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EAN : 9782367190488
110 pages
Tristram Editions (07/01/2016)
4.58/5   18 notes
Résumé :
«Cela se passe à Beyrouth et à bout portant ? Oui, mais le Liban, on le voit, est désormais partout, et la guerre est devenue une boucherie du tac au tac, pour un oui pour un non. Que faire ? Protester, s'indigner, aller voir et témoigner pour un résultat spectaculaire supplémentaire ? Non : écrire ce qui est, au plus près d'un non-sens fracassant. Ce récit est vrai puisque les corps n'y sont jamais abstraits. Beyrouth n'était qu'une simple préparation à une sauvage... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique

Un livre glaçant. Récit autobiographique composé de petits paragraphes distincts les uns des autres sans ordre chronologique particulier et qui nous narre des événements divers lors de la guerre au Liban.
Bernard Wallet y vivait dans les années 80 début 90 et nous décrit un univers apocalyptique où seule la violence, la mort, la destruction ponctuent un désespoir permanent.
Ca fait mal, c'est dur, cela nous tenaille. On n'y croit pas, pourtant l'on sait que les guerres sont sales et laides, on sait qu'on n'imagine pas à quel point. Bernard Wallet nous force à regarde en plaquant notre tête sur une sorte de diaporama horrifique.
L'écriture est tristement belle, le style est propre, harmonieux et composé de forts sentiments de colère et de désarroi. Un brin de cynisme conclut cette lecture nécessaire.
Un grand moment de ma vie de lecteur.
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Ne vous fiez pas au titre qui pourrait supposer un décor de vacances : soleil et mers bleues. La préface indique que ce texte est paru en 1984 dans une revue puis qu'il a été publié "dans sa forme définitive" une première fois chez Gallimard en 1992.
En 1976, Bernard Wellet était au Liban et plus exactement à Beyrouth.

Dès les premières lignes, on est plongé dans une ville où la guerre fait rage. Des images, des odeurs, des sons à fois témoignent en quelques lignes de l'horreur. Des scènes écrites non pas lorsqu'il était sur place mais après : "Je ne suis pas encore reparti de Beyrouth. Parfois, je me réveille la nuit au milieu d'atroces combats et je dois allumer ma lampe pour bien vérifier que je suis à Paris, rue Saint-Maur. J'écris pour quitter Beyrouth. J'écris pour que Beyrouth me quitte."
Beyrouth , ville qui l'obsède par ce qu'il y a vu, Beyrouth "sa maîtresse" , "Beyrouth qui lui manque".

De ce rapport obsédant avec cette ville, il n'oublie pas la mort omniprésente qui peut surgir : "Dans Beyrouth, la peur de la mort ne me quitte jamais. Mais c'est une peur qui m'emporte plus qu'elle ne me paralyse. Et il m'arrive parfois d'aller au-devant d'elle de crainte qu'elle ne me surprenne. Dans le dos."

"J' écris ces souvenirs comme ils me viennent, sans ordre, sans logique" comme pour répondre au chaos de la destruction.Il nous fait part de l'atrocité d'une guerre sans pathos avec une écriture comme au couteau mais non dénuée de poésie.
Un texte qui n' pas pris une ride, toujours d'actualité et qui donne des pages saisissantes et indélébiles.

Lien : https://claraetlesmots.blogs..
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Derrière l'ombre étroite des palmiers, toute l'horreur de la guerre.

«Le regard bien calé par les amphétamines et la bouche insensibilisée par le bourbon, j'ai vu, dans le port de Beyrouth, plusieurs cargos, ventre en l'air, dans une posture de vieux poissons obscènes. Dans les cales devenues inaccessibles, des milliers de cigares pourrissaient.»

Dans ce récit initialement publié en 1984 dans la revue L'infini, puis sous sa forme définitive en 1992 chez Gallimard, et réédité par les éditions Tristram en 2016, Bernard Wallet, représentant des éditions Gallimard au Liban à partir de 1976, témoigne de la destruction de Beyrouth et de la folie de la guerre, avec une collection d'images et de scènes terribles.

La suite sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2016/04/06/note-de-lecture-paysage-avec-palmiers-bernard-wallet/

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Un livre qui n'est autre qu'un album photos sans photos, un chef d'oeuvre délicatement posé sur une petite centaine de pages. Nous sommes en 1984, le Liban est ravagé depuis près de dix ans par une guerre entre armées, factions, groupuscules, clans, cultes. L'auteur était alors journaliste à Beyrouth et nous coucha sur le papier une succession d'impressions, de moments, de terreurs, de joies et de monstruosités. Dans un style pur, posé, Bernard Wallet boycotte la narration classique et plonge le lecteur dans un enfer vêtu des lambeaux d'un paradis dérisoire. Cette nouvelle édition par la collection "Souple" des éditions Tristram était indispensable dans le paysage sclérosé de la littérature en France. Que dire de plus sinon que lire ce livre, c'est toucher la beauté de l'horreur...
Lien : http://leonel-houssam.blogsp..
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critiques presse (1)
Telerama
20 janvier 2016
Paysage avec palmiers témoigne d'un retour à l'état sauvage, avec un ciel en Technicolor et un soupçon de mélancolie.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Dans le camp de Tall el Zaatar, la ruelle principale est devenue impraticable. Les corps qui la jonchent ont été foudroyés, saisis dans un mouvement de fuite ou de défense.
Leurs chairs mauves se boursouflent sous l'effet de la chaude poussée des entrailles. Tous semblent engoncés dans es vêtements trop étroits.
L'odeur est telle que seul un masque à gaz permet aux équipes d'évacuation d'accéder jusqu'à ces cadavres en décomposition.
Et partout des membres raidis par la mort condamnent le vide du ciel.
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J'écris ces souvenirs comme ils me viennent , sans ordre ,sans logique . Certains sont étrangement doux . D'autres me réveillent la nuit dans d’horribles cauchemars .
B . W
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La salle du cinéma Concorde est comble. Au programme depuis deux semaines, le film de Jean-Jacques Annaud, La Guerre du feu. La toute première guerre civile fait recette.
Sur l'écran un acteur à la face simiesque se frappe la poitrine de vigoureux coups de poings. Il voudrait faire peur, il n'est que ridicule.
Une réflexion en arabe fuse parmi les spectateurs. C'est un Français !
Un hurlement de rire salue la remarque et je me laisse emporter par ce rire immense.
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Je me souviens des enfants qui jouaient sur les pans de mur des immeubles effondrés. Assis sur des planches ou des bidons de fuel, ils slalomaient dans un décor de poutres tordues, d'amas de parpaings noircis et de barres de métal rouillées que les bombardements avaient mis à nu.
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À Beyrouth une légende raconte qu'un Bédouin qui s'était vengé au bout de quarante ans avait aussitôt regretté son crime. Je suis allé trop vite, avait-il dit.
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Video de Bernard Wallet (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bernard Wallet
BERNARD WALLET – PAYSAGE AVEC PALMIERS Avec Interzone (Serge Teyssot-Gay & Khaled Aljaramani)
« D'une taille à peine plus haute que son arme automatique, un garçonnet marche vers une barricade, le torse enveloppé d'une bande-chargeur de mitrailleuse lourde. Derrière lui, des adolescents et des adultes déguisés pour le jeu de la guerre le suivent des yeux en souriant. Ils ont ce sourire stupide des pères qui poussent leur très jeune enfant à boire le premier verre d'alcool.» De la guerre, Bernard Wallet ne conserve que les images, les scènes, les faits nus et bruts. Ces « choses vues » disent l'horreur, mais aussi sa fascination. En s'approchant de cette vérité, qui ne peut exister que par éclats, le livre éclaire aussi l'effet dévastateur de la guerre sur celui qui en est le témoin.
Bernard Wallet avant d'être éditeur (il a créé les éditions Verticales en 1997), a été sportif de haut niveau, journaliste et globe-trotteur.
« Ce récit est vrai puisque les corps n'y sont jamais absents. Beyrouth n'était qu'une simple préparation à une sauvagerie désormais ouverte et universelle. L'histoire, comme le désir de mort, n'a pas de fin.» Philippe Sollers
À lire – Bernard Wallet, Paysage avec palmiers, éd. Tristram, 2016.
En savoir plus: https://www.maisondelapoesieparis.com/
+ Lire la suite
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