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Citations de Keiichirô Hirano (121)


La splendeur héroïque des métiers que je rêvais d'exercer un jour était d'autant plus risible que je me contentais de les imaginer. Car je ne fis jamais d'efforts acharnés pour y parvenir. J'avais juste l'impression que je deviendrais un jour l'un de ces personnages comme par l'effet d'une métamorphose. Ensuite, mon exaltation se calma petit à petit, laissant place à la pesante inertie du renoncement, et je commençai à ricaner haineusement de mes désirs.
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-Pour être franc, ça m'a étonné qu'autant de gens aient vu à quoi ressemblait l'au-delà.
-Je crois qu'ils fabulent, inconsciemment. Ca fait peur, de se dire qu'une fois mort, tout est fini. On a envie de croire, c'est psychologique. (p. 242)
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L’individualité n’était pas une chose unique et immuable, mais un conglomérat de différents dividus, qui changeaient en fonction des interlocuteurs. Même lorsqu’on était seul avec ses pensées, ce n’était pas toujours le même aspect de nous-même qui réfléchissait, mais plutôt ces différents dividus qui prenaient place les uns après les autres dans notre esprit pour mener notre réflexion à bien.
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La société ne pardonne pas à ceux qui ont réussi à panser leurs blessures intérieures. Vous seriez surpris par la malveillance des gens. Ils sont persuadés que ça doit suppurer, et suppurer encore, que la douleur doit continuer la vie durant.
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La fatigue extrême ressemble à une drogue. Je viens de m’en rendre compte en parlant avec toi. Je trouvais une consolation dans le fait de me surmener. Comme ça, je n’avais pas le temps de ressentir l’angoisse.
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Aucun bonheur n’est exempt de fatigue ou d’inquiétude
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Les êtres vivants, actifs jour après jour, se renouvellent sans cesse. Ils changent, s’enrichissent l’esprit, ressentent, pensent et font des choses différentes la veille du lendemain. C’est cela la vie, le quotidien des vivants. Mais les morts, héros de quelques maigres anecdotes, répètent indéfiniment les mêmes gestes.
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Et si, tout simplement la splendeur des cerisiers en fleur sous la pleine lune pouvait nous aider à accepter que notre propre vie arrive à son terme?
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Les gens de mon époque avaient besoin d'un mode d'emploi pour tout. Parce que le monde était trop vaste, et qu'en outre nous étions paresseux.
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Et moi je ne suis pas simple d ‘esprit comme vous. J’ai une vision beaucoup plus large. Sept milliard d’êtres humains pullulent sur cette planète. A cet instant précis, quelqu’un, quelque part, est en train de mourir. Et alors ? Me direz-vous. Le fait est qu’on ne peut pas être triste pour tout le monde. Quand on pense aux 4,6 milliards d’années d’existence de cette planète, qu’est ce que c’est qu’une personne qui meurt? Ce qui est important, c’est le groupe, la totalité. La politique, le gouvernement, l’économie, en fin de compte, tout n’est qu’une course à la prolifération. Dans les pays émergents, les hommes grouillent comme des vers. D’un autre côté, le Japon va au-devant de sa destruction. Les vieux dévorent la pitance des jeunes. Ces porcs laissent les jeunes se débrouiller avec la merde qu’ils ont laissée derrière eux et crèvent heureux, la panse bien remplie. Et vous, pendant ce temps, vous vous tuez à la tâche. Exténué, vous ne pensez plus à rien et vous en arrivez à ne même plus savoir ce que vous êtes réellement en train de faire. Le bonheur ? C’est quoi, ça ? Se marier ? Hein ? Faire des gosses? Vivre dans une baraque ordinaire ? Manger comme tout le monde?… Tout ça, ce n’est pas grand chose, comparé au bonheur que tous ces porcs ont tiré de la bulle financière.
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Je n'avais pas pris congé de Pierre Dufay depuis quelques minutes qu'un homme me héla. C'était Guillaume, le forgeron du village. Il était dans la force de l'âge, petit et extraordinairement laid, les jambes difformes. Cette difformité, affirmait-on, l'avait fait se tourner vers le métier de la forge pour gagner sa subsistance, les travaux agricoles lui étant interdits.
Bien que je lui fusse inconnu, Guillaume me retint pour me questionner en détail sur les raisons de ma visite à la bastide de Pierre Dufay. Une fois admises mes raisons, changeant brusquement de cap, il se lança dans un éloge dithyrambique de la personnalité de l'alchimiste. Si les termes de sa glorification étaient maladroits, traduisant des vues toutes personnelles, au point que je voyais de moins en moins ce qu'il voulait me faire comprendre, je saisis du moins qu'il tenait Pierre Dufay en grande estime.
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Chika, de retour chez elle après trois ans d'absence, prit à nouveau conscience de la morosité qui régnait dans la maison qui l'avait vue grandir. Elle n'avait pas le souvenir d'avoir ri à cette table lorsqu'elle était enfant. N'avait-elle vraiment jamais ri ? Ou bien n'en gardait-elle aucun souvenir ? Sa mère avait les sourcils froncés en permanence, comme si on lui avait cousu des plis sur le front plissé. Et ce menu aux couleurs ternes était à l'image de son coeur. (p. 411)
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Bien entendu, tout le monde considérait la mort comme un triste évènement. Mais la simple annonce d'un décès permettait-elle de déclencher chaque fois le chagrin, comme on appuierait sur un bouton ?
Lui-même avait perdu de vue beaucoup de gens de sa connaissance au cours de sa vie. Pour les êtres que l'on n'a pas vus depuis longtemps, quelle est la différence entre " exister encore quelque part" et "ne plus se trouver nulle part ?"

Ces gens que l’on ne reverrait plus jamais, que l’on ne contacterait plus jamais, n’étaient-ils pas déjà morts pour nous, avant même leur décès réel ? (p. 54)
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Quand quelqu’un meurt, il laisse un vide. Plus ou moins grand. Mais on ne peut pas laisser ce trou ouvert indéfiniment. Alors chacun fait son possible pour le combler. Si on ne le fait pas, on finit par trébucher et tomber dedans… (...)
- Le vide ouvert au travail, dans la famille, dans le coeur de ceux qu'on a laissés derrière soi...Tu reviens pile au moment où ces trous ont été refermés. Si tu essaies de soulever le couvercle de force, tu risques de le casser. (p. 67)
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Lentement, paisiblement, comme si elle descendait pas à pas une longue pente, sa grand-mère s’éloignait de ce monde. Si Tetsuo lui trouvait l’air plus petit qu’avant, c’était peut-être à cause de la distance – parce qu’elle était déjà loin de lui.
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Il n’était pas seulement revenu à la vie. Il était revenu dans un monde dévasté par sa disparition. Peut-être était-ce justement pour réparer ce désastre qu’il était ressuscité ?
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Masaki était persuadé que les mots même devenaient impuissants dès l'instant que l'on était véritablement touché par la beauté la plus profonde de la nature. Il pensait que dans des moments pareils, aucun poème ne pouvait naître. Non pas que l'extase prit le pas sur la pensée, absorbant le langage, ce valet pointilleux de la raison. Dans l'idée de Masaki, à l'instant où il atteignait ce point, l'homme, sujet connaissant, se trouvait en accord si parfait et si intense avec la nature, objet de la connaissance, que cela rendait du même coup toute cognition caduque. La différence entre le sujet parlant et l'objet dont il devait parler disparaissait, dans une communion totale.
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Toutefois, même si je l'avais vu, ce vrai moi, quel visage aurait-il eu? Honnêtement, je ne sais pas très bien. Je suis même incapable de dire comment j'aurais voulu qu'on me vois...
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Je suis complètement apathique, vous savez. Et puis, je suis solitaire. Mais même moi, de temps en temps, il m’arrive de me demander pourquoi je vis; Je ne suis pas heureux, alors pourquoi continuer ma petite vie comme ça, au lieu de me suicider?… Vous savez ce que je crois, moi? Les hommes vivent uniquement dans le but de se reproduire. Exactement comme les mouches ou les cafards. Je me trompe? Tant que la race humaine ne s’éteint pas, peu importe ce que devient chaque individu. Donner naissance, proliférer. Tout ce qui compte, c’est le nombre non? […] Ah mais non, vous n’êtes pas une mouche ! Vous êtes une abeille. Les plaisir sont programmés pour que les hommes ne se posent pas de questions superflues.
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L'écart de vitesse de l'écoulement du temps, selon que l'on est enfant ou adulte, me semble analogue à celui qui sépare la vitesse d'un tricycle de celle d'un Boeing.
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