Deuxième lecture d'
Asimov. Après les cavernes d'acier, nouvelle enquête pour Elijah Baley et R. Daneel Olivaw. le premier roman était une introduction idéale pour lire
Asimov et de la SF en général, le deuxième tome pousse un peu plus loin.
Il s'agit encore d'une enquête policière. Mais cette fois-ci, elle ne se déroule pas sur la Terre où les hommes se sont enterrés dans des villes gigantesques, les cavernes d'acier, mais sur l'un des cinquante mondes Spatiens. Et pas n'importe lequel, Solaria, le dernier monde spatien colonisé et celui qui a poussé la robotisation de la société à son paroxysme. Cent millions de robots s'occupent de vingt mille solariens. Dans ce monde chaque être humain vit seul dans son domaine. Ils ne se rencontrent jamais physiquement et ne se voit que par écrans interposés.
Or dans ce monde, l'impossible arrive toute de même, un meurtre. Comment assassiner quelqu'un quand le contact physique vous fait horreur et que les robots sont soumis aux trois lois de la robotique qui leur interdit de faire du mal à un humain ?
La lecture se fait à deux niveaux. Il y a d'abord l'intrigue policière mâtinée de science-fiction qui tient la route. Elle est encore mieux ficelée que dans le premier roman. Sorte de mystère de la chambre close renouvelé. Comment un crime impossible a-t-il pu se produire ?
Asimov utilise un procédé classique dont il est un adepte (dans ses romans de SF mais aussi dans ses romans policier), celle d'
Agatha Christie. L'enquêteur rencontre une galerie de personnages, des témoins, des connaissances et les pièces du puzzle sont assemblées par le détective à la fin du roman pour l'explication. Cette enquête permet de comprendre et de découvrir la société solarienne, de la conception des enfants, à leur éducation et à leurs codes sociaux.
Ensuite, il y a le cycle plus vaste de l'histoire du futur qu'
Asimov met en place progressivement. Elijah Baley se rend compte ici que l'avenir de la Terre est dans les étoiles. Que les Terriens doivent se forcer à sortir de leurs cavernes d'acier pour pouvoir coloniser d'autres mondes ! Face aux feux du soleil est donc un jalon important pour qui s'intéresse au cycle dans son entier jusqu'aux Fondation qu'il ne faut pas lire avant le cycle des robots (en dehors de la trilogie initiale !)
Encore une fois, lire
Asimov est un plaisir. Son style est toujours aussi fluide. Les dialogues et les réflexions des personnages priment sur des descriptions minimes qui permettent juste de suivre l'histoire. Chez
Asimov, la description pour elle-même n'existe pas. S'il décrit quelque chose, cela sert l'intrigue. le roman est donc rapide à lire (300 pages en format poche) et se dévore presque d'une traite. Il s'agit là de l'un de ses meilleurs romans, à mon sens. Cela fait trois fois que je le relis et je suis de plus en plus stupéfait de sa clairvoyance. Certains disent que le roman a vieilli. Que nenni ! Des humains qui se contactent que par visionnage et qui ne peuvent pas vivre sans une présence technologique autour d'eux en ne supportant plus de se côtoyer ! et ceci écrit en 1957 ! Incroyable !
Alors certes, pas de courses poursuites, pas d'action, pas de violence. Mais il n'y en a jamais chez
Asimov et pourtant ses livres sont passionnants.
Les personnages principaux sont les mêmes, sauf que l'humain est cette fois-ci, plus important que le robot. Daneel est plus effacé mais cela est en lien avec l'histoire. Et puis, il y a l'introduction du personnage de Gladia, que l'on retrouvera dans les deux tomes suivants. Personnage complexe et captivant s'il en est.
Pour ceux qui ont aimé les cavernes d'acier ! pour ceux qui aiment
Asimov, pour ceux qui veulent découvrir de la SF accessible et intelligente, n'hésitez pas !