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Citations de Louise Michel (196)


Scélérats que nous sommes ! Nous réclamons le pain pour tous, la science pour tous ; pour tous aussi l'indépendance et la justice !
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CHANSON DU CHANVRE

Le printemps rit dans les branches vertes,
Au fond des bois gazouillent les nids ;
Tout vit, chantant les ailes ouvertes,
Tous les oiseaux couvent leurs petits.
Le peuple, lui, n'a ni sou ni mailles,
Pas un abri, pas un sou vaillant ;
La faim, le froid rongent ses entrailles.
Sème ton chanvre, paysan ! Sème ton chanvre, paysan !
Il ferait bon, si Jacques Misère
Pouvait aimer, de s'en aller deux !
Mais loin de nous amour et lumière !
Ils ne sont pas pour les malheureux !
Ne laissons pas de veuve aux supplices,
Ne laissons pas de fils aux tyrans,
Nous ne voulons pas être complices.
Semez le chanvre, paysans ! Semez le chanvre, paysans !
Forge, bâtis chaînes, forteresses.
Donne bien tout, comme les troupeaux,
Sueur et sang, travail et détresses.
L'usine monte au rang des châteaux.
Jacques, vois-tu, la nuit sous les porches,
Comme en un songe au vol flamboyant,
Rouges, errer, les lueurs des torches.
Sème ton chanvre, paysan ! Sème ton chanvre, paysan !
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Elle était belle ainsi, la pauvre folle, dans cet acte de dévouement qui allait lui coûter la vie.
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Ecrivez-moi donc quelques lignes afin que je trouve un peu de courage ! Lorsque je suis désespérée, je relis quelques-uns de vos chants, et il me semble respirer l’air frais de mes montagnes.
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Si je ne vous écrivais pas, je ne pourrais supporter la vie.
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J’en arrive à la fin.
Maintenant qu’a chanté pour moi l’oiseau noir du champ fauve, il ne sera peut-être pas mauvais d’en jeter quelques lignes comme étude, pour ceux qui ignorent les effets qui se produisent quand on n’a plus rien à craindre, qu’on ne peut souffrir davantage, et que de l’autre côté de la douleur on regarde froidement se tordre les haines qui dardent leur venin, et trottiner les imbécillités gonflées d’envie.
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Les bulletins de vote destinés à être emportés par le vent avec les promesses des candidats ne valent pas mieux que les sagaies contre les canons.
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Les religions se dissipent au souffle du vent et nous sommes désormais les seuls maîtres de nos destinées.
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LES DIX SOUS DE MARTHE
Combien de choses on souhaite ! combien de choses on rapporte à propos du jour de l’an.
Voilà une de celles qu’on raconte ; quant à celles qu’on peut souhaiter, en voilà une aussi : vivez et mourez en paix avec votre conscience.
La petite Marthe avait reçu un grand nombre de jouets et une quantité prodigieuse de bonbons. Comme elle n’avait que six ans, on n’était pas encore à midi qu’elle était déjà lasse des jouets et rassasiée de bonbons.
Marthe demanda alors à sa grand’tante, qui la gâtait beau-coup, de vouloir bien venir un peu se promener avec elle. (p100)
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CHANSON DES FLOTS
I.
L’Océan mugit et palpite
Dans le vaste abîme des eaux,
Et plus largement et plus vite
Les fleuves courent vers les flots ;
Du fond de la mer haletante
Sortent de longs mugissements,
Avec ces râles d’épouvante,
Ô mer, pleures-tu tes enfants ?

Racontes-tu, mère géante,
Comment tes fils des premiers jours
Ont soulevé leur chair vivante
Dans les éléments en amours ?
Comment, dans les chaleurs énormes,
Parurent les étranges formes
Des monstres effrayants et lourds ?

(p66)
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pour Mandela

Adieu Maître

Ils étaient presque dieux car c'était des poètes
Et le maître devant qui s'inclinaient leurs têtes
Était sublime et doux
Ô comme c'était beau ! sur notre terre morne
Ce poète, ce Christ, esprit que rien ne borne
Grand et bon entre tous !
Dieu, suprême clarté, brillait dans ses prunelles
Les anges, à ses pieds, fermaient leurs vastes ailes
Comme pour contempler
Il faisait d'un coup d’œil, les malheureux moins sombres
Et d'innombrables voix déclamant dans les ombres
Se prirent à chanter
Ils disaient : gloire à lui ! gloire ! au seigneur semblable
Il voit l'aube et la nuit, l'astre et le grain de sable,
Le juste et le méchant,
De tous il a pitié, tous il les transfigure
Gloire ! c'est Jéhovah ! Vers lui, comme un murmure
Tout monte l'adorant
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Louise Michel
Jamais je n'ai compris qu'il y eût un sexe pour lequel on cherchât à atrophier l'intelligence comme s'il y en avait trop dans la race.
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Nul homme ne serait un monstre ou une victime sans le pouvoir que les uns donnent aux autres pour la perte de tous.

P123
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Voyez les grains de sable et les tas de blé mûr et, dans les cieux profonds, les astres entassés ; tout n'est-il pas semblable ? Où tout cela s'en va, c'est là que nous allons ; et voici venir la grande moisson, poussée dans le sang de nos cœurs ; les épis en seront plus lourds, elle en sera plus haute.
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Pourquoi ne sommes-nous pas morts [...]
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Si elles veulent gouverner ? Soyez tranquilles ! Nous ne sommes pas assez sottes pour cela ! Ce serait faire durer l'autorité. Gardez-là afin qu'elle finisse au plus vite.
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Louise Michel
Songez y bien. S’il y a tant d’anarchistes c’est qu’il y a beaucoup de gens dégoutés de la triste comédie que depuis tant d’années nous donnent les gouvernants.
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Combien de fois on devait croire le jour arrivé de les jeter aux chiffons, les loques de l'empire, et toujours il durait ! Rien de solide comme les ruines, rien qui dure plus que les haillons.
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Plus de drapeau rouge mouillé du sang de nos soldats. J’arborerai le drapeau noir, portant le deuil de nos morts et de nos illusions.

Jamais je n'ai compris qu'il y eût un sexe pour lequel on cherchât à atrophier l'intelligence comme s’il y en avait trop dans la race.

Il y a entre les propriétaires des maisons de prostitution échange de femmes, comme il y a échange de chevaux ou de bœufs entre agriculteurs ; ce sont des troupeaux, le bétail humain est celui qui rapporte le plus. […] Si les grands négociants des marchés de femmes qui parcourent l’Europe pour leur négoce, étaient chacun au bout d’une corde, ce n’est pas moi qui irais la couper. […] Est-ce qu'il n'y a pas des marchés où l'on vend, dans la rue, aux étalages des trottoirs, les belles filles du peuple, tandis que les filles des riches sont vendues pour leur dot ? L'une, la prend qui veut ; l'autre, on la donne à qui on veut. La prostitution est la même […] Esclave est le prolétaire, esclave entre tous est la femme du prolétaire.

Maintenant, les jours d’enfance sont esquissés et voilà, étendu sur la table, le cadavre de ma vie : disséquons à loisir.

Ces matins de la vie, la destinée, les ailes pliées comme une chrysalide, attend l’heure de les livrer au vent qui les déchire.

Même idée de se choisir une fiancée toute jeune et de la faire repétrir comme une cire molle pendant quelques années avant de se l’offrir en holocauste.

Et dire qu’il y a de pauvres enfants qu’on eût forcées d’épouser un de ces vieux crocodiles ! Si on eût fait ainsi pour moi, je sentais que, lui ou moi, il aurait fallu passer par la fenêtre.

Combien de fois on devait croire le jour arrivé de les jeter aux chiffons, les loques de l’Empire, et toujours il durait ! Rien de solide comme les ruines, rien qui dure plus que les haillons.

Elle s’assit au piano et, ses mains glacées glissant sur les touches froides elle commença je ne sais quelle invocation au Dieu d’Israël ; on y sentait le désert, le calme de la mort et ce calme allait jusqu’au cœur.

Les êtres, les races et, dans les races, ces deux parties de l’humanité : l’homme et la femme, qui devraient marcher la main dans la main et dont l’antagonisme durera tant que la plus forte commandera ou croira commander à l’autre réduite aux ruses, à la domination occulte qui sont les armes des esclaves.

Si l’égalité entre les deux sexes était reconnue, ce serait une fameuse brèche dans la bêtise humaine.

Si le diable existait, il saurait que si l’homme règne, menant grand tapage, c’est la femme qui gouverne à petit bruit. Mais tout ce qui se fait dans l’ombre ne vaut rien ; ce pouvoir mystérieux, une fois transformé en égalité, les petites vanités mesquines et les grandes tromperies disparaîtront ; alors il n’y aura plus ni la brutalité du maître, ni la perfidie de l’esclave.

Les meilleurs traités de commerce d’une nation ne protègent que les exploiteurs !

Et plus l’homme est féroce envers la bête, plus il est rampant devant les hommes qui le dominent.

On m’a souvent accusée de plus de sollicitude pour les bêtes que pour les gens : pourquoi s’attendrir sur les brutes quand les êtres raisonnables sont si malheureux ? C’est que tout va ensemble, depuis l’oiseau dont on écrase la couvée jusqu’aux nids humains décimés par la guerre. Car j’avais vu, la nuit, des gens qui vivent de proie ou qui sont proies eux-mêmes : une nuit de ce qu’on appelle la société civilisée.

Oui, les Russes ont raison, l’évolution est finie, il faut la révolution ou le papillon mourrait dans sa tunique de nymphe.

Toujours l’homme est obligé de briser la loi dont il s’enveloppe comme d’un filet et qu’il étend sur les autres.

Je n’attends ni douleur ni joie, je suis bonne pour le combat.

En révolution, l’époque qui copie est perdue, il faut aller en avant. La Commune, enserrée de toutes parts, n’avait que la mort à l’horizon, elle ne pouvait qu’être brave, elle le fut. Elle a ouvert la porte toute grande à l’avenir ; il y passera.

Les vengeances personnelles disparaîtront comme les gouttes d’eau dans les vagues déchaînées. On ne compte pas les vicissitudes des grains de sable ; ils roulent avec les autres, ils y sont tous.

Par-delà notre temps maudit viendra le jour où l’homme, conscient et libre, ne torturera plus ni l’homme ni la bête. Cette espérance-là vaut bien qu’on s’en aille à travers l’horreur de la vie.

Les femmes, je le répète, ne commirent pas de lâchetés : cela vient de ce que, ni les unes ni les autres, nous n’aimons pas nous salir les pattes. Peut-être sommes-nous un peu de la race féline.

J’ai vu les cavaliers défoncer les rassemblements avec les poitrines de leurs chevaux ; la bête, meilleure que l’homme, lève les pieds de peur d’écraser, fonce à regret sous les coups.

Il y avait longtemps que je ne croyais plus ou que je m’étais rendu compte qu’en doutant on ne croit plus.

[…] l’être multiple qu’on appelle l’humanité et qui arrivera à ce progrès que nous regardons sans le comprendre, pareil à une lointaine lumière…

Pendant la démarche courageuse des francs-maçons, en 1871, j’éprouvai l’impression de fantômes se dressant sur les remparts devant les royalistes égorgeurs de la Révolution : c’était grand et froidement beau comme ce qu’on éprouve devant les morts.

La solitude repose, surtout quand on a passé une grande partie de sa vie à avoir toujours besoin d’une heure de silence sans la trouver jamais, si ce n’est la nuit.

Peut-être aussi dans ce beau pays de France, la mode d’attribuer à un cas pathologique tout caractère de femme un peu viril est-elle complètement établie ; il serait à souhaiter que ces cas pathologiques se manifestassent en grand nombre chez les petits crevés et autres catégories du sexe fort.

Au milieu de la forêt Ouest, dans une gorge formée de petits mamelons encore imprégnés de l’âcre odeur des flots, est un olivier immense dont les branches s’étendent horizontalement comme celles des mélèzes ; jamais aucun insecte ne vole sur ses feuilles noirâtres au goût amer. Quelle que soit l’heure et la saison, une fraîcheur de grotte est sous son ombre, la pensée y éprouve, comme le corps, un rafraîchissement soudain.

La mer, pareille à une nuit, élève jusqu’aux rochers où je suis, d’énormes griffes d’écume toute blanche ; il y a dans les flots comme une poitrine qui râle.

Je découvrais les sacrifices faits pour moi par ma pauvre mère, simplement, sans se plaindre ; elle m’eût donné son sang comme elle m’avait, miette à miette, laissé prendre ce que nous possédions, pour des idées qui n’étaient pas les siennes.

Maintenant, les plumes qui ont déversé tant de venin sur moi peuvent fouiller jusqu’au cœur, pareilles à des becs de corbeau ; elles n’y trouveront plus que de la pierre. Et pourtant cette pierre saigne encore à certaines heures.

Pour que les institutions surannées durent plus longtemps, les Anglais les réchauffent de l’enthousiasme des femmes. Mais les branches vertes du vieil arbre ne peuvent rajeunir le tronc pourri.

Il n’est pas défendu de ne vouloir vivre qu’autant qu’on est utile et de préférer mourir debout à mourir couché. Quant à penser qu’un seul n’est rien devant tous, j’en ai toujours été persuadée ; seulement le tyrannicide n’est praticable que quand la tyrannie n’a qu’une seule tête ou un certain groupe de têtes. Quand elle est devenue l’hydre, c’est la Révolution qui s’en charge.

Cette accusation d’avoir ri n’est qu’un leurre. On ne voulait pas me condamner autrement parce qu’une femme est plus vite tuée par le ridicule. Rétablissons les faits : ce sont mes convictions qu’on poursuit en moi.

Nous voulons la liberté et nous croyons son existence incompatible avec l’existence d’un pouvoir quelconque, quelle que soit son origine et sa forme, qu’il soit élu ou imposé, monarchique ou républicain, qu’il s’inspire du droit divin ou du droit populaire, de la Sainte-Ampoule ou du suffrage universel.

Les anarchistes se proposent donc d’apprendre au peuple à se passer de gouvernement comme il commence déjà à se passer de Dieu.

Souvenez-vous de ceci, femmes qui me lisez : on ne nous juge pas comme les hommes. Il faut qu’une femme ait mille fois plus de calme que les hommes, devant les plus horribles évènements. Il ne faut pas que dans la douleur qui lui fouille le cœur elle laisse échapper un mot autre qu’à l’ordinaire. Car les amis, par la pitié qui les trompe ; les ennemis, par la haine qui les pousse, lui ouvriraient bien vite quelque maison de santé, où elle serait ensevelie, pleine de raison, avec des folles qui, peut-être ne l’étaient pas en entrant.

L’homme, quel qu’il soit, est le maître ; nous sommes l’être intermédiaire entre lui et la bête, que Proudhon classait ainsi : ménagère ou courtisane. Quand nous avons du courage, c’est un cas pathologique ; quand nous nous assimilons facilement certaines connaissances, c’est un cas pathologique.

S’il faudra du courage à vos frères pour les choses qu’ils verront, il vous en faudra cent fois davantage. Il faut aujourd’hui, qu’où les hommes pleureraient, les femmes aient les yeux secs.

La bannière rouge qui fut toujours celle de la liberté effraye les bourreaux, tant elle est vermeille de notre sang. Le drapeau noir crêpé de sang de ceux qui veulent vivre en travaillant, ou de mourir en combattant, effraie ceux qui veulent vivre du travail des autres.

D’autres ont trompé leurs maris ! Est-ce qu’ils ne les ont jamais trompées ? Si on laissait les gens se choisir eux-mêmes au lieu d’appareiller les fortunes, cela n’arriverait pas si souvent.

Tout le venin du monde peut tomber sur moi, sans que je m’en aperçoive. Ce sont quelques gouttes d’eau où tout l’océan est passé.

Il y a une chose qui vous étonne, qui vous épouvante, c’est une femme qui ose se défendre. On n’est pas habitué à voir une femme qui ose penser ; on veut selon l’expression de Proudhon, voir dans la femme une ménagère ou une courtisane !

J’ai pa
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Je n'avais jamais vu, avant la Commune, que Chaumont et Paris, et les environs de Paris avec les compagnies de marche de la Commune, puis quelques villes de France entrevues des prisons, et j'étais maintenant, moi qui toute ma vie avais rêvé les voyages, en pleine océan, entre le ciel et l'eau, comme entre deux déserts où l'on n'entendait que les vagues et le vent.
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