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Avec « l'enragé » nous restons dans la même lignée de violence que « Profession du père » ou « Enfant de salaud » que j'avais déjà lu.
Ce roman dénonce l'horreur des bagnes pour enfants dans les années 1930, l'auteur ne nous épargne aucune violence, aucune cruauté. Nous accompagnons ces mômes au coeur de leur enfer. La lecture de la première moitié est très difficile, elle plante le décor hideux, inacceptable.
On souffle un peu, enfin, dans la seconde partie, mais l'effroi a été remplacé par l'angoisse et la peur. le lecteur tremble pour ce jeune bagnard auquel il s'est fortement attaché.
Ce que je retiens de ce texte fort, violent, percutant, c'est la rage. le personnage est violenté, maltraité, humilié et sa rage s'accumule, il serre les dents, il serre les poings, la violence a fait de lui un enragé. Cet enfant qui très vite n'en est plus un, devient une cocote minute prête à exploser à la gueule de tous ceux qui l'approchent. Cette rage toujours sur le fil, on la sent à chaque page, dans chaque mot, dans chaque émotion, elle est effrayante, monstrueuse.
Nous sommes tenue en haleine jusqu'au bout, accroché au devenir de ce héros. Nous ne savons jamais si cette rage servira d'énergie de vie ou de mort, de fuite ou de chute, de résilience ou de répétition.
Et puis ce clin d'oeil à Prévert dont je suis une grande fane, ne pouvait qu'achever de me séduire. Je recommande aux âmes résistantes, ce roman aussi cruel et noir que beau et sensible.

Lien : https://karine-deraedt.fr
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Inutile de rappeler l'histoire de ce livre qui bénéficie ici de nombreuses critiques, très élogieuses.

l'enragé est un ouvrage bien écrit, sans concession sur la noirceur du sujet qu'il aborde. C'est le premier livre de S. Chalandon qui me tombe entre les mains et je l'ai lu quasiment d'une traite ; signe évident qui me poussera à trouver d'autres ouvrages de l'auteur.

La première partie, est sans doute la plus prenante, avec une longue tension montant jusqu'à l'évasion, sans espoir, des colons de Belle-Île. Car une fois franchi le mur, comment s'échapper d'une île ? La seconde partie m'a toutefois semblé plus conventionnelle : le recueil du seul fugitif resté introuvable par d'autres individus blessés par la vie à travers lesquels il va réapprendre à vivre : travail, amis, famille... L'ensemble tente un portrait des dissensions politiques de la société insulaire de l'entre deux guerres, mais reste un peu manichéen. Les évènements s'enchainent alors mais on peine à retrouver le souffle du début.

Le roman choisit de s'arrêter lorsque Jules Bonneau quitte définitivement l'île, son destin étant uniquement retracé par une lettre et une mention. J'ai presque regretté que le récit ne se poursuive pas jusqu'à ces évènements, pour savoir qui était devenu Jules un fois livré à lui-même. A-t-il trouvé un peu de bonheur ? A-t-il aimé ? Eu un enfant ? Quel a été l'héritage de son séjour à Belle-Île, condamné à être un éternel enragé ?
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Balèze, ce bouquin. On y retrouve toute la révolte et la compassion de cet auteur, qui en a à revendre, et qui en injecte des tonnes dans chacun de ses livres.
Au départ, il y a un fait divers réel. En 1934, cinquante-six adolescents détenus dans le centre pénitencier de Belle-Île-en-Mer, parviennent à s'évader. Tous sont repris, sauf un, dont Sorj Chalendon imagine ici l'histoire.
Il faut d'abord préciser que les colonies pénitentiaires de cette époque pas si lointaine (celui-ci a fermé en 1977) sont des bagnes. Des garçons à peine sortis de l'enfance y survivent dans des conditions atroces et sont traités avec une dureté inhumaine. Ils sont battus, punis, humiliés, affamés, ceci en toute légalité. Après tout, s'ils ont été condamnés à être placés dans cet endroit, c'est qu'ils sont des voleurs, des bandits, des moins que rien. Ce traitement est censé extirper d'eux ce qu'il y a de mauvais, et d'en faire « des êtres sains », comme l'a déclaré le gouvernement provisoire de de Gaulle en 1945. Mais ce sont des gosses. La plupart ont fini ici parce qu'ils ont été pris à dérober un bout de pain pour manger. Ils sont sans famille, sans aide, sans rien.
Le narrateur, c'est Jean. Jean Bonneau. Oui, il s'appelait vraiment ainsi. Sa mère est partie, son père l'a abandonné, ses grands-parents n'en ont pas voulu. Il a survécu comme il a pu, animé par une rage rare, et bien décidé à rester debout. Il a été pris, condamné, envoyé là, à la Haute Boulogne, où on le surnomme la Teigne. En enfer.
Après l'évasion, c'est la chasse à l'enfant. Pour tout gosse ramené à la colonie, il y a une prime de vingt francs. Vingt francs pour la vie d'un gamin ! Tous les habitants s'y mettent. Pensez donc, c'est une île, s'enfuir du bagne, d'accord, filer hors de ses murs, ils l'ont fait, mais l'île, comment la quitter ? La côte est beaucoup trop loin, même pour ceux qui savent nager.
La Teigne se cache. Voici son récit…
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Moi qui voyait Belle-Ile comme un paradis sur mer !
On en est loin..
L'auteur nous emmène dans ces années trente ou l'enfance n'avait encore gagné le respect et où la rédemption passait par la flagellation. On savait (avec les 400 coups) que les lieux d'incarcération des mineurs n'étaient pas des lieux de villégiatures. Mais la violence physique et psychologique, la détresse morale des jeunes, incarcérés et démolis pour des faits mineurs, sont ici décrites de façon crue, réaliste, sans mélo.
La construction du livre nous dévoile petit à petit le parcours du "héros" qui l'a conduit à l'impasse de Belle-Ile. Les personnages sont peut-être un peu trop manichéens (surtout en 2nde partie) et les bellilois ne sont pas décrits sous leur meilleur jour. Mais c'est franchement un texte très prenant.

C'est un Roman qui aurait mérité le Goncourt. Mais il ne devait pas être chez le bon éditeur cette année...
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27 août 1934, 56 enfants s'échappent de la colonie pénitentiaire de Belle-Île (Morbihan). Jules « La Teigne » ne sera jamais retrouvé.
« Nous nous sommes accroupis dans un rideau d'ajoncs, derrière le mur qui nous avait encerclés. J'ai posé une main sur la terre humide. Je l'ai malaxée avec mes doigts. La motte, l'herbe, les graviers de la liberté. Nous étions de l'autre côté. Nous venions de nous évader. C'était fait. Jamais dans mes rêves, je n'avais senti la terre sauvage sur ma peau. »

Une lecture en demi-teinte pour mon premier Sorj Chalandon (eh oui !).
Une première partie qui balance entre fiction et documentaire. Les faits étant réels, je comprends la position de l'auteur à vouloir livrer la dureté de la colonie pénitentiaire ainsi que l'histoire poignante de ces enfants. Hélas, je n'ai pas réussi à être touchée comme je l'aurais voulu, peut-être que l'auteur a mis trop de sentiments concernant son enfance maltraitée.
« Tout devenait possible, alors que rien ne l'avait jamais été. Frapper ceux qui nous avaient battus, casser les bancs qui blessaient nos chairs, briser les vitres mouchardes, renverser nos écuelles à chien, brûler nos paillasses, enfoncer nos portes, défoncer les murs des douches que les caïds obligeaient leurs gitons à lécher. »
Une deuxième partie essentiellement ciblée sur « La Teigne », plus intime. Noter que ce roman couvre 10 ans de sa vie, 1932-1942. La colonie passant au second plan, l'histoire de cet enfant grandit grâce à des rencontres qui font de lui un homme bien.

Une lecture que j'ai apprécié malgré cette hésitation entre fiction et réel. Je n'avais pas connaissance de cet établissement pénitentiaire, c'est glaçant sachant que ce dernier a fermé ses portes en 1977, c'était hier ! Sorj Chalandon rend ainsi un bel hommage à ces enfants rejetés et oubliés de la société.

http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2023/11/07/40099804.html

Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Avec cette histoire on rentre dans un univers carcérale pour les jeunes au sein d'une île qui est aussi belle que son nom l'indique. On compatit aux différents sévices que les jeunes subissent. Même leurs bourreaux sont à plaindre de part leur petitesse. Des rencontres qui vous agacent, mais d'autre qui vous rassurent. Un petit bijou d'émotion et de plaisir.
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Ce roman a pour cadre l'île bretonne de Belle Île où a existé une colonie pénitentiaire pour enfants.
Il est basé sur des faits historiques ce qui me plait toujours beaucoup.
L'action est bien menée et le livre bien écrit.
Ce qui est une des qualités de ce livre est de dépeindre la réalité de ces enfants ou adolescents qui se retrouvaient internés, au départ, non pour des crimes et des délits mais pour le fait qu'ils étaient pauvres, abandonnés par leurs familles et que donc la « puissance de la société » et de la norme, s'acharne sur eux car les plus faibles.

Traités comme des criminels, ils n'ont quasiment aucune possibilités de s'en sortir et ce d'autant plus qu'ils sont maltraités, torturés, par l'institution qui les garde.

C'est donc l'histoire d'un gamin, qui parvient lui, contre toute attente, et grâce à des rencontres de personnes différentes de la majorité, à « s'en sortir ».

Un très beau roman sur la « noirceur » humaine mais avec de rares exceptions.
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« Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! Au-dessus de l'île on voit des oiseaux, tout autour de l'île il y a de l'eau. Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! Qu'est-ce que c'est que ces hurlements ? (…) C'est la meute des honnêtes gens qui fait la chasse à l'enfant. (…) Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! Maintenant il s'est sauvé et comme une bête traquée il galope dans la nuit et tous galopent après lui… »

C'est à partir de ce poème célèbre de Jacques Prévert que Sorj Chalandon brode son histoire. Celle de Jules Bonneau, garçon de dix-huit ans qui a déjà passé de trop longues années derrière les hauts murs de la « colonie » de Haute-Boulogne sur Belle-Île-en-Mer. Derrière ses atours trompeurs, l'établissement pénitentiaire pour enfants est un véritable bagne où l'exploitation d'une main d'oeuvre gratuite s'ajoute aux brimades des gardiens et aux sévices des caïds. Sujet maintes fois traité dans des articles, études, oeuvres littéraires et cinématographiques, la révolte des enfants de Belle-Île est un camouflet dans l'Histoire nationale. Une honte pour les institutions tout comme pour les quidams, villageois ou touristes, qui participèrent à la chasse à l'enfant qui suivit l'échappée des chenapans.

L'auteur donne ici un nom et un visage au seul garçon qui parvint à fuir le bagne autrement que par la mort. Tous les autres furent repris, livrés aux châtiments et à la vexation. À Jules, il restera la colère, la hargne, la rage. Sa rencontre avec un pêcheur au coeur tendre et à l'âme secourable le réconciliera-t-il avec la nature humaine ? Malgré des longueurs et faiblesses de rythme, ainsi qu'un petit manque d'originalité dans l'approche et le style, ce roman est parvenu à m'émouvoir. L'histoire familiale de Jules, l'amitié qui le lie au fragile Loiseau, sa rage chevillée au coeur, son lent éveil à la confiance et à la loyauté m'ont rendu la figure de cet enragé attachante. J'ai davantage apprécié la seconde partie du récit, qui s'étoffe d'une densité sociopolitique convaincante et de personnages secondaires intéressants. Un roman qui participe au souvenir, afin que les destins brisés de ces enfants ne soient pas oubliés.
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Dès les premières pages, je n'ai pu m'empêcher de penser aux livres de Jean-Baptiste Andreades Diables et des saints et celui de Véronique Olmi, le gosse. Ces trois livres parlent de murs, de solitude, de maltraitance, de colonie, de prison, de bagne.

Dans l'entre-deux-guerres, beaucoup d'hommes sont morts, beaucoup de familles ont éclaté et beaucoup d'enfants se sont retrouvés, d'après l'Etat, sans but, sans tuteur, sans structure. Ils ont donc récupéré les garçons pour les mettre dans des colonies, des maisons, des familles qui avaient besoin de main d'oeuvre en leur offrant éducation et activité. On s'est vite rendu compte qu'il y avait beaucoup de violence et d'abus dans ces endroits absolument pas adaptés à des enfants déracinés, pour certains arrachés de leur famille. Il est vrai que la société française en sortant de la 1ère guerre mondiale était dévastée, amputée d'une grande partie de la population et que les femmes se sont retrouvées seules sans aide pour survivre.

Ce livre nous plonge au coeur de la colonie pénitentiaire pour enfants de Belle-île-en-mer, sa violence, sa rudesse. Et le 27 août 1934, 56 détenus se révoltent et passent les murs de leur prison. Tous seront rattrapés sauf un et ce livre est une partie de son histoire.

J'ai été percutée par la violence et la colère omniprésentes dans ce récit. J'étais à deux doigts de l'arrêter mais le marin est arrivé et a ramené un peu de lumière. Mais le rythme est tendu, la souffrance est constante et il est difficile de se poser pendant le livre. Et c'est aussi toute la beauté de l'écriture de Sorj Chalandon. C'est vif, c'est direct, c'est cru. On sent l'humidité métallique des cages dans lesquelles certains enfants étaient enfermés. On entend le vent, les vagues, le craquement du bois de la chaloupe sur lesquels ils partent en mer.

Mais ce n'est pas heureux. L' atmosphère est drue. En terminant ce livre j'ai cherché de la couleur, des histoires joyeuses. Il ne laisse clairement pas indifférent.
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Nous sommes face à un roman poignant qui nous plonge dans la violence des bagnes d'enfants. Ce n'est pas le premier auteur à dénoncer ce système. Ici, et c'est ce qui le différencie des autres romans, nous sommes face à des gamins qui n'ont rien à se reprocher si ce n'est d'être orphelins. L'état anticipe le fait que ces gamins sont des délinquants en puissance et prend donc les devant en les enfermant jusqu'à leur majorité. Parti d'un fait divers réel, Sorj Chalendon nous plonge avec force et délicatesse dans les entrailles de cette colonie.
Il y a La Teigne, un gamin abandonné par sa mère, confié par un père démissionnaire à des grand parents qui ne veulent pas de lui. Dès son arrivée et son bizutage, Jules Bonneau de son vrai nom, comprend l'enfer qu'il va vivre s'il n'arrive pas à s'imposer dès le début. La violence des autres enfants qui retournent contre les plus faibles les violences qu'eux même subissent. La violence des gardiens qui se retrouvent enfermés au même titre que ces gamins. La violence de la population qui ne voit qu'en ces gamins de la mauvaise graine, des gibiers de potence. La violence de la mer qui empêche toute évasion. La Teigne c'est coup pour coup, pas d'amis, se faire discret pour éviter les brimades, les coups, les viols, les enfermements. Et pourtant, sur le papier, cette colonie est présentée comme une chance pour tous ces jeunes désoeuvrés : leur apprendre un métier afin d'être réinséré dans la vie civile. Sauf que, c'est de l'exploitation à l'état pur. Certains seront marin mais sans jamais prendre la mer ; un bateau échoué sert de classe et alimente les rêves d'évasion pour les heureux élus. Les autres sont loués aux fermes agricoles du coin, à faire et maintenir la voirie de l'île, loué chez tout particulier qui a besoin de main d'oeuvre. Aucun travail ne leur est épargné.
Et La Teigne est un écorché vif, rempli de haine et de violence à fleur de peau : une bombe à retardement. Et là arrive Loiseau, un gamin de 12 ans, malingre qui devient la Mademoiselle des plus grands qui ne se privent pas d'abuser de lui en toute impunité. C'est un pédéraste, donc aucune pitié ni aide à attendre des gardiens. Contre toute règle, Jules prend sous son aile cet oisillon. Et la bombe a retardement explose en ce soir du 27 aout 1934. 56 colons, comme on se plait à les nommer, s'échappent après avoir battus les gardiens, détruit et brûler cette prison. Bonneau et Loiseau font partis des évadés. Une chasse à l'enfant est organisée par les habitants pour retrouver ces dangereux criminels. 20 francs est offert à toute personne retrouvant et ramenant un enfant. Pas cher payé… Sur les 56, 55 sont ramenés à centre. Seul Jules Bonneau dit La Teigne n'est pas retrouvé.
Comme d'habitude, c'est avec ses tripes que Sorj Chalendon raconte Jules Bonneau et ses camarades de bagne. Usant du "je", Sorj Chalandon se glisse dans la peau de ce seul fugitif à avoir réussi à rester libre. Avec une écriture à la fois lyrique, tranchante et d'une grande sensibilité, l'écrivain décrit la violence, la haine de cet enfant "enragé" qui en veut à la société de cet enfermement arbitraire : « Un petit voleur de pommes pouvait entrer à 12 ans en colonie pénitentiaire, être massacré jusqu'à 21 ans et partir ensuite dans l'armée ou mourir au bagne, en Guyane ou en Nouvelle-Calédonie. Il n'y avait pas d'échappatoire. Une fois que vous étiez dans les griffes de cette chose-là, vous ne pouviez pas vous en échapper, et ça permettait à la société française d'écarter ce qu'elle appelait la mauvaise graine. »
L'écrivain nous décrit la métamorphose de ce gamin des rues en boule de rage et de haine. Il retrace aussi les prémices de la guerre qui frappe aux portes de l'Europe. Il décrit aussi ce monde rude qu'est la pêche en mer. Mais au milieu de toute cette violence et cette haine, il nous décrit aussi l'humanité d'une poignée de personne qui savent tendre la main au péril de leur vie.
Lien : https://jelisquoi.blogspot.c..
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