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EAN : 9782246468318
277 pages
Grasset (26/08/1992)
2.67/5   3 notes
Résumé :
Il est si difficile parfois de comprendre ce que l'on attend de la vie ! Jaime Clerg n'a que la certitude de ce qu'il ne veut pas. Héritier de sa tante Adeline, une veuve endiablée, férue d'hommes et de chevaux, Jaime s'installe à La Mérindole et commence son apprentissage de la terre.
Constructeur de routes et de ponts, cet errant jusque-là sans domicile s'arrête sous les feux de folles curiosités. Une ville le guette, une ville l'avale tout cru ; Jaime, pou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est une histoire pleine de secrets sur la vie d'un homme, Jaime, qui revient sur les lieux de son enfance ayant hérité de sa tante, Adeline, un beau domaine, La Mérindole, dans le Sud de la France près du village des Saintes-Marie-de-la-mer. le fameux José Rojas et sa voix d'or voulait mourir devant la mer. Les deux aînés Rojas lui ont emprunté son plateau Dodge entreposé dans le hangar de la Combe pour y mettre le lit dessus. Les gitans s'acharnaient sur leur guitare et José Rojas s'en allait vers la mer.
Bien sûr, le Notaire, Tournoure, lui dit que le testament comporte un codicille assez curieux : tous les ans, Jaime doit honorer par une fête religieuse son oncle, le colonel-baron Constant mort en Chine condamné aux cents morceaux par l'impératrice Tseu Hi mais dont sa femme a fait édifier presque un petit mausolée en son honneur sur sa terre. Pas de fête, pas de legs !
Il accepte cette contrainte et le voilà installé dans le mas. Tout le village s'agite et cancane autour de lui. Il prend quelqu'un pour cuisinière, Louise Fournier, une personne du village qui le renseigne sur ce qui se dit sur lui.
Le notaire a une belle-fille, Elodie, qui à trente ans, "avait un visage sans finesse, des yeux larges, presque jaunes, et ce "rien" brutal, silencieux et souple qui fait tout de suite penser aux bêtes." Elle tourne autour de la Mérindole et lui, même s'il ne la voit que de dos, finit par s'habituer à sa présence légère.
Le secret sur sa naissance est dévoilé à un moment de l'histoire et on comprend ce qui lie tous ces villageois, cette haine sourde. On en revient à ces haines de pendant l'Occupation.
Finalement, une histoire très simple dans un petit village de Provence.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ah, c’est l’enfer. Les textes sur lesquels on s’est aveuglé ne sont qu’un divertissement qui masquait l’essentiel, un écho de nos voix les plus secrètes. Oui, ces textes vous rattrapent et vous tuent. Là est leur royauté.
J’ai lu un livre un jour, dont je n’ose plus dire le titre. J’avais quatorze ans, c’était juste avant d’aller poursuivre ailleurs des études solides, au sens concret du terme. Je dormais avec, comme d’autres s’éveillent Bible en main, ou… Nécromicon. Lu et relu, il m’enfonçait chaque fois davantage dans l’inquiétude. Plus je me rapprochais de l’indicible dont il n’était, maintenant j’en suis sûr, qu’une des exhalaisons, moins je comprenais, dans une horreur des sens qui me tenait en alerte durant des nuits entières. A l’époque, je n’ai pas su nommer ce qui rattrapait le personnage central un beau jour, et ne le lâchait plus. Cela ne s’estompait pas, même quand la tête de Langlois s’envolait vers les étoiles, de la dynamite aux dents. Cet homme prenait son vent pour la tranquillité du rien, sans rien dénouer. Nommer son mal pourtant, c’eût été l’exorcisme, la petite prière des fous juste avant le dérapage. Mais non, il se taisait, je restais sur ma rive, en deçà de tous les ponts que j’ai construits par la suite, et qui ne m’ont pas aidé à sauter le pas.
Adeline un soir m’ôta le livre des mains, pour le relire ou le lire, je ne sais. Elle me le rendit sans un mot, avec un regard que j’ai cru méprisant. Elle me pesait, je suppose. Elle avait juste souligné, avec cette vigueur agressive qu’elle pouvait manifester certains jours, la phrase du Procureur du Roi : « Méfiez-vous de la vérité, Langlois, elle est vraie pour tout le monde ! », et j’avais refermé le livre avec une angoisse sourde, comme si j’avais, moi aussi, effleuré des vérités mauvaises à boire.
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Pourquoi ne devine-t-on jamais les faces janusiennes des archétypes, dédoublées pour des besoins romanesques, uniquement pour des besoins romanesques… Au bout du compte, vivre nourrit le livre qui nourrit la vie, et cela ne cesse pas avec les constats de naufrage ! Jaime pensa, terminé, je ne croirai plus à rien que je n’aie touché du doigt. Au bout de quelques instants, il éclata de rire, ce n’était pas la réalité des choses qu’il aimait, c’était… la parure.
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La fête des Maries aux Saintes n’est plus qu’une foire à fric. Du touriste comme s’il en pleuvait, d’ailleurs il tombait des cordes. Bardé de Nikon, de Minolta, et qui vient foutre son groin à lentilles jusque sous votre nez ! Du coup, les Gitanes faufilent leurs nippes en demandant des sous pour la photo. Les hommes jouent eux aussi, au recueillement, à la piété grave, tout en tenant le cierge du côté de leur meilleur profil, c’est à vomir.
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Ta tante disait toujours, à l’époque je ne l’écoutais pas, pas assez, que le hasard est un dieu en haillons, mais ce qu’on voit par les trous, c’est de la lumière. Nous étions des dieux, nous les Gitans… aujourd’hui je sais. On voit la lumière par tous mes trous, non ? Rien n’arrive par hasard, rien n’est hasard. Méfie-toi de ceux qui te parlent des coïncidences, c’est le nom dont ils affublent le destin parce qu’ils en ont peur.
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En plus, il m’inquiète. Si j’osais, je dirais qu’il replonge dans des rêveries de gamin et ce n’est pas le moment. Depuis quand le passé est utile à quelque chose ? Moi, je fais toujours les mêmes conneries, c’est pas faute de les avoir reconnues chez ma mère, alors tu vois ! On est tous pareils, ma fille, l’expérience est une lanterne sourde qui n’éclaire que celui qui la porte !
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