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Citations de Jocelyne Saucier (295)


Le grand âge lui apparaissait comme l'ultime refuge de la liberté, là où on se défait de ses attaches et où on laisse son esprit aller là où il veut.
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Le feu a des caprices qu'on ne s'explique pas. Il va sur les plus hauts sommets, arrache le bleu du ciel, se répand en rougeoiement, en gonflement, en sifflement, dieu tout-puissant, il s'élance sur tout ce qui est vivant, saute d'une rive à l'autre, s'enfonce dans les ravins gorgés d'eau, dévore les tourbières, mais laisse une vache brouter son herbe dans son rond de verdure. Que peut-on y comprendre ? Le feu, quand il a atteint cette puissance, n'obéit qu'à lui-même.
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En y pensant bien, je crois que le rêve occupe presque toute ma vie. Je ne peux imaginer ce que serait ma vie sans sa partie rêvée. Et je ne crains pas la vieillesse tant que je peux retourner à mes rêves d’enfance.

(BQ, p. 67)
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Il y a bien longtemps que j'ai découvert que les pièces ont leur propre volonté. Peut-être en est-il ainsi de tous les objets et qu'il suffit de se mettre à leur écoute pour qu'ils nous signifient leur désir. La chance ne résulterait plus alors de la loi capricieuse du hasard, mais viendrait d'un état de réceptivité totale face à l'objet de notre convoitise.

[il s'agit de pièces de monnaie pour jouer à "pile ou face" ]
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Mais ce que j'aime vraiment, c'est le two-up. Une version australienne du pile ou face, ... Ce que j'aime, ce sont ces quelques minutes pendant lesquelles le ronger prend les enjeux et qui sont pour moi un pur délice de souffrance et de jouissance entremêlées car, pendant ces quelques minutes, je suis hors de moi, je suis dans un état de concentration frénétique, tendu à l'extrême, absorbé par les deux pièces sur la planchette, et j'attends qu'elles me parlent : pile ou face ?
J'attends ce frémissement des paupières qui me dira que les pièces s'apprêtent à tomber pile. Un léger tremblement, à peine un frisson, tout juste un resserrement de la peau, un battement d'ailes de papillon sous la paupière, et je sais que les deux pièces tomberont pile, peu importent l'impulsion que leur donnera le lanceur et les virevoltes qu'elles exécuteront dans l'air. Un moment d'une fulgurante intensité qui vaut bien plus que les sommes qu'il me permet de gagner.
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Un homme qui passe les vingt dernières années de sa vie à s'arracher la tête pour donner un sens à des taches de couleur a énormément à dire.
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Notre mère, elle n’avait pas le temps. Elle nous avait préparé son repas des grands jours et c’est à peine si on pouvait la voir derrière sa table gargantuesque, tellement la fatigue de toute une vie la rendait invisible.
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La maison était pleine à craquer. On manquait de lits, de chaises, de temps, les heures étaient trop courtes pour le spectacle de la famille.
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La mort, ils en parlaient comme de la pluie et du beau temps, il a bien fallut m'y habituer.
- Belle journée.
- Ouais, belle journée pour mourir.
Ce n'était ni triste, ni douloureux, tout juste une éventualité qu'ils évoquaient comme n'importe quoi d'autre. Ils s'amusaient d'être devenus si vieux, oubliés de tous, libres d'eux mêmes. Ils avaient le sentiments d'avoir brouillé les pistes derrière eux.
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On n'arrive pas chez des gens qui ont près d'un siècle derrière eux avec un boniment de dernière minute. Il faut du doigté, de l'habileté, mais pas trop, les vieillards s'y connaissent dans l'art de la conversation, ils n'ont que ça dans les dernières années de leur vie, des propos trop astiqués incitent à la méfiance.
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La folie n’est peut-être que cela : un trop plein de tristesse.
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La boîte était sur la la tablette au-dessus du lit de Charlie. Une petite boîte en fer-blanc de forme cylindrique. Elle contenait des cristaux blancs de la taille du sel à marinade. De la strychnine. Du poison à renard, m'ont-ils expliqué, un reliquat de trappe, ça vous tue un renard en trois secondes et un homme en moins de dix.
Chacun avait sa boîte de sel et s'il fallait un jour aider, chacun savait où était la boîte de l'autre.
Je me croyais dur, capable d'en encaisser, mais de les entendre discuter de leur propre mort comme s'il s'agissait d'aller pisser ou d'écraser un pou, j'avais le cœur à vomir.
— La mort, on en fait notre affaire, avait lancé Tom du haut de sa voix éraillée.
Et puis, plus calmement, car il avait senti mon malaise :
— T'es trop jeune, essaye pas de comprendre.
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L’amour n’est pas le bonheur, il est trop grand pour loger dans si petit. (p.94)
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Quand le vent s'est levé et qu'il a couvert le ciel d'un dôme de fumée noire, l'air s'est raréfié, c'était irrespirable de chaleur et de fumée, autant pour nous que pour les oiseaux, et ils tombaient en pluie à nos pieds.
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Marie Desneige se laisse respirer comme une fleur qu'on va cueillir, une eau qu'on va boire.
Elle laisse le souffle chaud de Charlie l'envelopper, la pénétrer.
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Le sourire chez un mort, c'est une dernière politesse.
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J'ai dormi dans un lit de fourrures comme une princesse des contes anciens. Une couche moelleuse d'ours noir, de renard argenté, de loup cendré et même de carcajou, un brun profond qui luisait d'un éclat très noir dans mon lit de pelleteries.
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Les Grands Feux ont ravagé le nord de l'Ontario de façon cruelle et dévastatrice au début du XXe siècle.
C'étaient des feux transportés par des vents violents sur cinquante, cent kilomètres, détruisant tout sur leur passage, des forêts, des villages, des villes, des vies. C'était une mer de feu, un tsunami de flammes qui avançait dans un grondement d'enfer, impossible d'y échapper, il fallait courir plus vite que le feu, se jeter dans un lac, une rivière, s'accrocher à une chaloupe surchargée, un tronc d'arbre, attendre que le monstre se repaisse de sa fureur, que les flammes s'entre-dévorent, qu'il ne lui reste plus rien, qu'il se dirige vers d'autres forêts, d'autres villes, ne laissant derrière lui q'une terre noire et dévastée, une odeur de fin de combat et ce qu'on découvrira et ne découvrira pas sous les cendres.
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Ce qu'il faut comprendre de Steve et de Bruno, c'est qu'ils aiment l'illégalité. Leur amitié est basée sur ce besoin qu'ils ont de se sentir de l'autre côté des choses, sur un versant un peu abrupt, un peu glissant, connu d'eux seuls, ce qui leur donne le sentiment d'une liberté extraordinaire. (p.54)
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Le sourire, chez un mort, c'est une dernière politesse. (p52)
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