Cher
Stephen King...
Ce dernier opus est sans surprise. le canevas, ici, est le même que dans le gros de son oeuvre: On commence par la description d'un quotidien brisé par les traumatismes, puis enfin, arrive la porte de sortie (ou de la rédemption, ou de la résurrection, ou de la transformation, comme on voudra).
Ici, la "sortie" s'opère via le cabanon au fond du jardin, le jardin d'une maison qui, inévitablement, est la jumelle de "Psycho" du vieil Alfred H.
Virtuellement, j'avoue m'être arrêté à la fin du chapitre 19. Car ensuite, on hésite à qualifier la chose : Grand Guignol? Foutoir? le N'importe quoi?
Je dis "virtuellement", car je me suis efforcé de continuer malgré tout jusqu'à l'épilogue.
Tel Alice au fond de son puits, ou la Dorothy du "Wizard of Oz" qui part en vrille dans sa tornade avec son chien Toto, le héros (
Charlie) s'enfonce aux pays des merveilles et des horreurs.
Et alors, on a droit à tout : à un criquet géant, à des créatures qui explosent quand on leur jette un seau d'eau, des géants, des nains, des belles dames, des vieilles gentilles, des vieilles méchantes, etc. etc.
Ok, ok. le vieux King a voulu rendre hommage aux contes de son enfance (et de plus tard ) : Hansel et Gretel. Grimm.
Lovecraft.
Walt Disney. Nombreuses références aux séries, ou aux films classiques.
Comme ce vieux briscard est vraiment un malin, on a droit à des phrases "distanciées", type : "On se serait cru dans "True Blood". Et même, il s'autocite ! -toujours dans la distance - en évoquant "
Cujo", film tiré d'un roman de...
Stephen King ! hilarant, non ?
Le défilé est long. Mais ça reste des "trucs", les ficelles d'un grand écrivain qui, cette fois, n'a pas trop voulu se fouler.
D'accord, on aime ses bonnes vieilles lubies/thématiques: l'enfermement, l'adolescent-chrysalide, l'isolement, la solidarité entre contraires, les luttes entre semblables, etc. etc. Mais ici, nous avons droit à leurs caricatures.
Pour ma part, j'avoue préférer quand notre grand homme ne fait pas trop le zouave. Ses romans les plus réussis misent, quant à eux, sur des effets plus subtils, et plus profonds, sur des "basculements" plus adroits et/ou plus intelligents.
Dans ce "
Conte de fées", King s'est manifestement persuadé que le sujet
lui permettait toutes les libertés. Trop, sans doute.
Franchement, au chapitre 20, on peut refermer le livre sans remords.