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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un drôle de roman que ce NATURE HUMAINE. On est plongé dans une ferme du Lot de 1976 à 1999 au fil d'une histoire assez lente qui nous raconte certains événements qui vont jalonner la vie de Alexandre, un peu coincé entre ses parents, ses grands-parents, ses trois soeurs et l'espèce d'ermite qu'est le voisin Crayssac qui en a contre l'évolution inéluctable de la société. Sans oublier Constanze, une allemande dont va s'éprendre Alexandre et qui apporte une touche d'émotion et de sentimentalité dans cette histoire.
Serge Joncour sait bien nous rendre son attachement et son amour de la campagne et de la vie rurale qu'il décrits si bien, la France profonde comme on dit et son personnage Alexandre est constamment déchiré entre partir, quitter ses origines et rester.
Cette dualité on la sent et elle est intéressante, comme sont intéressants aussi les morceaux d'actualité dont l'auteur parsème son récit : la vie politique en France avec l'arrivée du Parti Socialiste en 1981, les espoirs et déceptions que cela soulève, les défis et difficultés auxquels sont confrontés les agriculteurs, les enjeux et accidents entourant l'énergie nucléaire dans ces années-là, etc.
Toutefois, je sors de ce roman avec un avis mitigé. L'écriture de Serge Joncour est toujours agréable à lire mais je déplore le manque de tension et d'émotion dans le récit, le rythme est lent, il y a des longueurs et je ne me suis pas senti passionné par cette histoire aux rebondissements somme toute, assez (trop) ténus.
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Serge Joncour avec son talent de conteur, nous raconte l'histoire de la ferme de Bertranges et des ses habitants à partir de la canicule de 1976 jusqu'à la tempête de 1999.

Ce coin du Lot encore préservé va connaitre les bouleversements de la société de consommation et du modèle économique de la croissance à tout prix.
Alexandre, le seul fils de la famille devant reprendre la ferme essaie de s'adapter à ce monde qui ne l'enchante guère.
Différentes rencontres et une histoire d'amour feront qu'il essaiera de ralentir cette course en avant.

Tout au long du roman, mes souvenirs de certains évènements sur ces 23 ans me sont revenus et montre à quel point j'ai subit les changements qui maintenant rendent la situation écologique et économique difficile.

Un roman qui ouvre les yeux sur les erreurs commises et notre passivité et sur le changement de modèle agricole mené à marche forcée par les grands groupes au détriment de notre santé et au bien être de certains agriculteurs.
Une fin de 20ème siècle oubliant la nature et faisant peu cas des aspirations humaines. En espérant que la nature humaine reprenne le dessus en ce début de 21ème siècle et rectifie la situation.
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Je partage les avis qui ont jugé ce livre comme une bonne lecture, qui se lit facilement, mais qui n'a pas une grande profondeur. Pour autant, il n'est pas dénudé d'intérêt. J'ai aimé l'histoire de cette famille d'agriculteurs dans les années 80, entre Cahors et Toulouse. Ils assistent à la naissance du téléphone dans toutes les maisons, mais aussi à la nouvelle pression des hypermarchés, à Tchernobyl et à l'élection de Mitterrand.
C'est donc une fiction très bien ancrée dans la réalité et cela lui donne parfois un petit côté document que j'ai trouvé intéressant et qui m'a plu.
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Serge Joncour raconte l'histoire des Fabrier, famille de fermiers dans le Lot, de l'été caniculaire de 1976 à à la fin décembre tempétueuse de 1999; cette fiction sert de prétexte à une fresque sociale de la France à cette période ainsi qu'à la description de l'évolution du monde agricole qui a broyé les petites exploitations et mis à genoux les paysans obligés de s'endetter lourdement pour survivre. On retrouve ici les thèmes très prégnants dans l'oeuvre de Serge Joncour de la nature, la campagne, la terre dont il brosse un tableau saisissant de leur évolution sur 30 ans (désertification, pression des grandes surfaces, abandon des élevages familiaux pour des fermes géantes, la vache folle, disparition des terres au profit de routes...)
C'est Alexandre, le fils, resté à la ferme par obligation filiale plus que par choix même si la nature lui est indispensable, que l'on suit plus particulièrement alors que ses 3 soeurs sont parties à la ville le laissant seul à porter la responsabilité de l'exploitation, l'endettement, le stress du lendemain. En 1976, il tombe amoureux de la colocataire d'une de ses soeurs, Constanze, une allemande de l'Est éprise de liberté; son amour ne se démentira jamais même s'il ne la voit que rarement et sait qu'elle ne pourra jamais vivre retirée du monde.
Le personnage d'Alexandre est particulièrement émouvant, tiraillé qu'il est entre deux mondes, entre deux sociétés, entre deux modes de vie, entre deux amours (la terre et Constanze); dans tout le roman, il se retrouve face à des choix douloureux qui ne sont que les moins pires comme la modernisation de la ferme, la donation-partage... , qui ne sont pas des choix librement consentis mais des solutions qui lui sont imposées.
Ce roman est empreint de nostalgie, de mélancolie pour un temps définitivement révolu, quelquefois idéalisé où les campagnes étaient pleines de vie, où la terre et les bêtes étaient respectées. Mais ce qui peut paraître paradisiaque pour ceux qui ne passent que quelques heures dans une nature sauvage, préservée, un espace inviolé est dur à vivre journellement pour les paysans qui, eux, n'ont d'autre choix que rester enchaînés à leurs terres et à leurs bêtes.
J'ai intimement ressenti cette nostalgie, moi dont les grands-parents étaient agriculteurs et qui ai retrouvé des objets qui ont bercé mon adolescence : le Minitel, le téléphone en bakélite, la 4L, la Micheline.
Néanmoins, j'ai été moins emballée que par les romans précédents; en effet, à trop vouloir embrasser, mal étreint. L'arrière-plan historique est trop exhaustif comme si l'auteur avait voulu faire la liste de tous les évènements, très nombreux qui ont marqué la période 1976-2000 sans que ceux-ci ne soient vraiment pertinents dans le cadre de la fiction, ce qui a rendu ma lecture parfois pesante.
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J'ai eu un grand plaisir à retrouver Serge Joncour dans ce nouveau roman "Nature Humaine" qui questionne sur les enjeux environnementaux et politiques de la campagne mais aussi sur la question sociologique de la ruralité, qui reste en marge des décisions faites par les villes.

Nous restons près de 18 ans auprès de son personnage principal, de sa jeunesse bercée de quelques illusions à sa petite quarantaine, qui ne laisse plus beaucoup de place aux rêves.

Cependant le vrai personnage principal est la nature, à la fois pleine de poésie mais qui évoque aussi la rudesse pour ceux qui la travaillent.

Cette nature est façonnée depuis toujours par l'homme et par ses décisions politiques. Mais nous notons l'accélération des décisions politiques des années 80-90 qui vont toujours dans le sens du développement, sans grand respect pour cette nature sauvage. Nous sommes presque soulagés, en cours de lecture par les catastrophes (Tchernobyl, vache folle, tempête de 99) qui sont là pour nous rappeler que la nature reste la plus forte et n'aime pas de faire dompter.
L'actualité peut d'ailleurs nous faire penser que c'est loin d'être fini...

Belle écriture dans un superbe paysage qui semble se dérouler et se transformer sous nos yeux, à lire pour prendre un bol d'air frais !
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Alexandre va / doit reprendre la ferme de ses parents. C'est le seul moyen pour que cette ferme dans la famille depuis des générations tourne encore. Ils font dans le traditionnel et ils aiment ça. Ils sont dans un lieu protégé, loin de tout. Pourtant ses soeurs vont sortir petit à petit de cet environnement protégé pour vivre leur vie en ville. Alexandre aime sa vie simple et rurale. Il fait quelques visites à sa soeur et rencontre un groupe d'activistes allemands et surtout Constanze. Avec ces différents personnages l'auteur nous fait vivre les grands moments de l'histoire de France, les grandes luttes notamment le nucléaire et aussi la grande distribution avec les conséquences dans la vie de chacun. Encore un livre où je me suis senti acteur car j'ai assisté à la plupart de ces évènements. Ce livre montre - encore un fois - la force des choses qui étaient dites à ce moment. Des vérités qui n'ont pas été suivies d'effets hélas. On subit aujourd'hui ces atermoiements (ou ces choix). La fin sonne comme une prière, une espérance d'un retour aux origines, une proposition de vie avec Constanze. On aimerait connaitre sa décision, l'avenir d'Alexandre, la réussite de ses choix.
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30 ans d'épisodes marquants de la vie française, vus du Lot, je me suis souvenu ...
J'ai aimé la mosaïque de points de vue sur l'évolution du monde agricole et l'évolution du monde écolo. Souvenirs, mises en perspective parfois inattendues ...
Comme si en s'engageant on était entraîné par des courants sociaux qui nous dépassent largement (quelle que soit la nature de nos positions). On ne sait pas trop où on va, on peut ramer dans un sens ou un autre sans savoir vraiment à quoi ça va aboutir.
Ne pas oublier qu'on a une part de responsabilité, même infime, et s'en emparer en prenant des options, on contribue à donner de la puissance aux courants : c'est peut-être l'addition de ces minuscules engagements qui donne de la puissance aux courants.
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Je n'ai pas réellement d'intérêt pour le fond de cette histoire, à savoir l'agriculture et le devenir des exploitants dans les années 1990. Voilà sans doute pourquoi j'ai eu du mal à rentrer dans cette histoire. Cependant, l'écriture m'a séduite, et j'ai finalement beaucoup aimé l'histoire d'amour en toile de fond.

Le héros, Alexandre, est fils d'agriculteurs et c'est lui qui va reprendre la ferme familiale. Ses trois soeurs se destinent à autre chose et préfèrent la ville. Pour lui, il n'y a rien de mieux que ses quelques vaches, les champs qui sentent la menthe en été, l'agriculture raisonnée. Au milieu de tout cela, le combat pour éviter le passage d'une autoroute et celui des activistes écologiques avec qui il se lie, surtout à cause de Constanze. Constanze qui va le suivre tout au long de sa vie, mais de loin en loin, et qu'il ne cessera jamais d'aimer. Ce qui est aussi intéressant dans ce livre, c'est de voir comment un homme assez peu politique peut se retrouver embrigadé, presque malgré lui, dans une lutte qui le dépasse. Un regard très vif et incisif sur ce monde-là.
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le roman est une tranche d'histoire qui court de juillet 1976 à décembre 1999. La vie d'Alexandre va servir de fil rouge pour raconter le monde paysan et les mutations qui l'agitent en cette fin de siècle. Dans cette ferme du Lot, l'exode rural massif vide la campagne. La rentabilité impose la productivité aux agriculteurs. La culture intensive, l'élevage intensif rebattent les cartes.
le roman commence par une sécheresse interminable et se termine par une effroyable tempête, entre les deux il y aura le Larzac, les marées noires, l'apparition de l'ESB, Tchernobyl... autant de catastrophes écologiques qui illustrent les problèmes complexes qui agitent notre monde et impactent notre mode de vie.
L'extrémisme politique (avec son corollaire de violence et d'attentats), pas plus que la voix démocratique (l'élection de Mitterrand) ne semblent influer sur la course aux profits.
Comment faire changer les choses ?

''Nature humaine'' raconte l'histoire d'Alexandre, fou amoureux de sa terre, amoureux fou de Constanze. Nature humaine, c'est celle d'Alexandre, confronté à la difficulté de se situer dans ces bouleversements, de prendre parti, de s'y opposer. Alexandre, balloté entre des désirs contradictoires, placé face à des choix de vie radicaux, sommé de choisir entre la survie de sa ferme et un mode de vie ancestral. Nature humaine c'est aussi la Nature ''vivante'' (humaine?), agressée, torturée, martyrisée par l'homme.
Combat difficile entre la modernité et l'écologie.

Belle histoire, qui posent bien les problèmes. le récit passe d'une vision microscopique (le cas d'Alexandre) à un regard sur la mondialisation. Il place chacun devant sa propre responsabilité face à des désirs contradictoires. Il raconte 25 années de combat écologique où les mêmes problèmes ressurgissent régulièrement.
Comment échapper au ''progrès'' ?
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Les événements du roman se déroulent entre 1976 et 1999

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