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sur 855 notes
Un nouveau livre de la rentrée littéraire 2011, et me voilà bien ennuyée pour le chroniquer. Il fait partie de ses rares livres dont j'ai envie de dire : on en a parlé trop peu, il n'a pas assez été mis en valeur, il n'a pas eu la place qu'il méritait. Ce n'est pas un hasard s'il est publié chez Acte Sud, comme La belle amour humaine. Acte Sud est définitivement une maison d'édition de qualité (je n'en doutais pas non plus).
Il Turquetto est un roman historique, sans ses défauts. Metin Arditi ne se sent pas obligé, pour recréer une époque, de dépeindre chaque ornement placé au-dessus d'une porte. C'est le foisonnement même de la vie qu'il recrée, ce sont les conflits entre l'art et les religions qui nous sont narrés sans académisme, par le biais du personnage d'Elie.
Elie... Il est tiraillé entre sa foi, ses aspirations, prêt à tout pour obtenir ce qu'il veut - encore faut-il qu'il sache quels sont ses désirs profonds et jusqu'où il est réellement prêt à aller.C'est déjà trop en dire que dire cette phrase, car Il Turquetto est un livre qui se vit, non qui se chronique, au point que pour désigner les personnages secondaires, j'ai encore envie de dire qu'ils prennent vie (et mort) devant nous, sans être de simples utilités.
Il Turquetto est un superbe roman, à lire et à relire.
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Foisonnant, coloré, chatoyant ... Les adjectifs ne manquent pas au moment d'écrire quelques lignes sur ce qui est pour moi la troisième rencontre avec @Metin Arditi, après @L'enfant qui mesurait le monde et @Mon père sur mes épaules.
Commençons par dire combien j'apprécie l'éclectisme de @Metin Arditi, son talent à faire vivre des histoires si différentes, depuis le récit autobiographique de @Mon père sur mes épaules jusqu'à cette plongée dans la Venise de la Renaissance. Car dans @Le Turquetto, en partant de l'hypothèse qu'un tableau du Titien soit en fait l'oeuvre de l'un de ses élèves, @Metin Arditi nous emmène sur les traces d'Elie, le Turquetto du titre. On le suit depuis son enfance à Constantinople jusqu'aux canaux de l'orgueilleuse Venise, de son ascension à sa chute.
Si je parlais d'éclectisme dans les histoires de @Metin Arditi, on retrouve cependant certains thèmes qui lui sont chers - du peu que je peux en connaître - et en particulier les liens familiaux ou la question de l'identité, de ce qui peut notre humanité, aussi bien dans nos actes que dans nos rapport avec autrui.
Et l'on retrouve aussi la si belle langue de l'auteur, avec ici des chapitres courts, qui donne du rythme à la lecture. Une écriture "odorante", qui nous transporte sur le marché aux esclaves de Constantinople, nous fait naviguer sur les canaux et flâner dans les palais de la Cité des Doges.
Reste une question : le point de départ de l'intrigue - qui est l'auteur de "L'homme au gant" - est-il bien réel, ou n'est-ce que le fruit de l'imagination de @Metin Arditi ? Une seule solution : se plonger dans @Le Turquetto.
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Un tableau du Titien exposé au Louvre présente une anomalie dans la signature. L'un des élèves du maître en serait l'auteur... Cette énigme a donné un point de départ à Metin Arditi pour retracer le destin d'un jeune juif, fils de marchand d'esclaves à Constantinople, qui ne peut s'empêcher de dessiner les gens qu'il croise, alors que sa religion s'oppose à la représentation de figures humaines. Des années plus tard, il est connu et très demandé à Venise sous le nom de Turquetto, et son origine juive ignorée de tous ceux qui admirent ses toiles.
Par petites touches, l'auteur trace un portrait du jeune garçon, de son entourage, de la ville de Constantinople et de ses bazars, vivante et grouillante de petits métiers, de petits commerces. L'atmosphère de Venise est bien différente, les querelles religieuses et de pouvoir plombent tout, et le Turquetto finirait par ne plus s'y sentir en sécurité, si seul son art ne lui importait... Pourtant son destin devra encore basculer...
Ce roman m'a rappelé à bien des égards un autre périple, celui de la Haggadah de Sarajevo dans le livre d'Hanna de Geraldine Brooks. L'histoire d'une oeuvre d'art est un sujet tout à fait fascinant, il est lié ici aux thèmes de l'identité, de l'intolérance religieuse, traités à merveille par Metin Arditi, que je considère comme un écrivain contemporain « qui compte » et que j'ai toujours plaisir à lire.
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J'avais lu de nombreuses critiques élogieuses sur ce roman et la mienne n'y dérogera pas.
Moi qui suis passionnée d'Histoire, d'Art et de peinture en particulier, je ne pouvais pas passer à côté de ce livre. Qui est donc ce Turquetto ? L'Homme au gant ne serait donc pas de Titien ?
C'est en se basant sur cette particularité de cette toile que Metin Arditi construit tout son roman. Et il le fait si bien que j'ai vraiment cru à l'existence du Turquetto. Pourtant tout cela reste entièrement hypothétique même si certains éléments troublants et réels viennent cautionner la thèse de l'auteur.

J'ai adoré ce roman, intelligent, bien construit et très bien écrit. Rien n'est superflu dans ce récit, les dialogues sont magnifiques. Je pourrais juste reprocher le manque de descriptions qui m'auraient permis de me sentir encore plus dans l'ambiance de l'époque. En revanche, les personnages sont méticuleusement travaillés, leur personnalité est décrite de façon à les rendre vraiment vivants. Curieusement, j'ai même trouvé que les personnages secondaires étaient plus précis que le personnage principal lui-même ce qui ne fait qu'ajouter au mystère qui l'entoure.

Un des thèmes abordés traite du lien filial à travers la relation entre Elie et son père. Elie a honte de son père et de sa condition. le père a honte de son fils qu'il voit comme un traître aux « Siens » sous-entendu au peuple juif. Pourtant cette relation est l'axe central du roman et vous ne pourrez plus ensuite regarder le tableau de L'Homme au gant de la même façon.

Metin Arditi a su aussi reconstituer avec talent les luttes de pouvoir à Venise et le rôle de l'Eglise dans ces conflits. L'action se place en plein XVIème siècle, nous sommes à l'époque de la Réforme et donc de l'émergence du protestantisme. L'Eglise catholique doit réagir face à l'hérésie et doit pratiquer un retour à la pureté des Anciens, surtout dans une ville décadente livrée à tous les vices comme Venise. C'est là qu'intervient l'Art comme outil de propagande, l'Art se met au service du pouvoir et l'auteur explique à merveille les liens entre artistes et Grands du monde qui cherchent par là un moyen de se mettre en valeur et d'assurer leur gloire. Les candidats au capes d'Histoire auront là un très bel exemple illustratif de leurs cours sur le Prince et les Arts (même si c'est fictionnel c'est toujours intéressant).
Le Turquetto va donc se retrouver pris dans ces questions de rivalités et va vouloir utiliser son art comme moyen d'expression pour révéler son lourd secret.
Car Elie, à l'image de son prénom, est à la croisée des trois religions, juive, chrétienne et musulmane et devient, sous la plume de Metin Arditi, tout un symbole.
Mais dans une époque et un contexte de guerre de religions, l'intolérance et le fanatisme ambiants le conduiront à sa perte.

Un gros coup de coeur donc pour ce superbe roman à ne pas manquer. Il ne me reste plus maintenant qu'à aller faire un tour au Louvre.

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Une belle fiction artistico-historique que ce Turquetto. Pas spécialiste de Titien, la note au lecteur a ancré assez facilement l'idée d'une part de vérité dans la trame de ce roman, au point que, la dernière page tournée, j'ai cherché à démêler ce qui appartenait à l'imagination de l'auteur de ce que les vestiges du passé confirmaient. La double imposture est très réussie, cette découverte augmenta le jugement positif sur cette oeuvre. La lecture glisse sur les mots et le rythme entraîne à belle allure vers un dénouement en terre ottomane, là où commence le récit, à Constantinople. J'ai aimé à plus d'un titre. Ce livre m'a projeté à une période que j'ai moi-même exploré dans « La malédiction de Nostradamus », en utilisant un procédé assez similaire, notamment dans la narration des mémoires de l'astrologue personnel de Catherine de Médicis, totalement inventées. Toutefois, j'avais pris le parti de coller à la réalité historique, mais en détricotant les faits pour les réarranger de manière à servir mon roman et en employant, un français ancien. le résultat n'a pas rencontré le succès de METIN ARDITI. Longue est la route...
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Constantinople -Début du XVIè siècle - On retrouve dans ce roman à la fois une aventure, celle d'Elie, né de parents juifs, orphelin de mère et fils de Sami, employé sur le marché aux esclaves où Elie apprendra à observer les corps, les expressions mais également comprendra qu'être juif demande à être sur ses gardes. A la mort de son père il s'enfuit à Venise où il se dissimulera sous un faux nom afin de pouvoir exercer son art, être peintre. Lorsque la vérité apparaîtra il fera face à l'église toute puissante et malgré son talent devra affronter les juges.
J'aime en principe les ouvrages qui mêle art et roman mais ici, et même si on m'a souvent vanté cet auteur, je suis restée à distance des péripéties d'Elie peut-être parce que celle-ci sont assez conventionnelles et prévisibles au vu du contexte du contexte que ce soit sur son identité et son art.
Cela se lit sans déplaisir mais sans non plus enthousiasme car il m'a manqué le petit truc qui le distingue d'autres ouvrages du genre.
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Une histoire à laquelle j'ai eu un peu de mal à accrocher, trouvant les belles descriptions un peu superficielles, et les personnages sans beaucoup de subtilités. Il y a bien sûr une intrigue bien construite, la peinture, la vie vénitienne au 16ème siècle, le sort qui y était réservé aux juifs, et la cohabitation des religions, mais cela m'a laissé l'impression d'être si loin de nous. Sans doute m'a t'il manqué les bonnes dispositions pour me couler dans l'époque. le livre n'est pas mauvais, mais ce n'était pas le bon au bon moment.
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Elie, dit le Turquetto, a-t-il été l'un des plus grands peintres De La Renaissance, à l'égal de Véronèse ou de Titien son maître ? Ce roman nous raconte son histoire. Une drôle de destinée, à vrai dire. Né juif dans une pauvre famille de Constantinople, il doit se faire passer pour chrétien à Venise pour pouvoir peindre enfin en toute liberté, car le judaïsme interdit les représentations du divin et de la création. Venise qu'il fuira, se faisant passer cette fois pour un musulman afin de cacher son identité. Venise où ses tableaux seront brûlés, à l'exception d'un seul peut-être, à la signature énigmatique...
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1531, Constantinople, Turquie... Sami, le marchand d'esclave se rend au Han dans le bazar pour vendre Roza, accompagné de son fils Eli et de la gouvernante. Sami est juif et pour cela sont fils ne peut devenir peintre mais sa passion est trop forte et il peint dans sa tête et à la taverne. Eli apprend ainsi la calligraphie avec Djelal, fabricant d'encre, mais toujours l'impossibilité de peindre au grand jour. Il n'aura la révélation de cette possibilité que dans l'église orthodoxe de la ville.

1574, Venise... A la mort de son père, Eli fuit avant l'enterrement par le premier bâteau en partance pour Venise. Il change son nom pour celui de Ilias Troyanos et se prétend grec. Ainsi il pourra peindre enfin, d'abord comme apprenti du Titien puis à son propre compte. Il épouse une chrétienne, laide, boiteuse et un peu demeurée, fille de l'un de ses riches clients, et de fait de supposé chrétien orthodoxe il devient catholique, et garde secret sa judéité.

Entre 1574 et 1576, il devient un maître reconnu et envié. Sa vie aurait pu continuer ainsi longtemps. Mais le grain de sable s'appelle Rachel, une jeune juive qui devient son modèle et sa maîtresse. Devant réaliser la plus grande cène pour le réfectoire de la confrérie San Antonio, il lui est fait défense d'employer toute personne n'étant pas catholique, et son mécène, pour simplifier la tâche fait assassiner la jeune femme.

Lors de la présentation du tableau, c'est la catastrophe. Les personnages sont représentés sous les traits des peintres de l'époque, mais en juifs. le Turquetto se représente d'ailleurs aussi en Juda.

Pris en embuscade par des mercenaires à la solde d'un autre peintre, sa judéité soupçonnée est découverte. Accusé de blasphème et d'hérésie il est enfermé sous les Plombs, condamné à mort, son oeuvre détruite dans un autodafé.

1576, Constantinople... Grâce au nonce de la république de Venise, Eli peut s'enfuir. de son oeuvre, seule "l'homme au gant" a pu être sauvée par le Titien.

Eli repart vers Constantinople sous le nom d'Ali et devient hammal pour le patron d'une tannerie. C'est au cours de ses livraisons qu'il va retrouver Zeytine Âbi, le mendient cul-de-jatte et qu'ils deviendront compagnons jusqu'à la mort ce celui-ci.

excellent - Un bien joli roman que j'ai dévoré en une journée. Presque dommage que ce ne soit qu'une fiction tant les personnages paraissent réels.

***
Sur une étagère, à classer à proximité de :
Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants - PRIX GONCOURT DES LYCEENS 2010 de Mathias Enard
et
Le rêve Botticelli , La passion Lippi , L'obsession Vinci , de Sophie Chauveau
Lien : http://mazel-annie.blogspot...
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Quand on m'a offert le livre, je me suis dit "Venise, Constantinope, religion, grands peintres, renaissance; tous les ingrédients pour me plaire. En lisant les 10 premières pages, je me suis dit "Aïe, on m'a offert le livre, je vais être obligée de le finir". le style d'écriture et la façon dont les nombreux personnages étaient amenés dans le récit m'ont dérangés. Puis la magie a opéré. J'ai été captée par le roman. L'intrigue est bien menée et bien amenée. On s'attache aux personnages principaux. On se laisse emporter par les couleurs et les odeurs de Venise et ses peintres, de Constantinople et son bazar. Un beau moment de lecture.
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