Pour éviter des quintes de toux, il essayait de ne plus rire, et désormais ne lisait plus , n'écoutait plus ni ne regardait plus quoi que ce soit de drôle. Quand il ouvrait le journal, il commençait toujours par en jeter les pages distrayantes ou satiriques.
Pourtant, s'il avait ri, ses poumons auraient bénéficié d'une meilleure irrigation sanguine. Le rire manquait à ses poumons, comme il manquait à son coeur.
Pour moi, et ne vous moquez pas s'il vous plaît, il n'y a rien de plus beau qu'une femme qui lit. Quand elle s'absorbe entièrement dans un livre et oublie tout ce qui l'entoure. Le mouvement de ses pupilles, sa respiration profonde pendant une scène dramatique, ou son sourire quand elle découvre un passage comique..... J'aimerais tant avoir à mes côtés une femme que je pourrais regarder lire toute la journée !
Carl sourit. Il se savait étrange bien qu’il ne l’ait jamais vraiment senti. L’étrangeté elle-même, si elle durait assez longtemps, finissait par paraître normale. Peut-être uniquement pour soi, mais cela suffisait.
Un roman est comme un archet, la caisse du violon qui rend les sons, c'est l'âme du lecteur.
Stendhal
Tu sais, il n’y a pas de livre qui plaise à tout le monde. Et s’il y en avait un, il serait mauvais. On ne peut pas être ami avec tout le monde, parce que chacun est différent. Ou alors il faudrait être sans personnalité, sans angles ni aspérités. Et même comme ça, cela ne se pourrait pas, car les gens ont besoin d’angles et d’aspérités. Tu comprends ? Chacun a besoin de livres différents. Parce que ce qu’une personne aime du fond du cœur en laisse une autre complètement indifférente.
Il n’y a rien de plus
beau qu’une femme qui lit.
Quand elle s’absorbe
entièrement dans un livre
et oublie tout ce qui l’entoure.
Le mouvement de ses pupilles,
sa respiration profonde
pendant une scène dramatique,
ou son sourire quand elle
découvre un passage comique…
J'aimerais tant avoir à mes côtés
une femme que je pourrais regarder
lire toute la journée!
Un roman est comme un archet, la caisse du violon qui rend les sons, c'est l'âme du lecteur.
Stendhal
Un roman est comme un archer, la caisse du violon qui rend les sons, c’est l’âme du lecteur.
En tant que personnage de roman, tu vis toujours. Tant qu'on te lit, tu restes vivant.
En effet, Carl ne regardait pas les informations, n'écoutait pas la radio, ne lisait pas le journal. Il se tenait, comme il se l'avouait parfois, un peu à l'écart du monde. Cela relevait d'une décision consciente, car toutes ces nouvelles sur l'incompétence des chefs d’État, la fonte des calottes glaciaires et la souffrance des réfugiés l'attristaient plus que le plus tragique des romans. Il cherchait à se protéger, même si son univers s'en trouvait considérablement réduit. Ce dernier ne mesurait plus que deux bons kilomètres sur deux, et Carl le parcourait de long en large chaque jour.