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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Minh Tran Huy porte en elle la grâce et,par ricochet,la fait toucher du doigt ou devrais-je dire,elle rejaillit sur nous par ses mots à la fois simples et précis pour expliquer à son petit garçon la différence de son grand frère, le quotidien bouleversé,l'histoire familiale et paradoxalement tout ce que cela lui a apporté. Une force de vie qu'elle déploie au fil des pages,une métamorphose. Cette lettre est une offrande,les mots sont des bulles ou des akènes de pissenlit qui donnent prises au vent et sont porteurs de douceur et d'espérance.En utilisant comme image le kintsugi,cet art de restaurer les céramiques cassées,elle nous donne une leçon de vie et de sagesse,de résilience et d'acceptation et l'on ressent aussi tout l'amour qui " transcende la douleur en beauté, la fêlure en lumière." Merci Madame

Merci également à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique privilégiée.
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En ouvrant cet ouvrage vous trouverez une lettre écrite par une maman à son fils.

La collection "les affranchis" propose aux auteurs et autrices d'écrire une lettre qu'ils n'ont jamais écrite.
Un défi aussi compliqué que complexe.
En ouvrant cette collection, vous savez d'avance que vous aurez face à vous le vrai, l'intimité.

Cette maman pour qui le quotidien est compliqué, explique à son fils Serge, à travers cette lettre qu'il a un frère qui requiert beaucoup d'attention. Son frère, Paul (Polo) est autiste.
L'autrice arrive avec brio à avoir une plume subtile et délicate pour expliquer les beautés et difficultés de son quotidien de maman d'un enfant autiste. Car il ne peut rien faire seul et il faut toujours quelqu'un pour veiller sur lui.
Elle présente Polo d'une manière tellement magnifique : "Spécial, différent, exceptionnel, extra-ordinaire.... Il y a bien des mots pour qualifier Polo dont on a poli les contours, les arêtes et les angles, afin d'éviter que quiconque s'y blesse."

La couverture résume parfaitement le ressenti de cette maman :
"Ton frère m'a enseigné l'indulgence, le chagrin et la douceur ; toi, la gratitude".

"Je voudrais également que tu saches déjà, qu'il n'y ait rien à dévoiler, à révéler, à formuler, je voudrais ne pas avoir à chercher les mots devant toi qui attends, et c'est également pour cela que je t'écris, pour repousser les ombres, les déposer sur le papier comme s'il pouvait les enfermer, tandis qu'à toi je ne dis mot, puisque tu es trop petit, qu'il n'est pas temps encore, et qu'on vaut mieux me concentrer sur ton allégresse qui forme au-dessus de nous une cloche protectrice."

L'autrice partage avec ses enfants et avec nous lecteurs, quelque chose de fort et de très touchant.

Serge n'est pas un remplaçant, il permet à ses parents de vivre ce qu'il ne pourra jamais vivre avec Paul.
"Nous pouvons tant pour toi, et si peu pour lui, mon Serge. Et sans doute est-ce plus dur à vivre: le sentiment de son impuissance face à son enfant qui souffre. Se dire qu'on n'y peut rien, qu'on n'y pourra jamais rien, quand il se débat sous vos yeux."

Une maman qui partage également son histoire familiale, son passé et son enfance.

J'ai trouvé cet ouvrage émouvant et d'une grande beauté. C'est un livre rempli d'amour et de tendresse.
Mais pas seulement. C'est également cri d'indignation.

A savoir, il faut en moyenne 4 à 5 ans pour diagnostiquer un enfant autiste en France, contre 18 mois en moyenne aux États-Unis.
"C'est cinq ans de colère, de honte, de rage, d'incompréhension, de patience, de visites médicales. C'EST CINQ ANS VOLÉS À L'ENFANT ET SA PRISE EN CHARGE".

Il y a d'autres chiffres... il y a plus de 9000 autistes français placés en Belgique faute de places et de personnels formés.

- Je remercie chaleureusement Babelio ainsi que les éditions Robert Laffont pour cet envoi lors d'une Masse Critique Privilégiée.

Petite parenthèse :
Je ne sais pas si c'était voulu, mais l'email du résultat ne pouvait pas mieux tomber qu'en cette journée du 2 avril, journée mondiale de la sensibilisation à l'autisme.
C'est également le jour où j'ai été diagnostiqué TSA sans déficience intellectuelle (anciennement appelé Asperger) ainsi que TDA. Et c'est un grand soulagement... car il m'a fallu 32 ans pour connaître l'explication de mon fonctionnement. Des aménagements sur mon lieu professionnel vont pouvoir être fait et je vais enfin mieux vivre. J'ai dû faire mon diagnostic ailleurs qu'en France car c'est encore malheureusement compliqué.
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« Mon Serge, Je t'écris parce que tu es encore trop petit pour que je puisse rien te dire, Parce qu'il n'est pas temps de t'expliquer, d'évoquer ce qui a eu lieu avant toi, de te raconter. Tu as l'âge de rire et de jouer, de réclamer des bonbons et des dessins animés… »

Minh Tran Huy est écrivaine et critique littéraire, elle a publié une bonne dizaine de romans ; mais c'est aussi une maman de deux petits garçons, Paul (10 ans) et Serge (3 ans). Comment expliquer à Serge, ce petit bonhomme éveillé, affectueux et rieur, que son grand frère est « spécial ». Il ne sera jamais comme les autres enfants, car très tôt il a été diagnostiqué « autiste sévère ». Il a un âge mental de 18 mois et le conservera toute sa vie.

C'est avec cette lettre improbable, remplie d'amour et de délicatesse, que l'autrice se confie et raconte avec pudeur la naissance de Paul si longtemps attendue, les espoirs fondés sur ce beau bébé brun aux longs cils noirs, les premières inquiétudes liées à son comportement étonnant puis le choc du diagnostic. Combat quotidien contre la maladie, les crises de Polo, les préjugés, le regard des autres et les contraintes financières et administratives. La France, malgré les promesses des gouvernements successifs, accuse un retard de 40 ans dans la prise en charge de l'autisme. Elle a été six fois rappelée à l'ordre par le conseil de l'Europe. "On sait ce qu'il faudrait faire, mais on ne le fait pas."
Former du personnel compétent, construire des établissements spécialisés, soulager les familles au bord de l'implosion, augmenter le nombre de personnes pour accompagner les
enfants autistes... (ces travailleuses essentielles sont payées en-dessous du SMIC...une honte). L'autrice laisse aller son amertume, sa colère et son désarroi devant tant d'indifférence et d'inaction.
'Le monde n'aime pas Polo, mon Serge ; il le juge au pire monstrueux, au mieux pitoyable, méritant tout juste d'être parqué dans un coin avec ses semblables, ceux dont on ne peut rien faire, ceux qui ne sont littéralement bons à rien."

On ne peut qu'admirer le courage exceptionnel dont fait preuve Minh Tran Huy, ses capacités de résilience, sa manière de positiver au quotidien. Et l'on sent à travers ses lignes tout l'amour qu'elle éprouve et donne à ses fils, un amour différent pour chacun mais infini. "Tu n'es pas un remplaçant, mon Serge, tu ne l'as jamais été même en imagination.. Tu es toi, comme Polo est Polo ; vous êtes mes deux fils uniques."

Ton frère est un livre magnifique, émouvant écrit avec tendresse et sensibilité. Sa lecture m'a beaucoup touchée. J'aurais aimé lire au préalable Un enfant sans histoire, le livre de Minh Tran Huy, consacré à Paul, son fils aîné, mais il n'était pas disponible à ma bibliothèque. Ce sera donc pour plus tard.
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Ton frère est un livre absolument magnifique.⠀

C'est une mère qui s'adresse à son fils, Serge, qui n'a pas trois ans, pour lui parler de « son frère » de dix ans, Paul, autiste sévère. Cette mère, c'est l'autrice : elle n'en est pas à son premier livre, elle a publié de la fiction mêlée d'éléments tirés de son histoire familiale, et un témoignage avec un premier livre qui parlait de Paul, Un enfant sans histoire.⠀

Ton frère, c'est la lettre que Serge lira quand il sera grand, pour comprendre ce qu'il est encore trop petit pour comprendre ; et c'est aussi le livre que Paul ne lira jamais.⠀

C'est un témoignage : celui d'un quotidien pour lequel l'autrice trouve des trésors de mots qui nous font comprendre que quand elle dit que sa famille a été « essorée », l'image électroménagère que le terme fait surgir est la bonne. Ce témoignage anticipe les questions que posera Serge le moment venu : car pour l'instant, lorsque Paul est en crise, Serge insiste pour le rejoindre en disant « c'est Polo, c'est mon frère ! ».⠀

Mais c'est aussi une réflexion. Celle d'une femme qui est l'héritière d'une lignée venue du Vietnam, dont la famille a survécu à des horreurs, auprès desquelles devoir se faire discrète dans une société qui regarde de haut des immigrés transfuges de classe, ce n'est rien. Ce n'est rien ? Oui, mais un enfant comme Paul pulvérise toute velléité de discrétion : alors est-ce l'enfant que cette lignée attendait pour pouvoir enfin se défaire du carcan de la transmission intergénérationnelle de traumatismes que l'autrice décode très finement ? Pour pouvoir accueillir Serge sans lui faire porter le poids de ces traumatismes, mais en lui rappelant : « Il me semble que toi et Paul constituez tous deux à parts égales ce mélange qui nous offre aujourd'hui de tenir ensemble, de tenir debout, de tenir bon ». Paul et lui, et pas juste lui, et pas juste Paul.

Et ce livre est enfin un message qui nous concerne toutes et tous. Non, un enfant handicapé ne devrait jamais être considéré comme un malheur qui frappe une famille en permettant aux autres, au passage, de se féliciter de ne pas avoir été touchées. Nous sommes toutes et tous concernés, c'est une partie de notre commune humanité, et nous devons considérer qu'en prendre soin relève de la solidarité collective. « Paul est un révélateur du monde dans lequel nous vivons, mon Serge. Il m'a révélée à moi-même, comme il révèle à eux-mêmes tous ceux qui croisent son chemin, pour le meilleur et pour le pire ».⠀

Je suis pétrifiée d'admiration à l'idée que certaines familles trouvent des trésors de force pour faire face à l'arrivée d'un enfant qui balaye toutes les certitudes, dans un monde où il faut chercher l'aide qui est loin de venir spontanément et y consacrer toute son énergie. Je suis encore plus pétrifiée d'admiration à l'idée que ces familles trouvent aussi le temps de partager et de nous montrer que nous aussi, nous sommes tous concernés. Minh Tran Huy, à quelle source puisez-vous donc la force et le temps d'écrire ? Plus encore, d'écrire avec autant de finesse et de recul ?⠀

« On juge du degré de civilisation d'une société à la façon dont elle traite ses fous », m'a-t-on appris pendant mes études de psycho. Ses fous, ou disons, ceux qui « n'entrent pas dans les cases », dit Minh Tran Huy. Et pourtant... je lui laisse le merveilleux mot de la fin :⠀

« le monde n'aime pas Polo, mon Serge ; il le juge au pire monstrueux, au mieux pitoyable, méritant tout juste d'être parqué dans un coin avec ses semblables, ceux dont on ne peut rien faire, ceux qui ne sont littéralement bons à rien. Polo est improductif, donc inutile, de même que les vieillards, les malades, les démunis. de même que les nuages et les étoiles, la musique, l'art, la beauté, la poésie ».⠀

Minh : merci, tellement.⠀
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« Il y a une faille en tout chose,
C'est par là qu'entre la lumière ». Leonard Cohen.

Minh Tran Huy dévoile son histoire personnelle de façon sensible, intime et sans fard. L'autrice raconte tout l'amour pour l'aîné de ses enfants, Paul, autiste, ainsi que l'impuissance et le désarroi vécus face à la situation de lourd handicap touchant Paul, elle s'adresse dans ce récit à Serge, son cadet, confiant cette histoire bouleversante.

Une volonté de mettre en lumière et sublimer les fêlures, de révéler au grand jour et en mots.
Enseignement, état des lieux, confidences, qui démontrent combien long reste le chemin à parcourir pour accompagner les familles et considérer les personnes souffrant d'autisme, de façon adaptée et digne.

L'autrice confie tout ce qu'être parent d'un enfant autiste induit, de responsabilité, d'indulgence, de difficultés dans notre société, de culpabilisation aussi – tristement, de vulnérabilité, de singularité.

Un témoignage intime, criant d'émotion, de douceur et de douleur, de justesse et de tendresse, de force et de chagrin ; pétri d'humanité, d'amour et de gratitude, porteur d'espoir.

(J'aime beaucoup la citation choisie en exergue de ce récit, elle fait partie des phrases notées dans mon carnet de citations, celles qui me touchent particulièrement).

Merci, pour l'envoi de ce livre, aux éditions Robert Laffont – collection « Les Affranchis » - et à Babelio – une lecture profondément touchante.
Une autrice dont j'avais apprécié la plume sensible et délicate lisant deux de ses romans : « Les inconsolés » et « La double vie d'Anna Song ».
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"Écrivez la lettre que vous n'avez jamais écrite." C'est en réponse à cette question que Ton frère a vu le jour. Son destinataire, Serge, est le fils cadet de l'autrice, âgé de trois ans. Et son frère, c'est Paul, dit Polo, autiste de dix ans.
Avec toute la tendresse et l'amour d'une mère, l'autrice écrit à son fils pour lui dire son autre fils "spécial, différent, exceptionnel, extraordinaire, [...] autiste." C'est tout son quotidien qu'elle nous raconte, toutes les situations extraordinaires, hors du commun, qu'ils vivent avec Paul. Elle nous confie aussi combien cela l'a changée, transformée, et les difficultés de chaque instant qu'elle peut rencontrer et affronter avec son mari.
Avec une grande justesse et beaucoup de sincérité, elle livre ses questionnements à son fils, son premier destinataire, et à nous qui la lisons.
C'est beau, touchant, rempli d'émotions tantôt tristes et tantôt joyeuses, intenses moments qui suscitent les larmes quand d'autres font franchement sourire. L'autrice a un grand talent pour se livrer ainsi et ce livre est magnifique et bouleversant.
Un grand merci aux Éditions NIL et à Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération masse critique.
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Ce livre est construit comme une lettre que l'auteure adresse à son tout jeune fils, Serge pour lui parler de son frère. Ce frère, c'est Paul ou Polo, et ce grand frère ne sera jamais un guide ou un modèle, un copain ou un compagnon de jeu, un confident ou un ami. Non, car Paul est différent, Paul est spécial, Paul est autiste sévère. Il ne supporte pas les câlins et encore moins ceux de Serge ; il demande de l'attention et de la patience ; il a malmené et malmènera encore ses parents, son petit frère. Et c'est dans ce livre, à travers cette lettre que l'auteure va raconter ce grand frère, les moments difficiles, de tristesse, de fatigue, de découragement, les sentiments d'injustice et de colère, le regard des autres, ces regards trop souvent emplis d'incompréhension, d'impatience, d'agacement, ... Mais aussi, lui, Serge, le petit frère inattendu, inespéré, plein d'innocence et de candeur. Et surtout, leur famille, leur histoire, et leur amour.

J'avoue avoir été bouleversée par les mots de Minh Tran Huy, des mots qui viennent du coeur et qui touchent au coeur, des mots débordants de sincérité, de douceur, et surtout d'amour, de l'amour d'une mère à ses deux enfants, d'un amour immense, identique et égal, et pourtant différent dans ses manifestations. J'ai été touchée par ce récit simple qui explique et pose les choses telles qu'elles sont et seront : Paul ne sera jamais un enfant ou un frère comme les autres ; sans recherche particulière de commisération ou de pitié. Un récit qui pointe également et malheureusement les défaillances et les manques de notre système, que ce soit dans le diagnostic de l'autisme chez le tout jeune enfant, dans les soins, les structures d'accueil et d'éducation des autistes, ou encore dans l'aide et l'accompagnement des familles dans ce qui semble être un combat quotidien, épuisant, solitaire. Un récit qui cite ces familles, ces proches d'autistes qui ont su, qui ont voulu les mettre en avant, les mettre en lumière, se raconter et les raconter, via un livre, un blog ou des photos. Bref, un récit en tout point bouleversant !

Donc, un très grand merci à Babelio et à la Collection Les affranchis des Éditions NiL Robert Laffont pour ce très beau livre qui se lit d'une traite, le coeur serré et les yeux humides ! Et pour la découverte d'une auteure à l'écriture sensible et sincère.

« Chacune à notre manière, mon Serge, nous racontons un être que nous aimons infiniment et l'exposons à une société qui lui tourne le dos et l'élude, l'efface, sans même y prendre garde ; une société attachée à l'habitude, à la norme, à la conformité et au conformisme, qui n'aime pas qu'on la dérange et la remette en question, préfère l'aveuglement et l'immobilité à la lucidité et l'engagement, et abandonne sur le bas-côté ceux dont elle présuppose qu'ils ne sont pas à la hauteur. »
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Je remercie Babelio pour l'envoie de ce service presse pour plusieurs raisons. Avec ce roman ,j'ai pu sortir de mes lectures habituelles. Et surtout j'ai découvert une plume admirable.

Il faut savoir que Les Affranchis ( la collection dont fait parti ce roman) est une collection qui propose à des auteurs d'écrire la lettre qu'ils n ‘ont jamais écrite
Je trouve cette idée vraiment originale car souvent (enfin c'est le cas pour moi) , il est plus facile de coucher sur le papier ce que l'on veut dire que par la parole.

Ici c'est la lettre d'une maman à son très jeune fils Serge qui va lui expliquer sa vie de maman d'un enfant autiste ( Paul Le frère de Serge).

Je trouve que par cette lettre l'auteure fait un travail d'introspection. Elle y dévoile sa vie quand elle était enfant, la façon dont elle était traitée vu ses origines, l'éducation faite par ses parents.

Cette lettre soulève surtout le problème de l'autisme en France. Combien nous sommes en retard face à cela, combien les gens ont un mauvais jugement face aux personnes qui en sont atteints. J'ai été sidérée par les nombreuses remarques que l'auteure a subit ou même les exemples qu'elle peut donner d'autres parents.

Cette lettre pour moi c'est une lettre de détresse d'une maman face au monde et à sa vision de l'autisme. Mais c'est aussi une lettre pour monter à Serge qu'il n ‘est pas l'enfant de la seconde chance , qu'il n est pas là pour remplacer Paul. Elle aime ses enfants d'un même amour malgré leurs différences.

La plume est remarquable. J'ai beaucoup aimé la référence à des légendes vietnamiennes.

Au détour de quelques pages , nous avons de très jolies photos des deux enfants de l'auteure qui accentue la part d'humanité de ce roman.

C'est vraiment une très jolie découverte
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Ton frère de Minh Tran Huy
Collection Les affranchis chez Robert Laffont

Une collection qui permet la lettre jamais écrite. Minh Tran Huy décide de l'écrire à Serge, son fils.

« Ton frère m'a enseigné l'indulgence, le chagrin et la douceur, toi, la gratitude. »

Il est encore un tout petit garçon, il ne lira pas tout de suite cette lettre, néanmoins, elle existe. Un jour peut-être y puisera-t-il une force, une explication, une histoire, la sienne et surtout, beaucoup beaucoup d'amour. Tout l'amour qu'une mère est capable pour ses fils, sa famille.
Le récit est intime, le témoignage délicat, et malgré tout il délivre un message universel autant que personnel. L'auteure traite de l'autisme et du bouleversement qu'il a engendré dans sa famille.
Polo, le frère aîné est emmuré dans son monde et ses interactions avec les autres sont limitées, non maitrisées, incohérentes et parfois violentes.
C'est le récit de tout l'amour qu'une mère porte à ses enfants, un amour qui ne va pas sans frustration, sans sacrifice et sans peur de l'avenir, surtout quand le handicap s'invite dans la famille. C'est aussi une histoire de deuil, celui de la normalité (pardon pour l'usage du terme qui, je le sais, ne veut pas dire grand-chose !), l'effondrement d'espoirs.
D'autant plus que la famille avait cru à la « Méritocratie » une valeur élevée au rang de devise familiale, depuis que les parents de l'auteure avaient posé le pied en France.
D'origine vietnamienne, la famille ne veut pas démériter, c'est le syndrome du « toujours plus », faire mieux que bien, frôler la perfection, surtout ne pas être redevable... Et Polo bouleverse la famille, leur rapport au monde, leur équilibre, leurs croyances.
La lettre raconte aussi le couple qui se heurte, l'incompréhension des voisins mais aussi quelques joyeuses fulgurances.
Minh Tran Huy mêle à l'histoire de ses origines, le conte, le récit est empreint de force, d'espoir, d'humanité.
Je remercie Babelio et les éditions Robert Laffont pour ce très joli récit reçu dans le cadre d'une masse critique.
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Ce livre n'est pas juste beau, il est incroyable. J'ai rarement lu un aussi beau message d'amour maternel. Et pourtant, le quotidien n'est pas simple, face au handicap, qui sollicite les parents au-delà de leurs forces. Mais l'amour est là, la lumière, toujours.
Des phrases qu'on a envie de retenir pour toujours, qui nous touchent au coeur et qui donnent foi en l'humanité.
Lisez-le, lisez-le, lisez-le

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