Je remercie Babelio et les Editions Soleil pour cette opération spéciale (qui me vaut le titre d'ambassadeur du monde d'Aquilon, rien que ça !) et, exceptionnellement, je laisse la plume à mon homme pour la rédaction de la critique.
Ayant trempé dans l'univers médiéval fantastique dès l'adolescence à travers les incontournables
Tolkien d'une part et « Donjons et Dragons » d'autre part, des bandes dessinées reprenant ces peuples iconiques des elfes, nains, orcs etc. ne pouvaient naturellement que m'attirer, éveillant ces si bons souvenirs. Et en plus, le « héros » est ici Turuk, un semi-orc, ce qui renverse l'angle de vue habituel de ces univers : les orcs sont forcément les méchants et leurs vies n'intéressent guère l'auditoire, si ce n'est au moment où elles se terminent, bien souvent sous la lame indifférente du héros ou de ses acolytes.
Turuk est agréable à suivre, même si son vocabulaire alterne un peu trop à mon goût le familier et le soutenu, et la situation très prenante dès le départ : amnésie légère, ville inconnue étrangement vide, quelqu'un qui visiblement en veut à sa peau. Un cocktail qui fonctionne parfaitement, d'autant que les graphismes sont au rendez-vous : fins et détaillés sans tomber dans la surcharge que l'on rencontré parfois dans des BDs de ce genre. Bref, on se sent bien dans notre petit univers médiéval fantastique bien à nous, pris par la main avec notre imaginaire d'enfant-ado en compagnie de ce semi-orc dans une belle panade.
Les choses se dévoilent peu à peu et c'est là que la bât blesse un peu, le scénario manque un peu d'originalité et retombe dans des péripéties un peu classiques, une fois les mystères initiaux levés. Reste tout de même que l'on est avec un orc, et que ces bestiaux là ont des raisonnements bien à eux qui créent quelques surprises lorsque la situation devient compliquée. Donc on s'attache bien au personnage qui vient pimenter un peu plus une situation déjà précaire. Et finalement, ce côté un peu classique du scénario nous permet aussi de rester dans notre zone de confort, comme je le disais auparavant, tout est fait pour que l'on s'y retrouve, dans ce monde médiéval fantastique que l'on a tant côtoyé, on est ici à la maison. Alors cela donne des envies de reviens-y mais là encore, une légère déception : visiblement, la suite des aventures de Turuk n'existe pas pour le moment, la série « Orc et Gobelins » se focalise sur d'autres personnages de ces races et notre pauvre Turuk reste ainsi suspendu, pas pour trop longtemps on l'espère.