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EAN : 9782253124917
160 pages
Le Livre de Poche (14/03/2008)
4.03/5   106 notes
Résumé :

Quand je me suis éveillé, les rideaux de toile écrue laissaient filtrer dans la chambre une lumière jaunâtre que je connaissais bien. Nos fenêtres, au premier étage, n'ont pas de volets. Il n'y en a à aucune maison de la rue. J'entendais, sur la table de nuit, le tic-tac du réveille-matin et, à côté de moi, la respiration scandée de ma femme, presque aussi sonore que celle des patients, au cinéma, pendant une opération. Elle était alors enceinte de sept mo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
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Simenon aime les gens simples, les “monsieur tout-le-monde". Il aime les decrire quand le destin leur joue des tours, ou leur propose une aubaine (des fois c'est une et meme chose). Quand ils ne savent comment agir ou qu'ils agissent contrairement a leurs vieilles habitudes. Sans s'en rendre vraiment compte ou au contraire repondant a un besoin momentane de revolte.

Pour Marcel Feron, la guerre et l'exode oblige de son petit bled en Meuse vers le sud, vers l'inconnu, sont l'occasion d'oublier – momentanement? – la calme routine de sa vie. Une routine voulue, apaisante, mais insipide. Il sent que ce chamboulement lui est specialement adresse: “c'etait une affaire personnelle entre le destin et moi”.

Dans le train qui les mene vers le sud il est rapidement separe de sa femme et de sa fille. Il se retrouve dans un wagon surpeuple ou toute ancienne regle de conduite devient vite desuete, ou toute honte s'efface. Quelques gestes de solidarite qu'il entame envers une inconnue reservee deviennent en quelques jours une addiction. Ils se collent, ils se soudent, ils s'agglomerent. Amour? Pas vraiment. Aucune transgression non plus, dans ce train cette notion n'est pas de mise. Une aventure existentielle que le destin qu'il invoquait lui a concocte. Une experience nouvelle, differente de tout ce qu'il a connu et vecu. Va-t-elle tout chambarder? Une fois arrives a La Rochelle, il cherche et retrouve sa famille et un adieu un peu sec clot ce qui a ete un interlude, hors du temps, ne pouvant engager un quelconque avenir.

Il revient bientot dans son village, a son metier, a ses habitudes. Quand, une nuit, l'inconnue reapparait pour lui demander aide, il ne pourra, il ne voudra pas y repondre. Lachete? Presque pas. Il n'est pas fait pour se lancer dans les aleas de l'inconnu. Il ne peut engager ses petits achevements, surement pas sacrifier sa famille. Ce qu'il a vecu dans le train lui est cher, mais c'etait un entracte, que la guerre a permis. La guerre est un seisme qui perturbe tout, qui altere tout. Mais toute guerre a une fin.

Ce livre me rappelle La fuite de monsieur Monde, du meme auteur. Mr Monde avait voulu sa fuite, l'avait organisee, alors qu'ici le heros est traine par les circonstances. Mais dans les deux cas la fuite est temporaire, comblante en elle-meme, fructueuse car elle permet de revenir, tranquille, a ce qu'on a fui.

J'ai deja lu de meilleures relations de l'exode de 1940. Celle-ci est centree sur l'etrange sensation de liberte qu'il a pu provoquer chez certains fuyards. Et Simenon excelle a sonder les pensees et les reactions de ses congeneres en situations extremes. C'est toujours passionnant (pour finir avec un mot adapte a la trame).
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Me l'étant promis il y a quelques mois, je visite ou revisite l'oeuvre de Georges Simenon.
Après - le chat - inspiré lors d'une visite à sa mère vivant une relation de couple malsaine, voici - le train - inspiré, lui, à l'auteur par les circonstances, en l'occurrence "lorsqu'il fut chargé de diriger avec les moyens du bord le centre d'accueil aux réfugiés belges à la gare de la Rochelle."
Car en 1939 Simenon se trouve à La Rochelle, qui fut sa ville d'adoption, et qui figure en bonne place dans trente-quatre de ses romans et nouvelles.
En 1939, c'est donc à La Rochelle qu'il apprend par la voix de la TSF la déclaration de guerre.
Chargé comme je viens de le mentionner de diriger le centre d'accueil des réfugiés belges, "La débâcle provoqua, de son propre aveu, une sorte de soulagement en lui. Comme s'il se trouvait débarrassé d'une vie qui lui pesait, qui n'avait plus de goût. La dure réalité des événements lui faisait prendre conscience de ses propres réalités."
Dans son roman, il y a donc un peu de lui dans ce Marcel Féron, marchand et réparateurs d'appareils radio, marié à Jeanne, une jeune femme issue d'une famille de petits bourgeois d'origine flamande, qui lui a donné une fille Sophie âgée de quatre ans, et enceinte de sept mois et demi lorsque les Allemands déclenchent, après presque une année de ce qui fut appelée la drôle de guerre, l'offensive qui allait balayer en quelques semaines la résistance impréparée de la France et de l'Angleterre, et donner une victoire éclair à Hitler.
Marcel a alors trente-deux ans.
Il est réformé à cause d'une myopie sévère.
Son obsession d'être séparée de ses lunettes fait qu'il a toujours à sa portée, dans sa veste ou son pantalon, une paire de secours.
Marcel est un garçon terne, le fils d'une mère rentrée nue et tondue un jour à la maison après l'armistice de 1918... une mère dont il est séparé à l'âge de onze ans.
Son père, fondé de pouvoir, rentre de la guerre alcoolique et trahi par une femme dont le comportement et la fuite vont renforcer son addiction.
À quatorze ans, Marcel tombe malade.
Il intègre un sanatorium dont il ne sortira guéri qu'à l'âge de dix-huit ans.
Ses quatre ans d'enfermement vont le marquer à jamais.
Lorsqu'il rencontre Jeanne, l'épouse, devient père, il a atteint ce qu'il croit être ce que la vie pouvait lui offrir de mieux.
Mais la guerre réveille en lui ce qu'il qualifie de l'appel du destin.
Le tragique lui rend, pour un temps, l'acuité qu'il avait perdue... un peu comme ses yeux de taupe auxquels ses lunettes permettent de voir ce que ses yeux ne devinaient qu'à travers des bourrelets de brume.
C'est alors la décision de l'exode.
Sa femme et sa fille montent à bord d'un wagon de voyageurs... lui doit se contenter d'une place dans un wagon à bétail.
Le convoi s'ébranle.
Au bout de quelques heures, le train est scindé en deux.
Marcel est séparé des siens.
Il n'éprouve rien d'autre qu'une liberté toute neuve, une liberté redonnée comme en cadeau... un cadeau à l'enfant qui en a été privé.
Marcel redécouvre la vie.
Dans son wagon, il y a une jeune femme, Anna Kupfer, une expatriée tchèque... une Tchèque juive...
Marcel et Anna vont vivre une passion amoureuse, qui va les conduire des Ardennes jusqu'à La Rochelle, et à La Rochelle dans un centre d'accueil.
Jusqu'au jour où, après des recherches sans précipitation, sans inquiétude, Marcel va retrouver sa femme qui lui a donné un fils.
Les adieux après la capitulation.
Le retour au pays.
Des années s'écoulent.
Marcel, à présent patron prospère, père de trois enfants, a tenu un cahier sur lequel il a raconté cette histoire... comme un legs à ses enfants pour leur prouver que derrière l'image de ce père morne, sans histoire, cet être embourgeoisé sans réelle envergure, se cachait un homme qui avait vécu...
Si le roman de Simenon a été très librement adapté par Granier-Deferre au cinéma en 1973... avec l'éblouissante distribution qu'on lui connaît : Romy Schneider, Jean-Louis Trintignant, Régine, Maurice Biraud et beaucoup d'autres très bons acteurs, si ledit film "élève" ses personnages, et surtout Jean-Louis Trintignant alias Julien Maroyeur alias Marcel Féron, le roman offre une approche moins flamboyante, moins lyrique, moins romantique... mais plus réaliste, plus terre à terre, plus authentique, et surtout moins héroïque... voire glaçante pour ce qui est de Marcel renvoyé à la lâcheté, à l'égoïsme et à la trahison d'un homme n'hésitant pas à sacrifier l'amour au bien-être quiet du conformisme, du renoncement... aux lunettes embuées mais rassurantes, simplement parce qu'elles sont là...
Mission remplie pour le romancier Simenon qui, en moins de 160 pages nous fait vivre certains des aspects de l'exode de 1940, ce que celui-ci put générer de parfois extraordinaire et inattendu chez des individus rendus inexistants par la banalité du décor de leur quotidien. Il nous fait traverser la France d'est en ouest.
Nous fait respirer le printemps chaud des Ardennes et les embruns de la Rochelle.
Nous raconte une déroutante histoire d'amour, allégorie de la vie des anonymes plongés brusquement dans la tragédie, convoqués par L Histoire... chacun y répondant à partir de cet étrange mélange qui fait de nous ce que nous avons toujours été en voulant ou ne voulant pas l'être.
Du bon Simenon, de celui qui disait évoquant son oeuvre et son rapport à celle-ci : « Des idées, je n'en ai jamais eu. Je me suis intéressé aux hommes, à l'homme de la rue surtout, j'ai essayé de le comprendre d'une façon fraternelle… Qu'ai-je construit ? Au fond, cela ne me regarde pas. »
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10 mai 1940. Fumay (Ardennes françaises).
Depuis septembre 1939, la France est officiellement en guerre avec l'Allemagne de l'horrible petit moustachu tout excité… Mais il ne se passe rien. Subitement, le 10 mai 1940, ceux qui ont une radio apprennent l'invasion des Pays-Bas par les boches. Peu après arrive à Fumay un train bourré de réfugiés belges qui vise à descendre vers le sud. Fumay, petite ville à deux pas de la frontière belge est donc bien exposée. Ceux qui ont une voiture ne tardent pas à déguerpir.
Marcel Féron répare et vend des radios. Il vit confortablement. Il est marié, papa d'une petite fille et son épouse est enceinte et ne devrait pas tarder à accoucher. Marcel n'a pas de voiture ! Que faire ? Rester ? Partir ? Comment ? le train ! Seul espoir vu l'état de sa femme, avec une petite fille, la marche ne s'avère pas être une solution.
Arrivé à la gare, son épouse et la petite ont droit à un voyage en première classe… Les hommes « bénéficieront » des wagons à bestiaux ! Marcel est séparé de sa petite famille. Au cours de son périple, une jeune femme pleine de mystère vient s'insinuer dans son wagon. Elle est descendue d'un train belge en provenance de Namur. Elle était en prison et a été libérée suite à l'avance des Allemands en Belgique. Elle se glisse dans le wagon de Marcel. Il la repère et est intrigué. Elle semble l'avoir remarqué également…

Critique :
Maigret, cela vous parle ? Oubliez-le ! Ici, point d'intrigue policière, et si morts il y a, la faute en incombe à la Luftwaffe qui n'hésite pas à mitrailler des trains bourrés de réfugiés. Ah ? Quel intérêt y a-t-il à lire ce bouquin, alors ? D'abord, on peut le voir comme un récit de guerre… Point de combat aux envolées lyriques ! Juste les changements qui s'opèrent dans l'esprit des réfugiés au fur et à mesure que les journées passent et que leur vie change provoquant des transformations qui ne se seraient probablement jamais produites si la paix avait poursuivi son petit bonhomme de chemin. Marcel va connaître l'Amour ! le GRAND AMOUR ! Avec ? Eh bien… C'est dans le bouquin… Tout comme sa lâcheté ordinaire… Ou son sens du devoir… Allez savoir !
C'est Marcel qui nous raconte ce récit. Son histoire personnelle ! Dans des cahiers qu'il place sous clé et qui sont destinés à son fils… Un jour… Pour qu'il sache que son père, devenu un petit bourgeois prospère et tranquille, a connu une passion dans sa vie…
N'ayant lu de Simenon que des enquêtes policières, il était temps que je découvre une autre facette de ce brillant auteur. Simenon, c'est l'écrivain qui décrit probablement le mieux les petites gens ordinaires de son époque. Ordinaires mais pas sans intérêt dès lors que Georges S. s'en empare.
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Marcel est un homme ordinaire qui mène une vie simple, mais confortable avec sa femme Jeanne et sa fille Sophie. Tout change quand les Allemands arrivent en Belgique. « Cette guerre qui éclatait soudain après un an de faux apaisement, c'était une affaire personnelle entre le destin et moi. » (p. 15) La famille quitte Fumay, dans la Meuse, pour le sud de la France. Dans le train qui les emmène, Marcel est séparé de son épouse et de sa fille. Il rencontre Anna, une étrangère au comportement étrange. « Elle ne vivait pas avec les autres. Elle ne participait pas. Elle restait seule parmi les autres. » (p. 94) Sans le préméditer, Marcel entame une liaison avec Anna : les deux réfugiés ne se quittent plus, ne se cachent même pas et vivent leur passion comme ils prendraient des goulées d'air pour échapper à la noyade. « Une cassure s'était produite. Cela ne signifiait pas que le passé n'existait plus, encore moins que je reniais ma famille et cessais de l'aimer. Simplement, pour un temps indéterminé, je vivais sur un autre plan, où les valeurs n'avaient plus rien de commun avec celles de mon ancienne existence. » (p. 112) Hélas, le couple le sait bien, leur liaison ne pourra pas durer.

La narration est menée par Marcel qui raconte cette histoire a posteriori et son récit sonne un peu comme une déposition. La fin du roman révèle à qui Marcel adresse son texte. J'ai beaucoup aimé ce roman dans lequel Simenon saisit un personnage et un instant historique pour en faire une peinture honnête, sans fard ni fausse pudeur. Il parle de désir et de plaisir au milieu du désordre. « Je n'y pensais jamais, non seulement parce que je refusais d'y penser, mais parce que cela ne me venait pas à l'esprit : notre vie à deux n'avait pas de futur. » (p. 148) La vie normale a pris un train pour nulle part et les personnages, brusquement débarqués, errent dans une immense salle des pas perdus. Sauf Marcel et Anna qui font de cette pause forcée une parenthèse lumineuse.

Je vais continuer à lire Georges Simenon dont j'avais également beaucoup aimé La veuve Couderc.
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Simenon évoque la Seconde Guerre Mondiale dans deux romans : 'le Clan des Ostendais et 'Le train'. Simenon y transpose son expérience de la guerre. En 1939, il se trouve à La Rochelle. Il y organise l'accueil des réfugiés belges. Il est nommé haut commissaire aux réfugiés belges pour le département de Charente-Inférieure.On retrouve certains éléments factuels et même certains personnages historiques : l'infirmière, Mme Blanche, le maire M. Vieljeux.

Commentaire :
Bien qu'il ait connu une prime enfance troublée (disparition de sa mère, père alcoolique), Marcel Féron a une vie banale et ordonnée. Ses quatre années au sanatorium se sont déroulées sous un rythme précis. Il s'est ensuite installé à Fumay, a trouvé une femme, sera père pour la deuxième fois. Une vie placée sous le signe de la quiétude et qui a un goût de bonheur. Une vie normale, comme une autre, quasi inespérée. Mais il pressent l'arrivée d'une crise, il sait que tout va s'arrêter.

Quand il apprend le déclenchement de la guerre, il déclare simplement : « cela devait arriver. » Il considère la guerre comme une affaire personnelle entre le destin et lui.

Vient l'exode, la famille part en train. Nul n'est plus responsable de ses actes. L'individu s'efface dans le groupe, les réfugiés sont baladés au gré des évènements, des obligations du rail, des décisions administratives. Les règles sociales s'estompent : on s'accouple, on fait ses besoins, on se lave au milieu des autres, dans la meute.

Dans la cohue, les wagons sont séparés, Marcel Féron perd la trace de sa femme et de sa fille. Certes, il les aime, mais dans cette ‘évasion' elles ne comptent plus.

Marcel Féron vivra avec Anna un bonheur simple, un bonheur vrai. Comme un enfant, il se réjouit du spectacle des choses les plus ordinaires. La liaison est charnelle, fusionnelle. Ils se comprennent et se devinent sans se parler. Il est naturel d'être ensemble. La guerre est omniprésente ; pourtant, ils vivent dans l'intemporalité. Relation neuve, sans histoire et qui n'a aucun avenir. Tout est dans le présent. On se surprend à vivre.

Marcel Féron découvre une vérité nouvelle et provisoire. Il retrouve la trace de sa famille et la rejoint facilement. La rupture avec Anna est rapide, un simple adieu et déjà son souvenir est effacé.

Marcel reprend sa vie d'avant, la seule possible à ses yeux. Une vie à Fumay, une vie réglée, une vie de travail. Aussi quand il rencontre Anna la seconde fois, c'est un nouvel appel vers l'aventure, il a la possibilité de casser à nouveau sa routine. Il refuse et poursuit son chemin. Quand il déclare qu'il ne retournera jamais à La Rochelle, nous pouvons comprendre qu'il refusera toute autre passade.

S'il fait le récit de cette histoire, c'est pour que son fils sache qu'il a été capable d'une passion. Il conclut son récit par cette phrase : « J'ai une femme, trois enfants, une maison de commerce rue du Château. »

Le Train' est un roman type de Georges Simenon. Ecriture simple, précise et efficace. le récit retranscrit parfaitement l'atmosphère de l'exode. Tout est dans le ressenti et la psychologie du héros narrateur. Trame maîtrisée qui ressemble à celle de ‘la Fuite de Monsieur Monde'. Une routine. Une fuite (l'aventure), le retour.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
– Cette nuit, les troupes du Reich on lancé une attaque massive contre...
Il ne s'agissait pas encore de la France – en tout cas on n'en parlait pas – mais de la Hollande, qui venait d'être envahie. Ce que j'entendais, c'était un poste belge, je cherchais Paris mais Paris restait silencieux.
La tache de soleil tremblotait sur le plancher gris et, au fond du jardin, nos six poules blanches s'agitaient autour du coq que Sophie appelait Nestor. Pourquoi me suis-je demandé tout à coup ce que notre petite basse-cour allait devenir ? J'étais presque attendri par son sort.

[Georges SIMENON, "Le train", 1961, chapitre 1 - page 11 de l'édition "Le Livre de Poche"]
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Mon front est dégarni. J'ai besoin de verres de plus en plus épais. Je suis un homme assez prospère, effacé. plutôt terne. Vu d'un certain angle, le ménage que nous formons, Jeanne et moi, est plutôt une caricature du couple.
Alors, l'idée m'est venue de laisser à mon fils, à tout hasard, une autre image de moi. Je me suis demandé si cela ne lui ferait pas du bien, un jour, de savoir que son père n'a pas toujours été le commerçant et le mari timide qu'il a connu, sans autre aspiration que d'élever les siens de son mieux et de leur faire gravir un petit échelon de l'échelle sociale.
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- Germaine ! Germaine ! Ca y est ! Ils ont attaqué !
Moi aussi, je pensais que ça y était mais les mots n'avaient pas le même sens pour moi que pour M. Matray. J'ai un peu honte de le dire: j'étais soulagé. Je me demande même si, depuis octobre, voire depuis Munich, je n'attendais pas cette minute avec impatience, si je n'avais pas été déçu, chaque matin, en tournant les boutons de la radio, d'apprendre que les armées continuaient à se faire face sans combattre.
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« Je n’y pensais jamais, non seulement parce que je refusais d’y penser, mais parce que cela ne me venait pas à l’esprit : notre vie à deux n’avait pas de futur. » (p. 148)
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« Une cassure s’était produite. Cela ne signifiait pas que le passé n’existait plus, encore moins que je reniais ma famille et cessais de l’aimer. Simplement, pour un temps indéterminé, je vivais sur un autre plan, où les valeurs n’avaient plus rien de commun avec celles de mon ancienne existence. » (p. 112)
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Vidéo de Georges Simenon
"L'Homme de Londres", Georges Simenon, aux éditions le libre de poche
Mila Boursier, libraire à La Grande Ourse à Dieppe, nous parle du roman "L'homme de Londres" de Georges Simenon. Dans ce polar, l'auteur ne nous parle pas de Maigret, mais d'un homme qui prend une mauvaise décision un soir à Dieppe. de fil en aiguille, le lecteur parcourt les rues de la ville dans une haletante chasse à l'homme.
Un entretien mené à Dieppe, à la librairie La Grande Ourse.
Vidéo réalisée par Paris Normandie.
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