Je ne savais rien de ce
Conte de Fées, si ce n'est son titre évocateur avant d'en entreprendre la lecture. J'avais décidé de me laisser porter par l'histoire, parce que c'est King
après tout, une valeur sûre.
Avec son
Conte de Fées,
Stephen King nous entraîne dans un univers machiavélique, perturbant, glauque et parfois gore. Bien éloigné des actuels Disney et autres joyeusetés, ce roman rejoint plutôt les oeuvres des
Grimm Brothers aux conclusions généralement cruelles.
Dans ce
Conte de Fées à la touche horrifique, SK met en scène un ado de 17 ans,
Charlie, qui se retrouve, un peu malgré lui, balancé dans un étrange monde parallèle. Bien que le protagoniste soit jeune, nous sommes ici dans un univers dur, mature et indubitablement adulte. Évidemment on retrouve quelques-uns des tropes habituels comme la quête de soi ou le parcours initiatique mais qui ne suffisent pas, à mon sens, à catégoriser le roman de YA.
Ce que j'aime chez l'auteur c'est cette facilité déconcertante avec laquelle il déploie son univers, en prenant le temps de poser le contexte, de présenter les personnages afin d'induire une immersion profonde et prolongée, tout en douceur. J'ai une fois encore été épatée par cela et par l'aisance avec laquelle il couche ses mots sur le papier. Car ça on peut le dire : quelle imagination fertile (et dérangeante) ! D'où jaillissent donc toutes ces idées folles ? Enfin ce que j'aime par dessus tout chez lui c'est la façon dont il dépeint l'Amérique, SON Amérique bourrant ses textes de références multiples et généreuses dont on ne se lasse pas jamais.
Cependant, voilà, dans ce roman le fil conducteur est extrêmement lent et j'ai commencé à m'ennuyer alors que
Charlie sombrait dans l'Autre Monde. Quel dommage
après ces 200 premières pages ! Sans doute que la thématique n'y est pas pour rien, car les contes de fées et moi ce n'est pas vraiment une histoire d'amour.
Finalement en dépit de ces longueurs et de cette légère perte d'attrait momentanée j'ai quand même pris du plaisir. Et même si je n'ai pas aimé ressentir cette angoisse sourde palpiter au creux de mon ventre tout ce temps et que j'ai peiné à terminer ce livre, j'ai adoré la relation touchante qu'entretiennent
Charlie et le vieux Bowditch et encore plus celle entre
Charlie et son « amie ». Bon vous l'aurez compris, ce ne sera pas mon King préféré mais malgré tout c'est un sacrément bon conteur ce maître de l'horreur.