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4,2

sur 6221 notes
Après avoir été durant l'enfance une adepte du merveilleux film de Walt Disney « le bossu de Notre-Dame », il fallait bien retourner à l'oeuvre de l'origine, en l'occurrence celle de Victor Hugo. de ses romans (et non pas de ses pièces de théâtre ou de sa poésie, soyons bien d'accord!), « Les Misérables » m'avaient un peu rebutée et je n'avais réussi qu'à lire les 70 premières pages. Pourtant, « Notre-Dame de Paris » était sur ma PAL et elle y est restée comme faisant partie de livres que je voulais à tout prix lire. C'est maintenant chose faite, et je suis bien contente. Victor Hugo, sauf pendant quelques passages un peu longs (surtout lorsqu'on ne connaît pas trop Paris, ses rues, etc…), m'a totalement transportée dans le Paris de la fin du Moyen-Age. Malgré le temps qu'il m'a fallu pour lire son oeuvre , c'était un plaisir de se replonger à chaque fois dans le quartier de Notre-Dame de Paris. Forcément, j'avais quelques images du dessin-animé en tête, mais elles m'ont seulement aidé à me représenter l'architecture qu'avait le Paris de l'époque. Car l'histoire, même si elle ressemble au scénario de Disney dans les grandes lignes, comporte cependant beaucoup d'autres personnages et d'autres éléments très intéressants qui rendent le récit encore plus prenant et tragique. Car « Notre-Dame de Paris » est une histoire tragique et terrible, mais aussi sublime et émouvante, par des personnages et surtout des scènes inoubliables qui nous emportent dans un tourbillon d'émotions. Une lecture dont on ne sort pas indemne !
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Jusqu'à la fin, j'avais l'espoir que le roman se finisse en 'happy end', comme le dessin animé que j'avais l'habitude de regarder enfant. Mais non, Victor Hugo nous plonge dans le drame jusqu'au bout.
La découverte de ce grand classique a été un véritable plaisir. Je pensais que j'aurais plus de peine à entrer dans l'histoire à cause du style de l'auteur et de ses descriptions à rallonge, mais finalement je me suis assez bien prise au jeu.
La véritable histoire est en fait beaucoup plus captivante et complexe que toutes les adaptations simplettes qu'on en a fait. Et je trouve bien dommage qu'on ait enlevé tant d'éléments d'importance primordiale (notamment les véritables origines d'Esmeralda).
Je m'attendais à lire un roman peu captivant mais magnifiquement écrit, et finalement, j'ai lu un roman à la fois formidablement captivant et magnifiquement bien écrit.
Pour résumer: une très bonne surprise, qui devrait encourager tout le monde à se tourner vers les grands classiques, qui ne sont finalement pas ennuyeux du tout !
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"Nous pourrions être heureux ! Nous fuirions, [...] nous irions quelque part, nous chercherions l'endroit sur la terre où il y a le plus de soleil, le plus d'arbres, le plus de ciel bleu. Nous nous aimerions, nous verserions nos deux âmes l'une dans l'autre, et nous aurions une soif inextinguible de nous-mêmes que nous étancherions en commun et sans cesse à cette coupe d'intarissable amour !"

Belle déclaration d'amour ?
Decontextualisé oui magnifique ! Pourtant ce sont les mots de Don Frollo à la Esmeralda : un amour possession, un amour égoïste, un amour destructeur qui cherche l'emprise pour faire son nid, sans doute aujourd'hui dirions nous un amour toxique.
Souvent des lecteurs demandent des idées de livre pour se reconstruire ou sortir de l'emprise. Celui-ci peut certainement aider à s'en prémunir.

Cela dit Notre dame de Paris est bien plus que l'histoire de ce "pentangle" amoureux Frollo Casimodo Phoebus Esmeralda Fleur de lys que tout le monde connaît à travers différentes adaptations. Victor Hugo y compare sans cesse 3 époques : la sienne, le moyen âge et la renaissance qui est le théâtre de l'action principale. Il y parle entre autres d'architecture, du progrès, de la peur du progrès du rapport à l'autre, à l'étranger...J'ai envie de dire qu'il y parle de tout : de la vie, des hommes des civilisations... et il en parle si bien, développant des thèses, s'adressant au lecteur. de longues descriptions, mais ce n'est jamais trop long quand Victor Hugo écrit...sans surprise j'ai adoré chaque ligne.
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Une relecture pour moi, mais cette fois, en audio. J'ai adoré l'expérience. Je me suis laissée bercer par la plume de Victor Hugo, m'immergeant complétement dans ce Moyen-Âge. En plus, cette fois, j'avais les images de la superbe illustration qu'à fait Benjamin Lacombe pour remplir mes yeux de beauté. L'histoire est tellement connue que je passerais vite dessus dans cet avis. Nous suivons Quasimodo, Gringoire, Frollo et la belle Esmeralda. Un carré amoureux, qui écorchera bien des coeurs. En plus du récit et des personnages qu'on aime et qu'on déteste à la fois, Hugo livre une très belle carte postale de ce qu'était Paris à l'époque. Les descriptions sont fabuleuses, et Hugo se livre même à quelques passages où il se fait historien. Mais rien de lourd, les faits historiques rendent encore plus crédible cette histoire. Une véritable lecture envoutante, et immersive. Un chef d'oeuvre.
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C'est une histoire qui a pour lieu
Paris la belle en l'an de Dieu
Mille quatre cent quatre-vingt-deux
Histoire d'amour et de désir
Nous les artistes anonymes
De la sculpture ou de la rime
Tenterons de vous la transcrire
Pour les siècles à venir
Il est venu le temps des cathédrales
Le monde est entré
Dans un nouveau millénaire
L'homme a voulu monter vers les étoiles
Écrire son histoire
Dans le verre ou dans pierre

Ce n'est pas Victor Hugo qui parle, bien qu'il aurait pu prononcer ces paroles, (ou les mettre dans la bouche d'un de ses personnages), c'est Luc Plamondon, le parolier de la comédie musicale « Notre-Dame de Paris » (1998), au succès phénoménal – et mérité. Il s'agit du début de l'air de Gringoire (interprété par Bruno Pelletier).
Bien entendu, il s'agit d'une adaptation. Toute réussie qu'elle soit, elle ne peut refléter la richesse du roman, sa complexité, ni la totalité de son propos. Car, il faut bien l'avouer, « Notre-Dame de Paris » est un monument. La cathédrale qui porte ce nom en est un, un des plus beaux de notre patrimoine, le roman qu'elle a inspiré en est un autre, et non des moindres.
En 1831, Victor Hugo a 28 ans, il a déjà à son actif quelques succès : en poésie « Les Orientales » (1829), et surtout au théâtre « Hernani » qui l'année précédente, a défrayé la chronique. Il a déjà écrit quelques romans, dont « le Dernier jour d'un condamné » (1829) qui a pour thème (déjà) la peine de mort.
Nous sommes donc à Paris en 1482 (le titre exact du roman est « Notre-Dame de Paris, 1482 »), sous le règne du bon roi Louis XI (quand je dis bon, c'est une façon de parler).La bohémienne Esméralda qui danse sur le parvis de la cathédrale, avec sa chèvre Djali, attire sur elle (Esméralda, pas la chèvre) l'attention de trois personnages : Frollo, archidiacre de la cathédrale, homme rigide qui va se trouver déchiré entre sa foi et son amour ; Phoebus de Chateaupers, beau capitaine de la garde, déjà fiancé à la coquette et jalouse Fleur-de-Lys ; et Quasimodo, le carillonneur de la cathédrale, triple B de naissance (bossu, borgne et boiteux), il a loupé de peu le grade de quadruple B : il n'est pas bègue car il est muet depuis toujours, et de plus, il est devenu sourd à cause des cloches, et pour ne pas faire de détail, il est laid comme une gargouille. Victor Hugo ne l'a pas ménagé, mais c'est pour mieux faire ressortir, sous ce physique de brute, une âme sensible et intelligente, capable de grands sentiments, et même d'amour. L‘alliance du grotesque et du sublime, si chère aux romantiques.
Toute l'intrigue tourne autour de ces quatre personnages : Esmeralda aime Phoebus (de façon naïve) qui n'aime pas spécialement Esméralda (mais est attiré par elle). Frollo aime Esmeralda à qui il fait horreur. Quasimodo adore Esmeralda comme une icône, mais Esméralda ne peut lui accorder que de la pitié.
Autour de ce quatuor, évoluent d'autres personnages : le poète Gringoire, sauvé de la pendaison par Esméralda, Jehan Frollo, le jeune frère de l'archidiacre, étudiant dissolu, Fleur-de-Lys, fière jeune fille coquette et terriblement jalouse, la Sachette une vieille mendiante en qui Esméralda reconnaîtra sa mère… et puis, au-dessus de tout le monde, le roi Louis XI.
« Notre-Dame de Paris » est essentiellement un roman historique : le Paris de l'époque et la cathédrale en particulier, est remarquablement restitué. Petit bémol : à l'époque Louis XI ne remettait plus les pieds à Paris (il mourra l'année suivante à Plessis-lès-Tours). Sa présence permet surtout à Hugo d'énoncer ses idées sur le pouvoir et la liberté. C'est aussi un roman éminemment romantique : les sentiments sont souvent paroxystiques, les contrastes abondent ; entre le grotesque et le sublime, le bien et le mal, le laid et le beau (l'un se cachant sous le masque de l'autre), pas beaucoup de psychologie au total mais des stéréotypes de roman, une teinte de fantastique… Mais le plus fort, dans ce roman, le plus important, ce qui domine l'ensemble de l'oeuvre, c'est bel est bien la cathédrale, personnage central et lieu de l'action.
Comme souvent chez Hugo (mais on trouve cela chez la plupart des auteurs du XIXème), il y a une tendance à s'attarder sur des descriptions longues et fastidieuses, qu'à cela ne tienne, vous pouvez sauter quelques lignes, voire quelques paragraphes, vous ne perdrez rien de cette histoire fascinante d'amours contrariées dans ce cadre unique.
Au cinéma, deux références : « Quasimodo » (1939) un film de William Dieterlé avec Charles Laughton en Quasimodo et Maureen O'Hara en Esméralda ; et « Notre-Dame de Paris » (1956) un film de Jean Delannoy avec Anthony Quinn en Quasimodo, Gina Lollobrigida en Esméralda et un inquiétant Alain Cuny en Frollo.
Plus la comédie musicale précitée (privilégiez la version de 1998, c'est la meilleure)


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Une lecture qui m'a beaucoup touché, ému et bouleversé. Je me suis énormément attaché aux personnages surtout Esmeralda et Quasimodo. Petit résumé de l'oeuvre, nous sommes à Paris aux XVe siècle, le petite Esmeralda avec sa beauté danse sur le parvis de la magnifique cathédrale Notre-Dame de Paris. Les hommes la convoite et sont troublés par sa beauté.
Je ne veux pas trop spolié mais je peux vous dire que pour un classique, c'est un vrai chef d'oeuvre, le style de Victor Hugo est magnifique et se lit très fluidement et même les chapitres descriptifs de l'histoire de notre dame sont super intéressant.
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Ne me rappelant plus exactement du livre Notre-Dame de Paris, j'ai eu envie de le relire. J'eus honte de découvrir que ma mémoire ne me rappelait, seulement que l'histoire du film. Ce fut avec délice que je découvris la réelle histoire de Notre-Dame de Paris, véritable monument littéraire de Victor Hugo.

Victor Hugo parle sans cesse à son lecteur, comme s'il lui lisait son livre. Il décrit avec précision et excellence, la vie des parisiens de tous milieux, à cet époque. Chaque monument et édifice sont très détaillés, comme par exemple, le palais de justice où fut jugé Esméralda. Notre Dame de Paris est un chef oeuvre de descriptions très précises, autant sur les personnages que sur les lieux, en y insérant son histoire elle-même.

Sans rentrer dans les détails de cette magnifique oeuvre de Victor Hugo, que tous connaissent, en voici quelques extraits du livre qui le résument.

Ainsi fut baptisé Quasimodo

« Par un beau matin de dimanche de la Quasimodo, une créature vivante avait été déposée, après la messe dans l'église Notre-Dame »
« En effet, ce n'était pas un nouveau-né que ce ‘'petit monstre ‘'. (Nous serions fort empêché nous-même de le qualifier autrement) »
« C'était à cet endroit que l'on déposait des enfants d'ailleurs, sous l'écriteau permanent accroché au bois du lit ‘'Enfants trouvés''. Ce fut un prêtre, Claude Frollo, qui prit le petit monstre pour le porter à l'assistance »
« Quand il tira cet enfant du sac, il le trouva bien difforme en effet. le pauvre petit diable avait une verrue sur l'oeil gauche, la tête dans les épaules, la colonne vertébrale arquée, le sternum proéminent, les jambes torses ; mais il paraissait vivace ; et quoiqu'il fût impossible de savoir quelle langue il bégayait, son cri annonçait quelque force et quelque santé »

« Séparé a jamais du monde par la double fatalité de sa naissance inconnue et de sa nature difforme, emprisonné dès son enfance dans ce double cercle infranchissable, le pauvre malheureux s'était accoutumé à ne rien voir dans ce monde au-delà des religieuses murailles qui l'avaient recueilli à leur ombre »
« C'était sa demeure, son trou, son enveloppe. Il y avait entre la vieille église et lui une sympathie instinctive si profonde, tant d'affinités magnétiques, tant d'affinités matérielles, qu'il y adhérait en quelque sorte comme la tortue à son écaille. La rugueuse cathédrale était sa carapace »
« Il était méchant en effet, parce qu'il était sauvage, il était sauvage, parce qu'il était laid. Il y avait une logique dans sa nature comme dans la nôtre »

Quasimodo :

« L'acclamation fut unanime. On se précipita vers la chapelle. On en fit sortir en triomphe le bienheureux pape des fous. Mais c'est alors que la surprise et l'admiration furent à son comble. La grimace était son visage. Ou plutôt toute sa personne était une grimace... »
« Diable d'homme ! dit Robin Poussepain, encore tout confus de sa chute. Il paraît : c'est un bossu. Il marche : c'est un bancal. Il vous regarde : c'est un borgne. Vous lui parlez : c'est un sourd – Ah çà, que fait-il de sa langue, ce Polyphème ?... »

La merveilleuse Esméralda :

«  Cette affluence de spectateurs n'était pas uniquement, attirée par la beauté du cent de bourrées qui brûlait. Dans un vaste espace laissé libre entre la foule et le feu, une jeune fille dansait. Si cette jeune fille était un être humain, ou une fée, ou un ange, c'est que Gringoire, tout philosophe ironique qu'il était, ne put décider dans le premier moment, tant il fut fasciné par cette étonnante vision...»
« C'était une surnaturelle créature. »
«  La rue était pleine de ténèbres. Pourtant une étoupe imbibée d'huile, qui brûlait dans une cage de fer aux pieds de la Sainte Vierge du coin de la rue, permit à Gringoire de distinguer la bohémienne se débattant dans les bras de deux hommes qui s'efforçaient d'étouffer ses cris. La pauvre petite chèvre, tout effarée, baissait les cornes et bêlait… »

Quasimodo sauva la jeune fille :

«  - A nous, messieurs du guet, cria Gringoire, et il s'avança bravement. L'un des hommes qui tenait la jeune fille se retourna vers lui. C'était la formidable figure de Quasimodo... ». « Mais la nuit il était désarmé de son arme la plus redoutable, de sa laideur…. »

Victor Hugo décrit avec excellence la pauvreté et la misère de ces pauvres gens à cette époque.

« Et puis, à mesure que Gringoire s'enfonçait dans la rue, culs-de-jatte, aveugles, boiteux pullulaient autour de lui, et des manchots, et des borgnes, et des lépreux avec leurs plaies, qui sortaient des maisons, qui des petites rues adjacentes, qui des soupiraux des caves, hurlant, beuglant, glapissant, tous clopin-clopant, cahin-caha, se ruèrent vers la lumière, et vautrés dans la fange comme des limaces après la pluie... »
«  Hommes, femmes, bêtes, âge, sexe, santé, maladie, tout semblait être en commun parmi ce peuple ; Tout allait ensemble, mêlé, confondu, superposé... »

Notre Dame de Paris

« Sans doute c'est encore aujourd'hui un majestueux et sublime édifice que l'église de Notre-Dame de Paris. Mais, si belle qu'elle se soit conservée en vieillissant, il est difficile de ne pas soupirer, de ne pas s'indigner devant les dégradations, les mutilations sans nombre que simultanément le temps et les hommes ont fait subir au vénérable monument, sans respect pour Charlemagne qui en avait posé la première pierre, pour Philippe-Auguste qui en avait posé la dernière. »
« Le temps est architecture, le peuple est le maçon »

Paris

«  La puissante ville avait fait craquer successivement ses quatre ceintures de murs, comme un enfant qui grandit, et qui crève ses vêtements de l'an passé »
« Pour résumé en quelques mots, au centre, l'île de la Cité, ressemblant par sa forme à une énorme torture et faisant sortir ses ponts écaillés de tuiles comme des pattes, de dessous sa grise carapace de toits. A gauche, le trapèze monolithe, ferme, dense, serré, hérissé, de l'Université. A droite, le vaste demi-cercle de la Ville beaucoup plus mêlé de jardins et de monuments »
« Voilà le Paris que voyaient du haut de Notre-Dame les corbeaux qui vivaient en 1482 »
« C'est une collection de plusieurs siècles. Les plus beaux ont disparus » . « Nos pères avaient un Paris de pierre, nos fils, un Paris de plâtre ».

« Si vous voulez recevoir de la vieille ville une impression que la moderne ne saurait plus vous donner, montez, un matin de grande fête, au soleil levant de Pâques ou de la Pentecôte, montez que quelque point élevé d'où vous dominez la capitale entière, et assistez à l'éveil des carillons. Voyez à un signal partir du ciel, car c'est le soleil qui le donne, ces milles églises tressaillir à la fois »

La punition de Quasimodo pour avoir sauvé la jeune fille.

« C'eût été partout un spectacle touchant que cette belle fille, fraîche, pure, charmante, et si faible en même temps, ainsi pieusement accourue au secours de tant de misère, de difformité et de méchanceté. Sur un pilori, ce spectacle était sublime »

Quasimodo sauvant à nouveau Esméralda

« Ce fut une chose touchante que cette protection tombée d'un être si difforme sur un être si malheureux, qu'une condamnée à mort sauvée par Quasimodo. C'était les deux misères extrêmes de la nature et de la société qui se touchaient et qui s'entravaient »
«  Triste spectacle pour la pauvre égyptienne, enfant trouvé , condamnée à mort, malheureuse créature, sans patrie, sans famille, sans foyer »

« Elle découvrait en Quasimodo quelques difformités de plus. Son regard se promenait des genoux cagneux au dos bossu, du dos bossu à l'oeil unique. Elle ne pouvait comprendre qu'un être si gauchement ébauché existât. Cependant il y avait sur tout cela tant de tristesse et de douceur répandue qu'elle commençait à s'y faire »

La mort d'Esméralda

« Un mâle qui avait perdu sa femelle n'était pas plus rugissant, ni plus hagard »

Quasimodo disparut. Beaucoup de bruits coururent. Quasimodo était le Diable et Claude Frollo, le sorcier, tué par son élève. Ce dernier ne fut pas inhumé en terre sainte. Pierre Gringoire garda la chèvre et obtint des succès en tragédie. Phoebus se maria 18 mois plus tard. Dans le cimetière des exécutés, on retrouva le squelette d'une jeune fille, avec encore des lambeaux de robe blanche et un amulette ouverte autour du cou. Celui-ci était enlacé par un autre squelette d'homme, dont la colonne vertébrale était déviée, ainsi qu'une jambe plus courte que l'autre. Quand on voulut séparer les deux squelettes, ils tombèrent en poussière.
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Le premier chapitre de Notre-Dame de Paris est un trésor national. Il faudrait en arracher les pages et les planter en drapeaux sur toutes les façades des mairies françaises. En un chapitre soigneusement bâti, lentement, avec une minutie d'orfèvre, Victor Hugo introduit tous ses personnages, toutes ses thématiques, prépare le déploiement d'un roman immense. C'est une scène vivante, grouillante, d'une richesse et d'une profondeur d'océan.

Le reste du roman est fascinant, aussi cruel qu'il est tendre, déchirant. Et que dire du style de l'auteur, de ses tournures superbes, des idées, des revendications qui nous sautent à la gorge au détour d'une métaphore ou d'une magnifique fin de phrase.

Mon seul souci avec ce livre brillant, étincelant, éblouissant jusqu'à l'aveuglement, sont les digressions de Victor Hugo sur l'architecture, dont il fait son cheval de bataille, lui met la selle, le chevauche, part en guerre, l'épée tranchant les cous et les arbres et les maisons, le bras charcutant en tous sens sans pitié ni repos. Je ne suis pas du tout féru d'architecture, encore moins par écrit, ce qui n'a pas empêché Hugo de me contaminer, de me rendre malade du même conservatisme. Alors que je le lisais se plaindre, je nous entendais grogner en meute de deux contre les millions de la modernité. L'auteur me plaît dans sa façon vieillotte et donc remplie de sagesse de s'offusquer. Je m'énerve avec lui qu'on saccage tel bâtiment, qu'on massacre telle église, qu'on taille tel rebord ou telle pointe pour l'arrondir, qu'on ait la manie de tout soustraire pour faire de la place à quelques nouveautés de mauvais goût, qu'on remplace plutôt qu'ajouter ailleurs.

Je n'ai pas envie de lire ses digressions architecturales, pourtant je les lis et les comprends, quand bien même je ne m'y intéresse pas, mais alors pas du tout. Ambitieux, Hugo n'est visiblement pas satisfait d'avoir acquis un ignorant à sa cause. Il insiste, il en rajoute, et étale sur six pages ce qu'il avait brillamment théorisé en trois lignes. Et il trouve de nouveaux mots pour répéter la même idée, encore, et encore, et toujours, s'acharne à faire transpirer son monde jusqu'à en assécher les mers. Une telle débauche d'énergie l'aurait dispensé d'EPO pour remporter le tour de France avec autant d'avance qu'Usain Bolt sur un paraplégique. Son ardeur est inégalable. Ce n'est plus un auteur mais un avocat lancé dans une plaidoirie de la dernière chance pour sauver son client, ici une cathédrale, ailleurs une place pavée, du billot ou du maillet. Têtu au dernier degré, décapitable au ciseau si l'obstination n'était qu'un délit, Victor Hugo ne rate pas une occasion de nous rabacher ses conceptions architecturales. Et c'est peu dire que les deux tours de Notre-Dame et le Paris de l'époque s'y prêtent bien ! Vous trouvez que je suis lourd ? Imaginez à quel point lui sait l'être ! Que j'en fais des caisses ? Lui, ce sont des tonneaux ! J'ai été conduit au paroxysme de l'ennui par ces passages qui ne me plaisaient pas et m'éloignaient du livre, plus désagréables que des coupures pub trop longues et trop fréquentes au milieu d'un excellent film. Ainsi, j'étais essoré de mes dernières gouttes de patience lorsque je suis arrivé au terrible chapitre Paris à vol d'oiseau, que j'ai traversé comme Jésus son désert.

Mais le reste du livre est si fascinant et si beau que je lui pardonne tout.
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Pourquoi lire ou relire "Notre-Dame de Paris" de Victor Hugo ? Il est vrai qu'on a beaucoup parlé de la cathédrale depuis l'incendie du 15 avril 2019 ; à cette malheureuse occasion, des ouvrages qui lui sont consacrés sont réapparus, dont le chef d'oeuvre de Victor Hugo.
Déjà lu ? Jamais lu ? Profitons-en pour se (re)plonger dans de la très bonne littérature classique ; serons-nous séduits ? déçus ? accrochés ? éblouis ?

Premier choc : la beauté de la langue ; deuxième choc, malgré le temps passé depuis son écriture, presque deux siècles, la modernité de la pensée de l'auteur et l'actualité de certains thèmes développés.

Victor Hugo a des idées bien arrêtées sur ce qui a nui à la cathédrale depuis sa construction au Moyen Age et certaines résonnent étrangement aujourd'hui : " le temps d'abord, qui a insensiblement ébréché ça et là et rouillé partout sa surface ; ensuite, les évolutions politiques et religieuses, lesquelles aveugles et colères de leur nature, se sont ruées en tumulte sur lui, ont déchiré son riche habillement de sculptures et de ciselures, crevé ses rosaces, brisé ses colliers d'arabesques et de figurines, arraché ses statues, tantôt pour leur mitre, tantôt pour leur couronne ; enfin, les modes, de plus en plus grotesques et sottes, qui depuis les anarchiques et splendides déviations de la renaissance, se sont succédé dans la décadence nécessaire de l'architecture. Les modes ont fait plus de mal que les révolutions." (p 134)
Et l'auteur de poursuivre sur les méfaits des modes qui dit-il ont tué l'édifice...
Ces pages sur l'architecture de Notre-Dame de Paris sont passionnantes, même pour des non-avertis ; on comprend parfaitement cette notion d'édifice de transition " Ce n'est plus une église romane, ce n'est pas encore une église gothique". (p 135)

Alors bien sûr, "Notre-Dame de Paris" c'est aussi et surtout l'histoire du peuple parisien de cette époque de la fin du XVème siècle, cette foule qui vit autour de l'édifice religieux et en particulier la cour des miracles ; c'est Phoebus le jeune capitaine de la garde, Dom Frollo l'archidiacre, Quasimodo le sonneur des cloches sourd et contrefait et Esmeralda, la perle, au milieu de la convoitise et de la lâcheté des hommes. Nous guident également dans cette période et ce lieu Pierre Gringoire l'écrivain poète, la troupe de brigands de Clopin Trouillefou et Jehan le jeune frère de Claude Frollo. Tous les personnages sont parfaitement étudiés, décrits, analysés.

L'histoire est celle d'une erreur judiciaire, de l'incapacité des hommes à être justes, à aimer leur prochain en particulier s'il est disgrâcié, et surtout de l'impossibilité des pauvres à se défendre ; le roi (Louis XI), les riches, ceux qui ont une place dans la société peuvent faire beaucoup de mal aux plus simples et fragiles.
Il y a tout dans ce récit : une belle histoire de pierres, des histoires d'amour, des histoires d'êtres ; Victor Hugo juge sévèrement les Hommes et dénonce leurs vices et leur soumission à la fatalité ; mais il les aime...

Un livre dont le lecteur sort enchanté et enrichi. La grande beauté de ce classique ne peut décevoir.

Extrait p 199 : " Les premiers monuments furent de simples quartiers de roche... L'architecture commença comme toute écriture. Elle fut d'abord alphabet. On plantait une pierre debout, et c'était une lettre, et chaque lettre était un hiéroglyphe, et sur chaque hiéroglyphe reposait un groupe d'idées comme le chapiteau sur la colonne... Plus tard on fit des mots. On superposa la pierre à la pierre, on accoupla ces syllabes de granit, le verbe essaya quelques combinaisons..."

Lien : https://www.les2bouquineuses..
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Notre date de Paris

Lecture laborieuse pour moi , j'ai mis un mois pour le lire ! Loin et même très loin de la représentation cinématographique de Dysney !
Le faite déjà de lire un livre d'une autre époque est compliquée mais là avec la plume de Victor Hugo , pas simple ! Il se lance sur des descriptions interminables sur l'art du moyen âge et à moins d'être un spécialiste ou étudiants en histoire ...pas simple ...c'est supotifique.. L'écriture est aussi très , très riche , le vocabulaire complexe et pas de rythme non plus , donc il faut s'accrocher ! La deuxième partie heureusement m'a paru moins pénible car les personnages sont plus présent.
Et pourtant , moi qui avait beaucoup aimé Les Misérables , je me demande maintenant si je n'avais pas lu une version enfant ! Car son écriture est très particulière et cela reste pour moi un très grand écrivain , que je respecte !
Je suis contente de l'avoir lu jusqu'au bout , lecture que j'avais décidé de faire suite aux événements dramatiques qui ce sont déroulées il y a peu .
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