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EAN : 9782848763392
234 pages
Philippe Rey (29/08/2013)
1.7/5   10 notes
Résumé :
La dernière journée d’une vie peut-elle en révéler le sens ?
En ce matin de printemps, Victor des Ulmières pressent sa mort, tandis qu’autour du domaine rôde Serge, son jeune protégé avec lequel il s’est battu au couteau la veille. L’imminence de la fin force Victor à une relecture lucide de sa vie, oscillant entre passé et présent.
Lui revient sans cesse en mémoire sa famille trop pesante : une mère tôt disparue ; un père dont il n’a connu que le mépr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Dans son château de Sancerre, Victor des Ulmières attend la mort. Entouré d'une joyeuse bande de danseurs et musiciens baroques, il passe ses derniers instants à se repaître de leur jeunesse et à remonter le fil de ses souvenirs : les cures thermales avec sa mère, le désamour de son père, son amour passionné pour sa soeur Aimée, sa haine pour son frère Vivien, son amitié avec Valerio, un écrivain, ses tentatives pour faire carrière dans le journalisme ou l'écriture, les femmes et les hommes qui ont traversé sa vie... Pourtant, l'octogénaire n'est pas malade. Mais il sait qu'il va mourir de la main de Serge, son protégé, son fils spirituel, celui dont il voulait faire son héritier avant qu'une haine féroce ne vienne s'en mêler.


Une vie parfaite ? Certainement pas! Plutôt l'existence frivole d'un aristocrate décadent et oisif, solitaire, égoïste et incestueux. Il est bien difficile de s'attacher à cet homme blasé qui a goûté à tout (hommes, femmes, drogues, ...) sans s'attacher à rien ni personne. Ses souvenirs décousus d'une vie vide de sens, sans amour, sans amis, brossent un tableau sans relief et sans réel intérêt. Dérangeant parce que franc, Victor des Ulmières se livre sans concessions, sans omettre ses pires bassesses, ses aversions, ses trahisons. Ruminant son passé, il ne se justifie pas, ne s'excuse pas, ne trouve pas grâce aux yeux du lecteur qui subit cet étalage souvent gênant. Personnage omniprésent mais sans charisme, le vieil homme finit par lasser ou agacer. Heureusement, l'écriture de Camille de VILLENEUVE sauve le livre du naufrage et de l'ennui. Distancée mais lumineuse, elle fait preuve de belles qualités littéraires et incite à aller jusqu'au bout de cette histoire désordonnée.
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J'ai découvert Camille de Villeneuve avec son premier roman, Les insomniaques, une vaste saga d'une famille d'aristocrates sur quatre générations. J'avais beaucoup apprécié le style fluide de l'auteur mais regretté l'absence d'une vraie intrigue pour cimenter ce long récit et passionner le lecteur.
C'est donc assez naturellement que je me suis intéressée à son nouveau roman. le style est toujours aussi agréable et le contexte aussi aristocratique.
Victor, héritier de la grande famille des Ulmières vit dans son château de Sancerre les derniers jours de sa vie. Il a quatre vingt ans et sait qu'il va mourir. Non pas de maladie, il a plutôt bon pied, bon oeil. Mais sa mort semble programmée.
Après s'être battu avec Serge, le fils d'un de ses ouvriers qu'il a pris sous son aile et dont il voulait faire son héritier, Victor attend au château le dénouement de cette haine nouvelle du jeune homme qui connaît depuis peu les anciennes relations de sa mère et du vieil homme.
En attendant, il regarde et écoute cette troupe de jeunes musiciens et danseuses qu'il a invitée en sa demeure. Et se rappelle les moments de sa jeunesse et de sa vie.
Toutefois, est-ce la perspective funeste de ce dernier jour qui semble l'emmener vers les pensées les plus sombres ou cet homme n'est-il qu'un être détestable?
Des grands-parents ou parents, il évoque les enterrements, les différents. Privé de l'affection de son père à la rigueur militaire qui lui préfère son jeune frère Vivien né tardivement, il voue une affection incestueuse à sa soeur Aimée. Il se vengera d'ailleurs assez bassement de ce frère devenu photographe reporter.
Même si les allusions sont légères, Victor a une vie amoureuse assez mouvementée. Sans femme, ni enfants, il a eu de nombreuses aventures avec les femmes des autres. Il a entretenu très longtemps Valerio, un écrivain hypocondriaque sans grand talent. Agé, il aime se promener nu et regarder de très jeunes femmes ou hommes.
L'auteur parvient de manière très diffuse à vous faire détester ce personnage pour ses penchants et ses basses actions.
Mais si je ne peux reprocher à l'auteur de savoir créer un personnage suffisamment vil, je regrette que l'intrigue qui cette fois est bien présente et intéressante, se noie dans un trop grand nombre de souvenirs lassants. Nul besoin de nous emmener en Syrie, en Afrique, en Espagne, au milieu des bombes ou des cannibales, de nous décrire des actes historiques cruels ou des repas d'une grande banalité pour nous faire comprendre la "vie parfaite" de cet homme vieillissant.
Les réminiscences trop nombreuses m'ont détachée du coeur de l'intrigue. Ce qui, ajouté, à l'inimitié envers le personnage, me laisse un sentiment assez négatif de cette lecture.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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J'avais beaucoup aimé les Insomniaques de Camille de Villeneuve, superbe premier roman maîtrisé et j'attendais le suivant avec impatience mais ce second roman m'a déplu. Dommage, moi qui était pleine d'entrain en le commençant.
Ce sera ma vie parfaite est un roman qui revient sur ce que fut la vie d'un vieil homme, l'aristocrate Victor des Ulmières, qui sent sa mort proche. Toute sa vie va défiler, entre souvenirs heureux ou malheureux.
L'auteur juxtapose des bribes de vie de son personnage, entre souvenirs d'enfance et évènements plus récents. Elle laisse la parole au narrateur Victor qui soliloque sans discontinuer, nous présentant Félicie, sa bonne, sa famille, notamment Vivien, son frère haï et ses amis.
Le roman n'a pas de logique propre si ce n'est les détours de mémoire de Victor, lacunaires et ne suivant pas un fil chronologique. Seul un fil court tout au long du roman : la menace constituée par Serge, le fils de sa maîtresse, longtemps choyé mais qui se rebelle contre son protecteur. Victor voulait qu'il soit son héritier, lui qui n'avait pas eu d'enfants. Serge rôde autour du château de Victor, ombre désespérée et violente :
« En quelques mois, Serge a acquis une force physique que je n'aurais pas soupçonnée. Il rejette tout ce que je désirais pour lui, le raffinement intellectuel, la vie contemplative de l'écrivain, la fragilité de l'homme d'esprit. Oui, j'aurais aimé qu'il fût écrivain puisque j'avais été trop paresseux pour l'être. »
Dommage que ce fil ne soit pas davantage mis en valeur ou que Serge n'apparaisse pas comme un personnage fort dans le texte, pour au moins rivaliser avec Victor, omniprésent. Parce que ce Victor, difficile de s'y attacher. Il entretient des artistes, une bande de jeunes qui squattent son château, et s'en amuse à moins que ce ne soit l'inverse. Pire : il récupère des photos que son frère agonisant a réalisé, lors d'un conflit où ils se trouvaient tous les deux. L'une des photos aidera d'ailleurs Victor à remporter le prix Pulitzer :
« Cette photo, je l'ai dans une pièce de mon château. Je l'admire mais la cache dans un tiroir dont j'ai la clé, comme Barbe-Bleue. Dans cette pièce j'ai rangé tous mes souvenirs de Vivien, des soldats de plomb, un microscope, une minitable d'opération, un sac de scout en cuir avec gamelle, boussole, couverts, cartes géographiques d'Asie et d'Afrique, des livres d'histoire. Et toute ma haine de Vivien. »
En relisant l'ouvrage, je me dis que la plupart des passages sont intéressants, mais qu'il manque des liens entre eux pour en faire un ensemble cohérent et c'est ce qui plombe la lecture, rendant le roman difficile à lire. Dommage car Camille de Villeneuve écrit fort bien et a un réel talent d'écriture, talent qu'elle ne maîtrise pas tout à fait ici, se laissant déborder par le flot d'anecdotes qui s'accumulent autour de Victor.
Ce sera ma vie parfaite de Camille de Villeneuve, éditions Philippe Rey, 234 pages, 17 €
PS : comme pour Triburbia, j'ai beaucoup aimé parcourir ce livre, la couverture est soignée, le papier est très agréable à feuilleter, bref un très bel objet en tant que tel !
Lien : http://attrape-livres.over-b..
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Une bagarre avec Serge, l'homme qu'il a vu grandir, plonge le narrateur de presque 80 ans dans les souvenirs de sa vie passée : l'enterremend de sa grand-mère, son ami Valério écrivain et profiteur, sa haine pour son frère Vivien où encore son amour inconditionnelle pour sa soeur Aimée...

Je ne vous dirais pas le pourquoi de cette bagarre et ce qui en résultera par la suite, je peux seulement vous dire que pour arriver à ces révélations, il vous faudra passer par un nombre incalculable d'anecdotes du narrateur. Ont-elles toujours un but et un sens par rapport à l'histoire d'origine ? Je ne pense pas... J'ai trouvé ces épisodes longs, assez barbants et sans grands intérêts.
De plus, l'auteure nous livre ces petits récits de manières non linéaire, avec énormément de flash-back. J'ai eu beaucoup de mal à me concentrer sur cette lecture et à m'y retrouver de manière générale.

Concernant le narrateur, il ne m'a pas touché ni ému par ce qui lui arrive. Je ne m'y suis pas attaché et j'ai assisté aux scènes sans vraiment y porter attention. Il parait seul et sans véritable ami alors qu'il laisse des artistes squattés sa maison. le genre de petit bourgeois qui recherche l'attention sur lui mais que personne ne semble remarquer...

Le style de l'auteure est pourtant intéressant et donne envie de poursuivre la lecture. Malgré tout, l'histoire ne m'a pas emballé et je reste assez déçue de cette lecture. Pourtant avec un titre de ce genre et une belle couverture, je m'attendais à vraiment autre chose...


Lien : http://lespetitslivresdelizo..
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Victor des Ulmières a quatre-vingt ans, il va mourir bientôt, il veut mourir, mais comme et quand il veut, et ce sera aujourd'hui. Dans son château près de Sancerre, où résident neveux et leurs amis, chanteurs, danseurs, musiciens baroques, où rode la fidèle Félicie, reviennent au cours de cette dernière journée les souvenirs de sa vie, photographe, journaliste, voyageur... Ambigus parfois, avec sa soeur Aimée. Étranges avec Serge, son ex protégé, son fils peut-être?

Ce vieil homme désabusé, égocentrique, aux opinions tranchées, n'a pas levé tous les mystères. Ou alors c'est que je n'ai pas tout saisi, et cette atmosphère vagabonde m'a déconcertée.

Mais j'ai été absolument conquise par l'écriture, magnifique, et la façon maîtrisée d'évoquer une vie. Bien tourné (j'ai cru croiser quelques imparfaits du subjonctif) , des mots assez rares parfois, l'art de conter.

"Personne n'aura jamais le point de vue que j'ai de ma chambre sur Sancerre. C'est à moi et moi seul. Je renonce à tout, sauf à la vue de Sancerre. Même aveugle, je pourrais continuer de la contempler. le matin, la ville, toute noire, avec quelques lumières encore, est proche comme une soeur. Elle s'éloigne au fil des heures, glisse derrière les champs, les chênes, les pelouses. La colline est alors noyée dans une brume et semble à une centaine de kilomètres. Parfois même on dirait une apparition."
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Personne n'aura jamais le point de vue que j'ai de ma chambre sur Sancerre. C'est à moi et moi seul. Je renonce à tout, sauf à la vue de Sancerre. Même aveugle, je pourrais continuer de la contempler. Le matin, la ville, toute noire, avec quelques lumières encore, est proche comme une sœur. Elle s'éloigne au fil des heures, glisse derrière les champs, les chênes, les pelouses. La colline est alors noyée dans une brume et semble à une centaine de kilomètres. Parfois même on dirait une apparition
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Les hommes sont des lâches et les femmes des guerrières. Aujourd'hui, entre eux, tout est fureur et impatience.
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Il fallait que j'invente une autre vie, une vie pour me libérer de tout le reste. Je n'ai cessé d'y oeuvrer.
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Vidéo de Camille de Villeneuve
Camille de Villeneuve - Ce sera ma vie parfaite .Philippe Rey présente l'ouvrage de Camille de Villeneuve "Ce sera ma vie parfaite". Rentrée littéraire 2013. http://www.mollat.com/livres/villeneuve-camille-sera-vie-parfaite-9782848763392.html Notes de Musique : Arvo Pa?rt - Adam's Lament - 6 L'Abbe? Agathon (2004/2008)
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