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Joël Gayraud (Auteur de la postface, du colophon, etc.)Marion Bataille (Illustrateur)
EAN : 9782842051266
70 pages
1001 Nuits (01/07/1997)
3.89/5   112 notes
Résumé :

Émile Zola (1840-1902), chef de file des écrivains naturalistes, met successivement en scène dans ce recueil les derniers jours d'un noble, d'un bourgeois, d'un commerçant, d'un ouvrier et d'un paysan. Cinq agonies, cinq tableaux pour esquisser une peinture sociale de la mort, rappelant que pour bien mourir, il faut bien vivre, et que l'inégalité règne jusqu'au dernier souffle.

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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Que faire de ceux qui restent quand on meurt? Que faire de celui qui meurt? le mourant se soucie beaucoup plus de ceux qui vont rester une fois qu'il soit mort. Si bien qu'il ne veut pas leur causer plus de peine. Il prépare attendre la mort dans le calme que de créer de la panique. Par contre, ceux qui doivent rester vivent déjà l'absence du mourant. Si bien qu'après sa mort, on se transforme tout de suite.
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On a l'habitude des portraits sociaux d'Émile Zola, des bourgeois aux miséreux, alors il n'est pas surprenant de lire ces textes courts pour décrire la façon dont les personnes meurent en fonction de leur classe sociale.
Avant d'écrire "Comment on se marie" beaucoup plus satirique, il publie en 1883 "Comment on meurt" sans point d'interrogation dans le titre pour dire que c'est un constat.
Ce livre est souvent représenté avec une tête de mort sur la couverture en raison du sujet mais il est loin de faire peur.
Le point commun de l'aristocrate, de la bourgeoise, de la commerçante, du démuni et du paysan c'est d'être vivant au début du texte. Ils vont mourir mais pas de la même façon et surtout les réactions de leur entourage vont être différentes.
Si les aristocrates sont bons à faire des discours, les bourgeois à ne penser qu'à la succession et à l'argent comme les commerçants qui regrette d'être obligé de fermer la boutique un jour de semaine pour cause de décès, le petit enfant d'ouvriers qui meurt d'une pleurésie faute de soins par manque de moyens des parents est d'une grande tristesse d'autant plus qu'il sera enterré dans la fosse commune. Et si le vieux paysan sera bien sous la terre qu'il a travaillé toute sa vie Zola nous dit sans être parodique que l'on n'est pas égaux face à la mort.


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Pour le défi ABC, je n'avais pas envie de m'attaquer à l'un des romans classiques d'Emile Zola. J'ai donc découvert un Zola novelliste dans les rayons de la médiathèque.
Ensuite le choix entre "Comment on se marie" et "Comment on meurt" a penché pour le côté sombre (effet Halloween ?!).

Ce recueil est comme ce titre l'indique, sur le thème de la fin de vie de 5 personnes de classes sociales différentes :
1) le comte de Verteuil
55 ans. Divorcé de sa comtesse de 46 ans. Deux enfants.
Proche de la fin, il souhaite à tout prix mourir en "homme du monde qui entend déranger et ne répugner personne".
L'on assiste à ses obsèques solennelles avec discours, chanteur, cortège important et grande sépulture.

2) Mme Guérard
Veuve. Haute bourgeoisie. Trois fils qui ont dilapidé chacun de leur côté l'héritage laissé par leur père. Leur mère, elle, est plutôt du genre avare.
C'est pourquoi sur son lit de mort elle tente de tout faire pour raisonner ses fils sur l'utilisation de l'argent. Lorsqu'elle meurt, une vraie guerre d'héritage éclate entre les enfants et prend le dessus sur les sentiments.

3) M. Rousseau
Marié à 20 ans à Adèle, une orpheline. Sont partis de rien ensemble, et ont monté leur propre commerce. Adèle tombe gravement malade, mais le couple privilégie les affaires à la santé, pour leur équilibre financier. A sa mort, son mari ne peut prendre du temps pour son deuil et se remet à travailler.

4) Morisseau
Un couple d'ouvriers a un nourrisson, Charlot. Ils vivent dans l'insalubrité et la misère financière et alimentaire. Abandonnés par les services sociaux, ils vivent dans la débrouille et subissent leur sort. Charlot tombe malade à cause de leurs conditions de logement et de la sous-nutrition. le bébé meurt dans le désespoir de ses parents, qui n'ont d'autre choix que de l'enterrer dans la fosse commune.

5) Jean-Louis Lacour
Père de famille de 3 enfants. Paysan qui vit avec sa fille et son petit-fils. Il tombe malade. Leur campagne est un désert médical et il ne peut donc être ni diagnostiqué, ni soigné. A sa mort, tout le village est présent pour les funérailles de cet homme qui était connu de tous.

5 histoires, 5 noms, 5 fins de vie différentes mais pour une fin identique : ce recueil prouve que bien que nous soyons tous inégaux face à nos vies et à la façon dont se passeront nos funérailles et comment seront nos sépultures, notre finalité est la même : la mort.
Source de tristesse, elle est parfois à l'origine de conflits familiaux financiers...
Ce recueil est fort en émotions. On reconnaît là la plume du chef de file du mouvement naturaliste.
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1988. Pour mes 18 ans, je suis passé pour la première fois sous les aiguilles d'un tatoueur.
C'était encore une époque où la foule lorgnait de traviole les joyeux hurluberlus ancrés (que nous étions) et n'hésitait pas à nous cataloguer direct dans la case "voyous" (ce que nous n'étions pas)....
Époque révolue !...Aujourd'hui, il y a la queue devant chez le tatoueur...
(Ouais, comme Zola... j'accuse ! :-))
J'avais donc choisi comme motif...la mort.
La mort brandissant sa fidèle faux ainsi que le mot "patience" inscrit sur ses contours.
C'était à mes yeux la seule chose ou nous, humains, étions égaux (riche/pauvre ; H/F ; noir/blanc...ect...)

Dans ces cinq courtes nouvelles, Zola nous dépeint, cinq façons de mourir selon la classe sociale ; du grand bourgeois au pauvre paysan, ou plutôt, cinq façons différentes d'occuper son lit de mort (avec ou sans souffrance ; avec ou sans regrets ; seul ou accompagné ; libre ou préoccupé...)
C'est aussi différentes façons de préparer les obsèques (avec ou sans argent)
Pour ce qui est de la mort en elle-même......

Un bref et intéressant Zola, net et précis, sans complaisance.
À lire comme une courte étude de moeurs ( non pas de morts)
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Un titre assez peu engageant, pour un ensemble de 5 courtes nouvelles qui décrivent chacune une agonie, un trépas et un enterrement. Anthropologue avant l'heure, Emile Zola utilise la description d'un fait social capital comme révélateur de la société dans laquelle il vit. Chacune de ces nouvelles évoque une classe sociale différente, et affiche sans fard son message politique. S'il fallait résumer ces cinq nouvelles par un mot pour chacune d'elles, ce serait plaisir, avarice, pragmatisme, fatalisme et bestialité, respectivement pour Verteuil l'aristocrate, Madame Guérard la bourgeoise, Adèle Rousseau la commerçante, Charlot Morisseau le fils d'ouvrier et enfin Lacour le paysan.
Le procédé est intéressant, et Zola l'a utilisé quelques mois plus tôt dans une autre oeuvre qui semble être son pendant, Comment on se marie. On y retrouve aussi beaucoup des thèmes que Zola incarnera dans ses personnages des Rougon-Macquart. Ainsi, les commerçants terre-à-terre jusqu'à l'extrême font penser aux Quenu du Ventre de Paris ou les paysans tout à l'animalité de voisinage quotidien avec les forces de la nature préfigurent le tome si rustiquement intitulé La Terre.
Mais dans ces quelques pages, Zola ne peut développer sa plume et son art de la description sociale, et il me paraît qu'il finit par tomber dans une caricature un peu trop simpliste, ce qui m'a déçu de la part de cet écrivain que j'affectionne particulièrement. Il me semble donc que, au-delà du document littéraire pour voir se former un écrivain et les centres d'intérêt qui l'attirent, cette oeuvre ne présente pas un intérêt majeur en tant que simple lecteur, sauf peut-être comme un résumé, mais alors bien imparfait, de ce que les 20 livres de la collection des Rougon-Macquart diront de façon magistrale.
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Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
Le père Lacour sera bien, dans ce trou. Il connaît la terre, et la terre le connaît. Ils feront bon ménage ensemble. Voici près de soixante ans qu’elle lui a donné ce rendez-vous, le jour où il l’a entamée de son premier coup de pioche. (Partie 5).
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S'il meurt, c'est qu'il avait la mort dans le corps; et tout le monde sait que, lorsqu'on a la mort dans le corps, rien ne l'en déloge, pas plus les signes de croix que les médicaments. Une vache encore, ça se soigne.
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Louis ne bouge pas, tout seul, buvant à une cruche, lorsqu'il a soif. il est comme un de ces vieux chevaux qui tombent de fatigue dans un coin et qu'on laisse mourir. Il a travaillé soixante ans, il peut bien s'en aller maintenant, puisqu'il n'est plus bon à rien qu'à tenir de la place et à gêner les enfants. Est-ce qu'on hésite à abattre les arbres qui craquent ?
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La famille vit sur un petit bien, juste assez de terre pour manger et ne pas aller tout nu.
Ils ne sont point parmi les malheureux du pays, mais ils leur faut travailler dur.
Ils gagnent leur soupe à coups de pioche.
Quand ils boivent un verre de vin, ils l'ont sué.
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Et, deux jours plus tard, chez le notaire de leur mère, ils discutent, les dents serrées, les yeux secs, avec un emportement d’ennemis décidés à ne pas céder sur un centime. Leur intérêt serait d’attendre, de ne pas hâter la vente des propriétés. Mais ils se jettent leurs vérités à la face : Charles mangerait tout avec ses inventions ; Georges doit avoir quelque fille qui le plume ; Maurice est certainement encore dans une spéculation folle, où il engloutirait leurs capitaux. Vainement, le notaire essaye de leur faire conclure un arrangement à l’amiable. Ils se séparent, en menaçant de s’envoyer du papier timbré.
C’est la morte qui se réveille en eux, avec son avarice et ses terreurs d’être volée. Quand l’argent empoisonne la mort, il ne sort de la mort que de la colère. On se bat sur les cercueils.
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