J'avoue que jusque-là je ne connaissais l'oeuvre de
Sébastien Japrisot que par le cinéma. Si j'ai l'impression de le connaitre, c'est en fait une première lecture.
Son roman lauréat du prix Interallié 1991 intitulé "
Un long dimanche de fiançailles" est une belle histoire d'amour sur fond de première guerre mondiale avec son lot d'atrocités.
En janvier 1917, cinq soldats sont condamnés à être abandonnés les mains liées devant une tranchée de première ligne dans la Somme. L'armée française tue ses propres soldats pour faire des exemples car elle les accuse de s'être mutilés volontairement pour pouvoir rentrer chez eux.
Parmi les condamnés il y a Manech, un bleuet de dix-neuf ans.
Après la guerre, sa fiancée Mathilde va mobiliser toute son énergie pour comprendre ce qu'il s'est réellement passé car certains témoignages lui font entendre qu'il y a peut-être des survivants et si ce n'est pas le cas, qu'ils ont été enterrés décemment.
La jeune femme a soif de vérité.
Alors qu'elle est handicapée et se déplace dans un fauteuil roulant, elle va mener une enquête épineuse pour rassembler tous les indices afin de le retrouver, vivant ou mort.
A l'époque, les communications se faisaient par le journal et par lettres. Mathilde va donc recevoir beaucoup de courriers et ce côté épistolaire du roman s'accorde bien avec le sujet. D'ailleurs, le livre a un certain intérêt historique parce qu'il dénonce les procès militaires des "fusillés pour l'exemple", une réalité des abus de l'armée française qui a longtemps été cachée aux historiens.
Pour autant, je trouve l'enquête peu crédible ce qui la fait traîner en longueur. Par contre, j'ai apprécié l'histoire d'amour avec les flash-backs de leur rencontre et le MMM gravé sur un arbre pour l'immortaliser (Mathilde aime Manech et Manech aime Mathilde). Et puis j'adore les portraits de femmes qui ne renoncement pas, comme Mathilde.
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