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Citations sur Le Passeur de livres (88)

p. 40 :
« Carl comprenait les gens qui collectionnaient les livres comme d’autres collectionnent les timbres. Qui aimaient caresser leur dos du regard à l’idée qu’entre les pages vivaient des personnages auxquels ils se sentaient liés par une communauté d’âme. Ou un destin qu’ils auraient aimé partager. Ces gens rassemblaient leurs livres autour d’eux comme s’il s’agissait de colocataires devenus de proches amis. »
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A peine eut-il lu la première phrase du roman du liseur que Carl perçut son chaud baryton. Il lui semblait que le texte n’était constitué que de mots agréables à prononcer, comme si chaque ligne avait été écrite avec l’oreille – ce qui, pour d’évidentes raisons anatomiques, était une absurdité. Il y avait aussi des mots terribles, mais là encore, le liseur avait choisi ceux dont la sonorité mettait en joie. Carl se mit spontanément à lire à voix haute, ce qu’il ne faisait jamais.
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Même la veste jaune de Schascha, qui la faisait ressembler à un soleil planté sur deux jambes sous un ciel très couvert ce jour-là, ne réussit pas à lui remonter le moral.
— Tu as l’air différent, fit-elle remarquer en guise de salut.
— Je suis le même, pourtant.
— Tes yeux ne sont pas comme d’habitude, insista Schascha qui recula pour l’observer attentivement.
— Je n’en ai qu’une paire, et on ne peut pas en changer.
— Tu as pleuré ?
—Non.
—Tu as pleuré à l’intérieur, peut-être ? Pas avec des larmes dans les yeux, mais avec le cœur ?
— Avec des larmes dans le cœur ?
— Oui, c’est ça.
— Mais pourquoi mes yeux auraient-ils l’air différents, alors ?
— Ils ont honte parce que c’est eux qui sont censés pleurer.
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Tu sais, il n’y a pas de livre qui plaise à tout le monde. Et s’il y en avait un, il serait mauvais. On ne peut pas être ami avec tout le monde, parce que chacun est différent. Ou alors il faudrait être sans personnalité, sans angles ni aspérités. Et même comme ça, cela ne se pourrait pas, car les gens ont besoin d’angles et d’aspérités. Tu comprends ? Chacun a besoin de livres différents. Parce que ce qu’une personne aime du fond du cœur en laisse une autre complètement indifférente.
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Il faut défaire le nœud. Je ne révélerai rien !
Carl prit une profonde inspiration. Cette fillette s’avérait totalement imprévisible. Elle avait l’air tout à fait inoffensive, mais il se passait dans sa petite tête toutes sortes de choses qui n’avaient rien d’inoffensif.
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Toute ma vie j’ai été enseignante en école primaire. Et même si je ne travaille plus aujourd’hui, je le suis restée. Parce que l’enseignement, ça ne vous quitte pas, expliqua-t-elle avant de se redresser.
— Comme si le métier s’accrochait à toi ?
— Ça paraît un peu désagréable, dit comme ça, répondit Mme Brindacier en grimaçant. C’est plutôt comme une bague précieuse qu’on ne peut plus ôter. On sent parfois qu’elle est là, mais la plupart du temps, on ne la remarque même pas. Les autres, si.
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Il connaissait Sabine depuis sa naissance. Il l’avait fait rire aux éclats et sauter sur ses genoux en lui chantant « À dada sur mon bidet ». Il lui avait lu une histoire après l’autre. Elle l’appelait oncle Carl. Sabine était l’un des très rares enfants à l’avoir aimé. Mais lorsqu’elle avait pris la direction de la librairie, elle l’avait convoqué dans son bureau pour lui expliquer qu’ils allaient désormais se vouvoyer. C’était plus convenable ainsi. Carl avait trouvé que ce n’était pas convenable du tout.
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Lire beaucoup ne fait pas de vous un intellectuel. Manger beaucoup ne fait pas non plus de vous un fin gastronome. Je lis très égoïstement, pour mon plaisir, pour l’amour des bons récits, pas pour apprendre quelque chose sur le monde.
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Carl Kollhoff marchait beaucoup, et réfléchissait tout autant. Il lui semblait parfois qu’il ne pouvait penser correctement qu’en marchant. Comme si ses pas devaient battre le pavé pour que ses idées se mettent en mouvement.
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Pouvez-vous me recommander un bon roman ?
La question qui justifiait le métier de libraire venait de fuser. Ursel Schäfer, la femme qui l’avait posée, savait précisément ce qui, pour elle, faisait un bon roman. Un livre devait la divertir le soir dans son lit jusqu’à ce que ses yeux se ferment. Il devait aussi la faire pleurer à trois endroits au minimum, quatre de préférence. Il ne comptait pas moins de trois cents pages, mais jamais plus de trois cent quatre-vingts. Enfin, d’amères expériences de lecture lui avaient appris à se méfier des romans dont la couverture était verte.
— Je serais ravie de vous conseiller, répondit Sabine Gruber, qui dirigeait La Porte de la ville depuis trois ans. Qu’est-ce que vous aimez lire ?
Ursel Schäfer ne voulait pas répondre, elle voulait que Sabine Gruber le sache pour elle : en tant que libraire, celle-ci devait être naturellement douée de clairvoyance.
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