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Un roman coup de poing ode à l'espérance…
Quand j'ai vu passer les premières critiques lors de la rentrée littéraire, je l'ai voulu immédiatement et je l'ai eu sous les yeux tout aussi rapidement grâce à la maison d'édition Grasset et à NetGalleyFrance que je remercie.
Dans la nuit du 27 août 1934, cinquante-six gamins se révoltent et s'échappent de la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Île-en-Mer. La chasse aux enfants est lancée, tous sont capturés, sauf un.
J'ai toujours beaucoup de mal à mettre des 5/5 car il faut que le fond et la forme soient en accord total pour que je m'engage. C'est le cas ici avec ce récit tiré d'une histoire vraie dans lequel l'auteur a imaginé le personnage de Jules Bonneau pour être le malheureux qui a peut-être réussi à fuir. J'ai apprécié la forme faite de phrases courtes percutantes, de chapitres soigneusement identifiés et chronologiques, et de ce petit plus qui fait dire que l'on se souviendra de ce roman qui devrait faire partie des sélections pour l'un des prix de cette fin d'année.
Si les conditions de la détention des enfants et l'histoire de l'évasion sont importantes et décrites avec violence mais justesse, ce qui fait la richesse de ce roman c'est la métamorphose d'un adolescent condamné à se conduire avec rage et cruauté et qui doit admettre que certains êtres peuvent faire preuve d'humanité et d'engagement. L'auteur dit qu'il a voulu « faire le portrait d'un gamin qui desserre les poings » ; il y parvient de très belle façon.
Au détour des actions au sein de la maison d'éducation surveillée, on découvre la vie des marins, l'histoire de cette île et de sa forteresse construite par Vauban et l'éclosion des futurs collaborateurs opposés aux résistants lors de la seconde guerre mondiale. La fiction porte seulement sur le personnage, l'environnement est exact d'un point de vue historique.
C'est une histoire violente qui nous est racontée mais elle est magnifiée par les sentiments d'amour, d'amitié, de solidarité, de noblesse, de confiance qui se dégagent de ces pages que l'on sent parfois exutoire de la rage de celui qui écrit.
Je ne connais pas les autres romans de la rentrée mais je vous assure qu'il sera considéré comme l'un meilleurs, alors foncez…


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Ce récit vous prend aux tripes. Basé sur un fait divers réel, avec pour témoin Jacques Prévert, la chasse aux enfants du bagne de Haute Boulogne de Belle Île en Mer. Il faut tout le talent de Chalandon pour se retrouver aux premières loges lorsque le siècle dégouline d'inhumanité, trahisons, d'injustices. Information singulière, cet établissement fermera qu'en 1977.
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J'aime beaucoup Sorj Chalandon et cette fois encore c'est avec plaisir que j'ai lu son roman, même s'il s'agit ici d'un récit, sombre, triste, qui tire les larmes et donne à réfléchir sur l'enfance malheureuse.
Comment peut-on démarrer dans la vie avec un tel parcours de violence ?
Bien écrit, court, incisif, un roman qui mérite le détours.
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Les enfants de la colonie pénitentiaire. Les enfants avaient des gros sabots aux pieds, un béret et marchaient la tête basse. C'était triste, on sentait le malheur. C'était un pensionnat ultra dur. Il n'y avait que des garçons de 12-13 ans environ.
À proximité de la citadelle construite par Vauban à la fin du XVIIe siècle se trouve le site de Haute Boulogne qui accueillit la colonie pénitentiaire agricole et maritime. le site est facilement accessible à pied à partir du port du Palais.
🏝️Tout autour de l'ile, il y a de l'océan, le gardien le plus cruel. Il y avait des garçons délinquants ou orphelins abandonnés par leur famille, des petits vagabonds livrés à eux même, par les guerres et la misère. La vie des enfants était régie à la militaire. Ils apprenaient à devenir des marins, à lire ou à écrire. Les corrections physiques y étaient monnaie courante : une vie de soumission pour les faire entrer dans le droit chemin.
Discours de Anne marie LOTTE et Francis VILLADIER, ancien conservateur en chef.
Vidéo à retrouver ici : https://lacoloniepenitentiaire.fr (https://lacoloniepenitentiaire.fr)

Roman qui se déroule de 1932 à 1942, juste avant la Seconde Guerre mondiale.
On y suit Jules Bonneau, surnommé « la Teigne », un petit garçon turbulent qui essaye malgré lui de mener une vie honnête. Lundi 27 août 1934, « La grande évasion », la soirée est agitée. Les enfants de la colonie se révoltent et 56 d'entre eux s'enfuient par tous les moyens. « la Teigne » prend la poudre d'escampette avec son ami surnommé « l'Oiseau », car c'est le plus jeune et le plus fragile des garçons. La chasse à l'enfant éclate en échange de 20 pièces par tête. Malheureusement, tous seront retrouvés sauf « la Teigne ».
Une longue aventure commence pour lui, entre peur et désillusion, il fera la rencontre de nombreux personnages hauts en couleur, jusqu'à ce que le conflit mondial n'éclate…

Un livre poignant que j'ai adoré ! Je vous le conseille grandement 😊
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Nous voilà renvoyés loin e arrière. 1932. Endroit de rêve pour touristes aujourd'hui, Les enfants rejetés par la société, ceux qui ne sont pas nés du bon côté de la chance, soit surpris à voler pour manger mais aussi avoir été abandonnés des leur naissance. Tous ces délaissés se retrouvaient à la colonie de Belle-Île-en-Mer. de vrais forçats. Un bagne terrible.
La Teigne, c'est Jules Bonneau. Dur parmi les durs !
En 1934,avec 55 autres colons, il réussit à s'évader. Ce sera le seul à ne pas être repris. Impossible de quitter cette île prison. Alors c'est peut-être un ange tombé du ciel ce Patron de pêche si va le recueillir, le caché et surtout cacher sa véritable identité.
Pour Jules c'est très dur de devoir se cacher mais aussi et surtout pour lui de ne pas sauter à la gorge de ces locaux, de ces touristes qui le chassent. Une proie interessante qui rapporte 20 francs l'unité.
Oui c'est un livre lourd de noirceur, de cruauté mais dur aussi et surtout par le fait que qu'il est marqué d'une morbide réalité
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Dans son roman « l'enragé », Sorj Chalandon nous entraîne dans un univers de violence (violence familiale, violence carcérale) à tel point que le personnage principal Jules Bonneau ne peut se défaire de toute l'agressivité, la sauvagerie qu'il porte en lui car il passe une partie de sa vie au bagne des enfants, à Belle-Ile-en mer, mais il a aussi vécu une enfance très difficile avec une mère qui l'abandonne et un père brutal.
Nous suivons le parcours chaotique et rebondissant de ce jeune homme qui semble n'avoir rien à perdre mais rien à gagner non plus dans la vie ; grâce à certains personnages qu'il côtoiera, sa façon de penser évoluera mais restera à jamais pénétrée par les blessures terribles de la vie. Tirée d'une histoire vraie, ce roman intense qui vous tient « au corps et à l'esprit » jusqu'à la fin nous rappelle qu'il n'y a pas si longtemps encore existaient des bagnes pour enfants.
Cette histoire nous montre que l'être humain est capable de servir le bien comme le mal : empathie, compassion contre haine, délation, gentillesse contre hostilité, aversion contre bienveillance, amour contre dégoût, bienveillance contre cruauté, lucidité contre fanatisme… et bien d'autres.
Sorj Chalandon signe, par ce roman, un écrit d'une grande force, d'une humanité profonde et d'une puissance magistrale.
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L histoire est vraie, elle se passe entre 2 guerres en France , a Belle île, dans un centre de redressement pour adolescents, ils sont là pour avoir simplement volé un oeuf, du pain, ou autre car ils avaient faim et les voilà enfermés sans jugement, sur simple dénonciation, tortures, punis, rabaisses, humilies, la plupart n'ont pas ou plus de famille ou bien comme notre héros Jules Bonneau dit la Teigne, abandonne par sa famille, et deviennent des caïds ou se font tuer, peu s'en sortent!
C est l histoire d.une évasion groupée ou seul Jules ne fut pas repris, récupéré par une famille de pêcheurs, et on suit son escalade dans son évasion.
Que de progrès en un siècle! Heureusement bien sûr, mais s en rendent ils comptent tous ces voyous qui volent, tuent, violent et sont dehors, car notre justice est laxiste et il n y a aucune volonté politique pour y remédier!
Punissez les par pitié pour ces grands délits et faites lire nos enfants, qu ils se rendent bien compte qu ils ont une chance immense d'etre nes de nos jours en France!
Superbe livre qui nous apprend beaucoup de cette période.
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Dans son nouveau roman, Sorj Chalandon nous emmène sur Belle-Île-en-Mer au large du Morbihan. l'enragé, c'est l'histoire de Jules Bonneau, dit la Teigne. Abandonné par sa mère à l'âge de 5 ans, négligé par un père alcoolique et par ses grands-parents à qui il est confié, il est livré à lui-même. A 13 ans, il est entraîné dans un mauvais coup. Arrêté et gracié, sa famille ne souhaitant pas le récupérer, il est envoyé à la colonie pénitentiaire maritime et agricole de Haute-Boulogne le 16 mai 1927, où il y restera jusqu'au soir du 27 août 1934, nuit de la grande évasion.

56 colons s'évadent, 55 seulement sont repris. L'unique rescapé est Jules Bonneau…

Sorj Chalandon est surtout connu pour ses écrits autobiographiques sur la violence de son père, l'indifférence de sa mère, sa lutte contre le cancer et son expérience de correspondant de guerre. En tant que journaliste, il a besoin de légitimer ses romans. Alors pourquoi s'intéresser à Belle-Ile et à cette histoire d'évasion en 1934 ?

Sorj Chalandon a été un enfant battu et menacé par son père d'être envoyé en maison de redressement Ce dernier, menteur invétéré, aimait mettre en scène cette menace en lui faisant faire sa valise et en prenant la route. Cette île "un endroit où l'on est sûr de ne jamais revoir ton visage" a hanté son enfance. En 1977, Sorj Chalandon tombe sur un article annonçant la fermeture du pénitencier, ouvert depuis 1880, et éprouve un véritable choc en réalisant que l'endroit existe bel et bien et qu'il aurait pu y être envoyé. Cette histoire le tourmenta longtemps. Il a visité l'endroit plusieurs fois, et a été hanté par les fantômes des enfants de la colonie pénitentiaire.



La rage de Jules Bonneau est celle de Sorj Chalandon et ce livre est sa dernière revanche d'enfant battu.

Ce roman est la petite histoire dans la grande histoire. Avec le souci du détail, Sorj Chalandon écrit sa vérité et la vérité des faits. Il y révèle toute sa rage, mais aussi un pan de notre histoire souvent méconnu. C'est le premier roman que je lis de cet auteur, et je n'ai qu'une envie, c'est de découvrir ses autres romans au plus vite.

P.S : Dans chaque livre, il glisse quelques mots d'une chanson de Jean-Jacques Goldman, et dans celui-ci, c'est "Un matin pour rien". L'avez-vous trouvé ?


Lien : https://lavaliseauxlivres.wi..
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"Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan !
C'est la meute des honnêtes gens
Qui fait la chasse à l'enfant..."
Jacques Prévert, La Chasse à l'Enfant

Le contexte de ce poème m'était totalement inconnu, jusqu'à la découverte de l'enragé dans les pages de Lire Magazine.

Très intriguée, je me suis penchée sur le livre, et l'ai lu d'une traite.
C'est noir, très noir. Mais c'est vrai, alors on ne décroche pas. Ecrit à la première personne, il nous raconte l'histoire de Jules Bonneau (ça ne s'écrit pas pareil), écorché de la vie, qui se retrouve à la "colonie pénitentiaire maritime et agricole de Haute-Boulogne", autrement dit le bagne pour enfants, posé sur Belle-Ile-en-Mer.
Toute la première partie, qui décrit les conditions de vie (ou survie) des enfants est vraie : les punitions, les trafics, les brimades, les viols. Ce qui n'en fait pas vraiment une lecture détente.

En août 1934, une grande mutinerie éclate dans les murs du pénitencier, et 56 enfants s'évadent. de grandes battues sont organisés pour les retrouver, les habitants de l'île et les vacanciers sont mis à contribution : 20 francs par enfant retrouvé et livré. Tellement choquant... Mais là encore, tout est vrai !

Jules, appelé La Teigne, est le seul à ne pas rentrer. La seconde partie du livre raconte la suite de son évasion. Ses peurs, ses doutes, ses espoirs, les trahisons. Un concentré d'humanité, ou son contraire, entre les pages.
Je le redis, ce n'est pas une lecture pour se détendre, mais pour apprendre et tenter de comprendre.

Les dernières pages sont réellement poignantes, et éclairent tout le roman.
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Bienvenue à Belle-Île en Mer, ses plages, ses ports, sa lande couverte de bruyère, ses goélands et ses petits bistrots.

Au dessus de l'île, il y a des oiseaux
Tout autour de l'île, il y a de l'eau.

Dans cette eau, il y a du sang. Celui des enfants enfermés, humiliés, frappés, passés à tabac par leurs geôliers ou par d'autres détenus. Celui qui entre ici va de la case Prison à la case Enfer. Un enfer qui a parfois commencé dès la naissance, par un abandon. Tous les gosses enfermés là n'ont eu droit à aucune compassion, considérés comme vicieux, tarés, fils d'alcooliques, de syphilitiques ou de délinquants.
Alors sur eux, orphelins et déshérités, la violence se déchaîne en toute impunité. Certains en meurent, se soumettent, se battent entre eux, rêvent d'évasion, ou rêvent de révolte et de vengeance.

Ce récit qui veut témoigner d'un système longtemps en vigueur de bagnes d'enfants, colonies pénitentiaires puis maisons de redressement, se situe dans la lignée des romans de Gorki, de Jules Vallès, et d autres auteurs du XIX ème siècle. Pire que la misère humaine, celle des enfants.

Certains passages vous prennent aux tripes, on ressent de la honte, de l'indignation, de la pitié pour ces petits forçats martyrisés.
Mais pour le héros, déjà un homme, c'est la rage qui s'accumule. Dans son âme, dans ses muscles, dans ses poings et sa mâchoire serrés, il n'est plus qu'un bloc de colère impuissante.

Jusqu'au jour où tout va exploser, contre l'institution mortifère, contre une société inhumaine, contre un destin de paria.
Contre cette rage là, le vaccin existe t'il? Peut-il y avoir une forme de résilience, de salut, de rédemption ?

La deuxième partie du roman nous le laisse espérer.
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