Dans Rêve d'oiseau, Crispin sur son bateau amarré a repoussé l'attaque soudaine des grands oiseaux avec sa mitrailleuse. Après la bataille une femme sort de sa maison et erre parmi les cadavres en prélevant quelques longues plumes. Dans cette ambiance irréelle de dystopie écologique, l'homme est devenu fou et par sa faute la nature avec lui sombre dans la folie. Cette fable est d'une poésie à la fois sordide, spirituelle et ironique.
Dans La ville concentrationnaire, un étudiant dans une immense cité fermée dénuée de nature a rêvé d'un vol de planeur, incompatible avec l'esprit étriqué de la société et la topologie des lieux. Cette dystopie sociopolitique dénonce le matérialisme et l'obscurantisme d'une civilisation grouillante et renfermée. L'ambiance étouffante accouche d'une ode à la liberté dans la tentative d'un homme de franchir les limites artificielles et s'affranchir d'un non-sens adopté sous forme d'une prison fractale, le propos s'enrichissant d'une réflexion sur la Cause Première et d'une illustration épistémologique.
Dans L'homme subliminal, le Dr Franklin alerté par Hathaway son patient commence à se rendre compte qu'il mène une vie sans but entre travail et achats compulsifs. Cette dystopie économique et sociopolitique s'appuie sur la manipulation des masses pour soutenir la surconsommation et la surproduction, garantir la croissance au prix de la liberté dans un emballement irresponsable.
Dans Que s'éveille la mer…,
Richard Mason est réveillé chaque nuit par la mer qui s'insinue dans la ville, malgré la grande distance qui les sépare, expérience illogique qui désarçonne sa femme Miriam. Cette illusion temporelle montre que l'homme n'est rien face à la nature, dans une poétique élémentale au souffle antique et une atmosphère évanescente.
Dans Moins un, James Hinton a disparu de l'hôpital psychiatrique de Green Hill et tous les employés le recherchent en vain, jusqu'à douter même de son existence. Cette dystopie administrative met en cause la considération inhumaine de l'institution médicale et un cynisme justifié de façon métaphysique, ontologique et phénoménologique.
Dans Faux-fuyants,
Charles Freeman redevient physiquement un enfant depuis que sa femme est enceinte. Cette histoire à l'angoisse freudienne se base sur l'inversion de la flèche du temps.
Dans Zone de terreur, Larsen doit se reposer dans le calme d'un complexe de chalets en bordure du désert appartenant à son employeur après une crise due au surmenage. Bayliss son seul voisin est un psychologue qui l'aide à surmonter ses hallucinations qui le font se voir en décalé, à la troisième personne, se tenant là où il était un moment auparavant. Entre l'apparition fantomatique subjective et le don d'ubiquité, l'angoisse apparait avec la possibilité d'un vrai dédoublement autonome. L'ambiance paranoïaque est dense, l'aspect psychologique de la terreur panique mène à un dénouement fantastique.
Dans Trou d'homme N°69, le Dr Neill mène une expérience sur trois cobayes enfermés après une opération chirurgicale au cerveau pour supprimer tout besoin de sommeil. Cette science fiction métaphysique explore le champ de la conscience par la modification physiologique d'une fonction biologique, questionnant le rôle du rêve dans la construction de la réalité et extrapolant les conséquences de son absence sur la perception de soi et du monde.
Dans L'homme impossible, Conrad est un adolescent renversé un jour par une voiture et qui bénéficie ensuite d'une greffe de la jambe du conducteur décédé dans l'accident. Conrad se retrouve au centre d'une querelle opposant la vision commerciale de la médecine et la décision des gens âgés de ne pas prolonger indéfiniment la vie.
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