AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,44

sur 2805 notes
5
317 avis
4
122 avis
3
23 avis
2
0 avis
1
1 avis
J'aime beaucoup les poèmes de Jacques Prévert et notamment « Chasse à l'enfant ». Aussi, quand j'ai su que Sorj Chalandon écrivait un roman sur l'histoire de l'un des enfants chassés lors de la mutinerie d'août 1934 à la colonie pénitentiaire de Belle-Ile, je ne pouvais pas passer à côté de cette lecture et j'ai bien fait !

Bien sûr, le sujet est difficile. de nombreux enfants sont enfermés dans cette « colonie », qui n'a de « colonie » que le nom. On est loin d'un centre d'accueil pour les vacances. On a une fois de plus voulu édulcorer la réalité de vrais « bagnes » pour enfants en choisissant un euphémisme, comme l'explique Jules Bonneau, dit La Teigne. Il est « l'enragé », le rebelle qui ne plie pas, mais comment en est-il arrivé là ?

Sorj Chalandon nous raconte sa vie à Belle-Ile à partir de 1932 : travail, humiliation, châtiments font partie du quotidien de ces enfants qui n'ont parfois rien fait d'autres qu'être orphelins. Dans cette fiction, Jules n'est pas l'initiateur de la révolte de 1934, qui a réellement eu lieu, mais il est le seul des 56 mutins qui va réussir à échapper à la chasse à l'enfant organisée sur l'île. C'est cette ignoble chasse que Jacques Prévert, qui apparaît d'ailleurs dans le roman, dénoncera dans son poème.

Je me doutais que ce roman de la rentrée me plairait. C'est, non seulement un coup de coeur, mais un vrai coup de poing. Sorj Chalandon parvient très vite à nous faire entrer dans cette histoire proche des Misérables de Victor Hugo. Il a l'art et la manière de raconter sans tomber dans un manichéisme facile. Cet ancien reporter qui a reçu le prix Albert Londres est un incontestable héritier de l'auteur d'Au Bagne. Même s'il a choisi ici la fiction, il semble réaliser un vrai reportage de la France de l'entre deux guerres.

Après cette lecture, nul doute que vous ne verrez plus Belle-Ile-sur-Mer, la Bien nommée, comme un simple décor de carte postale.
Commenter  J’apprécie          103
Né en 1914, Jules Bonneau ne quitte jamais le ruban gris que sa mère lui avait attaché au poignet avant de l'abandonner à 5 ans. Il se retrouve à 13 ans au mauvais endroit au mauvais moment et est alors envoyé en maison de redressement dans la Colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Ile-en-Mer. Ce centre a été construit sur une île pour qu'il soit impossible de s'en évader.

Sans famille et sans amis, Jules Bonneau devient la Teigne dans ce centre, sorte de bagne d'enfants, qui accueille des enfants de douze à vingt et un ans. le 27 aout 1934, alors qu'il a vingt ans et va pouvoir être libéré un an plus tard à sa majorité, une mutinerie éclate. Les jeunes n'ont pas l'intention de s'évader, ils veulent frapper, casser, ils ont besoin de laisser éclater leur colère.

56 détenus font le mur, s'ensuit une abominable chasse aux enfants, habitants et touristes traquent les jeunes contre vingt francs par enfant capturé. Tous sont rattrapés sauf un, le 56ème, Jules...

Sorj Chalandon nous fait découvrir l'histoire de ce centre, initialement lieu de détention des Communards avant de devenir, à partir de 1880, un centre de redressement pour mineurs. Ce ne sont pas de gros délinquants ou criminels qui y sont envoyés mais des orphelins, des voleurs de chaussures, des vagabonds, des mendiants... Outre la faim et le froid, ils y subissent coups, insultes, brimades, humiliations derrière de hauts murs où gardiens et caïds se partagent l'autorité. Ils y vivent des années de privations et de travail forcé, en effet les détenus sont non seulement maltraités mais ils sont aussi des esclaves car les revenus de leur travail dans différents ateliers vont à la Colonie.
Ce roman part d'un fait historique, le centre, les conditions de vie des jeunes, l'évasion de 1934, la présence sur l'île de Prévert dont le poème "La chasse à l'enfant" est un cri d'alerte pour faire connaitre le sort réservé aux jeunes, l'association nationaliste des Croix-de-Feu... tout cela est avéré. Dans ce contexte historiquement fort, Sorj Chalandon a imaginé le personnage de Jules, un jeune dont la vie et la détention à Belle-Ile ont fait émergé en lui une colère qui ne le quittera pas, le centre en a fait un Enragé. Seul jeune qui n'a pas été récupéré après l'évasion des 56, il va faire une rencontre qui va lui permettre de retrouver sa dignité. Sorj Chalandon décrit avec finesse la lente transformation de ce jeune qui n'a reçu aucun amour dans sa vie et qui va progressivement accepter de quitter son armure de Teigne, de chien enragé, pour retrouver son humanité.
Sorj Chalandon met en scène des personnages très forts, saisissants de vérité, Jules bien entendu mais également le pêcheur Ronan et son équipage, l'infirmière, Camille "petit frère de bagne" de Jules. Une plongée dans l'âme humaine dans ce qu'elle a de plus beau mais aussi de plus sombre. Après un démarrage un peu long sur le quotidien des enfants au bagne, l'intrigue romanesque parfaitement menée rend la lecture addictive.
C'est un roman engagé très réussi, Sorj Chalandon y dénonce, avec la force et l'humanité qu'on aime tant chez lui, l'injustice qui frappe toujours les plus faibles.
Lien : https://leslivresdejoelle.bl..
Commenter  J’apprécie          100
Sorj chalandon exhale, une fois de plus, sa colère dans un roman particulièrement bien ficelé: "l'enragé". Il s'identifie à un gamin parmi tous ceux qui furent inhumainement enfermés dans une colonie pénitentiaire de Belle île en mer pour nous montrer, avec sa rage bien à lui, l'état d'esprit qu'était celui des Français d'entre deux guerres, un brin d'antisémitisme, une dose de fascisme, un côté revanchard, etc.etc...gare à celui qui ne rentre pas dans le rang, fut-il simplement orphelin... il se retrouvera derrière les hauts murs de cette prison belleiloise.

On retrouve là le thème abordé par Véronique Olmi avec son roman "Le Gosse". Mais loin de dénoncer la violence de ce type d'éducation sur les enfants, Chalandon, lui, se glisse dans les pensées de l'un d'eux avec ses espoirs autant que ses envies de vengeance; et il exprime là sa hargne, ses violences et sa révolte.

Ce tableau aurait pu être lassant s'il n'y avait eu le côté rédempteur d'un couple qui rame à contre-courant des gens de cette époque en sublimant l'âme humaine, en usant de bienveillance jusqu'à la corde pour inculquer à ce gamin un semblant d'humanité malgré ses blessures indélébiles.

C'était en 1934 et les quelques années suivantes.
Au-delà du récit des horribles conditions d'existence de ces jeunes garçons, ce roman est une belle ode à l'espoir et la liberté.

Commenter  J’apprécie          101
La colonie pénitentiaire de Belle-Ile en Mer accueille de jeunes garçons, ou plutôt les emprisonne, jugés comme délinquants. Brimades, mauvais traitements, enfermements, punitions à répétition sont le quotidien de ces enfants qui sont âgés de 12 à 20 ans. Un jour d'août 1934, lassés de ces humiliations et de la violence dont ils sont victimes, cinquante-six d'entre eux vont se révolter et s'évader. Mais sur une terre entourée d'eau, où aller ? En quelques heures, la totalité des enfants sera reprise et reconduite entre les murs de l'institution. Il en manque toutefois un à l'appel : Jules Bonneau, dit La Teigne, âgé de vingt ans.

Dans ce récit, on reconnait chez Sorj Chalandon son intérêt journalistique pour les faits historiques mais aussi pour les enfants pour qui la vie n'a pas été tendre.

Il se base ici sur une réalité (la mutinerie des enfants de Belle-Ile) pour mettre en scène un personnage, Jules, qui aurait échappé à la traque. Il y a du Jacques Vingtras, du Brasse-Bouillon ou même du Jacquou le Croquant dans ce Jules Bonneau. Un enfant malmené par la vie et qui en a conçu une véritable détestation pour la société et les hommes qui la composent. Et qui n'a plus aucune confiance en l'humanité.

Jules a emmagasiné tellement de violence et de haine depuis sa plus tendre enfance et au cours des sept ans durant lesquelles il a été emprisonné dans cette colonie, qu'il lui est difficile de ne pas répondre par la violence et la méfiance même à ceux qui veulent l'aider.

Au-delà du personnage de Jules, Sorj Chalandon met en scène divers personnages et pointe les antagonismes des habitants de l'île. Il y a ceux qui pourchassent les enfants pour une récompense de vingt francs mais il y a aussi ceux qui vont tendre la main comme Ronan le pêcheur et sa femme. Il y a ceux qui maltraitent mais il y aussi ceux qui gardent le secret et qui permettent à Jules de ne pas être repris. Il y a ceux qui n'hésitent pas à exercer le chantage mais il y a aussi ceux qui sont choqués par l'histoire de ces enfants et qui en feront des poèmes pour dénoncer ce qui s'est passé, tel Jacques Prévert que Sorj Chalandon convoque auprès de Jules et qui écrira son poème “Chasse à l'enfant”.

Au récit concernant l'enfer de la colonie pénitentiaire et la cavale de Jules, s'ajoute une trame plus historique. Nous sommes en effet en 1934 et le monde est au seuil d'un drame historique. Et Belle-Ile n'est pas épargnée par les luttes politiques et les confrontations de classes.

On s'attache à ces personnages et surtout à ces enfants qui semblent irrémédiablement condamnés, privés d'amour depuis toujours, dont l'avenir parait compromis, les vies gâchées et auxquels l'auteur rend ici un émouvant hommage.

Comme d'habitude chez Sorj Chalandon, tout sonne juste et l'émotion est présente à chaque chapitre.
Commenter  J’apprécie          100
Un enfant qui veut échapper à l'enfer, mais pas seul. Ils sont 56 à fuir, une chasse à l'enfant se met en marche, avec bien sûr, une récompense à la clef. Sur ses 56, 55 seront repris, et c'est justement le 56ème auquel s'intéresse Chalandon ici. Sa vie, sa fuite, sa fin de vie tout y passe. l'enragé porte bien son titre. C'est puissant, poignant, formidablement écrit. L'auteur développe une fois de plus une empathie incroyable, malgré son enfance et sa vie pas toujours heureuses. Également beaucoup de pudeur, il n'est pas là pour vous tirer les larmes. Juste vous attraper ce qu'il faut, vous raconter ce personnage et cette vie folle, avec intelligence, bienveillance et en même temps une certaine rage contre ce « bagne » pour enfants, où tout y passe, violences psychologiques et physiques, maltraitances enfin bref tout ce que vous pouvez imaginer… dans le pire ! Et je vous laisserais le plaisir de découvrir le dernier chapitre qui m'a complètement pris au coeur, que dis-je, me l'a transpercé. Un des très grands romans de l'année sans hésitation.
Commenter  J’apprécie          100
Les bagnes de la honte.

Aux 390 bienheureux qui ont eu la chance de lire en avant-première le dernier roman de l'excellent Sorj CHALANDON, je signale une BD de 2011, « le bagne de la honte » (BERTOCCHINI et RUCKSTUL) qui dénonce une ignominie en racontant le calvaire de quatre enfants ayant vécu dans un bagne installé aux portes d'Ajaccio ; établissement pénitentiaire pour adultes et enfants, dans une zone, à l'époque, infestée par la malaria et pudiquement appelé « colonie horticole de St Antoine » ou « maison de correction à la campagne ».

Plus de 1600 enfants (entre 9 et 20 ans) en provenance du continent y ont été déportés pour y rester jusqu'à leurs 20 ans… Plus de 300 y sont morts, victimes de maladies et de mauvais traitements.

Nous sommes en 1855 et la réussite économique du second empire exige que l'on nettoie les rues parisiennes de la « fange » d'orphelins, d'enfants abandonnés, d'enfants des rues… Tous très gênants pour le lustre parisien et les promenades en calèches des belles dames en crinolines…

Une monstruosité humaine et sociale longtemps dissimulée. Sans doute y a-t-il eu d'autres établissements de ce genre dans d'autres régions de France. Un recensement historique s'imposerait.

Le bagne d'Ajaccio a été fermé en 1866 et les enfants encore présents envoyés, semble-t-il, … à Cayenne. L'existence de ce bagne a été effacée de la mémoire collective. Peu de traces subsistent.

Extrait du discours du directeur de l'établissement à l'arrivée des enfants :
« Si l'administration française vous a envoyés ici, c'est pour vous remettre dans le droit chemin, pour parfaire votre éducation et faire de vous de bons et parfaits citoyens. La France a honte de vous. Mais le temps du redressement est arrivé.
Travaillez bien.
Travaillez dur.
Travaillez plus. »

Quant à moi, il ne me reste plus qu'à attendre mardi 16 août pour un rendez- vous avec le dernier roman de Monsieur CHALANDON.
Commenter  J’apprécie          100
A paraître le 16/08/2023 et merci aux éditions Grasset pour cette lecture en avant première.
Sorj Chalandon est avant tout un journaliste, un grand reporter engagé de longue date, tous ses précédents récits-romans en témoignent.
Après des sujets qui lui tenaient à coeur, notamment un pan de l'histoire révoltée de l'Irlande ( "Mon traître"), il a longuement évoqué son propre parcours d'enfant, ignoré, maltraité, par un père tyrannique fortement perturbé, lire : "Profession du père" et : "Enfant de salaud".
Récits autobiographiques qui nous relient aujourd'hui à son dernier bouquin qui évoque une enfance abandonnée.
Après avoir mis un point final à ses colères d'enfant, S.Chalandon a très envie de nous raconter d'autres destins fragiles de jeunes effacés de l'Histoire.
Il va donc, comme à son habitude, fouiller, interroger d'autres combats et ici évoquer un fait divers bien mal connu.
La nuit du 27 août 1934, 56 gamins, les plus jeunes ont 12 ans, se révoltent et tentent de s'échapper d'un camps de redressement, d'un centre d'éducation surveillé pour mineurs situé en Bretagne, une île appelée : Belle-île-en-mer.
Au fil du récit, du témoignage de S.C., on s'aperçoit qu'il s'agit d'un bagne où sont détenu des petits voyous des villes, des gamins, des orphelins, des turbulents qui crèvent de faim dans un enfer ignoré de tous.
Ce qui va se dérouler dans cette nuit du 27 août 1934, pas un mot de plus, S.C. va vous le raconter avec détails et avec une écriture à l'ancienne, celle
du livre d'aventure, celle du temps où on savait narrer des histoires.
S.C. a l'âme d'un journaliste en empathie avec les personnages quelque fois magnifiques.
Alors tous les fuyards, cernés par la mer seront retrouvés, pourchassés par la population locale, à nouveau enfermés dans ce bagne et banni par la société de l'époque.
Tous sauf un !!
S.C. s'est glissé dans la peau de ce rescapé et c'est ce parcours qu'il partage avec nous, celui de ce jeune adulte qui lui ressemble, cet "enragé".
Cette histoire vraie, dramatique, sous tension, est malgré tout parsemée,
enrichie par l'existence d'êtres lumineux, des mains tendues qui repoussent le désespoir.
Récit pour la vie, à lire peut-être aux bruits du ressac des vagues.
Merci Monsieur Chalandon pour votre humanité.

Commenter  J’apprécie          100
l'enragé : c'est un coup de coeur, un coup de poing en pleine face, un coup de projecteur aussi sur une part sombre (une de plus) de notre histoire.
C'est l'histoire de Jules Bonneau,dit "La Teigne", pas l'anarchiste braqueur de banques, mais un gamin qui a pour plus gros tort d'être « mal né », abandonné par sa mère, confié par un père alcoolique à des grands parents indignes qui eux mêmes se débarrassent de lui à l'âge de 13 ans pour le confier aux « bons soins » de la Colonie pénitentiaire maritime et agricole de Haute Boulogne à Belle Ile, une maison de correction censée remettre les délinquants sur le droit chemin, en fait un bagne qui accueille des gamins perdus, de l'âge de 8 ans jusqu'à leur majorité : 21 ans. Ils sont 56 colons, main d'oeuvre bon marché, sous le joug de gardiens, anciens militaires pour la plupart. 56 à essayer de survivre, survivre aux matons mais aussi aux caïds qui violentent les plus faibles sous l'oeil indifférent et parfois complice de leurs gardiens.
L'histoire mêle au roman des fait réels qui se sont déroulés ici, (parce que oui ce "centre d'éducation surveillée" a vraiment existé) pour aboutir en 1934 à la révolte des gamins et à une évasion massive et collective.
C'est aussi l'histoire de Jacques Prévert avec son poème « chasse à l'enfant », de Alexis Danan, journaliste à Paris Soir, premiers à alerter l'opinion publique sur la réalité de cette maison de correction et sur le sordide de la détention, choqués qu'ils ont été tous les 2 après avoir assisté à cette fameuse révolte des gamins et à leur traque.
C'est aussi, dans une moindre mesure, l'histoire de Sorj Chalandon, lui même victime de violence, enfant battu, menacé par un père – mort en hôpital psychiatrique – de la pire des punitions : la maison de correction. Alors comme un exutoire, parce qu'il se reconnaît en Jules Bonneau, il a décidé d'écrire cette histoire ! « Jules Bonneau exprime ma rage. Je n'étais pas au bagne en 1934. En revanche, j'aurais pu être envoyé dans un centre de redressement et alors j'aurais été ce garçon-là… La violence était mon seul moyen de parler... »
Haute Boulogne a accueilli des enfants de 8 à 21 ans, de 1880 à … 1977 ! ...c'était hier
Commenter  J’apprécie          90
Le 27 août 1934, 56 enfants s'échappent de la colonie pénitentiaire de Belle -ile-en-Mer. Après une nuit de poursuite menée par les gardiens, les gendarmes, les îliens, les touristes, tous seront repris sauf un, Jules Bonneau dit « la Teigne ». C'est son histoire que nous découvrons.
Il y a beaucoup de tensions d'emblée. Tout d'abord dans la description du quotidien de ces enfants affamés, battus, déconsidérés, exploités. Puis dans le récit de la rébellion, de l'évasion, de la poursuite. Dans la deuxième partie cette tension est toujours palpable dans le contexte de l'entre deux guerres avec le communisme, le syndicalisme, la montée du fascisme. Et du début à la fin l'omniprésence de la rage du héros.
Sorj Chalandon nous entraîne dans ce roman social, nous livrant toute la noirceur du genre humain mais aussi sa capacité d'empathie.
Commenter  J’apprécie          90
Livre dévoré, comme souvent avec Sorj Chalendon.
Ce livre, dont le point de départ est un réel "fait divers", retrace le parcours d'un enfant évadé et enragé (partie fictionnelle de l'histoire) puis de sa rédemption grâce à la générosité d'un couple, générosité qu'il n'avait jamais connu depuis sa naissance.

Le style de l'auteur est toujours sûr et percutant, sans fioriture ni effet forcé. J'ai juste été un peu gêné par le manichéisme des différents personnages, les méchants sont très méchants et les gentils très gentils. Mais bon, ils servent de prétexte à l'exposition des forces politiques en présence entre les 2 guerres, à la veille de la montée du fascisme, en commençant pas l'Espagne.

Voici un lien dans lequel Chalandon explique la genèse de son roman :
https://youtu.be/Uac6sLSYZ94?si=78Jb3g25K_sUuPS7
Commenter  J’apprécie          90





Lecteurs (6275) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Enragé (Sorj Chalandon)

Quel est le surnom de Jules Bonneau ?

La Brèle
La Peste
La Teigne

20 questions
49 lecteurs ont répondu
Thème : L'Enragé de Créer un quiz sur ce livre

{* *}