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EAN : 9782070139736
480 pages
Gallimard (30/11/-1)
2.74/5   55 notes
Résumé :
L’histoire se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale en Marsovie, riche principauté d’Europe centrale. Alexandre de Rocoule, gérant du luxueux hôtel d’Arden, homme à femmes dont la gaieté a quelque chose de féroce, et Salomon Lengyel, veuf sérieux et solitaire, sont liés par une passion commune : l’opérette. Depuis 1917, ils ont écrit ensemble une quantité impressionnante de pièces en trois actes, inachevées car ils ne sont jamais d’accord sur la scène finale.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Si vous êtes adepte d'un style concis, sobre, si vous privilégiez les livres peu dodus, bien ordonnés par chapitre, passez, sans regret, votre chemin. Cette lecture n'est pas pour vous.
A l'inverse, si vous préférez une littérature enthousiaste, fleurie, où chaque détail est minutieusement amplifié par une pléthore d'adjectifs pétillants, surabondante en descriptions fantasques, logorrhéique en métaphores, foisonnante en figures de style alors ce roman luxuriant est bien pour vous et vous vous y plongerez avec bonheur.
Marsovie , au coeur de l'Europe , ressemble étrangement à une certaine principauté bordant la méditerranée. C'est un grand-duché d'opérettes . Quand on réside dans une telle contrée, il est normal de se passionner pour ce genre musical léger. C'est le cas de deux compères Alexandre de Rocoule, aux racines ardéchoises , polyglotte, gérant du Grand hôtel, un ancien sanatorium réhabilité en établissement de luxe et son acolyte, Salomon Lengyel, juif, comme son prénom l'indique.
Tous deux composent musique et écrivent livret avec une telle inspiration débridée et une telle surabondance que même en réunissant l'oeuvre de Franz Lehár, Jacques Offenbach, et Oscar Strauss, on n' arriverait pas à une telle production. Les titres sont alléchants et cocasses: « Un spirite amoureux », « La chance du pendu », « La princesse aux trois manies » et il y en a encore et des meilleurs ! Mais aucune de ces opérettes n'est achevée et jouée, il manque toujours quelque chose, des notes à corriger , une partition à compléter, un épilogue à réécrire, un acte à compléter … Il faut dire qu'Alexandre a de qui tenir : Louis, un de ses ascendants vivant au siècle des Lumières, fut le premier à composer des opéras comiques d'inspiration biblique qui attirèrent, semble-t-il l'attention de Voltaire. Et là, il faut saluer la prouesse imaginative de Frédéric Verger quand le philosophe évoque « un plaisant vieillard qui met en rigodons l 'histoire sainte », il fait, bien sûr, allusion à ce lointain aïeul !
Tout pourrait être le mieux dans le meilleur des mondes, sauf que la guerre gronde , blesse, tue partout où elle passe .Le grand duché va être, à son tour, impacté par la tourmente.
Dans ce premier roman, Verger troque son habit de professeur de français contre le frac de Monsieur Loyal. Son écriture devient un spectacle époustouflant. Il anime les mots qui, sous sa plume-baguette, s'élancent, se débrident, dansent , caracolent, tourbillonnent, s'assemblent pour faire les clowns, jouer les fildeféristes, les magiciens, les équilibristes, les trapézistes.
Du grand art.



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A l'instant ou je commence ce texte , je suis très surpris parce que les critiques sont très négatives ici , et a contrario pour ma part j'ai beaucoup aimer ...
Peut être n'ai je pas de goût en matière de litterature ....
J'ai lu ici que ce livre pour certains , n'est pas bien parce qu'il n'y a pas de chapitres , parce que le rythme est lent , parce que le texte est abscons , ect ...

Avons nous lu le meme livre ?
Ici le style , pour un premier roman est extraordinaire , d'une profondeur rare , avec un vocabulaire de grande qualité , on est au coeur d'une oeuvre qui pour un premier roman est simplement magistrale ....
L'histoire est certes un peu difficile a suivre parfois , mais il faut savoir si l'on fait le choix d'un livre pour avoir un texte facile à suivre , basique , sans profondeur , sans intérêt , ou bien si lorsque l'on ouvre un livre , on attend une expérience nouvelle , inclassable , qui ouvre les horizons du lecteur vers de nouvelles perspectives , de nouveaux univers ....
Ici l'on est dans le même genre de textes que Proust , un texte profond , ou il faut rentrer , qui ne se laisse pas lire avec facilité , et c'est cela qui fait l'intérêt de la litterature !
Ce texte à la capacité rare de prendre le lecteur en " otage" des le début , dès les premières phrases .
Cet univers que l'auteur propose de decouvrir , s'avère baroque et dans le même temps tres inscrit dans la réalité historique .
Oui l'auteur propose un pays imaginaire , au sein duquel il inscrit ces personnages dans une histoire qui de prime abord peut paraître non sensique , et qui au fur et à mesure prend ces bases dans une réalité qu'il travesti quelque peu , aménageant son histoire avec la réalité historique qui imprègne peu à peu cette histoire .
Les nazis font leur apparition , et peu à peu leur ombre grandissante impregne cette histoire et le côté kafkaïen de leur présence vient bouleverser la mélodie que l'auteur avait jusque là mis en place .
Les nazis , beaucoup en ont fait mention dans leurs œuvres , l'auteur prenait un risque de redite ici , il prenait le risque de perdre son roman dans une répétition qui lui aurait etait nuisible . Et c'est là que réside son tour de force , a aucun moment l'on ne trouve ici une redite , une répétition , tout est novateur , frais , c'est un texte d'une très grande qualité que cet auteur dont c'est le premier roman nous propose ici .
Alors certes , ce n'est pas un livre consensuel , il faut aller le chercher , être patient , savoir trouver dans ce texte au style magnifique , ce qui fait de ce livre une pépite . Pour autant , quand l'on s'intéresse à la litterature de manière véritable , et non comme un adulescent qui ne sait que lire des œuvres de distraction , certes tout à fait respectables , mais au potentiel tres limite , quand l'on a envie de faire une plongée dans la vraie litterature , il faut alors faire preuve de curiosité , accepter d'être " malmené " , que nos habitudes soient remises en question , comme c'est le cas ici avec le choix genialement déstabilisant de ne pas inclure de chapitres , avec ces descriptions qui prennent leur temps , rappelant par la meme Proust , Balzac , ou plus contemporain , le Nouveau Roman ....
Pour ma part , j'ai choisi ce livre parce qu'il m'a choisi , parce qu'il m'a parlé , parce qu'il a su répondre à mon envie d'un texte tout sauf consensuel , tout sauf " facile " , avec un style abouti , du vocabulaire peu commun , une histoire qui demande de la concentration , qui ne se livre pas facilement ....
Peut être suis je trop exigeant , un peu " élitiste " sur les bords , de manière inconsciente , mais j'ai eu un instant de jubilation intense a la lecture de ce texte , j'irais meme jusqu'à dire un " orgasme intellectuel " , et j'en suis ivre de joie ..,.
Je suis surpris de voir autant de mauvaises critiques pour ce livre , qui pour moi est une tres grande réussite , une oeuvre d'art , qui comble toutes mes attentes littéraires ....
Mais peut être n'ai je pas de goût en matière de litterature ...
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Nous voici dans la forêt d'Arden - oh combien décrite à maintes reprises dans de nombreuses pages - plus précisément dans l'hôtel du même nom. Un hôtel, un peu comme un décor d'opérette avec beaucoup de personnages typés, un immense buffet, de grandes tentures et multitude de décorations...

Le maître des lieux : Alexandre de Rocoule, homme à femmes sur le retour, amateur de Strauss et d'opérettes anciennes. Il en a composé une multitude, toujours inachevées..

Son ami et complice d'écriture est Salomon Lengyel, il est tailleur de son état, il est juif. Il a une fille Esther qu'il n'a plus vu depuis 3 ans, elle vit à Budapest. Il lui écrit très régulièrement.

Nous sommes en Marsovie, pays imaginaire , principauté d'Europe centrale. Ce pays imaginaire est un pays d'opérette. Effectivement, saviez-vous que ce nom fut inventé par Franz Lehart dans le cadre de sa célèbre "Veuve joyeuse" ?

Pour la petite histoire, Franz Lehart était un compositeur hongrois très apprécié de Hitler et Goebbels, le régime nazi utilisa même sa musique à des fins de propagande. Franz Lehart utilisait toujours des librettistes juifs. Son épouse d'origine juive s'était convertie au catholicisme avant leur mariage.

Je vous raconte tout cela, car c'est troublant, nous sommes en pleine fiction, dans un monde imaginaire, des rues, des personnages fictifs, ce livre ne se veut pas historique et pourtant on trouve ici un clin d'oeil avec L Histoire avec un grand H et la montée du nazisme, la lutte contre le bolchevisme.

Un livre dans lequel nous passerons sans cesse d'une chose à son contraire: la joie, l'exhubérance, l'homme à femmes qu'est Alexandre, la sobriété, la tristesse et la rigueur de Salomon. Dois-je en déduire un parti pris de l'auteur? Est-ce pour nous bousculer ? Tout comme l'écriture en bloc, sans châpitre, ni paragraphe?? Est-ce pour nous désarçonner ? Nous enlever des repères ?

Nous sommes donc dans les environs de la forêt d'Arden , un pays de cocagne qui basculera dans la triste réalité de la guerre, des pogroms et du nazisme. Alexandre fait partie des nombreuses personnes qui n'ont jamais pris Hitler au sérieux. Il rit et se moque de la frayeur des juifs, jusqu'au jour où le roi Karol en 1942 autorise un corps de volontaires pour lutter contre le bolchevisme : les gardes noirs.

Les gardes noirs défilent dans les rues le vendredi et le 28 mars 1944 un fait divers sème la terreur : l'assassinat du père Molodine. C'est le début de l'horreur de la guerre. Peu de temps après, les allemands envahiront la Marsovie. des pogroms auront lieu aux frontières, la peur arrive, les juifs doivent être recensés.

Salomon fera revenir sa fille Esther et Alexandre décidera de les cacher.

Voilà, je ne vous en dis pas plus. J'avoue avoir rencontré des personnages haut en couleur mais le style de l'époque proustienne, flaubertienne n'a malheureusement pas entraîné mon imaginaire dans ses trop, beaucoup trop longues descriptions à mon goût.

J'ai vraiment eu du mal à me concentrer dans cette lecture, le livre ne m'a absolument pas fait voyagé, mon imaginaire n'a rien décodé. C'est dommage car la plume pourtant est très juste, précise, poétique, très bien maîtrisée. le vocabulaire est riche. Mais que de longueurs pour ce livre toujours en lice dans la dernière sélection du Goncourt 2013. J'ai été jusqu'au bout de la lecture, le dernier tiers étant un peu plus vivant, souhaitant malgré tout connaître le destin de nos protagonistes.

Je reprendrai pour conclure une critique de Libération de ce 25/11/2013

"Arden a de quoi susciter chez le lecteur l'ennui le plus profond ou le plus déconcertant enchantement. Dans le premier cas, il lui sera insupportable d'être pris dans un texte aussi dense, stylistiquement léché, lourd de réminiscences de classiques rébarbatifs."


Ma note 6/10

Lien : http://nathavh49.blogspot.be..
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Arden est le premier roman de Frédéric Verger. Un premier roman publié chez Gallimard, on peut se douter qu'il y a de la qualité derrière, et sur ce point, pas de surprise. La plume est précise, poétique, parfois impertinente, mais toujours très bien maitrisée. En revanche, j'avoue tout de suite un bémol concernant la forme du roman : aucun chapitrage, aucun espacement entre les paragraphes, Frédéric Verger nous livre un roman bloc, duquel il est parfois difficile de s'extirper ... J'aime quand l'auteur découpe son histoire, car il m'indique indirectement quand je peux interrompre ma lecture, et m'autorise en quelque sorte à l'abandonner pour reprendre une vie normale. Là, j'étais comme happée, mais me sentais parfois plus prisonnière que sous le charme ...
Côté intrigue, il faudra passer sur de longues descriptions de la forêt, de l'hôtel, des personnages, du contexte, de la ville, avant d'arriver réellement sur les "aventures" d'Alexandre et Salomon pendant la seconde guerre mondiale. On ne peut reprocher le style, encore une fois très beau, mais ces descriptions m'ont semblé souvent longuettes ... Et ce découpage en bloc, ou plutôt cette absence de découpage a plusieurs fois eu raison de mon courage. Cependant, rendue à la moitié de l'histoire, j'ai oublié mon idée d'abandonner ce roman, curieuse de connaître le destin de personnages étranges, surprenants et aussi farfelus parfois que les protagonistes de leurs opérettes.
Les opérettes, voilà d'ailleurs un livre qui semble leur rendre hommage ... A commencer par le pays où se déroule l'histoire, la Marsovie, principauté imaginée par Franz Lehar, compositeur d'opérette du début du siècle, dans La veuve joyeuse. Même si je ne connais guère l'oeuvre de ce monsieur et que je n'ai pas eu la chance d'échanger avec monsieur Verger pour comprendre le clin d'oeil qu'il lui fait, je ne peux que constater la référence ! de même, l'intrigue en elle-même a parfois des airs d'opérette, oscillant entre comédie et tragédie, avec des fils conducteurs, des petits détails qui passent de l'un à l'autre des personnages par le jeu du hasard ...
Avec des airs parfois ubuesques, Arden nous entraine dans un univers de fiction mais en même temps ancré dans L Histoire. On y découvre un peuple qui se croyait protégé et qui va devoir faire face aux atrocités de la guerre. Ou quand parfois l'absurde prend le dessus pour sauver les hommes et que la vie se transforme en partition d'opéra ...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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La Feuille Volante n° 1162
ARDENFrédéric Verger – Gallimard.[Prix Goncourt du 1° roman 2014]

Imaginez, ça ne coûte rien, une riche principauté d'Europe centrale, appelée Marcovie, pendant la Deuxième Guerre mondiale. La région est très boisée et, à Arden, un hôtel y est construit dans le plus pur style Art-déco et qui servait auparavant de sanatorium. Il est dirigé par Alexandre de Roucoule, aux lointaines origines ardéchoises mais aussi personnage haut en couleurs, excentrique, polyglotte et séducteur impénitent. Il y vit avec sa femme, une neurasthénique déguisée en diseuse de bonne aventure. Salomon Lengyel, veuf, juif, sérieux et solitaire tient tristement dans la capitale une boutique de tailleur où il vend des costume démodés. Même si tout oppose ces deux hommes, ils sont néanmoins liés par une passion commune : l'opérette. Depuis 1917 ils pratiquent ensemble cette discipline et ont écrit une quantité impressionnante de pièces, mais qui ont toutes la caractéristique d'êtres inachevées simplement parce qu'ils ne sont pas d'accord sur la scène finale. Elles n'ont donc jamais été jouées. Les titres sont pourtant engageants et originaux, dus sans doute à l'imagination débordante d'Alexandre qu'il devait sans doute à Louis, un de ces ancêtre vivant au siècle des Lumières, qui avait eu l'idée de transcrire en opéras comiques des scènes bibliques, ce qui, dit-on, aurait retenu l'attention de Voltaire. le narrateur qui est aussi le neveu d'Alexandre entraîne le lecteur dans un délice de détails sur la vie et les habitudes de ces deux compères qui étaient à ce point complémentaires et même complices que l'un voyait en l'autre « la confirmation vivante de son génie » et qu'ils se livraient ensemble à des séances de rêveries au Café Nicolaï, lieu semble-t-il privilégié où naissaient le plus souvent leurs créations poético-lyriques et où des chefs-d'oeuvre étaient créés, mais, malheureusement des chefs-d'oeuvre avortés, faute d'accord final entre eux, tant leurs sensibilités étaient différentes.
Tout aurait pu être pour le mieux dans le meilleur des mondes, mais nous sommes en 1943 et le nazisme veille qui ne tarde pas à mettre la Marcovie sous sa botte et à transformer ce petit monde idyllique en horreur avec son cortège d'intimidations, de mesures contre les juifs, de violences et de pogroms sans parler de l'impuissance des autorités locale face à l'envahisseur allemand. Bien entendu l'antisémitisme se manifeste ici comme ailleurs et il ne restait à Salomon et à sa fille Esther qu'à accepte l'hospitalité à Alex qui n'est évidemment pas insensible aux charmes de la jeune femme..
J'ai, à nouveau, goûté gourmandement au style débridé, fluide et humoristique de l'auteur au point d'en lire des passages à haute voix pour mieux apprécier sa verve et ce sens de la formule qui le caractérise. Il s'agit ici du premier roman de Frédéric Verger où se mêlent agréablement absurdités de l'Histoire et futilités des personnages, où l'érudition le dispute au burlesque, au romanesque et à la nostalgie. La Marsovie est évidemment un pays imaginaire [le nom est cependant utilisé dans la version française du livret de « La veuve joyeuse » de Franz Lehar] mais qui est présenté par l'auteur comme tolérant mais qui ne va pas tarder à changer sous le poids de l'antisémitisme et du racisme, ce qui est peut-être une allégorie de nos sociétés occidentales.

© Hervé GAUTIER – Août 2017. [http://hervegautier.e-monsite.com]
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critiques presse (10)
Culturebox
05 mars 2014
Ce flamboyant premier roman en forme de tragédie comique raconte l'histoire d'une amitié entre un directeur d'hôtel de luxe et un tailleur juif.
Lire la critique sur le site : Culturebox
Liberation
25 novembre 2013
Arden a de quoi susciter chez le lecteur l’ennui le plus profond ou le plus déconcertant enchantement. Dans le premier cas, il lui sera insupportable d’être pris dans un texte aussi dense, stylistiquement léché, lourd des réminiscences de classiques rébarbatifs.
Lire la critique sur le site : Liberation
LePoint
05 novembre 2013
Une expérience littéraire dont on sort étourdi. Et charmé.
Lire la critique sur le site : LePoint
Bibliobs
28 octobre 2013
On admire tant d’adresse, on se demande si c’est très profond ou un peu vain, on cale ici et là comme devant une excellente pâtisserie viennoise trop chargée en chocolat. Mais on attend déjà ce que ce prof de lettres né en 1959 pourra bien écrire dans son deuxième roman.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Culturebox
21 octobre 2013
Le premier roman de Frédéric Verger est une merveille, dont on pourrait imaginer qu'il est un inédit d'un grand romancier expérimenté, une fantaisie retrouvée par bonheur dans un grenier…
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaLibreBelgique
10 octobre 2013
"Arden" est-il un roman savoureux d’une belle et grande écriture classique, ou un pavé touffu où on s’essouffle à suivre l’histoire ? Les deux à la fois, pour ce livre réservé à des lecteurs boulimiques qui apprécieront cet "Arden" qui ressemble à une opérette écrite par un romancier russe du XIXe siècle.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Lexpress
04 octobre 2013
Aimable satire qui relève du Dictateur et de To Be or To Be, dans une ambiance de Montagne magique.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
26 septembre 2013
Les chapitres n'existent pas dans ce roman aussi touffu et dense que la forêt qu'il décrit. Il ne faut dès lors pas avoir peur de se perdre dans ses 478 pages qui plongent le lecteur dans un monde foisonnant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Telerama
25 septembre 2013
Dans ce très étonnant premier roman, burlesque et tragique à la fois, érudit et ironique, Frédéric Verger mêle avec élégance tons et degrés, sens et contresens, brouille les pistes pour dire les cacophonies et absurdités de l'Histoire
Lire la critique sur le site : Telerama
Lhumanite
02 septembre 2013
Entre tragédie et comédie légère, drame et bouffonnerie, rebondissant sans cesse, porté par un sens aigu du vaste tableau et de la scène de genre, à coup sûr l’une des révélations de la rentrée.
Lire la critique sur le site : Lhumanite
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Car tel un Charles Quint mineur mon oncle consacrait diverses langues à divers usages mais le cercle de ses préoccupations étant moins étendu que celui de l’illustre monarque, il se contentait d’utiliser le russe pour inviter à la baignade les ouvrières agricoles de Bukovine, le français pour faire la cour aux femmes de ses amis, l’anglais pour flirter avec les touristes sur le court de tennis de l’hôtel et l’allemand pour adresser des missives aux bien-aimées lointaines.
Quant à sa maîtresse de cœur en titre, il se servait pour lui parler d’amour d’une mixture romanesque et mondaine des quatre, le russe lors des promenades nocturnes sur les bords de la Vlina, le français pour prendre un café avant ou après les baisades, l’anglais pour les reproches cinglants ou les questions angoissées sur des menstrues à éclipses, l’allemand afin d’évoquer son image lorsque la maîtresse s’était transformée à son tour en bien-aimée lointaine.

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(…) Salomon avec un sourire tendre ou mauvais selon les jours, regardait comme les oripeaux d’un rêve messianique les souliers « anglais », les foulards noués à la Douglas Fairbanks Jr, les clairs costumes d’été à la Tyrone Power (ces jeunes acteurs dont on n’avait jamais vu les films mais qu’on découvrait en feuilletant des revues importées de Suisse sur les photographies de films inconnus qui suscitaient le même sentiment d’étrangeté et d’espérance que les métaphores obscures d’un prophète) , dans tous ces vêtements de l’été 43 dont certains sont encore entassés dans les vitrines du musée d’Auschwitz.
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Seule dans sa cuisine, il lui arrivait en épluchant les légumes de se parler en russe. Peut-être parce que nous ne comprenions pas ce qu’elle disait, elle nous semblait alors plus jeune et plus raisonnable. Ou bien sa bizarrerie ne tenait-elle qu’à celle de son français, hérité d’ancêtres Rocoule qui avaient quitté la France plus de deux siècles auparavant, vieil instrument désaccordé par le temps qui rendait terrifiante la moindre chanson.
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Le lendemain au réveil, beaucoup, assis sur leur lit, constatèrent avec surprise que la nuit les avait convaincus que les événements de la veille étaient inévitables. Et certains y voyaient même le châtiment mérité de l'incrédulité stupide et arrogante des Juifs marsoviens qui semblaient croire appartenir à une espèce différente de Juifs. Croire qu'on ne pouvait pas être massacré méritait qu'on le soit, voilà la loi qu'ils découvraient, le cul sur l'édredon, et trouvaient juste. Certains crachaient même sur leur pantoufle, furieux d'être à cause des Juifs forcés d'assister à toutes ces horreurs.
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Par la suite il avait continué à se promener dans l'existence comme dans un bal, un bal sans miroirs où l'on ne se voit pas vieillir, et il ne se rendait pas compte que sa démarche, un peu alourdie, ressemblait maintenant pour les autres convives à celle d'un homme qui cherche la trace d'un bonheur passé.
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