que ce Babel ... Il est dit, répété et rabâché que traduire c'est trahir. Très bien. Mais faire passer le journal intime de l'autrice durant ses études pour un roman de fantasy, qu'est-ce, sinon une trahison ?

Je respecte et salue le témoignage de l'autrice, il est évident que Robin est Rebecca, et sur le papier ses intentions me plaisent et m'ont donné envie de lire le récit, la dénonciation du racisme, du colonialisme, je souscris à tout cela, mais le résultat final m'a vraiment déplu. 600 pages pour me dire que le racisme c'est mal ? Que le colonialisme c'est pas bien ? Est-il déraisonnable de demander un peu plus de contenu ? de pousser la réflexion un peu plus loin ? le tout me laisse une impression de vacuité, de superficialité.

Je m'interroge sur le public visé, un public pas forcément sensibilisé à la question du racisme ? On est pourtant totalement dans le registre du Young Adult, et les nouvelles générations me semblent plus au fait de ces problématiques. Faut-il, dès lors, employer ce ton condescendant, du début jusqu'à la fin du livre, pour nous expliquer, avec des notes de bas de page au cas où vraiment nous n'avions pas compris, à quel point le racisme, c'est pas bien.

Ce livre comporte un peu moins de 600 pages, cela commence à faire, malheureusement il faut attendre les 100 dernières pages pour qu'il se passe quelque chose. Les quelques 500 autres pages auraient pu, auraient du, servir à bâtir un univers, à construire des personnages (nous y reviendrons), cela n'est pas le cas. La reconstitution du 19ème siècle et de cette université n'a pas du tout marché sur moi, je ne l'ai pas trouvé crédible, les personnages ont des discours et des réflexions totalement contemporaines. On frôle l'anachronisme et j'ai dû vérifié à plusieurs reprises à quelle époque le récit se déroulait.

Les personnages, parlons-en, ne sont pas ou peu attachants. Tout est manichéen et leur construction est totalement binaire, ils sont soit gentils, soit méchants, racistes ou pas racistes, selon leur origine bien évidemment. Les sujets traités dans ce récit, primordiaux, ne méritent-ils pas un minimum de subtilité et de profondeur ?

le système de magie avait du potentiel, il est finalement totalement sous-exploité.

Il reste alors des descriptions ennuyeuses de la vie à l'université, de réflexions sur la linguistique (qui m'ont semblé tout de même très basiques), l'autrice aligne des poncifs sur la traduction et sur les mots.

En conclusion, j'aurai souhaité aimé ce livre, mais malheureusement cela n'a pas été le cas. Je vous invite évidemment à vous faire votre propre avis sur le livre, j'ai de toute manière l'impression d'être dans la minorité étant donné que la majorité des notes sont très bonnes ; je préfère toutefois être transparent sur mon propre ressenti.
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Un titre qui m'a complètement happée et frappée et qui figure pour moi en bonne place pour être LE coup de coeur 2024..

Babel est un récit riche. Riche par son univers. Riche par ses personnages. Riche par les émotions qu'il dégage. Riche par les messages qu'il défend.

On suit Robin, jeune orphelin de Canton qui est "adopté" par un universitaire d'Oxford. L'objectif de ce dernier ? Lui donner une éducation britannique afin que Robin entre dans l'institut de traduction d'Oxford, familièrement appelé Babel. Pourquoi? Parce que les langues du monde entier sont nécessaires pour faire fonctionner une magie particulière : l'argentogravure. La maîtrise du cantonnais de Robin fait de lui une personne ressource pour l'Empire britannique.

On suit ainsi l'apprentissage de Robin, son admission à Oxford, les liens qu'il noue avec sa cohorte en premier lieu, d'autres protagonistes par la suite. R.F. Kuang nous propose des profils de personnages travaillés, authentiques, crédibles vis-à-vis desquels on s'attache rapidement. Comme on est particulièrement dans la tête de Robin, on apprend à le connaître, on voit ses idées évoluer, s'affiner. On comprend son schéma de pensée, tout en comprenant les réactions et opinions des autres protagonistes, R.F. Kuang parvenant à nous faire capter avec clarté les états d'âmes, les conflits intérieurs, les positions respectives, souvent éloignées les unes des autres. Les protagonistes secondaires sont une réelle force et non accessoires.
On est touché par l'amitié qui unit Robin à sa cohorte. Plus qu'une amitié de circonstances, on est sur une "found family". On est émerveillé par sa formation, du moins en surface. La prestigieuse académie d'Oxford, cette connaissance à portée de mains, ... Mais surtout, on est horrifié par ce colonialisme, palpable avec nos protagonistes au quotidien mais aussi dans les relations extérieures que le Royaume-Uni peut avoir avec ses colonies. Ce racisme prégnant est présenté de mille et une façons tout au long du récit. Tout ceci nous conduit à une palette d'émotions qui font que ce récit est prenant, nous brise le coeur et nous fait espérer tout à la fois.

On suit en tout premier lieu l'évolution de Robin, que ce soit en que vis-à-vis de ses connaissances comme de ses idéaux qui se construisent au fur et à mesure du récit. On sent la puissance de l'empire britannique comme son dédain vis-à-vis des peuples colonisés. Certains passages sont glaçants, ni plus ni moins. On sent cette ambivalence concernant les traducteurs colonisés : nécessaire car singulier par leurs connaissances, leurs apports mais en même temps dédaigné et manipulé justement à cause de leur singularité.
A cette dénonciation du colonialisme, on ajoute un contexte historique maîtrisé : ce Royaume-Uni du XIXe s. L'empire colonial oui. Mais aussi Oxford. La place des femmes. La montée des droits sociaux. La Révolution industrielle. Mais pas exactement telle qu'on la connaît. Une révolution industrielle amplifiée par ce principe d'argentogravure. Une petite idée qui en soi représente tout le sel de ce récit puisque raison d'être de Babel...

Si la plume est riche en émotions, si l'intrigue est haletante, il faut aussi pointer du doigt la richesse lexicale. Certains n'aimeront peut-être pas mais pour ma part j'ai raffolé que l'étymologie soit maintes fois abordée. Quelle origine a ce mot? Quel lien avec telle langue? Comment a-t-il évolué? Qu'est-ce qu'une bonne traduction? le récit est enrichi de ces questions, jusque dans ses notes de bas de page.
Pour un titre où la traduction est un tel enjeu, j'avoue avoir été frileuse lorsque l'on connaît les déboires de la maison d'édition en ce qui concerne la traduction. Mais, si maladresses ou erreurs il y a eu, je n'ai sûrement pas un assez bon niveau pour m'en être rendue compte.

Cette une lecture qui m'aura accompagnée tout ce mois. Lue en LC, cela m'a permis de la savourer, de prendre le temps d'apprécier tant les protagonistes que le contenu ou encore les messages sous-jacents. Un vrai régal!
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Avec ses pas moins de trois récompenses littéraires, Babel se veut le phénomène du moment. Et comme tout phénomène qui se respecte, je ne pouvais passer à côté de sa publication dans nos contrées et ce, malgré mes craintes de trop grandes attentes qui se sont révélées être tenues sans être pour autant aussi percurtantes que je l'espérais.

Pour autant, je n'ai nullement boudé mon plaisir et je dois dire que Babel se dévoile une véritable expérience de lecture. J'ai fortement apprécié découvrir l'univers de R. F. Kuang dédié à la traduction et, principalement, au poids et à l'importance des mots. D'une tonalité sombre au premier abord, son oeuvre s'assombrit et s'approfondit au fil des pages pour se noircir autant que sa sobre et séduisante couverture. Ainsi, j'ai adoré redécouvrir cet Oxford du passé et bien plus encore cette mystérieuse académie dédiée à la traduction et à l'argentogravure, véritable mythologie ! En qualité de lecteur, j'adore pouvoir me mettre sous la main bien des sorties outre-mer et découvrir des parutions étrangères adaptées et repensées pour raisonner en ma langue natale. Néanmoins, il est vrai que je ne me focalise nullement sur la justesse de la traduction alors que celle-ci est un élément crucial dans l'interprétation des textes et l'auteure met parfaitement en valeur la richesse et l'impact culturel se cachant derrière chaque langue et ses différentes syntaxes peuplant notre planète et j'ai trouvé cela passionnant et captivant.
À travers son oeuvre fantastique, R. F. Kuang met ainsi le doigt sur de profonds et pertinents sujets et c'est ce que j'ai d'ailleurs préféré au cours de cet exercice. D'une richesse historique mais aussi culturelle, cette dernière se joue des mots pour mettre en branle une oeuvre des plus mûre et aboutie à la fois tout en se révélant également par moments des plus initiatique. Il m'est d'ailleurs difficile de ne qualifier Babel que d'une simple fantasy tant ce roman est bien plus que cela et cela, à travers une habile et complexe intrigue.

Tout comme sa nature, l'histoire se dévoile au fil des différentes partie composant Babel et se complexifie au fil des chapitres. D'un univers élitiste en passant par quelques révolutions, j'ai été bercé de péripéties en retournements de situations que je n'ai aucunement soupçonné et ce grâce à l'importante galerie de personnages esquissés. Bien que Robin reste le protagoniste principal et central de cette publication, bien d'autres croiseront la route du lecteur et bien cacheront des secrets et se révéleront étonnants et détonants. Au final et peu importe leurs véritables intentions, chacun d'eux se révèlent un véritable miroir de notre société et ses multiples nuances et autres facettes. Aucun d'eux se veut tout blanc ou tout noir et j'ai été sensible à cette percutante subtilité. Malheureusement et c'est là que le bât blesse car malgré cette diversité, je ne ne suis nullement parvenu à m'attacher à l'un d'eux. J'ai vainement attendu de ressentir un quelconque sentiment au cours de ce périple que j'ai, finalement suivi avec intention mais sans émotion et cela a parfois terni mon intérêt malgré la délicatesse et l'enchevêtrement de certaines relations. C'est pourquoi il m'est difficile de savoir si j'ai pleinement apprécié cette expérience de lecture.

En effet et en véritable expérience littéraire, Babel se veut des plus pertinent à découvrir. Si je ne devais retenir l'univers et la profondeur de ce dernier, je serais le plus conquis mais je ne peux passer outre le fait que je n'ai que trop peu trouvé les personnages attachants malgré la subtilité de leurs différentes constructions. Ainsi et sans émotion mais avec passion, je me suis délecté de la richesse historique et culturelle de cet abouti roman et je ne peux que vous recommander de vous imprégner de la magie des mots de l'auteure.

Cette lecture a été réalisée à l'occasion du Pumpkin Autumn Challenge 2023 : Menu Automne Frissonnant – Catégorie L'enfer des Backrooms.
Lien : https://mavenlitterae.wordpr..
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Un roman dark fantasy original mêlant histoire, linguistique et étymologie !
A conseiller à un public New Adult qui s'intéresse à la complexité des langues et à leur traduction !
"Traduttore, traditore" : un acte de traduction est toujours un acte de trahison...

1828. Un jeune orphelin chinois est recueilli à Canton par un professeur et conduit à Londres. Rebaptisé Robin Swift, le jeune garçon consacre ses journées à l'étude des langues dans l'optique d'intégrer le prestigieux Institut royal de traduction de l'Université d'Oxford, plus connu sous le nom de Babel. Berceau de l'argentogravure, les étudiants y exploitent le sens perdu des mots à l'aide de barres d'argent enchantées.

Dès ses premiers jours à Oxford, Robin prend conscience que ces travaux confèrent à l'Empire britannique une puissance inégalée et servent sa soif de colonisation, au détriment des classes défavorisées de la société et de ses territoires. Servir Babel revient donc à trahir sa patrie d'origine.

Peut-il espérer changer Babel de l'intérieur ? Ou devra-t-il sacrifier ses rêves pour faire tomber cette institution ?

Je remercie @DeSaxus et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce roman qui ne peut laisser indifférent.

La structure narrative est composée de 33 chapitres divisés en cinq livres, dévoilant peu à peu l'intrigue au travers des points de vues des quatre jeunes protagonistes : Robin, le chinois ; Ramy, l'indien ; Victoire, L'haïtienne et Letty, la féministe anglaise.

J'ai tout particulièrement aimé l'univers de Dark Acadomia très original qui devient de plus en plus sombre au fil des pages. Découvrir Oxford en 1830 et sa mystérieuse académie dédiée à la traduction et à l'argentogravure a été un réel plaisir pour moi. Par le biais de ce roman fantastique divertissant, l'autrice met en lumière le thème douloureux du colonialisme.

Même si Robin est le protagoniste central de cette histoire, les personnages secondaires sont autant de facettes d'un même miroir car ils sont tous victimes d'injustice. Cependant, j'ai eu du mal à m'attacher à eux car ils manquent de profondeur psychologique, ce qui est vraiment dommage. Une lecture agréable toutefois !
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J'ai profité de ces quelques jours de vacance(s) pour enfin sortir le livre de sa boîte, édition collector reçue il y a déjà quelques mois, et trop maousse pour ma besace de vadrouilles.
Quel ouvrage !
Des tranches peintes, aux couvertures, aux pages ornées de délicats dessins. J'avais l'illusion d'être une belle dame, Eva Green dans Penny Dreadful par exemple (faut viser haut dans ses rêveries), et j'avais l'impression de vivre un moment de luxe et de délicatesse, posée sur le muret au dessus du jardin, à tourner les pages de mes ongles grenats. Petit bémol : le ruban qui s'effiloche, une dizaine de pages imprimées trop claires : pour une édition collector c'est un peu cheap chères éditions De Saxus (cela dit, p'tet que les costumes d'Eva Green le sont aussi).

Babel c'est une histoire de mots.
De ceux qui font notre identité, de ceux qui forment l'étymologie de notre langue, de nos langues puisqu'elles sont, dans l'histoire de l'homme et de leur langage, liées.
Babel c'est une histoire de recherche sans doute énorme de la part de l'autrice. Historique et linguistique surtout. Elle arrive à lier à L Histoire cette magie qui part de l'évolution des mots dans le temps et les langues et que l'on grave dans l'argent pour créer du beau, du laid, de l'amélioration de la vie ou des armes. du Victorian Silver Words punk en somme.
Et c'est extrêmement bien réussi.
On suit plusieurs jeunes adultes arrachés à leur pays enfants, qui vont entrer à Oxford dans une université de traduction. Apprendre, traduire, jouer avec les mots, pour devenir les puissants (ou pour beaucoup la main servile des puissants) de demain.

J'ai lu certaines critiques trouver l'univers simpliste et manichéen. Quand je vois comment encore aujourd'hui on traite les gens différemment selon leur ethnie ou leur genre, comment se comportent nos "puissants" entre eux ou dans les territoires d'outre mers qu'il nous reste, croyez moi, ce qui est là décrit dans ce 19ème siècle fantastique n'est absolument pas manichéen mais très certainement possible et même probable. J'ai d'ailleurs trouvé dans chacun des caractères décrits des nuances plus ou moins profondes. Rien n'est simple. Ni pour ceux qui sont bien nés, ni pour ceux qui se révoltent ou encore ceux qui subissent, ou qui martyrisent (allez, on les met aussi, zou).

J'ai beaucoup aimé les idées de l'autrice, son travail méticuleux pour rendre l'univers possible et crédible (oui malgré sa magie des mots) avec toute la véritable et imaginaire documentation qu'elle rajoute à presque chaque bas de page. On y retrouve des répercussions avec notre société d'aujourd'hui. J'ai également apprécié le travail du traducteur qui évolue dans un roman où on claironne bien haut que traduire c'est trahir.

Babel c'était une parenthèse rêvée pour le lecteur qui a besoin de s'abandonner à un ailleurs intelligent mais pas édulcoré.
Babel. Sans doute mon coup de coeur de l'été.
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Je me demande de plus en plus si je vais continuer à lire des récits de certaines maisons d'édition et/ou les livres qui ont une grosse exposition sur les réseaux sociaux.

Ici encore la couverture est magnifique, le sujet semblait très intéressant quoique plutôt cocasse pour cette maison d'édition qui a eu de gros soucis de traduction à une époque.

Je me demande également de plus en plus si la dark academia est un genre pour moi avec ce récit, en effet c'est tellement descriptif et ce n'est pas mon genre de prédilection du tout, je suis une lecture qui lit énormément de thriller même si récemment je lis de plus en plus de récit dit de littérature blanche.

Il y a également dans ce récit pas mal de notre de bas de page ce qui est freine encore plus à mes yeux l'immersion dans le récit, au final je ne pourrai même pas tellement mettre d'étiquettes sur ce genre une sorte de roman historique imaginaire parlant des langues?

Nous suivons en tout cas en début de récit un jeune homme qui vient de Canton et qui va aller à Londres afin d'intégrer la prestigieuse université d'Oxford.

J'ai beaucoup aimé la première phrase à l'intérieur du livre traduire c'est trahir alors je pense que j'en attendais beaucoup peut-être même trop de ce récit, si je vois ou l'auteur veut nous mener avec ce récit de langues, de colonialisme etc je n'ai cependant pas aimé la manière dont cela a été fait.

Cela a été long et ennuyeux et j'ai du me forcer à lire ce récit après la page 200 et sur plus de 700 pages autant dire que 500 pages de lecture ennuyeuse est loin d'être le rêve de tous les lecteurs.

Je pense également que les principaux personnages manque d'envergure et d'épaisseur et qu'il aurai pu se passer n'importe quoi, cela m'aurai laissé insensible de la même façon.

Heureusement que j'ai lu ce livre en emprunt et que je n'ai pas acheté celui-ci.

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Elle a bon dos la Dark Academia.
Un livre sur le trouble des mots sans le trouble des mots.

Est-ce que cette vision du monde de R.F. Kuang est l'aveu d'un gigantesque échec de la mixité ? Est-ce que le monde est amené à devenir une grande agglomération de milliers de ghettos comme lorsque Dieu a puni l'humanité pour avoir voulu construire la tour de Babel ? Est-ce que les êtres humains peuvent se réduire à être les attributs positifs ou négatifs des clichés inhérents à leur groupe ethnique ? À toutes ses réponses, l'autrice semble nous répondre que oui et moi, je termine ce livre en étant réellement dubitatif, pour ne pas dire plus.

Paradoxes et énormes contradictions dans le préambule qui nous demande d'accepter que malgré le décor (Oxford au 19eme siècle), il ne s'agit pas d'un livre historique mais celui-ci est quand même truffé de notes de bas de page indiquant dans une large majorité d'entre elles des faits historiques racistes, misogynes, colonialistes et impérialistes.
Le ton est lancé, R.F. Kuang est aux commandes, elle va nous faire la classe et elle voudrait du silence.

le premier problème du livre est malheureusement très simple : si on l'aime et qu'on se pâme, on l'a compris en profondeur et on peut briller en société, médaillé qu'on est des championnats du monde des gentils ; mais si on le conteste, nous sommes racistes et, pire encore, si on le conteste alors qu'on est soi-même une personne racisée (je suis personnellement métisse avec une partie "visible"), c'est parce que nous n'avons pas encore ouvert les yeux (je suis vexé).
La fiction historique sert de porte d'entrée à une militance typiquement américaine universitaire, une idéologie politique et sociologique qui va nous expliquer jusqu'au gavage ce qu'est l'injustice, cette idéologie dont on parle partout soit en l'embrassant, soit en la vouant aux gémonies où le monde entier (bien binaire le monde parce que sinon, ça risque d'être trop nuancé et donc difficile à suivre) peut se lire grâce à une grille de lecture très simple : le caractère de chacun.e est en grande partie déterminé par son origine ethnique et sa couleur de peau (alors là, soit je suis encore vexé, soit je réalise dans une grande épiphanie que mon parcours personnel, mes idées/émotions sont en fait un mensonge que je me raconte à moi-même, la faute à une construction sociale qui ne rêve que de me voir asservi) et les méchants pas beaux, c'est les blancs, tous (ma maman est vexée, mon papa aussi mais c'est parce qu'il aime ma maman).
On peut évidemment me répliquer que le livre dépeint le 19eme siècle où le racisme et le colonialisme étaient pires qu'aujourd'hui, que le héros est racisé dans une Angleterre au sommet de son horreur coloniale ; on aurait en partie raison mais un rapide coup d'oeil au parcours universitaire de l'autrice nous rapproche immédiatement du parcours de son héros et il devient très difficile d'y lire autre chose qu'une sorte de miroir de sa propre vie puisque de toute évidence, il s'agit d'une biographie fantasmée.

Le second problème est qu'à mon sens il s'agit d'une relecture particulièrement biaisée et maladroite de l'oeuvre de Ursula K. Le Guin dans le Cycle de Terremer dont R.F Kuang semble s'inspirer. Dans Terremer, la magie est présente (comme dans Babel) mais pour y avoir accès, il faut connaître "le nom véritable des choses" ; une allégorie sublime de l'autrice du Cycle de Hain qui nous dit que le Pouvoir ne se trouve pas dans des objets du genre « un anneau To Rule Them All » mais dans la Connaissance.
Dans Babel, (soi disant) livre des mots, aucun d'entre eux ne libère, aucun n'éclaire, aucun ne révèle, point de connaissance, point de lumière, point d'humanisme mais la prédestination de chaque personnage qui, très loin de les libérer ou de les rapprocher, ne les révolte finalement jamais puisqu'elles et ils sont amené.es à ne devenir que les discours politiques de leurs couleurs de peau. Comment et pourquoi penser autrement puisque « tu viens de là » et que tu finiras par penser comme ton origine ?

Fin des êtres humains et avènement d'une nouvelle espèce : l'être-pamphlétaire. Le Guin nous invite à être meilleur.es, Kuang nous condamne à être des clichés.

J'espère de tout coeur que nous valons mieux que ça.
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