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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Merci aux Editions Asphalte qui, par l'entremise d'un partenariat avec Blog-o-Book, nous ont permis de découvrir cet ouvrage.

En principe, tout recueil de nouvelles présente de grandes inégalités. Ce"Los Angeles Noir", orchestré par Denise Hamilton, elle-même auteur de thrillers aux USA et qui a fourni à cette anthologie le texte "Minuit à Silicon Alley", fait exception à la règle.

Bien qu'on apprécie forcément telle ou telle nouvelle par rapport aux autres, on ne peut nier que presque toutes se montrent fidèles au genre qu'elles prétendent servir, ce roman noir à l'ambiance oppressante et désespérée souvent ponctué d'une chute finale qui en souligne le cynisme absolu. Outre Hamilton elle-même, seize noms du polar américain se donnent ici un rendez-vous qui tient ses promesses.

Michael Connelly, inusable, ouvre le bal avec "Mulholland Dive", titre jeu-de-mots pour une histoire d'assassin noyé de façon aussi stupide que l'arroseur du proverbe se fait arroser. Vient ensuite la première femme de la série, Naomi Hirahara, avec un texte magistral où règnent une folie progressant lentement vers son but et un saphisme qui, jusqu'au bout, taira son nom.

"Une Epoque Dangereuse" , d'Emory Holmes II, est une classique histoire d'amitié entre un flic et un garde du corps, sur fond de trafic de drogues au pays du gangsta rap. Denise Hamilton, qui s'est réservé la quatrième position et la fin de la première partie, a choisi un noir particulièrement grinçant pour "Minuit à Silicon Alley." Un peu comme Janet Fitch avec sa réjouissante "Méthode", nouvelle où l'humour, très noir mais allègre, se met au service d'une justice immanente.

Une autre femme, Patt Morrisson, est également aux commandes de l'excellent "90210, Morocco Junction", dont l'action se situe dans le milieu huppé du "Vieux Berverley Hills" et nous révèle au passage des misères morales qui n'ont pas grand chose à envier à celles des quartiers plus humbles. "Passée la trentaine", que l'on doit au fils d'Ann Rice, Christopher, fait une incursion sanglante dans le milieu homosexuel de la Cité des Anges et, bien que relativement courte, fait preuve d'une rare intensité dans l'analyse des caractères.

Autre "grande" nouvelle (pour moi, en tous cas Wink ) : "Lazare à Hollywwod" d'Héctor Tobar. Réalisme, maîtrise du scénario, vérité des personnages, tout dans ce texte rappelle les meilleurs moments de séries comme "NYPD Blue" ou "The Shield." Ce penchant pour l'étude de moeurs, on le retrouve aussi dans la nouvelle suivante, "The Golden Gopher" de Susan Straight. "La Clochette" par contre, que l'on m'en excuse, appartient pour moi plus aux histoires insolites qu'aux nouvelles noires. L'auteur en est Jim Pascoe. Idem pour "City of Commerce" de Neal Pollack et "La Partie de Pêche d'Ivan Denissovitch" de Lienna Silver. En revanche, "Roger Crumbler", de Gary Phillips, renoue avec le polar - et aussi avec l'humour noir.

De la quatrième et dernière partie, je conserverai le souvenir d'"Apparences", nouvelle ultime du recueil - un modèle du genre signé Diana Wagman. Mais les trois autres, "Celle qui avait embrassé Columbo", de Scott Phillips, "Liens de Sang", de Brian Ascalon Roley et enfin "When the Ship Comes in", de Robert Ferrigno, m'ont paru tissées de clichés et d'effets gratuits.

Je n'en recommande pas moins aux amateurs l'anthologie proposée par Denise Hamilton : c'est tout de même un bel hommage au polar et au roman noir. ;o)
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La maison d'édition Asphalte a eu la riche idée de faire paraître, dans leur collection Asphalte Noir, des recueils de nouvelles dont la spécificité est que chaque ouvrage se déroule dans une ville différente et chaque auteur est un local. le projet existe pour Marseille, Paris, Londres, Haïti, Delhi, Beyrouth, La Havane...

Ici, les 17 nouvelles se déroulent à Los Angeles. Une carte est insérée dès le début de l'ouvrage, indiquant les différents quartiers, sous lesquels sont regroupées les nouvelles.
L'immersion dans La Cité des Anges est assurée!

Nous traversons des quartiers tous plus hétéroclites les uns que les autres et rencontrons des personnalité d'origines aussi variées que le sont les intrigues: des femmes de ménages à Beverly Hills, une actrice novice pas si naïve que l'on pense à Los Feliz, une masseuse à Koreatown, un étrange accident à Mulholland Drive, un enlèvement à San Marino, un adolescent rescapé à East Hollywood, un acteur sans rôle à l'imagination débordante à West Hollywood... Autant d'histoires qui nous plongent dans l'univers sombre de Los Angeles; entre trafic d'armes et coups tordus, ils sont tous aussi malhonnêtes les uns que les autres.

On apprécie la diversité ethnique et sociale ainsi que les multiples ambiances présentes dans ces nouvelles. On parcourt Los Angeles et ses différents quartiers, on découvre ceux qui la font vivre, des personnages atypiques, sans morale, riches ou pauvres, et on attend avec impatience les chutes ironiques voire cyniques de chaque texte.

La place faite aux femmes est à souligner car bien souvent pour ce qui est du machiavélisme et de la sournoiserie, elles n'ont rien à envier à leur congénère masculin!

J'ai aimé être surprise, m'immerger dans ces ambiances très noires et parcourir un Los Angeles bien loin des paillettes, du glamour et du cinéma.

Mise à part Mickael Connelly, je ne connaissais aucun des auteurs et je compte bien me pencher sur leurs oeuvres car tous m'ont charmée!

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Le riche conducteur d'une Porsche Carrera se tue sur Mulholland Drive après avoir fait un plongeon avec son bolide. le PDG d'origine chinoise d'une entreprise produisant des puces de silicone est pris en otage à San Marino. Des villas de Beverly Hills se font cambrioler à la chaîne. Une jeune et jolie serveuse rêve de devenir actrice. Des ados trouvent un pistolet alors qu'ils jouent sur un chantier d'East Hollywood. Deux immigrés russes vont pêcher à Santa Monica. A Mar Vista, un ancien délinquant devenu pasteur ne peut supporter que les autres enfants prennent le fils de sa cousine pour un souffre-douleur en raison de son handicap. Voici le point de départ de quelques nouvelles de ce Los Angeles noir, qui en compte dix-sept.

Les éditions Asphalte ont lancé une nouvelle collection ayant pour but de faire découvrir les grandes métropoles du monde à travers une anthologie de nouvelles noires. Après nous avoir fait visiter le Paris Noir sous la direction d'Aurélien Masson, la série poursuit son voyage et nous propose maintenant de voir le côté obscur de la Cité des Anges, avec pour guide principale Denise Hamilton, bien aidée par ses seize collègues auteurs, qui nous propose tous leur vision de Los Angeles.
Chacune des nouvelles correspond à un quartier de la ville – un plan en début de recueil permet d'ailleurs au lecteur de se situer dans la cité – et met en scène différents types de personnages. Au fil des textes, nous croisons des starlettes, des drogués, des policiers du LAPD, des familles richissimes, des has been fauchés, des travailleurs clandestins... Un simple aperçu de la diversité de cette ville, qui est avec ses alentours la deuxième agglomération la plus peuplée des Etats-Unis.
Les auteurs peuvent être mondialement connus, à l'instar d'un Michael Connely, mais pas nécessairement. Ils ont cependant quelques points communs : ils connaissent bien L.A. pour y avoir vécu et savent ce qu'écrire une nouvelle veut dire. L'action ne manque pas, l'atmosphère est généralement sombre à souhait, on visualise bien les scènes et les chutes sont souvent de qualité.

Chaque auteur ayant une écriture et des préoccupations différentes, bien difficile de dire quelle est la meilleure de ces nouvelles. Gageons cependant que chacun trouvera son bonheur dans ce recueil homogène et de bon niveau.
Prochaine destination de ce tour du monde des nouvelles noires : Londres. Mais de nombreuses autres suivront, parmi lesquelles Rome, New Delhi, Brooklyn, ou encore Mexico.
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J'ai donc savouré lentement mais surement ce recueil de nouvelles. 17 nouvelles d'auteurs totalement inconnus pour moi, excepté Michael Connelly, qui introduit cette épopée et ne signe pas le meilleur polar de cet ensemble malgré sa notoriété. Denise Hamilton réussit une belle prouesse. Réunir des auteurs ayant un lien avec Los Angeles pour nous raconter 17 histoires très différentes dans leur forme, le sujet qu'elles abordent, les personnages qu'elles mettent en scène. Elles sont pour la plupart bien construites qui nous permettent d'entrer dans cette ville par le biais de ce qu'elle a de plus sordide. le crime. le crapuleux. le monstrueux. Dire qu'on a aimé un bouquin est une chose, mais comment le prouver?


Je relève trois angles d'attaque que j'adore quand j'entre dans un texte :
1. La géographie.
2. L'ethnie.
3. le crime.


Sur la géographie.
J'ai le sentiment en terminant cet ouvrage d'avoir sillonné de long en large Los Angeles, d'avoir fouillé ses poubelles et squatté ses plus luxueux salons. Mon imaginaire est rempli d'images de cette ville servie par Hollywood et les grandes séries télé américaines. Mais là, on découvre L.A. derrière la lunette de chaque auteur qui vous invite dans un quartier pour le lieu de son texte. On passe ainsi des quartiers les plus huppés, au coin les chauds en passant par Down Town, Beverly Hills, Wechester, Los Feliz, etc. Cette démarche est complèment assumée par Denise Hamilton qui nous propose dès la première page de l'anthologie, un plan de la ville. La plume des auteur(e)s nous fait ressentir les odeurs de ces quartiers, leur atmosphère, les populations qui les habitent, leur richesse matérielle, leur pauvreté. C'est un fantastique voyage au coeur de la cité des anges.


Personne ne m'appelait jamais par mon prénom (...) Seuls ma famille et mes amis de Rio Seco savaient comment je m'appelais vraiment. C'est pour cette raison que j'avais toujours aimé L.A., surtout DownTown, le centre. Personne ne savait qui j'étais. Ni ce que j'étais. Les gens me parlaient en espagnol, en persan, enfrançais. ma peau avait la couleur des coques de noix. Mes cheveux étaient noirs et raides. J'avais les yeux en amande et ils étaient impénétrables(...) Je me suis mordu la lèvre et me suis rmeise à marcher, le long de temple jusqu'à Spring Street, où les foules se déplaçaient vite, chacun un télphone collé à l'oreille, ou discutant dans un kit main-libre, comme des schizophrènes. Et les sans-abris se parlaient tranquillement à eux-mêmes, certains s'étaient déjà mis à crier. Tout le monde s'adressait à des gens invisibles.
Susan Straight, le Golden Golpher, page 180

Sur l'ethnie.
On parle souvent du communautarisme sur les terres anglo-saxonnes. Je ne jouerai pas la surprise, mais il me parait intéressant de le relever car cet aspect apporte une certaine richesse à ce recueil. La diversité des univers dans laquelle se meuvent les personnages. Que ce soit les latinos dans la nouvelle d'Hector Tobar, les russes dans la partie de pêche d'Ivan Dennissovitch de Lienna Silver, celle de la deuxième génération de migrants philippins dans le texte de Brian Ascalon Roley, ou afro-américaine de Susan Straight. Cette dimension liée n'est pas forcément liée à un territoire ou à un quartier, mais elle est comme un premier cercle autour des personnages et sa description dans la plupart des nouvelles est intéressante. Ces cercles ne sont pas seulement liés à l'origine du migrant, mais ils peuvent toucher à l'orientation sexuelle comme dans la nouvelle de Christopher Rice (fils d'Anne Rice).

Un élément pertinent est l'équilibre dans le choix des auteur(e)s, 9 hommes pour 8 femmes, qui donne une tonalité très intéressante à Los Angeles Noir et une part singulière aux personnages féminins.

L'occasion est donnée aux lecteurs de mesurer la profondeur du fossé qui sépare les différentes classes sociales.


C'est que la famille Davis fait partie des vieiilles fortunes de Beverly Hills. Avoir une vieille fortune, ici, cela veut dire être devenu riche "avant la télé en couleur". Une vieille fortune a plus de classe qu'une nouvelle, mais cela veut aussi dire moins de zéros sur le compte en banque. les nouvelles fortunes de Beverly s'en fichent un peu que vous vous appeliez Charles Lindbergh, ou Charles Manson, du moment que vous êtes célèbre - et idéalement, très riche. Les vieilles fortunes de Beverly, en revanche, attachent beaucoup de prix aux vertus en vogue sur la Côte Est, comme la discrétion et le rang dans la société.
C'est compréhensible. Lorsque les acteurs ont commencéà affluer à Hollywood, ils ont été stoppés net dans leur invasion par les écriteaux accrochés aux fenêtres des pensions de famille : Pas de chiens ni d'acteurs. Même dans le rejet, ils n'étaient pas en tête d'affiche.
Patt Morrison, 90210 Morocco Junction, page 126

Sur le crime.
Je ne suis plus un habitué de ce genre, le polar. Mais j'aimerai souligner la qualité des nouvelles produites dans ce recueil, la créativité des auteur(e)s dans la construction de leur intrigue, arnaque, et autres méfaits glauques. Les angles d'attaque sont très différents comme lorsque Hector Tobar entreprend de discourir sur de la place de l'arme à feu. Sa nouvelle est étonnante, déroutante, crédible et finalement pleine d'espoir. Imaginez un homme qui survit à trois comas, après avoir pris à chaque fois des balles qui auraient le laisser pour mort... Les crimes sont souvent crapuleux, calculés. Parfois ils sont le fait de dérapages incontrôlés et tout l'art de l'auteur aura été de nous justifier ou de brosser un contexte à la glissade vers le précipice. Les écrivaines semblent avoir prises des personnages féminines qui élabore des scénarii machiavéliques (Denise Hamilton), ou qui déjouent avec beaucoup de subtilités et avec une violence implacable, les manipulations masculines (Janet Fitch).

J'ai pris mon pied. Avec le désir secret fouler le pied dans les différents de Los Angeles. C'est surement cela la réussite d'un bon bouquin.


Lien : http://gangoueus.blogspot.co..
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Une autre ville, un autre pont....
La Californie sous un regard noir, loin des clichés et des stéréotypes habituels. À part Michael Connelly (dont je ne suis pas un inconditionnel) encore un zéro pointé , je ne connais aucun autre auteur ! Il serait temps que je me soigne. Alors commençons le traitement.
« Mulholland Drive » cela rappelle un film, un très grand film, deux très belles femmes, quelques scènes assez torrides. Ici ce sont les chutes qui font par deux et qu'importe la voiture de luxe ou pas la casse est assurée !
« Leimert Park. Une époque dangereuse » ce n'est pas le tout de le dire, il faut la vivre, cette époque !
Même si le cadeau d'anniversaire est Esméralda ! Une histoire de drogue, de musique, de vengeance et bien sûr de femmes fatales. Fatalement.
« San Marino. Minuit dans Silicon Alley » Il est ici question d'un vol de puces ! Il est vrai que c'est plus facile à embarquer qu'un éléphant et cela rapporte plus, et c'est vraiment plus lucratif surtout au kilo. Mais la vie a des aléas, parfois. Et là c'est énorme ! Éléphantesque ! On ne sait vraiment plus à quel saint se vouer.
Lire la suite : http://eireann561.canalblog.com/archives/2011/06/03/21294876.html
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