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C'est un retour en arrière avec de nombreuses réflexions sur notre société, notre environnement, nos modes de vie, notre alimentation, etc. , que nous propose Serge Joncour.
Un livre, une fois de plus, écrit avec brio et un très bon esprit d'analyse.
La fin laisse un goût un peu amer, à l'image du monde d'aujourd'hui.
Je suis dans le même état d'esprit qu'Alexandre avec un peu d'espoir, quoique !
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Ce roman m'a particulièrement touchée car Serge Joncour l'a situé dans un passé très contemporain...c'était hier enfin avant hier. Tous les événements historiques référencés m'ont rappelé une période vécue. le monde rural est au coeur du roman. Les personnages du livre se positionnent sur des mesures ou des décisions qui influenceront la globalité de l'avenir non seulement de leur quotidien mais de celui de l'humanité tout entière. D'où la force des personnalités du roman. Aucun jugement, l'auteur fait le constat et montre comment les problématiques d'aujourd'hui sont nées. Tout y est : l'environnement, l'écologie, la consommation, l'agriculture, les éleveurs, le commerce, l'attrait des villes, la liberté sexuelle mais aussi les traditions, l'attachement à la terre et aux valeurs, la fidélité, les secrets, les batailles, la famille, l'amitié.
Un roman très riche et joliment écrit une pépite à méditer. Merci Serge Joncour
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Une partie de l'histoire de France de 76 à 1999 : un quart de siècle vu par les yeux d'un paysan perdu dans le fond du Lot.
Tous les évènements la sécheresse, la désertification des campagnes, le Larzac , la lutte contre le nucléaire, thernobyl, les premiers retour à la terre en communauté et en même temps (comme dirait Manu) Alexandre qui lutte seul dans son exploitation avec ses parents toujours un peu patron ses soeurs parties mais qui ont besoin de sous et son amour impossible (?) avec Constanze une jeune est allemande en collocation avec sa grande soeur.
Un récit remarquable sur l'évolution, lors du dernier quart de siècle du 20 eme , du monde agricole et l'évolution des villages.
Un prix bien mérité
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Avec Nature humaine, Serge Joncour nous livre un regard aiguisé sur près de 25 ans de l'histoire d'Alexandre, un jeune agriculteur du Lot, près de 25 ans de la relation difficile entre le milieu agricole et le progrès effréné des villes, près de 25 ans de luttes pour protéger la nature face aux développements anarchiques de la technologie. Cela se passe dans une communauté du Lot, cela pourrait être dans le Bas-Saint-Laurent ou dans Lanaudière, l'oeil que porte Joncour sur le local et l'infime s'inscrit dans l'universel et son discours excède toutes les frontières que, par erreur, on voudrait lui imposer. Il y a Alexandre qui jongle avec ses questionnements, il y a Constanze, la militante allemande qui soutient le rêve, il y a les soeurs et la famille, la racine et les pousses qui s'en écartent, il y a Crayssac, le vieil anarchiste. Il y a, sans nul doute, une part de nostalgie dans cette histoire politique de France vue des Bertranges. Je n'ai pu m'empêcher de penser, si on ajoutait une touche de fantastique aux visées utopistes, antimilitaristes et écologistes, aux Légendes d'aujourd'hui, une série de bandes dessinées de Christin et Bilal (La croisière des oubliés, le vaisseau de pierre et La ville qui n'existait pas), une série qui fait assurément partie de ma bibliothèque idéale de BD. Nature humaine se lit dans une tout autre tonalité, mais le lecteur que je suis n'a pas limité les images qui se créaient dans son esprit à la lecture de ce roman social.


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"Nature humaine", Serge Joncour, RL2020, Flammarion

Le roman s'ouvre avec Alexandre manipulant du nitrate d'ammonium, connu pour être utilisé comme engrais. Normal, Alexandre est agriculteur. Sauf que l'on saisit très vite que ce n'est pas l'engrais qui l'intéresse, mais le puissant explosif qu'il peut aussi être.

Pour comprendre, nous replongeons dans les années 70, Alexandre a 15 ans, il va hériter de la ferme familiale, perdue dans une magnifique vallée de la Creuse, que ses trois soeurs ne rêvent que de fuir.
Sur fond de 30 ans d'histoire de notre pays, Alexandre tombera amoureux de l'insaisissable Constance, élèvera ses vaches à la bonne herbe de prairie, s'acoquinera avec des terroristes antinucléaires, se liera d'amitié avec un vieux fou combattant du Larzac, et… et… bon sang je l'ai fermé il y a trois jours et je ne sais déjà plus.

J'ai failli abandonner dix fois et c'est parce que j'avais apprécié l'auteur sur d'autres romans que je me suis obligée à continuer, espérant une sorte d'apothéose finale. L'apothéose n'est pas venue, les cent dernières pages sont juste un peu moins soporifiques.
Les trois-cents premières sont un fourretout d'évènements non écolo de notre pays: Mitterrand, les supermarchés Mammouth, Tchernobyl, Thatcher, l'électricité nucléaire, l'élevage intensif, la vache folle…

Il n'y a rien de plus ennuyeux en littérature que ce genre d'exhaustivité, d'autant que l'histoire romanesque ne l'est pas du tout, romanesque. Alexandre est un personnage particulièrement plat, cette histoire d'amour est peu crédible et les autres personnages ont l'air collés sur des affiches.
La plume? Sans intérêt particulier.
Dommage. Ce roman faisait partie de ceux que j'avais hâte de lire. J'en suis venue à bout en 10 jours: record de longueur et parfait somnifère.

Lien : https://carpentersracontent...
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Quand il parle de la France rurale, c'est de chez lui que parle Serge Joncour. Les « territoires » qu'il met en scène sont son pays. Ces femmes et ces hommes dont il conte la vie, les espoirs, les craintes, les colères, sont sa famille (au sens large, bien sûr), et le lecteur sent bien, tout de suite, que cette fiction dans laquelle il est invité est juste la vie en vrai.
Alors Alexandre, le personnage essentiel de « Nature humaine », on est immédiatement son complice, jusqu'au plus risqué de ses audaces. Cet agriculteur trentenaire qui, derrière quatre générations de Fabrier, paysans éleveurs de vaches limousines, reprend la Ferme des Bertranges, on est avec lui immergé dans les mutations de l'économie et de la société : depuis le départ de ses soeurs vers la vie urbaine et des métiers à la mode jusqu'au projet d'autoroute qui bouleversera le paysage et la vie rurale. On partage ses emballements et ses incertitudes, ses convictions profondes, sa soif d'autonomie, ses déceptions, et sa belle histoire d'amour (même si elle est loin d'être facile) qui donne au récit un fil rouge qui parle du coeur.
En plaçant au coeur du roman la tempête de décembre 1999, Serge Joncour dessine d'emblée au récit une scénographie de tragédie, et le lecteur n'en vibre que plus encore.
Le tout servi par une construction subtile du récit, loin du déroule chronologique banal.
Juste de quoi donner un livre passionnant et fort, une histoire d'amour qui plonge dans les fondamentaux de la société et de la vie tout court. Un livre après la lecteur duquel on ne sera pas tout à fait le même. Un vrai beau livre.
Serge JONCOUR sera avec ce livre l'invité des CORRESPONDANCES DE MANOSQUE 2020
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un livre sans concession sur ce que l'on appelle le progrès appliqué au monde agricole. Son évolution entre deux grands épisodes climatiques : la grande sécheresse de 1976 et la tempête de 1999.
Une histoire crédible, bien trempée dans un monde qui existe dont est issu Serge Joncour. Et qui fourmille d'observations si bien vues sur la psychologie et les liens d'une famille.
Au-delà des livres ruraux de Christian Signol ou plus récemment de Franck Bouysse, ou même d'un Bernard Clavel, Serge Joncour signe avec Nature humaine un chef d'oeuvre.
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De 1976 à 1999. D'une année de sécheresse à une année de grandes tempêtes. Nous sommes dans le Quercy, à la ferme des Bertranges. Loin de tout.

Une ferme dont on hérite de père en fils. Les grands-parents se sont fait construire un logement un peu plus bas dans la vallée. Ce sont les parents d'Alexandre, le principal héros, qui l'ont reprise.

En 1976, Alexandre est un ado. Il a trois soeurs. Son destin est tout tracé : il reprendra la ferme. Ses soeurs feront des études, vivront en ville : Toulouse , Paris…
Lui, il n'est quasiment jamais sorti de son trou. Il est mal dégrossi.

Jusqu'en 1999, nous vivrons avec lui et son mal-être tous les progrès souvent apportés par Paris qui gère l'économie nationale sans trop se préoccuper des gens de la région.

Ce sera l'avènement des engrais chimiques, des hypermarchés à bas prix qui rognent sur la qualité, de l'autoroute A20 qui va défigurer le paysage, le libéralisme économique, …

Alexandre aurait plutôt tendance à être écologiste et rejeter les nouveautés alors que son père n'y voit que le moyen de mieux gagner sa vie.
Qui aura raison ?

Ce roman ancré dans la réalité de ces années, c'est du Joncour comme on en a l'habitude. On sent son amour pour le Lot dont il est originaire. Son écriture décrit finement le caractère et les questionnements d'Alexandre. On rentre dans sa peau très facilement.

Je ne le nierai pas, j'apprécie beaucoup cet auteur et j'aime beaucoup le Quercy… où nous passons régulièrement nos vacances.
Serais-je influencée ?
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Même s'il n'a pas atteint les ventes stratosphériques de l'Anomalie, Nature Humaine est un des best-sellers de la dernière rentrée littéraire et le lauréat du Prix Fémina. Il s'agit du nouveau roman de Serge Joncour, qui est devenu un écrivain reconnu du paysage littéraire actuel depuis plusieurs livres (Chien-loup, Repose-toi sur moi, l'Ecrivain national…)
Le sujet de Nature Humaine est ambitieux : raconter près de trente ans de vie française à travers une famille d'agriculteurs du Lot. Pour être plus précis, le livre suit la vie d'Alexandre, jeune agriculteur amené à reprendre la ferme familiale des années Giscard jusqu'à l'an 2000.
Entre ces deux périodes, sur cette terre supposée figée et en dehors du monde, nous assistons aux bouleversements engendrés par la modernité et la mondialisation : l'arrivée du téléphone, l'implantation de l'hypermarché Mammouth, les engrais, la vache folle, le nucléaire, l'autoroute, les animaux en batterie etc. La ferme traditionnelle va devoir s'adapter ou lutter contre les exigences du monde extérieur pour survivre. Serge Joncour nous propose ainsi une passionnante auscultation d'un univers reculé et hors du temps. La quête de vitesse, de rentabilité, de modernité de la société française frappe de plein fouet les champs et les vaches dans leurs prés, qui y sont pourtant si intrinsèquement étrangers.
Les hommes se lèvent parfois contre les assauts du progrès et les dérives qu'ils engendrent. L'ouvrage est ainsi jalonné des luttes violentes de l'extrême gauche contre les injonctions du capitalisme moderne. La nature aussi parfois se rebelle contre ces excès, comme lors de la grande tempête de 1999, la canicule ou l'épisode du nuage radioactif de Tchernobyl. On assiste à un monde secoué, bouleversé, inquiet qui n'a d'autre choix que de se soumettre ou de prendre les armes pour survivre face au rouleau compresseur qu'est la marche de l'histoire. de cela naît une tension perpétuelle qui donne tout son sel à l'ouvrage.
En contrepoint de cette thématique sociologique et politique, Joncour propose une belle histoire d'amour qui, si elle sert d'abord à mettre Alexandre au coeur des luttes d'extrême gauche, constitue un très joli fil rouge tout au long de l'ouvrage et oppose une forme de stabilité malgré les ans aux bouleversements continuels que subit Alexandre.
Enfin, le livre dresse en filigrane le portrait d'un homme quasi étouffé par le poids de la tradition familiale à perpétuer. Alexandre est un peu le sacrifié de la famille obligé de rester à la ferme avec ses parents et grands-parents et de s'endetter à vie, alors que ses soeurs, elles, peuvent s'inventer leur propre existence. Cela n'est pas sans rappeler les oeuvres cinématographiques (Au nom du père) et littéraires (Sérotonine) qui traitent du même malaise paysan.
Serge Joncour signe un livre engagé, qui donne à voir la malheureusement commune absurdité du progrès et ses répercussions sur un monde qui lui est étranger. Cette thématique centrale couplée à la sensible histoire d'amour offre au lecteur un beau roman, qui mérite son succès.

Tom la Patate

Lien : http://coincescheznous.unblo..
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Une fresque familiale et rurale autour d'Alexandre, qui doit prendre la succession de ses parents, entre la sécheresse de 1976 à la tempête de 1999, en passant par les changements politiques en France, les combats du Larzac, les interrogations et mutations du monde paysan, la mondialisation, la catastrophe de Tchernobyl ! Une pépite !****** Ce Joncour aurait mérité le Goncourt !
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Les événements du roman se déroulent entre 1976 et 1999

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