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Citations de Henri Pichette (136)


Lambeaux
d'un manuscrit d'amour
Paris, 1948


J'ai les deux yeux, les deux grands yeux fendus, les deux
beaux yeux félins, les deux beaux grands yeux clairs et
sombres de la Femme sur mon oreiller. Ses yeux où voir
tantôt la mer phosphorescente,
ou la prairie ultrafleurie,
quelquefois les roses de la pointe du jour,
tout à l'heure les violettes du jour frisant,
là, de l'eau qui a l'air de dormir
— une mer plane coite sans brume ni voile ni e muet

. . .

Ils descendrons, les yeux. Ils seront escarboucles, les
yeux, comme un démon qui prie….

p.103
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Fragments du « Sélénite »
Paris, 1949


Si doivent m'accuser d'être dans la lune les étranges innocents qui se vantent d'avoir les pieds sur terre, eh bien ! je passerai aux aveux tout de go : « Je suis un Sélénite. »
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La lune fait la part belle de la mort dans le ciel de la vie.
Les nobles loups y hurlent.
Les sages hiboux la hululent.
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comme un appeau tout de silence et de clarté
comme un leurre d'amour par belle nuit d'été
_______________________________________________________________

voyeuse
qui ne se départ jamais de sa sérénité
alors qu'en chaleur les chattes noctivagues
feulent à cœur tendre
_______________________________________________________________
...
p.111

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je me consacre à la vitesse de l'esprit. Et le corps ne me tient lieu que d'accessoire.
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Le soleil devient une lampe électrique; la forêt un paravent; la plaine une descente de lit
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Monsieur Diable : A vos postes !
Le poète : J'ai les yeux révulsés de l'océan. Je percute contre le roc. La rage écume sur les plages. Le soleil se caille. Je m'étoupe. Je me bétonne. Je me hérisse jusqu'aux nuages. Ma bonne étoile file et s'éteint. Je nage, je nage. Je sue sang et eau. Je nage en nage. Mon coeur s'insurge dans sa cage. Bientôt la contre-attaque ! Je veux trois fleurs à la séance :
L'ami : Bleuet Marguerite et Pavot,
Monsieur Diable : comme qui dirait les sommets d'un triangle aux couleurs du Drapeau !
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Ma jeunesse a des siècles en poupe. Au revoir, au revoir ! Vous croyez que je ne ferai pas l'arbre droit ou le coup de pied à la lune ou main chaude avec les benjamins ? Vous croyez cela ? Peine perdue ! Le poème n'est à moi. Je suis spectateur, et c'est vous le spectacle. Au revoir pour de bon ! Je cherchais mon alphabet. J'insiste, je … FEU SUR L'HOMME Mais la poésie s'envole, vole, vole à tire-d'aile. Elle vole …
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OUSTE, dehors oies blanches, culottins, angelots, puceaux de choix! Regagnez les jupes de vos mères! Nous, on rapplique. Ah, les sorties, les bordées, les livraisons ! Toc toc ! C’est nous les brasiers des bas-ventres. A la tienne! à toutes les filles de joie ! aux fesses d’Aphrodite !
Donnons ses huit jours à l’épouse ! Gorgeons les garces ! Agitons les flabellums! Faites entrer les ballerines ! Copulons méthodiquement. Ayez la dragée haute. Avant quoi, soûIons-nous.
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Par-devant Nous la délinquance des usines et de par Nous le « halte » aux mains-d’œuvre . Nous sommes l’État — le patron — le juge. Nous soliloquons. RUSE, RAGE et RIRE sont nos cartes… Nous sommes le renard intellectuel qui flaire la levée en masse des maîtres dorés sur tranche (classiques peignés comme des jardins à la française, philosophastres des lumières qui spéculèrent à la chandelle, romantiques échevelés échafaudant d ’utopiques philadelphies). Je m’épouffe de rire à décongeler la lune ! Ô lune, judas dans les ténèbres ! Mais motus, je passerai sous silence tout le bien que je pense du mal. A peine ferai-je une entorse légère, vu que je veux que vous voyiez le bref du sang au mur de la raison… Eh quoi! je ne suis pas de ces contradicteurs-nés pour la parade, mais bel et bien l’endroit et l’envers d’une nature morte autant que vivante. Je promets la fermentation, la putrescence…
Prince ès sciences occultes et fatales, Nous traçons au compas le cercle vicieux : Il faut Penser dans le même rayon que Nous et n’en point démordre.
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L'AMOUREUSE : Je suis libre avec ton corps. Je t'aime au fil de mes ongles, je te dessine. Le coeur te lave. Je t'endimanche. Je te filtre dans mes lèvres. Tu te ramasses entre mes membres. Je m'évase. Je te déchaîne
LE POÈTE : Je t'imprime
L'AMOUREUSE : Je te savoure
LE POÈTE : Je te rame
L'AMOUREUSE : je te précède
LE POÈTE : je te vertige
L'AMOUREUSE : et tu me recommences
LE POÈTE : je t'innerve te musique
L'AMOUREUSE : te gamme te greffe
LE POÈTE : te mouve
L'AMOUREUSE : te luge
LE POÈTE : te hanche te harpe te herse te larme
L'AMOUREUSE : te mire t'infuse te cytise te valse
LE POÈTE : te balise te losange te pylône te spirale te corymbe
L'AMOUREUSE : t'hirondelle te reptile t'anémone te pouliche te cigale te nageoire
LE POÈTE : ta calcaire te pulpe te golfe te disque
L'AMOUREUSE : te langue te lune te givre
LE POÈTE : te havre te cèdre
L'AMOUREUSE : te rose te rouge te jaune te mauve te laine te lyre te guêpe
LE POÈTE : te troène
L'AMOUREUSE : te corolle
LE POÈTE : te résine
L'AMOUREUSE : te panthère
LE POÈTE : te goyave
L'AMOUREUSE : te salive
LE POÈTE : t'arque en ciel
L'AMOUREUSE : te luzule
LE POÈTE : te sisymbre te gingembre t'amande te chatte
L'AMOUREUSE : te fruite
LE POÈTE : te septembre octobre novembre décembre et le temps qu'il faudra
MONSIEUR DIABLE : BRAVO, voilà comme on écrit l'histoire ! N'est-ce pas mes tourtereaux ?
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MONSIEUR DIABLE : Alors Trime
LE POÈTE : Mais, vous me promettiez ...
MONSIEUR DIABLE : A partir d'aujourd'hui tu es un portefaix, un esclave. Tu appartiens à la société, à la galère. Nous te couchons sur la matricule, et te poussons dans nos œuvres. En route ! T'es sens doivent capituler à la petite semaine. Le cirque Business t'a programmé. La Direction se congratule; elle est fière d'avoir plusieurs genoux sur ta poitrine.
LE POÈTE : Vous ne comprenez pas ? On m'écharpe. Or je suis innocent, malgré ce que peuvent imaginer les gladiateurs. Je suis innocent à tel point qu'un jour j'ai levé l'amour comme un gibier. J'avais la force et la fraîcheur d'une forêt. Je fis alliance avec la sève, la résine, le latex, le sang. Eurêka ! Je suis sauvé. Je rassemble ma conscience. Je pose le bloc de la joie sur la tendre terre... le sable... Je... m'enfonce...
MONSIEUR DIABLE : Tu couves la maladie d'une planète. Rend-toi compte. Tu collectes les larmes, tu jures par tous les saints, tu vas un galop d'enfer, tu préfaces le courroux des citoyens. On t'enfermera. L'internement est le sort des ingouvernables. Transige avec le prince
LE POÈTE : Je ne sais pas répondre... J'avais jadis le coeur à jour. Les fonctionnaires étaient des arbres, des fleuves,
MONSIEUR DIABLE : des mirages.
LE POÈTE : Ah, de grâce, lâchez-moi ! Je ne suis plus un homme ! J'eusse tué de désespoir les falsificateurs de la providence. Plus que jamais j'entendis les chiffres - les machines - les chaînes. Je fis force de voiles vers les souvenirs. Je crus possible de retrouver mon rêve dans la nuit des temps. Le contre-courant des boutefeux et des flics me ramena.
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Ils ont fixé rendez-vous au peuple, à la personnalité transparente; et les Horlogers, les Fleuristes, les Éboueurs, les Couturières, les Saute-ruisseau, les portefaix, les Dactylos, les Facteurs d'orgues, les Marchandes des quatre saisons et les Mécaniciens y sont exacts. La richesse leur sourira en commun, point cette richesse vorace et propriétaire, monstrueuse, réglementée à la seule chère, point l'apanage des seigneurs ou la démonstration capitaliste des armes; mais la richesse du coeur, la confiance vitale qui détecte l'amour et brise l'esprit fort. Je suis heureux. Je n'envie personne. Je suis terriblement fier de voir se lever le matin.
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C'est alors que j'oublie le revers des villes, le souci de vivre au milieu des flèches. Je retrouve intacte mon enfance. Je jouerais des siècles avec tes boucles. Je t’emmènerais au Pays des Manières limpides. Je t'accrocherais un cristal de neige éternelle au corsage. Tu choisiras tes lacs, tes rives, tes chaines de montagnes. Tu commanderais ton ciel, ta saison, les robes des lendemains.Pour toi, sur les chemins de ronde, nous sortirons minuit de nos poches et nous ferions du feu.
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l’Oreille c’est l’épouse de l’air
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3. LA GUERRE

salve de roquettes



Monsieur Diable
À vos postes !

le poète
J'ai les yeux révulsés de l'océan. Je percute contre le roc. La rage écume les plages. Le soleil se caille. Je m'étoupe. Je me bétonne. Je me hérisse jusqu'aux nuages. Ma bonne étoile file et s'éteint. Je nage, je nage. Je sue sang et eau. Je nage en nage. Mon cœur s'insurge dans sa cage. Bientôt la contre-attaque! Je veux trois fleurs à la séance :

l'ami
Bleuet Marguerite et Pavot,

Monsieur Diable
comme qui dirait les sommets d'un triangle aux couleurs du Drapeau!

le poète
J'orchestre la fusillade. Je bous. Je traverse le tonnerre. Les sapeurs font des prodiges. Je me dope. Le plafond se fisse. À lui seul, mon voisin est un escadron. Il y en a un qui, plus loin aspirine sur aspirine. Celui-là pense exorciser le plomb. Celui-ci, les affres lui lâchent le ventre. D'autres sont impassibles comme des menhirs. Puis le fouet du ciel claque à ras de nos casques.

Monsieur Diable
À mon commandement…
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1. LA GÉNÈSE

La scène est aux portes
d'une ville haute de ciel.

aurore


le poète
Depuis la première pulsation du monde je tournais sur moi-même je pensais comme une circonférence Intérieurement le barouf me fut toujours intolérable Je faisais chambre commune avec la monotonie Les sons me parvenaient sans que je pusse les classer J’avais une peur bleue de l’espace Je n’insisterai pas sur la froideur du parcours ni sur l’antipathie des soleils croisés à toute allure Cependant que des mouvements d'eaux d'algues d'herbe d'arbres de sable de fluides et d'ingrédients annonçaient qu'il naîtrait un corps de tout cela Par les fissures de la solitude le sang s’infiltra et désormais circule…
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Laisse-moi te dire : j’ai besoin d’être voyagée comme une femme. Depuis des jours et des nuits tu me révèles. Depuis des nuits et des jours je me préparais à la noce parfaite. Je suis libre avec ton corps. Je t’aime au fil de mes ongles, je te dessine. Le cœur te lave. Je t’endimanche. Je te filtre dans mes lèvres. Tu te ramasses entre mes membres. Je m’évase. Je te déchaîne
Le Poète : Je t’imprime
L’Amoureuse : je te savoure
Le Poète : je te rame
L’Amoureuse : je te précède
Le Poète : je te vertige
L’Amoureuse : et tu me recommences
Le Poète : je t’innerve te musique
L’Amoureuse : te gamme te greffe
Le Poète : te mouve
L’Amoureuse : te luge
Le Poète : te hanche te harpe te herse te larme
L’Amoureuse : te mire t’infuse te cytise te valve
Le Poète : te balise te losange te pylône te spirale te corymbe
L’Amoureuse : l’hirondelle te reptile t’anémone te pouliche te cigale te nageoire
Le Poète : te calcaire te pulpe te golfe te disque
L’Amoureuse : te langue le lune te givre
Le Poète : te chaise te table te lucarne te môle
L’Amoureuse : te meule
Le Poète : te havre te cèdre
L’Amoureuse : te rose te rouge te jaune te mauve te laine te lyre te guêpe
Le Poète : te troène
L’Amoureuse : te corolle
Le Poète : te résine
L’Amoureuse : te margelle
Le Poète : te savane
L’Amoureuse : te panthère
Le Poète : te goyave
L’Amoureuse : te salive
Le Poète : te scaphandre
L’Amoureuse : te navire te nomade
Le Poète : t’arque-en-ciel
L’Amoureuse : te neige
Le Poète : te marécage
L’Amoureuse : te luzule
Le Poète : te sisymbre te gingembre t’amande te chatte
L’Amoureuse : t’émeraude
Le Poète : t’ardoise
L’Amoureuse : te fruite
Le Poète : te liège
L’Amoureuse : te loutre
Le Poète : te phalène
L’Amoureuse : te pervenche
Le Poète : te septembre octobre novembre décembre et le temps qu’il faudra
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Car à vingt ans tu optes pour l'enthousiasme, tu vois rouge, tu ardes, tu arques, tu astres, tu happes, tu hampes, tu décliques, tu éclates, tu ébouriffes, tu bats en neige, tu rues dans les brancards, tu manifestes, tu lampionnes, tu arpentes la lune, tu bois le lait bourru le vin nouveau l'alcool irradiant, tu idéalises, tu ambitionnes, tu adores, tu détestes, tu brilles...
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5. L'ACCOMPLISSEMENT

le poète
J'ovationnerai le soleil qui est une gerbe de
gestes!

Les oiseaux des eaux secouèrent les fines
cendres du sommeil et s'envolèrent La brise
souffla sur chaque rose comme pour une braise
Le feu gagna la part du monde sous nos yeux
Nous appelâmes lumière ce feu qui tout
embrase et laisse tout intact L'arbre reprit sa
hauteur dans l'âtre de l'orient

Oui ma vie ne fut qu'un cri étincelle éternelle!
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5. L'ACCOMPLISSEMENT



le poète
Donc je suis équinoxial : printemps solidaire
d'Automne. Tout ensemble la joie d'or de
l'oiseau des cerises et la griserie de la grive
chanteuse, le levain dans la fleur de farine
et la parole comestible! — et les peuples
déjeunent autour des fontaines et le jour
et la nuit ont le même niveau

l'amoureuse
C'est le Rêve en pleine lucidité. La gravitation
de l'amour avec les corps célestes

le poète
Ce sont les roses comme le dedans de la main
et le dessous du pied des Papous sur les
avenues à 9 heures le matin

l'amoureuse
C'est l'émerveillement des géraniums par les Tziganes

le poète
C'est la traversée en musique des grands
après-minuit d'équitation par le feu de femme

l'amoureuse
Serait-ce la légende enroulée au destin comme
un volubilis ?

le poète
C'est le livre du monde, le vent tourne la
page, voici le fragment du cœur singulier,
voici les pluriels dans leur unisson, c'est
l'espèce par tous les temps du verbe et la
mise à jour sous l'œil immémorial



l'amoureuse
Les bergères des nuages
les cristalliers de la neige
les archers du soleil pacifique
les pontonniers de l'arc-en-ciel
les vents oiseleurs
les artificiers d'aurore boréale
les pilotes d'étoiles filantes
les plénipotentiaires de l'orage
les navigateurs de l'azur précis…
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2. L'AMOUR

La scène est au soleil de midi,
l'été, entre plaine et forêt.


le poète
Le lit des choses est grand ouvert. Je me suis endormi, pensant que c'était trop beau et que la terre s'échapperait. Je craignais tout des ventilations absurdes d'une nuit en colère. Les matins me fustigeaient. Je vivais crédulement. Sourcier infatigable, je cherchais l'Orifice originel, premier ouvrage par où passer la tête et crier au Soleil. J'ai trouvé! Je confectionne sur mesure une amoureuse. (En vérité, elle m'est venue d'une ville rêvée posée sur de grands boutons-d'or.)
Les peupliers s'organisent. Les rossignols composent. Il me souvient que l'ivresse nous emporta dans un vivant exercice : le mariage. Elle était si naturelle sous sa robe. Je fus sensible aux courbes aux frémissements particuliers aux aspérités inattendues de sa chair, à la marée montante ou descendante des muscles, à la dentelle des phrases ajourées de soupirs, à ses lianes ses diadèmes ses chevelures ses crépuscules d'Eve naissante, à la sagesse et à la déchirure de ses bords.
Elle me parla comme à un bouclier. J'avais autorité pour prendre sa défense. Pieds nus sur le fil blanc du rêve, nous courions après nos vêtements en allés. Jamais funambules ne furent si heureux de se rejoindre. Et je m'éveille, à l'unisson des terrasses où nos corps à bien menèrent leur cure. Désormais l'invention demeure. Ma femme sera mon paysage sensuel, le diorama de mon âme. Le monde s'est embelli. J'aspire littéralement l'avenir. La clarté du jour m'assiste. Je grimpe à l'échelle de corde de l'enthousiasme. O c'est plus que jamais l'heure des diamants érectiles ! Les alentours se métamorphosent. De coutume le cœur de la biche ne boule pas ainsi, l'eau a moins de charme, les oiseaux ne tombent pas si verticalement sur le ciel, l'air n'offre pas sa charpente avec autant de pompe ou de vigueur. Je vois enfin le plus beau frisson de l'arbre. Et le silence a trop vite plongé son glaive dans la pierre pour que je ne devine rien : Tu es là.

l'amoureuse
Je t'aime.
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