Un jour ma mémoire
De l’écrin entrebâillé
S’est perdue sans espoir
Pour se réfugier
Dans la coupe brisée
De ton crâne encensoir
Garde-le à présent fermé
Que nul ne puisse savoir
Comment un soir
Tu me feras recouvrer
Un jour ma mémoire
Reste encore à parfaire
Ciseler quelques mots
Poser une ou deux pierres
Il le faut
Et puis aussi
Laisser courir le temps
Voir comme il agit
À présent
Sans repère
Comme un enchantement
Quelques mots
Très anodins
Tu les disais ainsi
Par jeu
Pour rien
En étirant une syllabe
Sur deux notes
Comme on sifflote
Par nostalgie
Je les redis
Et de nouveau
Chaque fois
Comme un enchantement
J’entends
L’écho de ta voix
Dans ma bouche
La vieille dame indigne
Lorsque l'un de nous deux mourra
Je me retirerai à la campagne
C'était l'histoire réjouissante
De la vieille dame indigne
Qui nous faisait tant rire
Quand tu la racontais
Et bien
Les vieilles dames indignes
Sont toutes confondues
La campagne
Elles aiment plus
Et les villes
Non plus
Dix mille années!
C’est ce que nous souhaitions
Les jours anniversaires
Éternelles
Elles passèrent
Dix mille longues années
Déjà
Me séparent
De toi