AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Édouard Montpetit (26)


Édouard Montpetit
Apprécions-nous la valeur de la civilisation que nous prétendons vouloir répandre? Il est à craindre que non. Le temps, en nous éloignant de nos origines, nous en a fait perdre des traits. Nous ne savons plus ce que nous représentons, ce que nous portons de précieux. Ayons donc une bonne fois la fierté de notre race. Et si, pour cela, il faut apprendre ce qu'elle a accompli, remettons-nous à ses enseignements.
Commenter  J’apprécie          50
Le Canadien français, au cours de sa brève existence, écrit M. Gabriel Hanotaux, sut trouver en lui-même un principe de vitalité, je veux dire une âme, une âme locale et française tout à la fois ». Par cette âme, qu'il réchauffait ainsi en lui-même, le Canadien français a vécu. Il a résisté. Il est resté ce qu'il était. Cela seul lui mériterait le respect et l'admiration, si ceux qui affectent de le mépriser pouvaient se hausser jusqu'à le comprendre. Une même pensée nourrit sa volonté patiente : survivre, rester fidèle à ses origines, transmettre à ses descendants l'héritage qui fait sa fierté.
Commenter  J’apprécie          40
La légende d'un Canada normand a persisté : simplification que justifient presque nos commencements. De nos pères, les Normands sont arrivés les premiers et les plus nombreux ; mais leur influence, indéniable, rencontre celle des hommes du Perche et du Poitou, de la France du nord et de l'ouest, à laquelle le Canada se rattache largement.
Commenter  J’apprécie          40
Enseigner l'économie politique à cette époque, ce n'était pas une tâche facile chez nous. Je n'avais guère de traditions où m'appuyer, car les précurseurs étaient clairsemés. Comment retrouver les articles d'Étienne Parent ou, plutôt, comment lui attribuer des articles non signés ? Quant à son Discours, paru en 1878, imprégné de saint-simonisme, il se bornait à des problèmes dépassés depuis longtemps. Les travaux de Léon Gérin étaient ensevelis dans une revue européenne, la Science sociale, et je n'en connus que plus tard la merveilleuse fécondité. Restaient Errol Bouchette, qui poursuivait ses études consacrées à l'indépendance économique du Canada français, et Émile Miller, qui animait notre géographie de préoccupations humaines.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai donc vécu les tout premiers débuts de l'Université de Montréal et je suis, avec Mgr Émile Chartier, le seul survivant de la première promotion des officiers généraux, celle de 1920. Les chanceliers, les recteurs, les présidents, les doyens, ont passé: Mgr Chartier a été pendant vingt-quatre ans mon collègue et mon conseiller.
Commenter  J’apprécie          20
Toujours moitié bon, moitié mauvais, je ne pus exercer ma profession avant quelques mois, ayant négligé « sans raison valable », ainsi que je disais déjà, de faire enregistrer mon brevet de cléricature. Je présentai une requête au Barreau qui voulut bien lever l'interdit. Et j'ouvris une étude toute neuve, en société avec mon vieux camarade et fidèle ami, Arthur Vallée.
Commenter  J’apprécie          10
Il est possible sans doute d'établir des comparaisons entre les Etats-Unis et le Canada, par exemple, voire entre les pays du nord et les pays du sud de l'Amérique, mais leur état de croissance, leur civilisation in potentia, est instable, disparate, au moins pendant le temps qu'il faut aux adaptations. Ce qui semble clair aujourd'hui risque de n'être plus vrai demain, ou plus tout à fait vrai; en sorte que, dans ces masses en fusion, ce sont des reflets, des tons plus ou moins accentués, qu'il faut distinguer et rapprocher comme on fait des nuances sur la palette d'un peintre.
Commenter  J’apprécie          10
Qui donc se préoccupe de savoir ce que nous gagnons en enfants chaque année ? Eh bien, la vie nous apporte plus de deux corps d'armée. Il est né, en 1915, dans la seule province de Québec, 83,274 petits Canadiens, dont 6,587 protestants : c'est, — qu'elle me pardonne ! — plus que la population de la ville de Québec en 1911. Une ville en un an, n'est-ce pas un apport appréciable ? C'est là un chiffre absolu, résultat de l'addition des naissances. Pour faciliter les comparaisons avec d'autres pays, les statisticiens établissent ce qu'on appelle un coefficient en calculant le « taux de la natalité », la proportion des naissances pour dix mille ou mille habitants. Nous savons ainsi qu'il est né, en 1915, 379 enfants pour dix mille habitants, soit 37.9 pour mille ou, si Ton y tient, 3.79 pour cent. C'est un joli taux d'intérêt, et qui conduira à quelques solides millions dans une centaine d'années.
Commenter  J’apprécie          10
Le tourisme obéit à des courants qui, selon la fantaisie ou la volonté des individus, au gré des circonstances ou sous la pression du moment, le restreignent à une région, le bornent à un horizon, ou l’emportent vers l’étranger. Le tourisme - mouvement d'hommes - est, comme le négoce - mouvement de produits et de capitaux -, intérieur ou extérieur selon qu'il s'arrête aux limites du pays ou dépasse les frontières.
Commenter  J’apprécie          10
Les économistes n'ont pas distingué ce qui fait le tourisme : le capital nature et le capital-traditions. Ils n'en parlent pas parce que leur conception du capital ne dépasse pas l’instrument de production. Sans doute ont-ils raison s'ils se refusent à mêler les choses et les termes. Le capital-nature, c'est la nature ; et le capital-traditions, c'est une culture ou un état d'esprit, né du passé, qui influe sur le travail, le pénètre, le dirige.
Commenter  J’apprécie          10
Le capital est l'instrument dont l'homme se sert pour produire ou pour intensifier la production. Une usine, une machine, un véhicule, sont du capital comme les installations où le travail accomplit son destin. Des capitaux, qui appartiennent à des individus ou à des sociétés, sont privés ; d'autres sont publics : ils sont la propriété du peuple représenté par l'État.
Commenter  J’apprécie          10
Je me rappelle un propos d'Émile Faguet, qui doit se trouver quelque part dans son Rousseau : « L'homme est né libre, et partout il est dans les fers, ce qui est aussi intelligent que de dire : le mouton est né carnivore, et pourtant il mange de l'herbe. » L'homme est né libre et il reste libre, d'esprit et de volonté ; s'il s'enchaîne, s'il s'impose une contrainte, c'est pour assurer la liberté de tous dans le respect de l'autorité et la poursuite du progrès. La société apparaît ainsi comme un mélange d'initiatives et d'acceptations dont le jeu permet à l'individu de s'épanouir sous la protection des lois.
Commenter  J’apprécie          10
Je m'inscrivis à la Faculté de droit.
La loi m'intéressait par plusieurs aspects, quoique j'aie été troublé, en commençant par l'article 1472 et sans savoir ce que c'était qu'un contrat, l'étude du code civil.
Le Droit romain, auquel je devais revenir un jour, provoquait des manifestations bruyantes qui rappelaient les classes d'anglais du collège. Pourtant, le professeur était pénétré de son enseignement. D'autres cours
prêtaient davantage à l'éloquence: nous les suivions avec conviction, prompts à saisir la moindre allusion aux événements, le moindre sens détourné vers la politique ou la société, qui déchaînaient sans raison précise une tempête d'applaudissements ou de protestations.
Commenter  J’apprécie          00
Suivant les affinités de race ou de religion, des groupes se forment, dans les deux pays, aussi bien qu'en Amérique latine. Moins nombreuse, la la population du Canada est tout de même compartimentée. Comme aux Etats-Unis, les groupes détachés d'Europe se reconstituent. Ils accentuent le caractère de certaines régions: l'est, français et anglo-saxon; l'ouest, cosmopolite. Victoria est encore britannique, au moins d'aspect; Halifax garde des traits « loyalistes »; mais les rues de Montréal, et surtout de Toronto et de Winnipeg, ont des reflets de New-York ou de Chicago.
Commenter  J’apprécie          00
L'Amérique s'est donc peuplée par l'accroissement naturel, qui a subi des fortunes diverses, et par l'immigration. Les Etats-Unis et le Canada ont reçu les mêmes afflux d'humanité. Les recensements confirment le phénomène qui, on le sait, a plus d'ampleur aux Etats-Unis, mais qui garde une allure et une variété identiques. Les mêmes races, par un ordre spontané, comme si une semblable impulsion les déterminait les unes après les autres, se répandent dans les creusets d'Amérique où parfois elles se condensent. L'immigration est déterminée par les mêmes causes: similitude d'origine, appât du gain, recherche du bien-être, élan vers la liberté.
Commenter  J’apprécie          00
En janvier 1918, paraissait la première livraison du Nigog. Nom étrange, tiré du Dictionnaire canadien-français: Mot d'origine sauvage désignant un instrument à darder le poisson et particulièrement le saumon. Le titre, disait un journal de l'époque, est tranchant, net, sec; il fait cocarde .
Le Nigog s'intéressait surtout à l'art. Un premier article, intitulé Signification, disait: Il est temps que la critique soit un sérieux enseignement général et non plus un complaisant bénissage d'oeuvres puériles et inhabiles. Les productions littéraires, les concerts, les expositions de peinture et de sculpture, tout le mouvement artistique enfin, doit être critiqué auprès du public averti, par des spécialistes ».
Commenter  J’apprécie          00
Après trois ans d'absence et de douces habitudes, le retour au Canada provoque des impressions complexes.
Quelques contacts sont décevants.. Les inélégances d'architecture et les pauvretés de langage frappent plus qu'autrefois. On éprouve de la joie à retrouver le pays, ses horizons, le jaillissement des eaux, les interminables
plaines crénelées de montagnes — une sorte de joie lente qui serait un réveil. Tout cela s'accompagne de nostalgies qui dorment au fond de l'être, avec des retours parfois aigus. Le remède est de s'entourer des choses que l'on a rapportées, qui évoquent chacune des souvenirs, de se constituer un refuge. Il est surtout dans le travail, dans l'espoir d'être utile et la satisfaction d'entreprendre une tâche.
Commenter  J’apprécie          00
L'étudiant en droit tâchait de trouver une étude où faire sa cléricature. Il y avait les grands bureaux où le clerc était rémunéré, parfois avec largesse, et les bureaux de moindre importance où le futur avocat ne touchait rien, ou presque. Mais il apprenait, du moins en principe, la procédure.
Commenter  J’apprécie          00
Étudiant, je m'évadais de Montréal, aussitôt que je le pouvais, vers une campagne, celle qui s'offrait. Je garde surtout le souvenir de Saint-Hubert et de Saint-Hyacinthe.
Commenter  J’apprécie          00
Si l'arbre français conserve toute sa vieille sève, si, des racines profondes qui courent dans le sol, une inépuisable sève monte aux belles branches pour s'épanouir en fleurs et se muer en fruits, est-il étonnant que les rejetons de l'arbre, de leur côté, portent, malgré les greffes qu'on a essayé d'y pratiquer, fleurs et fruits de France? Tout près de nous, deux provinces récemment séparées font voir, qu'en dépit de toutes les entreprises,
un rejeton français reste français : la culture française est aujourd'hui, plus même qu'à la veille de la guerre, en honneur dans nos provinces
d'Alsace et de Lorraine. Et nous en tirons légitimement de la gloire. Mais qu'est ce, quand, après cent soixante ans d'absence, le Français, qui retourne au Canada, constate là-bas la force de nos survivances !
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Édouard Montpetit (1)Voir plus

Quiz Voir plus

Les Slogans Publicitaires

............. et ça repart !

Colgate
Mars
Pepsi

20 questions
230 lecteurs ont répondu
Thèmes : amour fouCréer un quiz sur cet auteur

{* *}