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EAN : 9783322088420
L Histoire Revu (11/01/2016)
2.5/5   2 notes
Résumé :
Bienvenue dans l'autre monde, celui de l'au-delà, peuplé d'âmes en peine condamnées à errer sans repos et se rappelant au bon souvenir des vivants, reflets depuis l'Antiquité de nos peurs les plus inavouables. Historia vous présente les membres de cette grande famille, des vampires aux zombies, en passant par les esprits frappeurs, taquins ou terrifiants, si appréciés de la littérature et du cinéma. Un numéro à lire, par prudence, en croisant les doigts, au cas où…
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Alléchante, cette couverture d'Historia ! Malheureusement, le contenu s'est révélé un rien décevant. Je ne me considérais pas (et je ne me considère toujours pas, d'ailleurs) comme une spécialiste des revenants, spectres, fantômes et autres morts-vivants. J'ai bien lu L Histoire des maisons hantées de Stéphanie Sauget, mais je ne me suis toujours pas attaquée au Revenants de Jean-Claude Schmitt, ni même à Zombies de Raphaël Colson et Julien Bétan ou au Zombis de Philippe Charlier ; c'est dire si j'ai du retard sur tous ces sujets. Mais, à lire ce numéro spécial, je croirais presque être une exégète : car il faut bien l'avouer, j'ai peu appris.

Si je reconnais que les articles sur l'Antiquité et le Moyen-âge sont tout à fait honorables, clairs, concis, intéressants, je pensais véritablement découvrir le sujet. Or, alors que je ne suis franchement pas calée en histoire antique et médiévale, j'étais plus ou moins au fait de ce qui s'est écrit dans ces pages. Pourtant, Jean-Claude Schmitt fait partie des auteurs, je m'attendais donc à quelque chose de plus étoffé. L'article sur les maisons hantées est tout aussi correct et colle bien aux travaux de Stéphanie Sauget. Je n'ai rien à redire non plus sur ceux consacrés à l'histoire des vampires ; la thèse du mâcheur de linceul comme proto-vampire m'était d'ailleurs tout à fait inconnue.

Ça se gâte franchement quand Catherine Salles concocte un encart sur Erzsebet Bathory en collant à la légende et en se départant de toute rigueur scientifique. Oubliés les détails dérangeants, comme le fait qu'aucune mention à des bains de sang n'a été faite dans les procès-verbaux d'époque et qu'on a commencé à en parler... au XVIIIème siècle. Hum, hum, hum... Même chose pour ce qui concerne la Bête du Gévaudan : on ne s'intéresse qu'au mythe et on fait fi des travaux historiques et hypothèses actuels. Mais que fait, me direz-vous, la Bête du Gévaudan dans un numéro sur les revenants ? Je ne le sais pas moi-même ; on a cru bon d'insérer dans la revue une série d'articles sur les loups-garous. le rapport avec les revenants m'échappe complètement. Pour couronner le tout, l'article qui traite de l'histoire des loups-garous est peu fiable : en gros, là où il y aurait eu témoignage d'une attaque de loup-garou, il faut y voir - systématiquement - une attaque de loups anthropophages. Il est bien connu que les loups anthropophages sont légion depuis la nuit des temps ; d'ailleurs j'en croise toujours un ou deux dans ma rue... Hum, hum, hum. Heureusement, le numéro se conclut avec un article de Philippe Charlier tout à fait intéressant sur les zombies, qui pointe le rapport entre le mythe et la pratique de l'esclavagisme à Haïti.

Que dire d'autre ? Ah oui : Roger Faligot, qui explore les influences possibles de Bram Stoker pour son roman Dracula, oublie que l'écrivain a subi un très grand nombre de saignées pendant qu'il était alité, enfant ; sans vouloir faire de raccourci facile, il semble que ce soit peut-être à prendre en compte. Et pourquoi un article sur Vlad Tepes, qui, bien qu'il ait peut-être servi de modèle pour le personnage de Dracula, n'était pas, pour autant que je sache, un mort-vivant ? J'ajoute enfin que les articles sur les pistes scientifiques expliquant tel ou tel phénomène ne sont pas percutants et que les double-pages consacrées au cinéma se contentent de présenter en quelques lignes des films sur tel ou tel thème. Enfin, la maquette est à revoir et à moderniser.  Les titres en bleu, rouge, violet sur du noir, ça ne passe pas du tout, c'est à peine si c'est lisible. Et il est bien dommage d'utiliser les superbes oeuvres que sont Vampire de Munch et Trois femmes et trois loups de Grasset pour que le rendu soit moche, au final.

Bref, le mélange entre articles sérieux et dignes d'intérêts et d'autres assez douteux ne plaide pas en la faveur d'Historia (revue que je ne lis jamais et que je ne connais donc pas). Les articles sont en outre trop courts, d'où le sentiment que les sujets sont plus effleurés que réellement développés. On aurait pu se passer allègrement du tralala autour des loups-garous, de Bathory et de Tepes, ça aurait permis d'étoffer le reste. La bibliographie elle-même est bien maigre... Un rendez-vous en partie manqué avec les revenants.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Que mâchent-ils au juste, ces morts ? Avant tout, leur linceul, parfois aussi leurs mains et leurs bras. Phénomène étonnant, incongru peut-être, mais fort inquiétant, car cette activité souterraine s'accompagne d'une série de morts subites dans les villages voisins, et la communauté des vivants, terrifiée, doit bientôt prendre des mesures radicales...
C'est à la fin du Moyen Âge que des histoires de mâcheurs commencent à circuler du côté de la Pologne. Elles gagnent ensuite, aux XVIIème et XVIIIème siècles, l'ensemble de l'Europe centrale et orientale, où ces croyances suscitent de véritables psychoses. Il s'agit à l'origine de simples histoires de revenants malfaisants. Comme leurs victimes parviennent à les identifier sans peine, on rouvre leurs tombes pour voir ce qu'il en est : on découvre alors avec stupeur des corps non corrompus et, sous un linceul déchiqueté, des visages ricanants.

Les festins d'outre-tombe
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La belle mécanique doctrinale rodée du XIIème au XIVème siècle semblait pourtant offrir une explication apaisante, à propos des âmes attendant au purgatoire le rachat du reste de leurs péchés par leurs descendants pour accéder au paradis ; les autres revenants ne pouvaient qu'être envoyés par le diable. Mais la crédibilité du système fut vite ruinée par les critiques contre l'esprit de profit des moines, qui contrôlaient les récits de fantômes afin de mieux pousser les vivants à multiplier les dons à l’Église ou les achats d'indulgences. En dénonçant l'énorme scandale que constituaient ces dernières, Luther sonna le glas de la croyance au purgatoire.

Ces disparus si présents
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À la fin des temps, le purgatoire aura été complètement vidé : tous ses habitants auront rejoint les saints du paradis. Le plus souvent, cela ne leur aura pris que quelques jours, voire quelques mois, mais au prix de retours répétés auprès des vivants, rappelés avec insistance à leur devoir de solidarité. Ainsi, entre ici-bas et au-delà fonctionne une mécanique bien huilée d'échanges triangulaires entre les vivants, l’Église et le mort. Cette mécanique porte le nom de memoria : elle est fondée sur l'entretien par les vivants de la mémoire des morts, dont les noms sont inscrits dans un registre appelée "obituaire" au jour du décès dans le cycle de l'année liturgique, de manière que ce jour-là le prêtre en fasse mémoire à la messe et dise des prières pour hâter le salut du défunt. À la fin du Moyen Âge, l'inflation des indulgences dénoncée par Luther - répond elle aussi au désir d'abréger le plus possible la durée des épreuves du purgatoire.

Le Moyen Âge dans de beaux draps
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La Réforme catholique, issue du concile de Trente, distingue désormais très vigoureusement le bien du mal, l’enfer du paradis. De 1560 à 1640, elle développe une conception tragique de l'existence, transmise aux élites sociales et aux futurs clercs par l'enseignement jésuite. Elle dépeint un Dieu terrible, vengeur, qui punit durement les péchés des hommes et laisse latitude au diable de les tenter, les obligeant ainsi à lutter pour sauver leur âme. Dans cette optique, le démon est censé se faire beaucoup plus présent, plus concret, et s'attacher aux pas de sa proie humaine du berceau à la tombe.

Ces disparus si présents
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