Voilà une très heureuse et formidable surprise. Je ne connaissais pas cette auteure, originaire de la Belle Province mais ce roman donne envie de s plonger dans ses oeuvres précédentes.
Le Thème? Lena , une jeune Sapiens mène une vie simple jusqu'au moment où l'on découvre le cadavre de sa meilleure amie qui s'est apparemment suicidée (on dit parjurée dans le pays, Dioscuri, où se déroule l'action. En enquêtant, Léna va se trouver confronté aux mensonges et aux mystères de l'inquiétante société dystopique ou elle vit.. elle va devoir affronter aussi les séquelles de son passé et assumer les responsabilité que ses pouvoirs lui donnent.
Pour savoir ce que sont les sapiens, il suffit de lire la dédicace du livre « A toutes les femmes Asperger ».
La plus grande partie du livre est vue par les yeux de Léna. Lorsque le récit quitte ce point de vue , on ressent avec encore plus de force, la particularité de l' héroïne.
Alex Sol réussit à nous faire sentir la différence par la seule force d'une tournure de phrase, d'un mot seulement parfois. On est constamment dans la tête de la jeune femme qui ressent tout : le mensonge, le coeur qui s'emballe, les faiblesses d'une personne. le portrait de Lena et de ses actions sont tout au long du livre, une extraordinaire réussite.
A ce niveau parler de tour de force est même dévalorisant tant tout cela paraître naturel au lecteur qui est glissé avec douceur dans la peau de Lena. le lecteur et la lectrice vont ressentir ses peines, ses joies, ses erreurs, ses amours avec elle.
Un des autres attraits du livre est bien sûr, le portrait de la société dystopique dans laquelle se déroule l'action : On ne percevra que peu à peu sa monstruosité et du prix effroyable de l'Éternité qui en est le socle.
La vie du petit groupe de résistants ou va s'intégrer Lena est d'un beau réalisme ; on suit le déroulé de leurs actions, leurs erreurs, leurs défaites et leurs victoires mais aussi leurs vie quotidienne et leurs amours. Un vrai bijou qui nous donne quelques -uns des meilleurs passages du livre.
L'atmosphère de l'histoire qui oscille entre l'abattement, l'étouffement, la libération et des peines et des joies est aussi en ce sens un des atouts de «
Mirial ».
La conduite du récit qui pourrait paraître long (430 pages grand format) est mené tambour battant ; Même les moments paisibles apportent quelque chose à l'histoire . On y reprend un peu de souffle sans avoir envie de sauter un paragraphe.
Quand à la peinture des personnages, il faut pour beaucoup attendre la fin pour les classer dans « les Bons « ou « Les Méchants ». La peinture de chacun d'entre eux est si vivante qu'on à l'impression de les connaître. On rêve presque d'une série qui serait digne de «Humans ».. J'avoue une tendresse particulière pour les personnages de Parker et de l'émouvante Jaesmin. Quand au très troublant Frank, il est une parabole vivante de ce que à quoi peut conduire un amour dévoyé.
J'avoue avoir cherché quels pouvaient être les inspirations de
Alex Sol ; On peut certes penser à , à
Sabrina Calvo ,
Lucius Shepard ou à Stieg Larsson Mais ce n'est vraiment que de manière indicative.
Il faut lire ce livre. «
Mirial « m'a en tout cas donné envie de me plonger dans ses oeuvres précédentes.
Alex Sol nous offre une nouvelle musique dans la SF francophone. Qu'elle en soit remerciée