Ces remous, ces lames de fonds qui emportent ma raison dans un océan de furie. Voilà ce qu'est ma tête : un chaos noirâtre de douleur et de démence où je me noie.
Un entrelacs d'images atroces, de bruits intolérables. Un manque absolu, une soif jamais comblée, une faim jamais calmée.
Un monstre, voilà ce que je suis.
Tout ce que je peux être.
Les yeux fermés, elle peut presque sentir son parfum, toucher sa peau. Tout ce qui lui manque cruellement.
On doit toujours payer le mal qu’on inflige…
Les dernières volontés d’un mort ne se discutent pas !
On dit que la déception est toujours à la hauteur de l'espoir.
Il a dépassé la Chrysler, gare sa voiture un peu plus loin sur la route. Il reste un moment immobile, les mains sur le volant.
Pourquoi est-il là ? Pourquoi les avoir suivis ?
Guidé par son instinct, cette haine tenace qui trace son chemin en lui, contrôle ses actes.
Il allume une cigarette, descend la vitre.
Il ne l'a jamais aimé. Et même mort, il continue à le narguer. A l'humilier.
Il pousse une sorte de hurlement effrayant avant de quitte sa bagnole. Il grimpe dans la colline, se mesure au maquis sur quelques centaines de mètres, histoire de se retrouver au-dessus de la maison. Vue imprenable.
Ils sont près du puits. Ce puits si profond...
Il y a des crimes parfaits. Il y a des meurtres gratuits. Folie sanguinaire ou machination diabolique, la peur est la même. Elle est là, partout : elle s'Insinue, elle vous étouffe... Pour lui, c'est un nectar. Pour vous, une attente Insoutenable. D'où viendra le coup fatal ? De l'ami ? De l'amant ? De cet inconnu à l'air inoffensif? D'outre-tombe, peut-être...
La nuit nous prépare à la mort, à doses homéopathiques; un granule tous les soirs.
Moi aussi, mes chers petits, je n'étais rien aux yeux des autres. On ne me regardait pas,on ne m'écoutait pas. Jen'existais pas.Jusqu'à ce que je croise cette fille, sublime, si fière au bras de son apollon.Qui m'a écrasé de tout son mépris, comme un insecte répugnant sous sa semelle. Jusqu'à ce que je m'empare d'elle deavant son mec. Là, je me suis senti en vie.