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4,2

sur 1541 notes
Voici une lecture so british, avec le maintient, le poids des traditions et un humour tout en finesse. le tout servi par une écriture magistrale.
Nous allons suivre tout au long de ce court roman les pensées et questionnement de Stevens, majordome ayant consacré sa vie au service de la grande demeure Darlington House.
D'abord au service de sa Seigneurie, il atteint le sommet de sa profession en servant son employeur avec toute la discrétion et la dignité nécessaire, indispensable à sa fonction.
A ses côtés, à cette période travaille miss Kenton, avec qui il partage une relation particulière.
Depuis la demeure a été racheté par un américain, et les codes ont changés. Et notre pauvre Stevens se pose de nombreuses questions.
Il va entreprendre un voyage dans la campagne anglaise qui va lui permettre de mûrir et de partager avec nous toutes ses réflexions.
Un petit bijou de littérature et un bonheur de lecture.
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Dès les premières pages, le personnage de Stevens a éveillé chez moi des images, s'est incarné rapidement – jusqu'à ce que je réalise qu'il y a une vingtaine d'années j'avais vu le film éponyme. Anthony Hopkins campait un majordome impeccable de distinction, de discrétion, d'efficacité.
Dans le roman d'Ishiguro, il est le narrateur, un homme dont la jeunesse s'est envolée et qui a consacré toute sa vie à servir Lord Darlington puis, à son décès, Mr Farraday, un américain plus désinvolte, plus familier – avec qui il ne sait pas vraiment comment se positionner.
Dépassé par ses charges professionnelles liées à une équipe réduite (le faste d'antan est bien révolu), Stevens décide d'entreprendre un voyage afin de convaincre Miss Kenton, une gouvernante avec qui il a apprécié de travailler, de reprendre son poste. C'est l'occasion de flâner et de faire un retour sur les 35 années passées au service d'un Lord dont les activités politiques ont compté, notamment avant que la seconde guerre mondiale n'éclate. Stevens a une façon bien à lui de relater ses souvenirs : toujours à distance, sans avoir réellement d'avis sur ce qui se déroule sous ses yeux (ou se l'interdisant), il assiste sans émotion ni conscience à des réunions, des rassemblements qui ne seront pas sans conséquence pour l'Histoire de l'Europe. Uniquement préoccupé de donner satisfaction à son maître, il entretient des relations maladroites avec Miss Kenton, ne prend pas garde aux différents messages qu'elle lui adresse et semble réticent à toutes formes de proximité.
L'auteur a vraiment beaucoup de talent car le lecteur est à la fois agacé par la prétention de Stevens mais aussi touché par son incapacité à manifester une quelconque émotion, son effacement du monde des vivants, tout entier tourné vers la satisfaction des besoins du Lord. Même les situations les plus dégradantes, cruelles, semblent ne pas l'affecter, comme s'il avait intériorisé une forme d'infériorité sociale. Stevens ne s'appartient pas : son intelligence, son affectivité sont neutralisées ; son temps, son corps sont entièrement dévoués au maître. C'est un peu effrayant de parvenir ainsi à s'oublier, à se « gommer ». Les dernières lignes achevées, on est un peu saisi par l'indéniable tristesse qui se dégage du récit fait par Stevens.
Je ne regrette pas d'être allée au bout du roman – j'avoue que les 30 premières pages, j'ai un peu douté de ma capacité à finir le livre. Une magnifique histoire, dans un style remarquable.
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Kazuo Ishiguro a choisi une figure emblématique pour incarner une forme d'art de rater sa vie : celle d'un majordome anglais pétrifié dans une niche - ou encore une bulle mentale - qui lui interdit toute autre velléité que le "service", le devoir, aveugle et sourd qu'il est aux événements du monde comme au mouvements du coeur - mais ne le sommes-nous pas tous, même à une autre échelle ? - et c'est ce qui rend ce beau livre universel.... La petite histoire ici s'interpénètre à la Grande, c'est dire la portée ambitieuse et subtile de ce très grand projet.

James Ivory, aidé de ses deux comédiens lumineux, a porté à l'écran avec grâce et subtilité l'histoire de cette faillite humaine dont on sort le coeur brisé - mais en sort-on ? Un livre magnifique et une adaptation d'une rare et juste hauteur.

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Le dernier-né de Kazuo Ishiguro, le géant enfoui, m'a assez intriguée pour avoir envie de lire les romans plus anciens de cet auteur.
L'univers est totalement différent, c'est celui des majordomes (« butlers ») du début du XXème siècle. Ces coordonnateurs sans lesquels rien ne tournaient rond dans les grandes maisons nanties d'une armée de cuisinières, femmes de chambres, jardiniers, sont incarnés ici en la personne de Stevens, majordome à Darlington Hall. Dans une langue recherchée, voire compassée, celui-ci raconte quelques jours sur les routes au volant de la voiture de son maître, un américain qui la lui a élégamment prêtée. Stevens va en profiter pour revoir Miss Kenton, gouvernante avec laquelle il a gardé une correspondance épisodique, et qui vit à quelque distance. Au détour de la campagne anglaise, des haltes dans les petites auberges ou même chez l'habitant, il revient sur des épisodes de sa vie, toujours liés à celle de Lord Darlington, pour lequel il a travaillé de longues années.
Stevens est un homme des plus sobres et, selon lui-même, plein de dignité. On pourrait même le dire sévère et dépourvu d'empathie. Ses relations avec son père, et avec Miss Kenton, le démontrent bien. Son manque d'humour lui donne le sentiment de ne pas savoir comment réagir face aux plaisanteries de son maître, qui est américain, et d'avoir mieux compris le très britannique Lord Darlington. Lors de son voyage, il n'hésite pas à disserter mentalement, mais longuement, sur la question « qu'est-ce qu'un grand majordome ?», ou « qu'est-ce que la dignité ? ».
Si j'ai pu alors trouver quelques infimes longueurs, lorsque Stevens passe par de nombreux exemples pour tenter de définir son point de vue, j'ai trouvé passionnant le thème du mensonge, ou plutôt de la manière dont on se raconte à soi-même les choses et comment on finit par révérer ces faits comme LA vérité. Stevens a notamment une vision bien personnelle de ses rapports passés avec Miss Kenton et aussi des activités de Lord Darlington entre les deux guerres. Cet arrière-plan sur le mensonge et la vérité est lié ici au thème de la mémoire dont j'ai l'impression qu'il est cher à Kazuo Ishiguro. J'ai beaucoup aimé la manière fine et nuancée de percer à jour la psychologie de Stevens.
Je n'ai pas vu le film qui a été tiré de ce roman, mais avec Anthony Hopkins et Emma Thompson, je l'imagine on ne peut mieux, et je pense que ce doit être un très bon film, d'autant plus les errements et réflexions du rigide majordome ne doivent pas être faciles à mettre en images.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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J'ai découvert bien récemment cet auteur discret, Kazuo Ishiguro, comme de nombreux lecteurs je pense...Le comité d'attribution du Prix Nobel 2017 l'a mis en pleine lumière, de même que son roman "Les Vestiges du jour", son titre phare, mentionné par tous les médias. J'ai immédiatement souhaité le lire mais le titre n'était pas référencé, parmi les ouvrages de la médiathèque qui me donne mes instants de bonheur, ni disponible dans les librairies locales. C'est grâce à Recyclivre, association récupérant des livres dont les lecteurs veulent se séparer, que j'ai pu me le procurer.....il valait à l'origine 120F TTC...! une antiquité datant de 1990. Merci à ce lecteur anonyme qui a donné une deuxième vie à cet ouvrage qui va dorénavant continuer son voyage dans des boites à livres ou chez des amis
Si j'avais lu la quatrième de couverture, je l'aurais sans doute reposé : le thème ne m'attirant que peu...la vie, les réflexions d'un majordome anglais, son voyage au coeur de l'Angleterre des années 50.. Comment remplir plus de 250 pages en restant entre les quatre murs d'un domaine sans lasser certains lecteurs ?
Et dès les premières pages je me suis rendu compte que je serais passé à coté de grands instants de plaisir littéraire, de cette finesse d'écriture, de ce charme.
Mr Stevens est majordome du domaine de Darlington Hall, un domaine qui vient d'être récemment acquis par un riche américain, qui en achetant les murs, a aussi acheté les meubles et conservé une partie du personnel...Mr Stevens a servi pendant plus de 30 ans le diplomate Monsieur Darlington. Il parle de lui en le nommant "Sa Seigneurie".
Devant s'absenter quelques jours, Monsieur Lewis Farraday, son nouveau maître, lui permet d'utiliser à son gré sa Ford, notamment pour aller rendre visite à Miss Kenton, l'ancienne gouvernante de Darlington Hall. Elle a en effet transmis à Mr Stevens une lettre ambiguë, laissant supposer qu'elle aimerait reprendre du service à Darlington Hall, qu'elle avait quitté pour se marier.
Pendant six jours de voyage sur les routes désertes de l'Angleterre, nous sommes en 1956, Mr Stevens va nous parler de son métier, et surtout de sa conception de la fonction de majordome. Exemples à l'appui il va expliquer ce qu'est un grand majordome, ce que sont la dignité et la grandeur indispensables pour occuper cette fonction, ce sacerdoce imposant une disponibilité et une discrétion de tous les instants. Toute une éducation et des principes rigides qui nous paraissent bien désuets aujourd'hui. Un mode de vie et une raideur qui ne lui permettent pas de comprendre la moindre plaisanterie. Il découvre le badinage avec Monsieur Farraday. Old England VS America
Sa fonction lui imposa d'organiser et de servir des conférences discrètes réunissant en 1923 à la fois des représentants des pays vainqueurs lors de la première guerre mondiale et un représentant allemand, afin d'examiner ensemble et en toute discrétion les possibilités d'assouplissement des conditions imposées à l'Allemagne par le traité de Versailles, conditions qui génèrent chômage, difficultés économiques et tensions politiques : la fonction de majordome comme prétexte d'un roman avec L Histoire en toile de fond. Sans nous en dire plus, discrétion oblige nous apprenons qu'il a servi aussi à d'autres époques aussi bien Churchill, Georges Bernard Shaw, Lord Halifax, Herr Ribbentrop rendant visite à Sa Seigneurie
Tout son passé va défiler au cours de ces six jours, les rencontres importantes ou non ne pouvaient correctement dérouler uniquement si fourchettes et cuillères ne présentaient aucune trace d'oxydation, si les chambres avaient bien préparées, si tout était impeccable, si le personnel avait été correctement informé... Il devait veiller à tout, tout anticiper. Alors même que son père rendait l'âme dans les étages, il préféra, fonction oblige, répondre aux demandes d'un invité qui souffrait des pieds. Sourires du lecteur quand Mr Stevens nous raconte comment il tenta d'expliquer la sexualité au fils d'un important invité. Flegme anglais et devoir professionnel...
Il travailla longtemps avec Miss Kenton qui était gouvernante. Les éventuelles tensions dues aux observations qu'il lui adressait, s'apaisaient autour d'une tasse de chocolat à l'heure du tea-time. Ils appréciaient ces moments de calme, dont il se souvient avec nostalgie et qui lui manquèrent quand elle quitta le domaine. Et quand il écoutait, oreille collée à la porte, Miss Kenton pleurer après une remarque, il en était perturbé...
Merveilleuse écriture toute en finesse et en subtilité pour nous parler des ces occasions manquées, ces occasions qui auraient pu donner un autre sens à sa vie, moins de solitude..
Il a donné toute sa vie, une vie de solitude, de principes et de rigueur à Sa Seigneurie. Mais sa vie fut-elle réussie? Sans doute pas, lorsqu'on reprend ses propos :"Les années qui me restent à vivre s'étendent devant moi comme un long désert".
Cette nostalgie que chacun de nous peut éprouver au soir de sa vie...
La tasse de thé prise en commun par Miss Kenton et Mr Stevens et clôturant le roman nous en dira plus...
Superbes moments de lecture, mais je suis certain qu'une deuxième lecture me délivrerait d'autres messages.
Et je n'ai pas mentionné d'autres points qui m'ont plu ou heurté.

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Les Vestiges du jour est un roman que vous ne pouvez plus lâcher une fois commencé. le thème me plaisait mais je n'ai jamais pris le temps de le sortir de ma PAL. Grâce aux challenges ABC et Variétés, voilà qui est chose faite.

Stevens est le majordome de Lord Darlington. Il est méticuleux, obsédé par le travail bien fait et vite fait et ne laisse aucune émotion transparaître, quelques soient les épreuves traversées. Alors qu'il doit s'adapter à son nouveau "maître", un américain qui n'a rien de l'attitude so british, Stevens se voit partir en vacances à la rencontre de Miss Kenton, l'ancienne gouvernante de Darlington Hall. Durant son périple, il nous livre les évènements plus ou moins marquants de son passé.

J'ai été très touché pendant cette lecture. Grande passionnée des époques victorienne et édouardienne, j'avoue que bizarrement, je ne me suis jamais intéressée plus que ça à la vie des domestiques (mais Downton Abbey a su y remédier !). Je n'ai jamais réfléchi à ce que pouvait être leur quotidien, et leur vie personnelle. Stevens a une retenue touchante lorsqu'il parle de Lord Darlington et de son passé, mais toujours avec la dignité d'un majordome de son rang. Il me fait d'ailleurs beaucoup penser à Carlton...

Cette lecture m'a permis encore une fois de sortir de mes habitudes littéraires. J'avoue être maintenant assez intriguée par la vie des domestiques et cette face de l'histoire anglaise que je connais donc très peu.

En bref, avec un style parfait - je ne vois pas d'autres mots, je trouve vraiment que Kazuo Ishiguro maitrise parfaitement l'art de l'écriture et de la narration, c'est juste un pur délice de lire cet auteur - Kazuo Ishiguro a su me transporter au sein de Darlington Hall et aux cotés de Stevens lors de son périple.

Je recommande donc encore et encore la lecture de ce roman, autant pour son thème que pour le style si particulier et enchanteur de Kazuo Ishiguro.

Challenge ABC 2014/2015 21/26
Challenge Variété catégorie "Livre publié l'année de votre naissance"
Challenge PAL
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Majordome d'une grande maison au début du XXe siècle: un métier et une vie à part. Nous découvrons le singulier M. STEVENS, majordome qui a tenté d'être exemplaire tout au long de sa carrière tout d'abord pour un lord puis pour un Américain ayant racheté le domaine. D'ailleurs son dernier employeur le perturbe et il essaie d'"apprendre le badinage", être cool comme on dirait aujourd'hui en langage familier.
Son employeur lui prête sa Ford et nous voilà partis à-travers la campagne anglaise mais aussi dans les souvenirs de M. STEVENS. L'occasion de découvrir l'ambiance particulière de l'entre deux guerres, les relations entre les Anglais et les Allemands.
L'écriture de Kazuo Ishiguro est magnifique, à lire.



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Le roman déploie la vie du majordome Stevens auprès de Lord Darlington. Il s'agit d'un univers d'avant la seconde guerre mondiale, d'une vieille Angleterre héritière des traditions du dix-neuvième siècle où la vie aristocratique est dédiée à un certain art de vivre fondé sur le raffinement, la dignité, l'excellence.  Le Majordome Stevens investit pleinement sa fonction de garant de cet art de vivre au point de n'exister en tant que sujet que pour le bien être et le confort de son maître. Cette mission apparait comme son unique raison de vivre et d'agir, et la perfection de sa réalisation comme son seul idéal de vie. 
Comme d'autres personnages de Kazuo Ishiguro, notamment, récemment, Klara et le soleil, son abnégation est la noblesse même. Ishiguro en ce sens place ceux qui sont au service d'autrui comme les véritables personnes dignes d'admiration. Bien au dessus de ceux qu'ils servent, qui possèdent le pouvoir et l'argent.
(La suite de cette critique dévoile l'intrigue).
La guerre passée, deux éléments apparaissent : même si la grandeur de son premier maître Lord Darlington a été ternie par son positionnement politique, Stevens continue de vouer une admiration indéfectible, bien que désormais non sans mélange, à celui-ci, et par dessus tout à l'époque et la culture désormais révolue qu'il incarnait.
Stevens se trouve désormais au service, dans le même manoir, d'un américain dont il ne comprend pas tout à fait la logique, se trouvant de ce fait en difficulté pour remplir sa mission. En parallèle, nostalgique de la grande époque de la demeure, il part à la recherche de Miss Kenton, l'ancienne gouvernante, espérant la ramener dans la demeure pour améliorer le service. On comprend peu à peu, essentiellement à travers l'expressivité de Miss Kenton qui a fait un mariage sans bonheur, qu'il existait entre eux un amour tu, manifeste de son côté à elle, étouffé de son côté à lui, puisqu'il ne peut concevoir son existence hors de sa fonction. Toute la subtilité du roman est de montrer de façon déchirante comment Stevens n'est absolument pas déchiré par cet amour manqué, même s'il aperçoit qu'une autre vie, dédiée à l'amour, aurait été possible. Mais Stevens n'exprime jamais, voire, ne pense jamais cela de cette façon. L'existence autre reste à l'état de lointaine et vague potentialité, et cet échec amoureux reste en dehors de tout pathos, comme une logique naturelle et incontestable de la destinée, consentie, acceptée avec un stoïcisme tout walserien, en dépit de son évident caractère tragique.
Lien : http://www.williamjoshbeck.c..
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Ecrit en 1989 par Kazuo Ishiguro, prix Nobel de littérature 2017, ce roman est un petit chef-d'oeuvre. Chef-d'oeuvre de retenue, de finesse, d'intelligence et de subtilité.

Stevens, le narrateur de ce récit, est un majordome vieillissant qui raconte par petites touches sa carrière dans les années d'entre-deux guerres auprès de Lord Darlington, son ancien employeur auquel il était tout dévoué.

Repensant à ces années, Stevens essaie de faire comprendre au lecteur les qualités qui font un « grand » majordome, et en tout premier, la notion de « dignité ». A travers ces retours en arrière nous découvrons la fidélité et les compétences exemplaires de ce majordome, tout en suivant l'évolution politique pro-allemande de son employeur. Stevens met toute sa fierté dans son travail, il refuse toute émotion personnelle, ne se permet aucune opinion, alors même que son employeur continue à défendre l'Allemagne après l'arrivée de Hitler au pouvoir.

Après la guerre, alors que son nouvel employeur lui laisse quelques jours de congé, le majordome a l'occasion de revenir sur ces évènements passés et soudain, une terrible fissure se fait dans ses certitudes : et s'il s'était trompé ? Pendant quelques instants tragiques, sa vie lui apparaît comme n'ayant eu aucun sens. Aurait-il dû, aurait-il pu faire autrement ?

Ce livre est extrêmement bien écrit, et l'auteur semble connaître sur le bout des doigts comment fonctionnaient les grandes maisons à l'époque.
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Défis ABC et Atout-prix 2016-2017

Le charme discret de l'aristocratie anglaise... Que serait-il sans ses butlers, majordomes empreints de la parfaite dignité que requiert leur fonction?
Stevens est majordome d'une grande maison, Darlington Hall, hélas passée dans les mains d'un riche américain, les temps changent, n'est-il pas?
À l'occasion d'un voyage à travers l'Angleterre, dans la Ford prêtée par son nouvel employeur, Stevens se remémore le passé, l'entre-deux guerres et les rencontres diplomatiques entre hauts personnages européens, les relations ambiguës entre Lord Darlington et l'Allemagne nazie, et la vie domestique, avec la présence de Miss Kenton, la gouvernante qui dirige avec la maison. Jamais il ne départit de sa dignité, jamais sa vie privée ne saurait primer sur le devoir de la profession, pas même la mort de son père... Alors, même s'il s'accorde le privilège de lire quelques pages de romans sentimentaux, c'est pour améliorer sa maîtrise de l'anglais, ce ne serait pour le plaisir. Et cette Miss Kenton, qui a quitté la maison pour se marier, aurait-il été envisageable d'éprouver des sentiments pour elle?
Un roman plein de retenue, de délicatesse, de nostalgie, vestiges du jour, vestiges d'une époque, vestiges d'un rêve...
Tout en demi-teintes, un roman plein d'ombres, de lumières tamisées, le charme d'un thé dans une bibliothèque...

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