Lire du
Alan Moore, c'est entrer dans un monde où se rencontrent toutes sortes de mythologies, de la Bible aux super héros en passant par les contes de fées. Où l'on croit en toutes les magies, des cartes de tarot au bug de l'an 2000. C'est découvrir le génie d'un artiste capable de penser l'architecture de chaque page de manière abstraite dans ses moindres détails, comme Mozart composait dans sa tête.
Promethéa est l'icône de cet imaginaire, déesse issue de l'Égypte ancienne capable de s'incarner en fusionnant avec les femmes qui l'invoquent ou les muses de ses poètes. Si Prométhée fut puni pour avoir révélé aux humains le secret du feu, Promethéa porte la promesse d'un renouveau, un nouveau monde sans limite grâce au feu de l'imagination et de la création. Héroïne iconoclaste, elle renvoie dos à dos le matérialisme et les religions qui étouffent la liberté et la fantaisie. Elle a le pouvoir de faire naître la magie à partir d'un rien : un mot jeté sur un carnet, un rêve, une folle nuit de sexe.
Promethéa c'est aussi Sophie
Bangs, sa dernière incarnation, une ado normale dans le New York de l'an 2000, qui tente avec son amie Stacia de démêler les fils de cette histoire folle. C'est aussi un maire doté de 42 personnalités, une bande de héros de la science désarçonnés, et l'inénarrable gorille qui pleurniche ; c'est une réflexion acérée sur la société dans laquelle nous vivons, dressée à petits coups de canifs dans le contrat. du génie, du génie et encore du génie, merveilleusement mis en pages et en couleurs, superbement dessiné.