Cela pourrait ressembler à un conte.
Il était une fois… Murdo adolescent écossais part avec son père chez Oncle John et tante Maureen en Amérique. Il vient de perdre sa mère et, quelques années auparavant, sa soeur. le chagrin amplifie le silence entre les deux hommes. Ils ne peuvent, ne savent se parler ; pudeur ? Manque d'amour ?
Ils traversent les USA en car et à un changement de bus, loupent la correspondance car Murdo sort de la gare, tombe sur une boutique de prêteur sur gages avec un accordéon en vitrine, un accordéon !! Il faut savoir, avant d'aller plus loin que Murdo joue de l'accordéon et de la guitare et que, ma foi, il pourrait bien avoir du talent.
Bien sûr, ils doivent aller dans un motel et là, une fois encore, Murdo s'échappe et tombe sur une troupe de musiciens, découvre le zydeco. Quel bouleversement ! La vieille dame se présente Miss Monzee-ay, Queen Monzee-ay, la reine du zydeco. « Murdo ne bougeait pas de peur qu'on le voie. Il ne se cachait pas, il ne voulait pas déranger c'est tout. » Lorsqu'elle lui demande de jouer avec eux et qu'elle voit sa façon de s'intégrer dans une musique qu'il ne connaît pas, elle apprécie et lui propose de les retrouver à un festival à Lafayette… Il a le rythme dans la peau « Marcher en rythme. le rythme, c'était lui qui le donnait en marchant, il marchait en rythme. »
Les voilà installés chez Maureen et John, des gens absolument charmants qui les accueillent avec joie et plaisir.
Oui, mais… la date approche et oui, encore et toujours Lafayette
Murdo est très attachant avec ses questionnements, sur les relations humaines,le sentiment religieux qui lui est totalement étranger… Jeune homme introverti dans la vie quotidienne, mal dans sa peau, naïf, rêveur, il se transforme lorsqu'il joue il sait qu'il n'est pas mauvais et les musiciens sentent son génie.
Ce voyage initiatique est émaillé d'amour parental non dit, d'éveil des sens. Murdo saura t-il faire face à ce père protecteur, peut-être trop ? mais ce fils est tout ce qui lui reste de sa famille.
Céline Schwaller a su traduire la langue parlée en lui gardant sa musicalité.
La musique est la vie, la survie du jeune homme. James Kelman ne donne pas dans le sentimentalisme mais dans l'amour, la lumière, le possible, l'espoir qu'un gamin puisse suivre
la route de Lafayette
La fin de l'histoire ne dit pas si il a rencontré la princesse, s'ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants !
J'ai vraiment aimé ce livre
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