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sur 835 notes
A partir d'un tableau réel et entouré de mystère, Metin Arditi brode le destin d'un homme, entre Constantinople et Venise à la Renaissance. Cet homme est né juif, fils d'un pauvre marchand d'esclaves, et contre toutes les traditions, est fait pour être un grand peintre. Cela passera par l'apprentissage de la calligraphie arabe, la fuite, le mensonge, la culpabilité... A travers cet homme, on lit le poids des castes religieuses, la difficulté d'être "entre", la volonté des hommes d'avoir du pouvoir sur les autres, le peu de place laissé aux juifs à l'époque (bien avant les horreurs d'Hitler), l'amitié et le respect pourtant possibles. On lit aussi une réflexion profonde sur la chrétienté et sur l'art de la peinture. Bref, un roman riche !
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Ce livre a pris la poussière dans ma bibliothèque et sur ma table de chevet pendant longtemps. Il me faisait de l'oeil mais il ne m'inspirait pas (le titre, la couverture). Je craignais un roman historique comme il y en a tant, sympathique mais banal.

Il est bien plus que ça en réalité. A Constantinople puis à Venise au XVIème siècle, un homme juif envahi par son amour pour la peinture est obligé de fuir, de mentir, de trahir et de cacher son identité pour exercer son art. Et quel art ! Il construit une oeuvre immense et incroyable jusqu'à réaliser un tableau fabuleux mais dangereux tant il y révèle qui il est vraiment.

Ce roman offre une belle réflexion sur l'identité, l'art et ce qu'il exige, la filiation, les choix douloureux à faire pour exister dans sa culture ou encore l'ambition destructrice du pouvoir. Ces sujets ne sont pas nouveaux (j'ai pensé à Je m'appelle Asher Lev de Chaïm Potok) mais ce livre a une sensibilité particulière. L'écriture permet de voir l'œuvre de ce peintre comme si elle était bien réelle devant nos yeux. Ces tableaux qui n'existent pas vont me manquer. C'est également un livre sur le contact des cultures (celles des trois monothéismes) qui engendre des luttes aveugles où l'humain n'a plus sa place mais aussi la fusion de leur beauté propre dans un art universel qui peut consoler l'humanité.

Il y a certes quelques coïncidences un peu grosses au cours du récit mais elles sont vite pardonnées. Ce livre me donne envie de poursuivre la découverte de cet auteur à la jolie écriture fluide mais réfléchie.
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Ce roman met en scène un personnage inventé de toutes pièces: Elie, un Juif du XVIème siècle natif de Constantinople, très doué en dessin, qui parvient à s'expatrier à Venise où il devient un peintre très renommé. Pour obtenir le succès qu'il mérite, il doit cacher sa judéité; il se présente comme un grec orthodoxe issu du territoire ottoman, prénommé Ilias, mais tout le monde l'appelle "le Turquetto". Dans la Cité des Doges, où la corruption et la débauche ont tout le champ libre et où les intrigues font et défont les réputations, Elie est menacé par des ennemis qui cherchent à le confondre et à le faire condamner. L'occasion choisie par l'inquisiteur est la livraison d'un tableau monumental, représentant La Cène d'une manière très inhabituelle. L'auteur ménage un certain suspense au sujet du destin final d'Elie: je ne dirai rien du dénouement ici.

Je trouve que le héros de ce roman est décrit d'une manière fouillée, et bien campé dans son contexte historique. La création artistique est aussi un sujet important qui est abordé dans le livre. le romancier pose des questions intéressantes, par exemple celle-ci: une oeuvre d'art a-t-elle une valeur intrinsèque déjà reconnue au XVIème siècle, ou bien peut-elle subir un autodafé simplement parce que son auteur (Elie) a été condamné ? D'autres protagonistes sont aussi très réussis, alors qu'ils sont seulement des personnages secondaires: l'un d'eux n'est autre que le nonce du pape à Venise, un homme qui sort vraiment de l'ordinaire. L'auteur sait aussi évoquer la société de Constantinople et celle de Venise avec un esprit d'authenticité. le récit est de facture classique, bien mené, mais avec une certaine sobriété. En lisant ce livre, j'ai évidemment pensé au roman "Parle leur de batailles, de rois et d'éléphants" que j'ai lu récemment. Il s'agit là, aussi, des aventures d'un grand artiste au XVIème siècle, en rapport avec Istanbul. Je le dis tout net: "Le Turquetto" me semble bien mieux réussi que le roman de M. Enard, alors que celui-ci se veut sans doute plus ambitieux.
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« L'homme au gant » est un tableau de Titien exposé au Louvre. Des expertises scientifiques ont montré des différences dans l'écriture de la signature du tableau et que, peut-être, le tableau n'aurait pas été vraiment réalisé par Titien mais par un de ses élèves. Ce fait réel est le point de départ du roman de Metin Arditi. Il nous relate, en effet, l'histoire d'Elie, un peintre du XVIème siècle, dont l'oeuvre, admirable, aurait totalement disparu aujourd'hui. La biographie d'Elie se compose de 4 parties : son enfance à Constantinople, ses débuts d'artiste à Venise, sa chute et enfin son retour à Constantinople.
On suit le destin d'Elie avec intérêt, le style est fluide, très agréable, les descriptions de Constantinople, de Venise et des tableaux sont très réussies. Et Metin Arditi aborde avec finesse l'histoire de l'Art et l'importance des religions au XVIème siècle.
Un roman qui se lit avec plaisir.
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Le roman débute par une énigme : L'Homme au gant a-t-il vraiment été réalisé de la main de Titien lui-même ou bien est-il l'oeuvre d'un de ses élèves ?


Constantinople, 1531, Elie un jeune garçon d'une douzaine d'années, est féru de peinture. Malheureusement, sa religion, le judaïsme, ne lui autorise pas à assouvir cette passion. Alors Elie se cache surtout de son père, vendeur d'esclave, mourant. Il erre ainsi dans les rues marchandes de la ville.

A la mort de son père, il décide de s'enfuir pour Venise où lui a-t-on apprit il pourra entrer comme apprenti dans l'atelier d'un peintre. Mais pour cela, il doit d'abord changer d'identité et surtout de confession. Les années passent à Venise et Elie devient un maître reconnu sous le titre du Turquetto, un surnommé que lui a donné son maître le Titien. Mais au sommet de sa gloire, son terrible secret est découvert. Condamné à mort, il voit toutes ses oeuvres détruites par les flammes.

Ce roman avait en apparence tout pour le déplaire : un petit coté historique et des peintres. Et pourtant Metin Arditi m'a embarqué à Constantinople et Venise dès les premières pages. Un vrai régal...
Le style est en adéquation complète avec le sujet et insuffle une ambiance très proche de la réalité. On est vraiment au XVIème siècle dans les palais vénitiens ou dans les bazar de Constantinople.
Un roman que je n'hésite pas à conseiller aux lecteurs de la bibliothèque qui reviennent toujours ravis. Un vrai plaisir de lecture qui fait du bien quand comme moi on a accumulé les romans « moyens ».
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Un livre qui s'ouvre sur une interrogation : le portrait attribué au Titien, ne serait en réalité pas du Titien. S'ensuit l'histoire d'un jeune juif, dont la religion interdit strictement de faire "d'images ou de representations des choses du ciel ou de la terre". Mais la peinture est la vie du Turquetto, peintre d'excellence. Il exerce son art avec brio et insuflle beauté et émotion dans ses oeuvres. Il ne vit que pour son art.

Alors le Turquetto fuit, ... ses origines, son père, l'amour. Seul compte pour lui la peinture. Entouré d'intéressés et d'ambitieux, que deviendra le Turquetto? Entre l'ambition, les vanités vénitiennes, les tensions religieuse, comment le Turquetto réussira à sortir sage de ces manigances?

Un livre que j'ai trouvé rempli d'émotions, où l'amour de l'art et du beau affrontent les intérêts et l'ambition des uns et des autres. La filiation même honteuse laisse ses marques. Au final, une histoire de l'apprentissage de l'acceptation.
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Cela commençait pourtant bien, la couverture augurait une belle plongée dans le monde de la peinture à l'époque du Titien , la note de la première page promettait une histoire intrigante et très rapidement le fil conducteur que je croyais être l'histoire de ce peintre falsifiant son identité parce que né juif, est embrouillée par des personnages secondaires qui n'ont aucun rapport avec le sujet , des descriptions pseudo-érotiques ...
La deuxième partie à Venise n'apporte guère plus de profondeur , noyée elle aussi dans des méandres très éloignés de la peinture .
Bref, c'est un rendez-vous raté.



Lien : http://lejournaldelouloune.o..
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En ce qui me concerne, je ne connaissais pas du tout Metin Arditti, et, je l'ai découvert en lisant ce roman.

Le Turquetto est un véritable petit bijou tant au point de vue de la langue française que de l'intrigue.
En effet, il se lit comme un polar tellement l'histoire est prenante, passionnante. Et pourtant, l'auteur aborde des thèmes graves tels que l'hypocrisie, l'intolérance, la jalousie, le pouvoir, les méfaits de la religion, la création artistique, etc.

L'action se déroule à Venise, au 16eme siècle, au moment au le Titien règne en maître sur les milieux artistiques, et, notamment sur la peinture vénitienne.

Au travers du portrait d'Elie Soriano dit le Turquetto, (obscur peintre vénitien), Metin Arditti en profite pour décrire une société vénitienne dans laquelle la religion, et notamment la religion catholique, contrôle tout, y compris les sujets/les thèmes abordés dans les tableaux commandés aux artistes tels que le Titien, le Véronèse et/où le Turquetto. Et, gare à celui qui déroge aux régles imposées par la toute puissante Eglise romaine.

C'est aussi un hymne à l'amitié, l'amour, le pardon ainsi qu'à la création même si les relations entre les peintres et l'Eglise sont ambigües, voire parfois houleuses. Tout comme les relations entre chrétiens et juifs. Celles çi frôlent, d'ailleurs l'antisémitisme.

Enfin bref, le Turquetto de Metin Arditi est un roman que j'ai apprécié, et, dont je recommande vivement la lecture. Il est à lire (voire à dévorer) sans modération.
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Il est vraiment dommage que la 4ème de couverture en dise un peu trop.Je ne m'appesantirai donc pas sur l'histoire en elle-même. Metin Arditi, dont je découvre ici l'univers et la plume, nous offre un roman sur une base historique, et artistique : celle d'un peintre de la renaissance, entre Venise et Constantinople, où nous suivons très bien le bouillonnement artistique, l'obscurantisme religieux alors que la Réforme bat son plein ailleurs et que l'Eglise catholique tente de garder la suprématie sur les âmes et sur le cours des choses.
L'art et la Religion, ses interférences, la place des juifs dans la cité, la persécution qui leur était, déjà ,si je puis dire, infligée, les relations sulfureuse entre le monde de l'art, de la politique et le de la gouvernance religieuse sont les point forts de ce roman écrit sous un rythme idéal : ni galopant ni somnolant. le roman est découpé en 4 parties équilibrées, qui correspondent aux 4 étapes de vie du Turquetto. Tous les ingrédients sont réunis pour en faire une lecture passionnante car instructive, agréable puisque le style est élégant sans ostentation ni prétentions inutiles.
Encore une fois les éditions Actes Sud présentent un ouvrage soigné, avec une touche d'originalité non négligeable, et dont la couverture qui n'est autre que le tableau en question est à elle seule une invitation qui ne se refuse pas.
Je prendrai volontiers, un jour prochain, le chemin vers un autre ouvrage de Metin Arditi.
Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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Avec beaucoup de talent, Metin Arditi nous transporte dans le temps (le XVIe siècle) et l'espace (Constantinople d'abord, puis Venise). Élie est un adolescent orphelin livré à lui-même et passionné par le dessin, mais sa religion juive lui interdit de représenter les figures humaines. Alors qu'il traîne sur le port de Constantinople, il persuade un marin de le laisser embarquer pour Venise. Là-bas, il se fait vite remarquer pour ses talents, et se marie à une jeune Catholique. Les instances religieuses vénitiennes trouvent que les temps sont un peu trop au libertinage et souhaiteraient remettre de l'ordre chez ceux qui ne suivent pas le dogme. Élie reçoit une commande importante des instances catholiques : celle de représenter la Cène. le résultat sera pour le moins inattendu...
L'auteur nous fait complètement entrer dans l'époque, presque à la manière d'un conte, l'atmosphère est sensuelle et le destin d'Élie riche en rebondissements. Les religions sont aussi un élément prépondérant dans le contexte historique. le monde de l'art est également abordé mais pas de panique si vous n'êtes pas grand connaisseur des grands peintres De La Renaissance italienne, vous vous laisserez embarquer... Une fois la première page tournée, je ne l'ai pas lâché !
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