D’abord, c’est la culpabilité qui s’insinuera en toi, doucement. Pour te dévorer de l’intérieur, lentement. Et puis viendra enfin le châtiment. Mon châtiment...
Post Mortem.
Et lentement, la lumière s'est enfuie.
De temps en temps, Morgane parle. Elle ne sait même plus de quoi, à qui.
Le froid la bouffe de l'intérieur, l'attaque de l'extérieur.
La peur est là, collée à sa peau glacée. La mort est là, tout près.
Le sommeil ainsi que la mort, on ne peut pourtant y plonger seul.
Maxime pleure. Une fillette vient de terrasser le fauve. Simplement en lui disant je t'aime...
Un monstre, voilà ce que je suis. Tout ce que je peux être.
Voilà ce qu'elle ne peut aimer. Ce que personne ne peut aimer.
Alors, détestez-moi.
La douceur de ses lèvres sur les miennes... Pourquoi m'as-tu embrassé ? Pourquoi, Sonia ? Tu voulais me blesser, bien sûr. Me blesser, encore et encore...
Putain, ce regard... À tomber à la renverse. Fenêtre turquoise ouverte sur un abîme sans fond.
Je ne veux pas que tu assistes à ça... À ma déchéance. Je veux que tu gardes un autre souvenir de moi... Maintenant, je peux mourir heureux. Je sais que tu ne m'oublieras pas.
Fascinantes ténèbres.
Aussi fascinantes que ce jeu, que cet homme...
Enfin, elle pose ses mains sur lui. Du bout des doigts, elle déchiffre son visage dévasté. Puis elle déboutonne sa chemise, effleure son dos. Elle suit l'interminable cicatrice parallèle à sa colonne vertébrale, qui remonte presque jusqu'à sa nuque.
En braille, ça devient terriblement séduisant.