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EAN : 9782070704521
168 pages
Gallimard (12/09/1985)
3.89/5   18 notes
Résumé :
Ce petit livre des Souvenirs d'enfance est l'une des dernières œuvres importantes de Rabindranath Tagore.
Il a été écrit pendant l'été de 1940 dans la petite bourgade de Kalimpong, près de Darjeeling. C 'est de là que partaient vers les montagnes du Tibet les pittoresques caravanes de mulets lourdement chargés conduites par ces guides tibétains, solides montagnards, gais et paisibles. La famille Tagore quittait au moment des vacances la plaine du Bengale où é... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
C'est à la fin de sa vie que Tagore a dicté les souvenirs de son enfance passée dans une grande maison de Calcutta, à une époque où il n'y avait pas encore dans les rues d'automobiles ni dans les maisons l'électricité ou l'eau courante qui était apportée du Gange. Ces souvenirs semblent surgir sans plan préalable comme au cours d'une conversation avec les philtres de la mémoire et de l'imagination, mais aussi une certaine nostalgie, puisqu'ils évoquent un monde qui a disparu, celui où subsistaient encore dans les grandes familles hindoues les usages des Nababs. Ainsi les femmes vivaient-elles à l'écart, dans leurs propres appartements, à l'intérieur des maisons, à coté de toits servant de terrasses et que Tagore comparait dans son enfance à un royaume, surtout quand l'une de ses belles soeurs, pour laquelle Tagore avait beaucoup d'affection, en avait bouleversé l'ordre, en y cultivant un jardin aux plantes odorantes et y préparant des friandises ou des plats délicieux, comme un curry de crevettes assaisonné au piment vert. Il y avait dans ces maisons des histoires de fantômes mais aussi de brigands et de chasses à tigres à dos d'éléphant. Tagore se souvient des spectacles, des acteurs, des musiciens, des marchands ambulants, de ses heures d'études qui semblent avoir été plutôt fastidieuses, de ses premiers poèmes modelés selon les modes de la musique indienne, lesquels correspondent à des moments du jour ou à des saisons comme la mousson.
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Souvenirs d'enfance de Rabindranath Tagore, né en 1861 à Calcutta et prix Nobel de littérature 1913.

Dans ce recueil de souvenirs, racontés en toute simplicité par l'écrivain, nous découvrons un monde oublié, sans électricité, sans voitures, mais peuplé de fantômes et d'histoires à raconter avant le coucher. On perçoit dès la toute petite enfance de Tagore combien il se construit un imaginaire et combien il est attiré par les poèmes anciens qu'il apprend par coeur. le reste de ses études ne le motive pas, au cours de latin, son cahier reste blanc. « Dans la classe de latin, j'étais sourd et muet, et tous mes cahiers ont gardé, depuis le commencement jusqu'à la fin, la pure blancheur d'un vêtement de veuve. »
Ses journées d'études sont d'ailleurs dit-il comparable à un « bagne » pour l'enfant qu'il était. A peine rentré de l'école s'enchaînait cours de gymnastique et cours d'anglais. Ce n'est qu'à la veillée du soir qu'il pouvait retrouver ses chères histoires. Et très vite il pourra publier ses premiers poèmes dans le Journal de son frère aîné.

Il fit un premier séjour en Angleterre et nous apprend ainsi le sens de son nom « Rabindranath », qui veut dire : le Seigneur du Soleil, qui ne distingue ni l'Est ni l'Ouest, mais passe de l'un à l'autre.

Tagore écrit ce texte sur la tard et le récit est évidemment rempli de nostalgie mais j'ai bien aimé car l'enfant semble attachant, un mélange de forte personnalité et de timidité. Il possède un monde intérieur, une grande imagination, et il observe soigneusement tout ce qui se passe dans son petit monde : la maison familiale avec ses différents appartement et surtout, la grande terrasse du toit dont il garde de merveilleux souvenirs.

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L'auteur nous raconte ici, au soir de sa vie, ses souvenirs d'enfance, entre un frère aîné et son cadet – ceux, sans doute, dont il était le plus proche. Ce qui m'a frappé en premier, c'est son attachement au bengali, tout comme les autres membres de sa famille, dans un pays sous domination anglaise, qui était en train de s'occidentaliser.
Il parle de ses études, ou plutôt de son caractère rétif aux études, préférant lire ou faire de la musique. Il se souvient de la nourriture frugale, des jeux simples, et de sa santé de fer. Il n'est pas question de détails pittoresques, plutôt une volonté de se rappeler des moments heureux, ou moins heureux, comme lorsqu'il parle de sa belle-soeur et de sa mort.
Il nous fait partager aussi l'effervescence de la création littéraire en Inde à cette époque, où journaux et poésie étaient particulièrement vivaces. Bien sur, ce livre n'est pas aussi exhaustif qu'une biographie, il a cependant le mérite de nous plonger dans l'Inde du début de la fin du XIXe siècle, plus connu vu par un regard occidental que par un regard indien.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Après les nouvelles de Tagore, voilà son enfance, ou comment prolonger un peu le plaisir d'être avec ce grand auteur.

Ecrit en 1940, soit l'année avant sa mort alors qu'il avait quatre-vingts ans, ce recueil exprime les impressions qui lui restent de son enfance alors qu'il est à la fin de sa vie (il ne le sait pas encore... mais bon..). C'est-à-dire que loin d'être un récit chronologique, c'est une succession de moments qui l'ont marqué. Ses échecs à l'école par exemple, cette école qu'il n'aime pas au point d'essayer de tomber malade par tous les moyens. Mais il avait une santé de fer ! Ou la vie dans cette ville de Calcutta qui changera tellement à l'aube du 20è siècle (eau courante électricité, cinéma... pour les plus fortunés bien sûr). Les petits conflits avec sa (ses) belle-soeur(s), (il était le 14è enfant de la famille), mais aussi les plaisirs partagés avec ses frères. Et l'art dans lequel il excellait, déjà tout jeune, la poésie bien sûr. C'est ce qui lui permettra d'épater quelques filles, et aussi d'être publié dans le journal de son frère.


Ce qui ressort, c'est la fraîcheur des souvenirs que Tagore garde encore de son enfance malgré son âge. Certes il y a tout un arrière-plan qui, pour nous, parait très exotique (monter à dos d'éléphant , écouter les extraits du Ramayana, ...) , mais le reste pourrait être repris dans "Le petit Nicolas" ! Les découvertes de l'enfance, ses émerveillements, ses roublardises, ... tout cela est universel et on le sent bien dans ce récit. Il y a un petit plus quand même, c'est la poésie qui était déjà présente chez Tagore !
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Rabindranath Tagore nous raconte son enfance. Son quotidien qui s'organise entre l'école et ses loisirs, sa découverte de la poésie…
J'ai découvert avec plaisir sa grande famille, même si j'aurai aimé la connaître encore plus. J'aime beaucoup découvrir les vies de personnes ayant marqué une période de l'histoire. Certains passages sont néanmoins moins prenant mais je continuerai volontiers avec Souvenirs qui, je pense, couvre une plus grande période de sa vie.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
À côté du palanquin, le " dorwan"
( l' intendant ) marchait, son grand bâton à pomme de cuivre à la main.Il avait aussi d'autres occupations.Il veillait sur la maison, assis près du portail, se caressait la barbe.Il portait l'argent à la banque, il escortait des femmes de la famille quand elles allaient en visite et, les jours de fête, les accompagnait pour leur bain rituel et les plongeait , elles et leur palanquin fermé, dans le Gange.


( Gallimard, l'imaginaire, 1985)
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J'ai déjà dit qu'en ce temps-là il n'y avait aucun lien d'intimité entre les adultes et les enfants.Dans le fouillis des vieilles coutumes, Jyotidada apporta son esprit vigoureusement original.J'avais douze ans de moins que lui.Qu'il ait fait attention à moi malgré une telle différence d'âge est déjà surprenant.Mais ce qui est plus surprenant encore, c'est que jamais dans mes conversations avec lui il ne m'a traité comme un aîné traite un oeu plus jeune et ne m'a jamais fait subir de rebuffade.
Grâce à cela j'ai toujours eu le courage d'exprimer ma pensée. Aujourd'hui je vis parmi des enfants, j'essaie de les aiguiller sur toutes sortes de sujets de conversation, ils restent muets.Ils hésitent à poser des questions.Ils me paraissent appartenir à ce vieux temps où les grandes personnes parlaient et les enfants se taisaient.

( p.107)
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Chaque enfant qui vient au monde nous apprend que Dieu n’a pas désespéré de l’homme.
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Je n’ai pas gardé un souvenir très net de l’enfant que j’étais alors, qui me paraît aussi loin de moi que la plus lointaine planète du système solaire, et je ne possède pas le télescope qui pourrait le ramener sous mon regard.
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Videos de Rabindranath Tagore (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rabindranath Tagore
Lecture de Notre besoin de consolation est impossible à rassasier de Stig Dagerman et concert autour des oeuvres de Théodore de Banville, Gérard de Nerval, Paul Eluard et Rabindranath Tagore.
« C'est l'angoisse de la séparation qui s'épand par tout le monde et donne naissance à des formes sans nombre dans le ciel infini. C'est ce chagrin de la séparation qui contemple en silence toute la nuit d'étoile en étoile et qui éveille une lyre parmi les chuchotantes feuilles dans la pluvieuse obscurité de juillet. C'est cette envahissante peine qui s'épaissit en amours et désirs, en souffrances et en joies dans les demeures humaines, et c'est toujours elle qui fond et ruisselle en chansons. »
L'Offrande lyrique, Rabindranath Tagore, traduit par André Gide.
Ces émotions douces et amères qui nous secouent ne sont-elles pas universelles ? Ne sont-elles pas l'essence même de notre existence ? Deleyaman, groupe franco-américain dans la veine céleste de Dead Can Dance, aborde ces questions vibrantes, parle d'art, d'amour, de beauté et de contemplation comme des réponses à nos contraintes existentielles.C'est une amicale collaboration artistique entre le groupe et Fanny Ardant qui a donné naissance à cette création. Au travers d'un texte lu, elle dialogue avec le groupe sur une musique créée par Deleyaman. Avec le son du doudouk, le groupe d'Aret Madilian interprétera les titres français de sa discographie
Fanny Ardant : voix Béatrice Valantin : voix, clavier Aret Madilian : piano, clavier, guitare, percussion Guillaume Leprevost : basse, guitare Artyom Minasyan : doudouk, plul, pku Madalina Obreja : violon Gérard Madilian : doudouk
Création en partenariat avec le Trianon Transatlantique de Sotteville lès Rouen – Scène conventionnée d'intérêt national art et création chanson francophone.
À écouter – Deleyaman, « Sentinel », 2020. Plus d'informations sur www.deleyaman.com À écouter : https://deleyaman.bandcamp.com/album/sentinel
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