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4,05

sur 6199 notes
Pour un premier roman, c'est un véritable coup de maître!
Impossible de lâcher ce livre une fois commencé, tant une tension prend aux tripes le lecteur, qui tourne, avide, les pages d'une histoire dont il se demande jusqu'à quelle intensité de violence elle peut aller.
Le récit est écrit à la première personne. C'est une petite fille qui va nous raconter ses étés durant cinq années, depuis ses dix ans. et depuis le dramatique accident survenu au marchand de glace qui a entraîné son petit frère, Gilles, dans un tourbillon de tristesse et de cruauté.
La fillette, prodige de la physique quantique, va projeter de trouver le moyen de remonter le temps comme dans la fameuse trilogie « Retour vers le futur ».
Sauf que… la vraie vie, pour cette fillette, c'est un quotidien temporisé par les accès de violence du père, la passivité de la mère face aux coups qu'elle reçoit, la peur enfantine face aux animaux empaillés, trophées de chasse terrifiants du père, gardés dans une chambre dont l'accès est interdit aux enfants. Comment se construire sans amour ni repères rassurants ? D'autant plus quand on a un père qui se révèle être un véritable monstre misogyne. Les pages tournent et le lecteur se demande quelle horreur il va encore infliger à sa propre fille…
Un roman qui pourrait se définir comme étant « d'apprentissage » mais qui est avant tout un hommage aux femmes qui sont encore et toujours les victimes d'hommes : la jeune narratrice, sa mère, Monica, et surtout Yaelle…
Une histoire qui va me hanter longtemps...

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La vie, la vraie, qu'est-ce réellement ou symboliquement ? Une ondée d'émotions vives et intenses, parfois soutenues ou mesurées. Des envies, des projets, des souhaits, de la peur, des craintes, de la joie, des souvenirs, des regrets. du courage. de la patience. Des sensations.

Alors pour la vraie vie, je suis passée par toutes ces étapes pour achever ma lecture en quelques heures seulement, pétrie de larmes.

Au moment où j'écris mon billet, je laisse aller mes sanglots. Je me sens vivante.
"Je me suis réfugiée dans mon lit. Et j'ai remarqué que je ne pleurais pas. Je n'avais plus pleuré depuis l'épisode du jeu de nuit. Quelque chose s'était fossilisée à l'intérieur. Je me suis dit que c'était mauvais signe. Je refusais d'être une proie ou une victime, mais je voulais rester vivante. Vraiment vivante. Avec des émotions. J'ai fait un effort pour pleurer, je sentais que c'était nécessaire, un réflexe de survie. Je donnai de grands coups de pioche pour dégager ma source intérieure. Je n'ai pas eu besoin de creuser longtemps. Les larmes ont jailli en un déluge salé sur mon oreiller."

J'ai aimé découvrir la construction d'une petite fille intelligente et combative vers l'adolescence. L'optimisme d'une enfant qui cherche son chemin pour une existence meilleure vers la vie qu'elle imagine être la vraie. Une vie dans laquelle les événements deviendraient supportables.
J'ai abordé chaque page le coeur lourd et la boule au ventre. Une jeune physicienne en herbe dont les prémices sensuelles de sa féminité m'ont transportée. Un ange qui pourrait porter tous les noms, en hommage aux jeunes filles. Un prénom pour la vie.

"J'aimais mon corps. Ça n'avait rien de narcissique. Même s'il avait été moche, je l'aurais aimé pareil. J'aimais mon corps comme un compagnon de route qui ne me trahissait jamais. Et que je devais protéger. J'aimais découvrir ces nouvelles sensations. Et les plaisirs possibles. Je faisais en sorte de me rappeler les moments agréables et d'oublier la douleur."

Il est minuit passé, j'écoute Lhasa de Sela qui chante "De cara a la Pared", superbe morceau sur lequel j'ai déjà dansé. Il m'accompagne pour saluer mon livre car je ne veux pas le quitter.

Il est des romans qu'on ne peut fermer rapidement. Alors dans quelques heures j'ajouterai des citations avant d'aller travailler, pour être encore un peu avec ma pépite. Et ensuite partir vers de nouvelles aventures.

Bouleversée et émue, je vais m'endormir avec une pensée pour toutes les familles en souffrance et dans la violence. Pour apaiser leurs douleurs. Et la mienne.

Chaque lecture me construit différemment.
Celle-ci restera à jamais profondément ancrée en moi.

Ce n'est pas qu'une découverte. C'est un jaillissement ininterrompu de fièvre et d'ivresse. Une révélation.

Ce livre est un hymne à la vie, la vraie.
La vraie vie.

Lu en juillet 2019.
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Quelle baffe ! un véritable coup de poing ! Sans mauvais jeu de mots vu le sujet du livre car les coups pleuvent dans ce premier roman d'Adeline Dieudonné et vous les recevez. L'ombre de ce père violent, le souffle de la hyène vous assaillent. Vous vivez et ressentez cette atmosphère d'angoisse physiquement. Scène très forte dans la forêt, j'étais glacée d'effroi. Cette force grandissante dans la jeune narratrice pour sauver son frère, ses talents, sa passion amoureuse naissante vous font tenir. Si vous commencez ce livre, vous l'accompagnerez jusqu'au bout en lui tenant la main.

Le livre commence très fort et il n'y a aucun essoufflement dans le rythme. C'est le lecteur qui en est pour ses frais et fini haletant à la fin. D'un point de vue psychologique, tous les ressorts d'une famille dysfonctionnelle sont disséqués.

S'il fallait que je critique gratuitement pour l'art de critiquer, j'ai tout de même été déçue par l'incident du glacier qui m'a semblé inutile. Il me semble que l'attitude du petit frère Gilles a bien plus à voir avec le comportement de son père que cet accident malheureux. C'est certes symbolique de la perte de l'innocence, mais qui est le plus à blâmer, le père ou le pauvre glacier ?
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Eh bien, quelle claque. Je ne m'attendais pas à ça mais alors pas du tout. A dire vrai, je ne m'attendais à rien. Les livres beaucoup trop plébiscité à leur sortie, ont tendance à me faire peur. Ou bien à perdre tout intérêt à mes yeux. C'est d'ailleurs pour cela que je n'avais pas sauté dessus dès sa sortie.

La narratrice, une fillette de dix ans qui vit sa vie comme tout enfant, derrière elle, son petit frère de 7 ans, Gille, qui la suit partout où elle va. A la maison, une mère qui ne dis rien, ne fait rien, n'a même plus d'avis sur rien. Et pour cause, à ses côtés un mari brutal, dénué de toute intelligence mais d'une noirceur sans égal. Lorsque survient un événement particulièrement choquant pour le garçonnet de 7 ans, dès lors une seule chose obsède la fillette, sauver son petit frère. le ramener à la vie.

« Je ne savais pas s'il existait des vies réussies, ni ce que ça pouvait signifier. Mais je savais qu'une vie sans rire, sans choix et sans amour était une vie gâchée. »

Pour un premier roman, Adèle Dieudonne manie sa plume d'une main de maître. C'est violent, sauvage même et pourtant incroyablement poétique. Chaque mot se trouve être comme une caresse ou comme un coup de poing en pleine face. Etonnamment, c'est bon. Exceptionnellement bon. Car toute cette violence dans la bouche d'une fillette de dix ans, adoucie sa brutalité ce qui rend le choix de l'auteur pour cette narratrice encore plus judicieux. Puisqu'on s'attache immanquablement, on est absorbé par la beauté de l'histoire, espérant vainement que cette fillette réussisse à construire sa DeLorean, tout en sachant que c'est impossible. 

Effectivement, c'est sombre. L'espoir n'est qu'un mot éphémère qui n'a pas sa place dans cette histoire, et pourtant, on en démord pas. On souhaite cette résilience pour cette famille qui se bat tout en se cachant. On veut que chacun grandisse, evolue. On veut cette fin heureuse. Mais peut-on réellement parler de fin heureuse dans ces cas-là ? Non, je ne crois pas. Alors on ne souhaite que la résilience. 

Un premier roman épatant qui ne fait que confirmer le talent d'Adèle Dieudonne pour l'écriture. Une autrice qu'on espère revoir très prochainement avec une second roman.

« La vie est une grande soupe dans un mixer au milieu de laquelle il faut essayer de ne pas finir déchiqueté par les lames qui vous attirent vers le fond. »

Coup de coeur. 





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Que rajouter de plus à toutes ces très bonnes critiques ?
Moi aussi j'ai aimé ce roman, très fort et marquant pour un premier roman d'une auteur belge qu'il faudra suivre de près.
Au départ, on a l'impression que tout est normal, l'histoire nous est raconté par une adolescente dont on ne connaîtra jamais le prénom. Elle habite dans un lotissement avec son père, qui travaille dans un parc d'attraction et est passionné de chasse, sa mère, très effacée et son petit frère Gilles qui a 4 ans de moins qu'elle.
On découvre vite que le père est très violent, il bat sa femme. L'héroïne s'est donnée pour mission de sauver autant que possible, son petit frère de cette violence. Pour cela, elle l'emmène jouer dans une casse de voitures, fait tout pour lui changer les idées afin qu'il reste un enfant plus longtemps qu'elle. Cette gamine fait preuve d'une matûrité exceptionnelle, elle a une passion pour la physique et est très attiré par un de ses voisins dont elle garde les enfants. Un jour, un événement tragico-burlesque vient enrayer les rouages de cette vie qui était déjà assez bancale.
C'est un roman très fort marqué par la violence, notamment celle du père. Il y a des scènes assez insoutenables.
Un roman que je n'oublierai pas de sitôt !
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Ça commence comme un livre méchamment drôle, doux, tendre et empathique.

Et petit à petit, ça glisse. Et, du "méchamment drôle", le drôle s'en va avec l'innocence de l'enfance broyée, découpée, lacérée.

Reste un espoir qui, à lui seul, réussi à maintenir ce livre magnifique en équilibre.
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Véritable coqueluche de la dernière rentrée littéraire, la belge Adeline Dieudonné publie son premier roman aux éditions de L'Iconoclaste. Après plusieurs nouvelles (et un prix au passage pour Amarula), l'auteure se lance donc dans le grand bain avec un livre à la fois court et choc qui n'est pas sans rappeler un autre mastodonte de cette année littéraire, le fabuleux My Absolute Darling de Gabriel Tallent. Pourtant, si les deux ouvrages semblent partager des thématiques similaires (la violence du père, la révolte de la fille, la misère et la survie), Adeline Dieudonné réussit non seulement à trouver sa propre voix mais, également, à tenir éveillé son lecteur jusqu'au bout du bout entre le rire sourd d'une hyène et le sourire d'un petit garçon.

Histoire de famille
Dans La Vraie Vie, Adeline nous présente une famille comme il en existe tant. Au coeur d'un lotissement des années 70 surnommé le Demo, sa narratrice nous raconte son quotidien un peu banal un peu féroce un peu triste. Son petit frère, Gilles, doux et adorable, sa mère, transparente et discrète…et son père, brutal et sanguin. Un chasseur dans l'âme qui aime tuer ours et hyènes tout en dévorant son steak saignant, très saignant. Un jour ordinaire pourtant tout bascule pour la petite fille et son frère lorsqu'ils demandent une glace au marchand ambulant et que La Valse de Tchaïkovski se brise en même temps que le crâne du vieux monsieur. de là découle le drame insidieux de deux gosses qui ont vu l'horreur et ne peuvent pas en parler. de là commencent deux trajectoires différentes qui vont tout changer.
Malgré tout, La Vraie Vie hisse le réel au niveau du conte car « les histoires servent à mettre dedans tout ce qui nous fait peur », avoue rapidement notre jeune narratrice. Dans cette petite somme de résidences tranquilles, le lecteur croise des lieux aux allures surréels, du bois des Petits Pendus au labyrinthe des automobiles perdus. Les personnages, eux, ont des allures fantastiques, nommés par un simple surnom, comme la Plume ou Champion, Le Professeur ou Yaelle, la femme au masque. Derrière ce foisonnement empoisonné et étrangement attirant, Adeline Dieudonné tisse le réel avec une assiduité exemplaire, tirant de l'indicible ordinaire des pleines pages d'horreur et d'humanité, voire parfois des deux en même temps.

L'animal qui rôde
Dès le début de son histoire au rasoir, Adeline Dieudonné parle de cadavres et d'animaux. Non loin de la chambre des enfants se trouve la pièce des cadavres, alignant les trophées morts et empaillés de son père, autant de preuves d'inhumanité d'un dépeceur et d'un lâche. L'animal, dès le départ, joue un grand rôle dans ce conte du réel. Il se terre toujours à l'orée de la vision et la narratrice associe le rire crissant d'un hyène à l'horreur qui s'empare de l'esprit traumatisé de son petit frère. En face, sa mère est une amibe et son père un grand prédateur impitoyable. Il faudra donc bien qu'un jour elle-même trouve sa part animale pour survivre dans un monde où l'homme s'abaisse au niveau de la bête. Au centre, il y a ce père imposant et violent qui écrase littéralement les femmes qui l'entoure, métaphore de la misogynie ordinaire, celle qui nie les aspirations féminines et l'émancipation. Par les poings et par la colère aveugle. Comme un animal féroce qui n'a plus aucune autre logique que le goût du sang. Ce portrait, moins terrible que celui du roman de Gabriel Tallent, a quelque chose de plus banal, plus ordinaire, qui le rend peut-être un peu plus effrayant car plus commun au final. Notre narratrice croisera d'ailleurs d'autres brisés dans ce lotissement miteux où l'on est riche car on possède une cave et une piscine gonflable. Un ivrogne pitoyable ou un couple qui ne fait plus l'amour, rien que de l'ordinaire pour faire ressortir le pire.

Se débattre et se battre
Pourtant, comme Turtle dans My Absolute Darling, la jeune narratrice de la Vraie Vie ne s'avoue pas vaincue. Elle refuse l'asservissement et ce monstre dans sa tête qui a déjà capturé dans ses filets son frère que l'on voit lentement tomber dans les affres de la psychopathie. Pour s'en sortir, elle se penche sur une DeLorean et une possibilité improbable, celle de remonter le temps pour tout changer. Son surinvestissement dans la science se renforce par la rencontre d'un modèle féminin, Marie Curie, et semble rejoindre le propos de Catherine Dufour lorsqu'elle publie son Guide des métiers pour les Petites Filles qui ne veulent pas finir princesses. Les jeunes filles ont besoin de modèles, pour voir et comprendre qu'elles peuvent faire aussi bien que les hommes. Si cette petite fille-là le fait pour l'amour d'un frère, c'est aussi son courage à elle qui impressionne, qui ne renonce pas et se nourrit de la moindre bribe d'amour qu'il lui reste, jusqu'à cette première fois odieuse mais logique, dernière démonstration de l'homme moderne écoeurant et animal. Brillante charge féministe mais jamais lourd dans ses tournures, La Vraie Vie met sur le devant de la scène une héroïne brillante et vivante qui rêve si fort qu'elle arrive à vaincre. Au fond, La Vraie Vie pourrait être un roman de science-fiction…mais on le saura jamais vraiment. Ce qui compte au final, c'est l'entêtement de son auteure à ne jamais tomber dans le désespoir complet et à montrer la lumière au bout du tunnel même quand les ténèbres semblent impénétrables.

Face au traumatisme
Dernier élément franchement fascinant : sa façon d'aborder le choc post-traumatique et le rôle du social et de l'inné. Comment deux enfants soumit à un événement horrible peuvent-ils avoir deux réactions opposées ? le social ne joue pas pour eux car personne ne pourra expier leur mal au sein de leur famille, ni la mère-amibe déjà morte ni le père-chasseur déjà ailleurs. La complexité de l'esprit enfantin fait le reste mais aussi, et surtout, les motivations et ressources que le gamin trouve au fond de lui. L'un s'écroule quand l'autre lutte jusqu'au bout. Mais aucun ne démérite, il s'agit simplement de deux coping différents. Adeline Dieudonné ne juge personne et montre simplement ce qu'il se passe quand on est seul face à l'horreur. Ce qui laisse le lecteur face à lui-même et à ses terreurs enfantines.

Captivant et percutant, La Vraie Vie tente de monter le réel en une histoire surréelle pour mieux faire ressortir l'horreur du banal. Grâce à une héroïne grandiose et à une plume vive et addictive, Adeline Dieudonné signe un excellent premier roman qui augure du meilleur pour la suite.
Lien : https://justaword.fr/la-vrai..
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Alors, ce roman dont tout le monde parle, est-il à la hauteur de toutes les paroles élogieuses qu'on a entendues à son sujet ?
Eh bien, oui. C'est un texte effrayant, noir, sordide même, et son titre est... « La vraie vie ». Je l'ai lu d'une traite, les mains moites, terrifiée par ce père-ogre dont le moindre haussement de sourcil cloue sur place chacun des membres de la famille. Dans ce conte pour adultes, le chef de famille (c'était bien ça l'expression qu'on utilisait encore il y a peu de temps pour parler du père, non?) est un chasseur, un tueur, une brute qui frappe sans compter, surtout quand il a bu un coup de trop. La mère, quant à elle, est décrite comme « une amibe », « un ectoplasme, un endoplasme, un noyau... une vacuole digestive » : elle est à peu près rien, une sorte de néant qui a appris à vivre dans la peur et la soumission, une femme qui se la ferme, obéit, s'efface.
Bon, on est dans un conte, un conte qui n'a rien de merveilleux mais un conte quand même, me dis-je pour me rassurer… Mais le titre du roman me revient à chaque fois en pleine figure : « La vraie vie ».
Alors, c'est ça, la vraie vie, un truc violent qui saute à la tête alors qu'on ne s'y attend pas ? Tandis que l'existence n'est déjà pas bien réjouissante, la vraie vie prend la forme d'un accident horrible qui fait perdre définitivement le sourire, le goût de vivre et l'envie de continuer ? Un cran de plus dans l'horreur et ça y est, on y est dans cette vraie vie ?
Il faut croire que oui, c'est cela et c'est précisément pour éviter que son petit frère Gilles, après un choc terrible, ne plonge dans une profonde dépression et qu'un mal-être profond ne s'empare de lui que la narratrice, du haut de ses dix ans, va tout faire pour le protéger. Parce que l'enfant est devenu mutique. Il est anéanti. Les violences de l'existence sont telles qu'à un moment donné, une de plus et on se rétracte, on quitte la scène, on n'en peut plus.
Alors, la grande soeur dira NON : NON, Gilles ne perdra pas son sourire d'enfant, NON, elle ne ressemblera pas à sa mère, NON elle ne se fera pas dicter sa vie ! Et c'est à la naissance d'une guerrière que nous assistons : la gamine se battra, luttera contre le mal, contre la hyène qui ronge de l'intérieur le petit Gilles.
« La vraie vie » est l'histoire de ce combat, un combat sans relâche, un combat terrible fait de mots et de poings, de sang et de sueur. Mais, est-il possible d'échapper à toute cette noirceur, à toute cette méchanceté gratuite, à ce monde sordide ? Et si le petit frère se mettait un jour à ressembler au père, au monstre, à l'ogre ? Et si, au bout du compte, la guerrière rendait les armes et laissait la vraie vie continuer à lui mettre des claques ? 
Je dois vous avouer que ce texte m'a plongée dans un stress sans nom : il m'a happée, m'a projetée - assez violemment d'ailleurs - dans un monde terrible. J'ai été sidérée, clouée au sol, je me suis retrouvée nez à nez avec un réel quasi insoutenable. A plusieurs reprises, j'ai relu quelques lignes si brutales que je n'étais même pas sûre de les avoir bien comprises.
Et puis, quel suspense ! J'ai terminé la lecture les mains moites et le coeur battant, si, si !
Quelle pêche, quelle énergie dans ces phrases ! C'est cash, direct, ça cogne, ça fuse… Waouh !
La vraie vie… Pas belle à voir… Et même pas une voisine-fée capable de faire des miracles !
Mais quand on veut changer les choses et redonner son sourire au petit frère, alors oui, tout est possible.
Finalement, il était rudement beau ce conte !
Et la vie aussi dans le fond !

Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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C'est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement.
La famille composée de la mère transparente qui subit tout sans rien dire. le fils Gilles âgé de 6 ans, la fille âgée de 10 ans et le père chasseur de gros gibiers et qui travaille dans un parc d'attraction.
Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures à la décharge, ponctuée d'une glace.
Hélas un samedi quand la fille commande sa glace avec un peu de Chantilly, le glacier utilisé un siphon qui explose. Les enfants en sont les premiers témoins et cet incident restera gravé dans leur mémoire à tout jamais.
Gilles ne rit plus, elle s'en veut et voudrait revenir en arrière pour que ce n'ai pas eu lieu.
Elle voudrait que son frère redevienne souriant. Elle décide de le protéger car il reste prostré. Il ne faut pas toucher à son frère.
Elle se jette à corps perdu dans les études des mathématiques et la science. Au milieu de toute cette morne vie, elle va faire une rencontre importante qui va changer toute sa vie. Elle veut devenir une Marie Curie, d'y penser cela lui donne le moral et lui permet de traverser tous les aléas de sa petite vie.
Si le livre débute "tranquillement ", le rythme s'accélère rapidement et on se retrouve dans une ambiance oppressante. Il y a de l'imaginaire et du suspense. Ce qui fait que ce premier roman est captivant et original.


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Globalement, j'ai trouvé La Vraie Vie très linéaire , que cela concerne l'histoire ou le style.
Une écriture que je qualifierais de « style par défaut ». L'idée, c'est d'imaginer un traitement de texte qui impose une police d'écriture à chaque fois que l'on s'en sert. Et bien là c'est pareil avec le style de l'auteure. Un style simple, qui n'a aucune forme de fantaisie, qui ne cherche pas à se démarquer par un détail original et qui, au contraire, pourrait ressembler à celui d'autres livres dont le style par défaut est également utilisé. Souvent, je le trouve dans les romans que je prends sur la table centrale du rayons Livres de mon supermarché : ceux mis en avant. Et les similitudes ne s'arrêtent pas là, puisque même critique faite à certains autres livres du même genre, La Vraie Vie balaye son histoire.
Ce livre est en réalité une suite d'anecdotes de la vie de la narratrice qui, si elle raconte quelque chose, se contente d'effleurer la surface de l'intrigue alors qu'il aurait pu y avoir une vraie profondeur dans la souffrance et la métamorphose du petit frère, la violence du père et le détachement de la mère. Il y a très peu d'instants plus poignants ou touchants que les autres. Linéaire. Tout est au même au niveau, et j'ai d'ailleurs lu sans intonations, ce qui est assez rare. Il y a toujours un instant plus tragique ou bouleversant dans un bouquin, et ça n'a pas du tout été le cas ici.

Ce livre n'a pas assez de profondeur pour pouvoir me parler et me toucher au point de rester en moi et résonner. J'ai eu beau suivre avec intérêt le récit de la narratrice, ça n'aura pas suffi. Il y a trop de passages où j'ai regretté que l'auteure ne s'attarde pas ou n'aille pas plus loin dans la psychologie ou les émotions. Et puis j'ai franchement du mal à avaler cette histoire de chasse et de trophées. Ce genre de chasses demandent de voyager et sont surtout un budget. Budget dont la famille ne semble pas disposer. Enfin, l'histoire est quand même un peu clichée. Un père tyrannique, mauvais et méchant, qui boit devant sa télé et a un ascendant psychologique sur sa femme. Femme totalement transparente et qui n'est que fantôme durant presque tout le roman, bouffée par la présence du mari. Une enfant qui intellectuellement est au-dessus de la famille mais totalement exclue par son père et son frère parce qu'elle est une femme, et un fils qui suit les traces de son père. Sans compter tous les autres clichés utilisés pour construire cette famille et sa vie, qui, finalement, ressemblent à beaucoup d'autres.

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