J'ai acheté ce livre à la fin de l'année 2007 (année où il a paru en France). Je m'apprêtais à le lire lorsque ma vie a basculé dans le drame.
Dès lors ce bouquin est devenu à mes yeux synonyme de malheur.
Je l'ai mis dans un coin de ma bibliothèque, me jurant bien de l'y laisser sans jamais le lire.
Il m'aura fallu presque douze ans pour revenir sur ma promesse et découvrir -
Les cerfs-volants de Kaboul - précédé de sa réputation de grand livre… réputation qui n'est pas usurpée.
A présent tout a été dit à son propos.
En dehors de ses qualités stylistiques et narratives, de l'intense affect qu'il véhicule (c'est un bouquin chargé d'émotions, de parfums, de couleurs, de bruits, de voix, de visages, de vie et d'Histoire), Amir, Hassan et les leurs sont une allégorie interpellante de l'Afghanistan "expiatoire" plongé au coeur d'une époque soumise à toutes les turbulences, toutes les rencontres telluriques, tous les crimes, tous les châtiments, toutes les errances politiques, philosophiques, spirituelles et religieuses, tous les fanatismes.
Pour conclure, avant d'écrire ces mots j'ai appris ce matin qu'un kamikaze avait causé la mort de 63 personnes lors d'un mariage hier à Kaboul.
Les cerfs-volants de
Khaled Hosseini sont encore loin de nous avoir tout raconté.