Quatrième aventure du Capitaine Futur, l'ancêtre du sémillant Capitaine Flam, comme le rappelle systématiquement le bandeau rouge barrant le bas de la couverture (heureusement, on peut l'enlever et profiter du graphisme de
Philippe Gady, très en forme pour cette couverture-ci). Cette fois-ci, il doit affronter un cupide et terrifiant criminel qui veut asservir tous les êtres vivants en leur proposant de la Source de vie. Cette eau possède le pouvoir extraordinaire de redonner la jeunesse à quiconque la boit. Mais si on goûte une fois à cet élixir, on en devient esclave. Privé de cette substance, on retrouve son âge normal à la vitesse de l'éclair et on meurt dans d'atroces souffrances.
Plus je lis les aventures de Capitaine Futur, plus je me prends au jeu. Comme je l'avais déjà écrit précédemment (dans les trois premiers volumes contant les aventures de notre jeune et vaillant héros : L'Empereur de l'espace,
À la rescousse, le Défi), le premier tome manquait de recul et se prenait presque trop au sérieux. Au fur et à mesure de ses victoires, Curt Newton se montre plus attachant, car faillible.
Edmond Hamilton est toujours aussi grandiloquent : les ennemis du Capitaine Futur sont d'une cruauté et d'une adresse sans nom, ils veulent toujours le mal et sont dirigés par des sentiments répugnants. Les personnages sont guidés par des passions dévorantes ; tout est tranché ; le gris est quasi inexistant face au bien et au mal opposés. Et Curt Newton supporte toujours aussi mal l'échec . Mais cela passe de mieux en mieux.
Tout comme les descriptions de planètes extraterrestres, de paysages exotiques sont moins nombreuses (mais toujours aussi caricaturales). Et c'est une chance, car avec les années de distance, cette caractéristique a pris de l'âge. C'est dans ces envolées lyriques que le lecteur moderne a le plus de chance de se sentir en décalage. D'un autre côté, certaines descriptions ne manquent pas de poésie. Et en quelques mots,
Edmond Hamilton sait nous déplacer d'une planète à l'autre, avec ses spécificités propres : ses plantes, ses couleurs, ses habitants, aux corps et aux habitudes différentes.
Edmond Hamilton s'est créé « son » Système solaire, avec ses planètes aux écosystèmes et aux habitants bien caractérisés : les Saturniens ont la peau bleue et sont grands, les Uraniens sont jaunes, les Neptuniens sont gris, etc. Schématique et proche d'une certaine vision simpliste du monde. Mais sans conséquence sur la lecture.
Car ce qui fait le plaisir de cette lecture, c'est l'avalanche d'aventures, parfois surprenantes. Mais aussi le confort de se sentir en terrain connu. Avec en fond sonore le générique de Capitaine Flam.
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