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Dans les années 1970, Lavinia termine ses études d'architecture en Europe et rentre dans son pays d'Amérique centrale qui, sans dire son nom, ressemble très fort au Nicaragua. La jeune femme, issue de la riche bourgeoisie, commence à travailler dans un bureau d'architectes réputé, et sa vie va se trouver bouleversée. Coup sur coup, elle découvre qu'une partie de ses compatriotes vit dans une pauvreté impensable (pour elle), et tombe amoureuse De Felipe, un de ses collègues de travail, qui va l'entraîner malgré elle dans le mouvement révolutionnaire qui veut libérer le pays de la dictature.

La demoiselle réalise soudain qu'elle a été jusque là confrontée « à la vacuité de l'abondance, au néant de vies apparemment bien remplies, confortables et aisées », bref qu'elle est en réalité une pauvre petite fille riche, ceci expliquant son mal-être et son impression de ne pas se sentir libre et à sa place dans son milieu bling-bling et superficiel.

Mais qu'à cela ne tienne, sa rencontre avec Felipe éveille chez elle à la fois passion amoureuse et conscience politique. Et après beaucoup d'atermoiements, elle décide de s'engager dans la lutte clandestine, histoire de donner un sens à sa vie.

Et bien sûr (pour expliquer le titre), Lavinia peut compter (mais sans qu'elle en ait conscience) sur l'âme d'une femme indigène de l'époque précolombienne qui, avec son clan, avait combattu l'envahisseur espagnol, et qui va lui insuffler sa force.

Tout cela (500 pages tout de même) se lit plutôt facilement, c'est assez poétique, voire lyrique. Mais j'ai eu du mal à croire à cette histoire aux accents plus romantiques, limite mièvres, que révolutionnaires. L'ensemble est assez superficiel, ni les événements ni les personnages ne sont développés en profondeur. le contexte de dictature est vaguement décrit (même si on se doute qu'on nous parle du Nicaragua), on ne ressent pas le climat de terreur qui règne soi-disant sur le pays. Et on ne discerne pas trop ce qui, dans l'évolution de Lavinia, la fait passer d'une jeunesse dorée et futile à un engagement à la vie à la mort, ni comment une telle pleurnicheuse devient une héroïne après quelques heures d'initiation à la guérilla (je ne dis pas qu'une telle conversion n'est pas crédible, je dis juste qu'ici c'est peu/mal développé).

Cela parle aussi d'émancipation féminine, mais c'est bourré de clichés, et contradictoire : certes Lavinia réalise que la révolution n'est pas qu'une affaire d'hommes et s'engage dans la lutte, mais on ne comprend pas trop si c'est par conviction personnelle, ou parce qu'elle est amoureuse d'un révolutionnaire. Sans compter qu'elle se laisse dominer par Felipe, macho qui la considère comme une petite chose fragile, et qu'elle ne semble pas capable de prendre ses décisions sans s'en référer à lui.

Ce roman, en partie autobiographique, a été publié en 1988 et revu en 2010 et 2021, cette dernière édition (qui est donc celle que j'ai lue) ayant été « corrigée et revue par l'auteure ». Je ne sais pas si cette version est meilleure que les précédentes, mais je n'ai pas le courage de me lancer dans une étude comparative, et je renonce définitivement à lire Gioconda Belli, à qui j'avais laissé une seconde chance après la grosse déception de sa « République des femmes ».

En partenariat avec les Editions du Cherche Midi via Netgalley.
#lafemmehabitéerentréelittéraire2024 #NetGalleyFrance
Lien : https://voyagesaufildespages..
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La femme habitée est un roman en partie autobiographique, intriquant deux femmes, deux destins, deux périodes historiques et deux combats qui vont se rejoindre avec la même prise de conscience et la même volonté d'échapper aux pressions patriarcales pour se réaliser dans une lutte libératoire.
Lavinia quitte l'Europe où elle a étudié pour revenir au Nicaragua et prendre son indépendance. Architecte, elle rencontre à la fois un homme au métier analogue et la révolution sandiniste. Elle va lutter contre la dictature de Somoza aux côtés de son fiancé et des guerrilleros.
Itzá, indigène, combat avec l'homme qu'elle aime et ceux de son clan pour défendre sa terre contre l'envahisseur espagnol. Itzá l'indigène précolombienne va se réincarner et habiter subtilement Lavinia, l'aidant à bannir ses doutes existentiels au travers de rêves.

Si l'écriture est belle et soignée, particulièrement poétique et le discours volontiers féministe et autobiographique puisque l'auteur, Gioconda Belli, a elle-même été une militante sandiniste, ce récit reste un tantinet stéréotypé voire parfois naïf (ou idéologique).
Lavinia, jeune bourgeoise aisée, tombe amoureuse d'un homme architecte jeune bourgeois aisé parce qu'on ne trahit pas sa classe même quand on fait la révolution. Elle aurait pu s'éprendre d'un ouvrier illettré au chômage mais c'était moins glamour et trop subversif.
C'est son fiancé qui l'initie à la Révolution et non parce qu'elle analyse et conscientise la terrible condition sociale des nicaraguyens. Alors que de nombreuses étudiantes sandinistes à Managua ont combattu pour renverser la dictature de Somoza sans avoir besoin d'aucun homme pour développer une conscience sociale et politique.
Enfin, évoquer la fameuse Tania idéalisée comme modèle de femme révolutionnaire et qui rejoint la guerrilla du Ché en Bolivie, est d'une naïveté confondante. Tania, de son vrai nom Haydée Tamara Bunke Bider, Allemande de l'Est, de parents communistes, elle-même membre du Parti Communiste Est Allemand, d'abord recrutée pour des missions de renseignement par le ministère de la Sécurité d'État, a été approchée par le KGB pour travailler comme agent double pour Moscou pour espionner en Amérique Latine les mouvements révolutionnaires maoïstes à une époque de forte concurrence idéologique entre la Chine de Mao et l'URSS. Là on touche le fond. C'est dommage, ce livre avait l'avantage d'interroger la place de la femme dans la Révolution, il est très plaisant, romantique à souhait et très bien écrit. En revanche pas subversif ou révolutionnaire pour un sou, ni d'un point de vue féministe, encore moins d'un point de vue littéraire.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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aie, une grande déception que ce roman pourtant encensé dans le 4e de couverture par Harold Pinter ou Salman Ruschdie qui ne sont pas n'importe qui
!Le roman emblématique de Gioconda Belli, « La femme habitée », ecrit en 1988 enfin publié en France ! Une grande écrivaine du Nicaragua mais impossible d'aller plus loin qu'une centaine de pages car tout fait penser à du mauvais roman photo de bas étage, de la chick littérature aux personnages stéréotypés et situations ampoulées... complètement passés à coté, dommage !
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Par abus de descriptif et de récitatif voici une histoire qui, débarrassée de longueurs et mieux travaillée pour, justement, en faire un livre plus habité, pourrait avoir la consistance du sens.
La protagoniste principale, juste au-dessus du niveau de ses parents insipides, part d'une maturité d'adolescente de romance pour sortir de ses secousses une belle participation à un mouvement d'espoir.
La trouvaille pour exprimer avec poésie les racines d'un peuple pas toujours assujetti, ainsi que l'illustration esthétique et adéquate de la couverture, sauvent Gioconda Belli de l'indifférence.
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Je suis à quelques pages de la fin...et je n'ai pas envie que ça se termine...un signe.
Je n'avais jamais envie de le lâcher, toujours envie de le retrouver...autre signe..
Il m'a permis de m'échapper un peu de moi-même pour entrer dans son monde.
Histoire de femmes, histoire de luttes et de résistance, histoire de mort et d'espoir, Histoire dans l'histoire, histoires dans L Histoire, histoire d'amour, de transmission, histoire de doutes...et tant d'autres choses.
Très belle écriture, captivante.
Un très beau roman, un très beau souvenir à venir.
Apparemment il n'a pas été traduit en français, quelle perte pour les non hispanophones !
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La mujer habitada de 1988, est le seul livre de G Belli que j'ai vraiment aimé, c'est son livre phare, le livre qui l'a fait connaitre.
L'action se déroule à Faguas, Nicaragua, où une jeune femme de 23 ans, de très bon milieu social exerce comme architecte. Elle doit imaginer une demeure pour un général du régime dictatorial de Somoza.
Alors que rien ne la destine, elle va s'allier à un mouvement révolutionnaire et va s'atteler à préparer un attentat.

Il y a une histoire parallèle, une sorte de réincarnation d'une femme indigène qui avait participé dans la lutte contre les colonisateurs espagnols de la Conquête. Cette femme s'est incarnée dans un oranger présent dans le luxurieux jardin de la protagoniste et qui va avoir de l'influence dans ses sensations.
Deux histoires entrecroisées avec un final commun.
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Lu en espagnol et en allemand (comme ils me sont tombés sous la main dans ces langues). Une des meilleures lectures. J'aime cette auteure - aussi sa poésie.
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J'ai bien aimé son écriture, la version audio livre est très bien interprété. Un très bel écrit
Je recommends. Lu en espagnol.
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Je n'ai pas vraiment apprécié ce roman, qui pour moi a été une montagne russe : une partie j'aime, une partie m'ennuie profondément.
Ouvrage qui se lit bien, mais il ne m'en restera rien.
Petite précision roman lu pendant la cérémonie d'ouverture des jeux olympiques et le lendemain.
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Faguas, Nicaragua, années 1970. Après avoir fini ses études en Europe, Lavinia, jeune femme issue de la bourgeoisie nicaraguayenne, commence sa carrière d'architecte dans un milieu fortement masculin. Elle rencontre alors Felipe, également architecte mais surtout engagé dans la lutte révolutionnaire contre la dictature de Somoza. Lavinia, témoin des violences sociales et politiques que le régime fait subir à la population nicaraguayenne, s'engage alors dans cette résistance.
À travers ce roman, ce sont deux voix que nous suivons via l'histoire de Lavinia. D'abord Lavinia évidemment, enfant de classe bourgeoise, élevée par sa tante dans un environnement de liberté et de rébellion, qui se retrouve au coeur de la lutte populaire contre le régime dictatorial en place. de l'autre, Itzá, habitante de ces terres avant l'arrivée des colons européens, qui lutte également contre un ennemi barbare, immoral et brutal. Les deux jeunes femmes vivent au même rythme les bouleversements de la vie de Lavinia, l'une car elle en est la principale actrice, l'autre parce qu'elle les vit via le spectre de ce qu'elle a déjà vécu. Ce sont deux femmes fortes et indépendantes malgré leur attache à leurs hommes respectifs. Ce sont deux femmes qui luttent contre les préjugés sexistes de leurs époques, qui veulent se détacher de l'image d'une femme qui serait dépendante de l'homme, qui aurait besoin de lui en toute circonstance, qui aurait besoin d'un protecteur car trop faible (ou trop femme) pour se défendre toute seule. Pour l'une comme pour l'autre, cette lutte contre la société violente se retrouve également à l'échelle individuelle. Chacune de leur côté, elles luttent contre des armées violentes et sanguinaires. Mais elles s'unissent dans la lutte historiquement plus longue et durable qui est la guerre contre le sexisme et la misogynie.
L'écriture est très poétique, surtout du côté d'Itzá, et j'ai beaucoup aimé lire ce livre. Il est engageant et poignant, les deux histoires s'entremêlent magnifiquement et le tout est étonnant. Je ne connaissais pas du tout l'autrice avant de lire ce livre et il m'a donné envie de lire d'autres oeuvres d'elle car j'ai aimé à la fois le style et l'histoire.
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