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EAN : 9782246828051
180 pages
Grasset (08/03/2023)
3.08/5   84 notes
Résumé :
« De l’âge de 6 ans à celui de 20 ans, j’ai passé toutes mes vacances dans un Home d’enfants situé dans une vallée paradisiaque, en Suisse. Une vie à la dure, des heures de marche dans la montagne, des punitions, des frites : tout me plaisait. Le chalet était tenu par Karl et Anne-Marie Ammann, avec leurs enfants Patou et Vava. Ils ont été ma famille d’adoption alors que mes parents étaient absents. Trente ans après, je suis retournée dans la vallée. Je l’ai retrouv... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Mensonges au paradis ou vérités en enfer ?

Comment départager la fiction de la réalité dans les ouvrages, souvent impudiques, de Colombe Schneck ?

En montant vers le chalet, où adolescente elle passait toutes ses vacances, retrouver ses amis perdus de vue depuis 30 ans, elle trouve l'opportunité de plonger dans son passé qui se révèle infernal. Après la mort de son père, à qui elle était fortement attachée, elle partage plusieurs années avec Charles, un alcoolique, qui la sous estime, lui fait mal jusqu'à lui asséner « tu ne vaux rien »… rupture.

Un an plus tard, elle rencontre le père de ses enfants, rédige son premier ouvrage consacré à l'assassinat d'un parent, trouve un éditeur qui la publie … son mari dénigre son livre et lâche « tu ne vaux rien »… rupture.

« Je n'ai pas vu » écrit Colombe Schneck dont le registre neuro-sensoriel est oral et non visuel, mais comment peut-on accepter de vivre ainsi sous emprise durant des années sans se révolter ? Ne pas voir, ne pas regarder, est ce mentir ou est ce pratiquer la politique de l'autruche ?

Redescendue du chalet, elle se recueille sur la tombe de ses parents, où, devenant enfin adulte elle conclut « je me suis dressée, une géante, une tête d'acier, faut pas m'emmerder, je suis la fille du Home que rien n'arrête. »

Un roman bouleversant certes, mais la naïveté de la romancière est déconcertante. Espérons sincèrement que Colombe regarde la réalité de face et trouve ainsi bonheur et équilibre.
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Souvenirs, souvenirs...
Colombe se souvient.
Des jours heureux.
De ces merveilleuses vacances, en Suisse, chez Anne-Marie et Karl.
De ces enfants qu'elle a côtoyé.
Du ski, des randonnées, des rires et des larmes.
Les jolies colonies de vacances chantait Pierre Perret.
Colombe revient.
Dans cet endroit chargé de tous ces souvenirs, ces merveilleux moments.
Si elle est là, aujourd'hui, c'est pour comprendre.
Au milieu de ces enfants qu'elle a croisé, au fil des ans, il y avait Patou et Vava, le fils et la fille légitimes du couple.
Eux aussi semblaient partager le même bonheur de se retrouver chaque année, mais...
Derrière ce paradis, y avait-il des mensonges ?
Dans sa quête, Colombe retrouvera-t-elle la petite fille qu'elle était ?
Ces séjours l'ont construite, comme ils ont construit ou influé sur le destin des autres, parce que derrière la façade,  derrière les sourires, elle, ils, n'avaient rien vu, rien senti,  rien compris.
La mémoire est sélective, l'autrice a eu besoin de confronter passé et présent pour comprendre. Dans son récit,  l'un et l'autre se mélangent, s'imbriquent.
Si j'ai aimé cette lecture, j'aurais voulu plus d'émotions, d'empathie, d'explications, mais est-ce si facile d'écrire sur ce qu'on a vécu, idéalisé,  alors qu'on vient de découvrir l'envers du décor ?
Peut-être que si Colombe Schneck n'en dit pas plus, pas trop, c'est justement pour ne pas briser le souvenir idyllique de ses séjours dans ce Home d'enfants.
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Aujourd'hui je vais évoquer Mensonges au paradis nouveau roman autobiographique de Colombe Schneck. Elle est notamment l'auteur de Dix-sept ans, Nuits d'été à Brooklyn et Deux petites bourgeoises. Avec cet opus elle plonge dans ses souvenirs d'enfance et mène l'enquête pour reconstituer la destinée de personnes qu'elle a perdues de vue après les avoir côtoyées durant les vacances de sa jeunesse.
Le paradis du titre désigne une vallée suisse qui n'est pas précisément nommée. Colombe Schneck écrit : « c'est le plus beau, le plus ancien, le plus grand chalet de la vallée. Il est pittoresque avec ses balcons ajourés, ses dentelles de bois, ses lambrequins fixés à la toiture, comme s'il avait été dessiné par le plus talentueux d'entre nous. (...). Les propriétaires sont Karl et Anne-Marie Ammann. Leur métier est « Deuxième famille ». Ils poursuivent une tradition de la vallée, accueillir des petits qui viennent d'Europe, d'Afrique, d'Amérique pour les vacances ou à l'année. Les parents payent, nous sommes aimés. Nous sommes chez nous. le Home est notre maison. » Mais le titre évoque également des mensonges que l'auteur va mettre à jour, en particulier sur les intentions du couple mentionné et du traitement réservé à leurs pensionnaires. Comme de nombreux autres enfants (que l'on peut d'abord croire privilégiés et issus d'une élite mondialisée) elle a effectué dans ce site de multiples séjours : « mes parents m'envoient pour toutes les vacances scolaires chez Karl et Anne-Marie. Quinze jours à Noël, une semaine en février, quinze jours en avril, et le mois de juillet. Deux mois par an. » Pour l'enfant et la jeune fille qu'elle a été ce monde est enchanteur, les hôtes sont charmants malgré la discipline qui règne. Karl parait autoritaire, il force les jeunes à skier sans répit, la nuit ils dorment à la dure les fenêtres ouvertes. Anne-Marie est soumise à son mari, leur propre progéniture est délaissée pour s'occuper des enfants confiés contre haute rémunération. Et pourtant, malgré ces exigences imposées aux enfants l'impression qui domine est celle de l'amour inconditionnel proposé. Colombe reconstitue cette période, elle consulte des archives, recueille des témoignages, retrouve des protagonistes. Elle s'intéresse particulièrement aux enfants du couple Ammann : Vava et Patou. Vava était sa meilleure copine, elles se sont perdues de vue ; au cours des recherches : « très vite j'apprends que Vava est malade et que Patou sort de prison. J'ai persévéré, espérant cette fois qu'une réparation était possible puisque Vava et Patou sont vivants. » Elle comprend que Karl et Anne-Marie n'étaient pas d'excellents parents, que leurs enfants ont indubitablement souffert de la concurrence vis-à-vis des gamins qui étaient placés au Home par leurs propres parents. Ce récit implique un questionnement sur la famille Schneck, ce qui semblait normal à Colombe enfant l'interroge devenue adulte. Mais le livre n'est pas un règlement de compte : « me plaindre de mes parents me dégoûte. Ils étaient absents, corsetés dans un temps ancien qui refusait de pâlir. Ce qui les obsédait sans jamais qu'ils en parlent, les empêchait de dormir la nuit, de profiter de nous, s'était passé avant notre naissance. (...). Ils n'étaient pas de mauvais parents. Ils nous aimaient. Il n'y a rien à pardonner. » En filigrane apparait une fois de plus dans son oeuvre le drame de la Shoah et les implications transgénérationnelles.
Mensonges au paradis est un roman personnel qui n'est pas une grande oeuvre littéraire. Cependant, Colombe Schneck, parfois agaçante avec ses histoires de coeur ratées et de famille compliqué où règne le non-dit, apparait comme touchante et persévérante dans son désir de reconstruction de cette histoire singulière. Sa volonté de réparation échoue partiellement mais la publication de cet ouvrage est la preuve de son engagement dans la recomposition sans fard de ce pan de son passé.
Voilà, je vous ai donc parlé de Mensonges au paradis de Colombe Schneck paru aux éditions Grasset.
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Durant sa jeunesse, pendant chaque période de vacances, l'auteure a été confiée par ses parents à Karl et Anne-Marie, un couple tenant un « home » d'enfants dans les Alpes suisses. Elle garde un bon souvenir de ses séjours dans les alpages, même si les conditions de vie y étaient dures et spartiates. Elle y fera la connaissance d'autres enfants, généralement issus de la haute société, et élevés eux aussi par des parents sans doute aimants, mais absents, accaparés par leur travail.
Bien des années plus tard, elle mène l'enquête et s'aperçoit vite que derrière ce paradis, se cachait une autre réalité : il s'avère que les enfants du couple ont souffert de leur enfance et ne s'en sont jamais vraiment remis.
L'autobiographie du début du livre dérape alors et on ne sait plus où on en est et quel est le sujet du livre.
Décevant.
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Convaincue que son enfance était une période parfaitement heureuse, Colombe Schneck part à sa recherche dans Mensonges au paradis. Seulement, au fur et à mesure de ses rencontres et de la visite des lieux, la réalité lui revient découvrant des évidences qu'elle avait occultées pour grandir, malgré tout.

De six à vingt ans, Colombe Schneck fréquente à chaque vacance un home d'enfants au milieu de la Suisse, tenu par Karl et Anne-Marie. Ils accueillent des jeunes confiés par des familles fortunées, ou des parents trop occupés par de grandes carrières, moins souvent, des parents aux mesures éducatives défaillantes.

En s'interrogeant sur le vécu des enfants de ses hôtes, Colombe Schneck révèle leurs parcours très chaotiques. Patou, le fils, n'a pas arrêté de monter des entreprises puis de piquer dans la caisse et même d'être emprisonné après. Vava, la fille et l'amie d'enfance de Colombe, inséparables au Home, s'est perdue dans sa souffrance et passe sa vie entre enfermements psychiatriques et réseaux sociaux. Tous deux ont été abandonnés par la bande de copains qui se retrouvait à chaque congé.

Alors Colombe Schneck s'interroge sur leur similitude à pervertir la réalité et s'enfermer dans les mensonges. Avec le lecteur comme témoin, elle mène l'enquête pour découvrir la nature des dénis.

Ce récit emprunte à l'autofiction ses codes. Colombe Schneck plonge son lecteur dans la même capacité de négation du ressenti. Les fenêtres ouvertes toutes les nuits même lorsqu'il gèle. Les randonnées en montagne, peu couverts pour tous, même les plus petits. Etc. Au début, Ces faits ne choquent pas trop tant le style est lyrique et passionné pour cette période heureuse que représente pour Colombe ses séjours.

Puis, les faits, petit à petit reconnus par la narratrice, apparaissent les maltraitances organisées, mais acceptées par tous, sans parler des humiliations subies, que le lecteur reconnaît. Celles de son enfance lui permettront de reconnaître celles subies, plus tard, avec un ex-compagnon.

Colombe Schneck donne les clefs pour expliquer le déni qu'elle a subit. Néanmoins, son récit est troublant de bout en bout.

Colombe Schneck aborde, d'une façon très nouvelle, cette notion de maltraitance et d'emprise, mais aussi, cette faculté qu'à le cerveau d'occulter la réalité lorsqu'elle est dérangeante et même insupportable. Cette capacité du déni est une notion a compléter par la fiction pour en décrypter tous les mécanismes. Et, ici, l'écrivaine nous y invite facilement.

Mensonges au paradis est un récit court et très personnel, passionnant et dérangeant à la fois, pour décrypter les souvenirs et la possibilité d'en occulter les parties les plus dérangeantes. Colombe Schneck embarque complètement son lecteur et le fait traverser la révélation d'un déni qui s'il n'est pas reconnu revient en paralysant sous d'autres formes. Remarquable !
Remerciements @NetGalleyFrance pour #Mensongesauparadis de @ColombeSchneck
Lien : https://vagabondageautourdes..
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critiques presse (3)
LaLibreBelgique
09 juin 2023
Des souvenirs d'enfance on en possède tous. Il y a de fortes de chances pour que ceux ou celles qui auront pris la peine d'ouvrir Mensonges au paradis le refermeront bouleversés par ce que ce récit aura ravivé en eux.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Bibliobs
24 avril 2023
Revenue dans la pension suisse de son enfance, l’auteure de « la Réparation » découvre un paradis en trompe-l’œil.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LesEchos
11 avril 2023
En commençant son quinzième livre, Colombe Schneck entendait écrire un aimable roman suisse consacré à un « home d'enfants » où elle passait jadis les vacances. Se dévoile pourtant, dans « Mensonges au paradis », l'envers du décor d'une carte postale jusqu'alors jamais écornée. Une réflexion personnelle et romanesque sur la force du souvenir et les affres du temps qui passe.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
Un an après la mort de mon père, j'ai rencontré Charles. Il m’a séduite par sa culture, il a visité tous les musées européens, mais nous n'évoquons jamais mes études, il n'a pas terminé les siennes. Mon travail dans une émission de télévision qui connaît un certain succès n'est pas non plus un sujet. Journaliste comme moi, ses débuts sont plus difficiles. Une de ses amies m'a confié qu'en mon absence, il parlait de moi avec fierté et cela me suffit. À table, il finit la bouteille de vin, puis commande un dernier verre avec l'addition, il a toujours quelque chose à dire, j'en suis persuadé, avec lui je ne m'ennuierai pas. Nous nous sommes très vite installés ensemble.

(…)

Je suis alors comme Vava experte en embellissement, j'ai appris à créer dans nos 30 mètres carrés un beau décor, une belle table, une atmosphère chaleureuse. Nous recevons nos amis, je fais les courses, prépare le dîner avec soin, débarrasse, parfois aidée par une convive, il prend en charge la conversation. Je lis des romans qu'il juge un art mineur. Si un invité m’interroge sur mon travail à la télévision, il nous interrompt, le sujet est superficiel et moi bien narcissique. Je pense qu'il a raison.

Une fois les amis partis, il critique ce qui manquait, ce qui a été raté, ce que j'ai oublié. Quand il lui arrive de me faire un compliment, la sauce de la salade est délicieuse, je suis contente.
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Par hasard, j'avais fait connaissance avec un premier inconnu, mon grand-père paternel. En lisant un vieux Paris Match, j'avais appris qu'il avait été assassiné. Mon père avait dix-huit ans, il avait dû affronter les crieurs de la presse à scandale et les articles quotidiens sur son père, l'homme coupé en morceaux par son amant, victime d'une passion homosexuelle qui aurait mal tourné. Je suis devenue obsessionnelle, je veux tout savoir de cet assassinat, partager avec mon père l'humiliation qu'il a subie, la porter avec lui, dans l'espoir d’effacer sa peine. Mais je crains le mot en trop qui aurait démontré mon inaptitude à être l'auteur de quoi que ce soit. Le livre terminé, il est très court, je mets plusieurs mois à oser l'envoyer à une maison d'édition. J'ai peur des moqueries, pour qui se prend-elle ? J’ai enfin quitté Charles, je suis mariée, mais ses mots résonnent, de manière souterraine, ils ne me quittent pas, « tu vaux zéro ».

Un éditeur m'annonce qu'il me publie et qu'il attend le manuscrit suivant. Dans son bureau, je comprends à l'instant que je vais devoir choisir entre l'écriture et mon mariage.
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Pendant les sept années où j'avais dû écouter la liste de mes méfaits, je ne les entendais pas, je n'étais pas là. Ce ne pouvait pas être mon histoire, ou seulement de manière accidentelle, ce n'était pas de sa faute, c'était l'alcool le monstre. J'avais oublié d'acheter du pain et c'était honteux, j'avais laissé traîner une peau d'orange sans la jeter immédiatement, signe de mon effondrement intérieur, la porte du placard était entre-ouverte, preuve de ma faiblesse mentale, je n'avais pas choisi la bonne marque d’essoreuse à salade, ni celle de la lunette des toilettes, une idiote, une grosse vache, t'as vu ton cul, des poils sous les bras, mes sous-vêtements distendus, comment pouvait-il me désirer ? Il traquait la moindre faute, la déception, le mauvais choix, les soulignant, je n’avais pas le droit à l'erreur, je récurais toute trace, j'allais me coucher le plus vite possible pour ne pas avoir à entendre davantage. L'humiliation, la honte que j'éprouvais, je ne pouvais pas être cette femme-là, soumise à la peur, c'était forcément de ma faute, quelque chose que je faisais mal. Il arrivait que des témoins s'interposent. Je ne le voulais pas, cela n’existait pas, je les rassurais. Je me suis barricadée, sourde et muette, j'étais hors d’atteinte et je travaillais. Le reste, l'amour, appartenait à un passé inaccessible.
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Chaque jour m'arrivent des doses d’humiliation, de rabaissement. Je crois ne rien ressentir comme si j'étais vaccinée contre la douleur. Je me couche de plus en plus tôt, je me tais, je n'entends rien, inventant une forme de résistance passive.

J’ai vingt-quatre, vingt-cinq, vingt-six, vingt-sept ans, vingt-huit, puis vingt-neuf ans et les apparences d'une femme moderne à qui la vie réussit, un travail et bientôt un mariage. J'en suis certaine, je suis le bon modèle.

(…) je collectionne les preuves d'amour et de bonté de Charles, elles sont nombreuses, les bouquets de tulipes rouges, d'iris, de pivoines. J'arrange les fleurs dans un vase, ainsi tous les visiteurs peuvent admirer sa générosité, l’amour qu’il me porte. Je comprends que si je partage avec lui un succès, il répond avec cruauté. Si je lui montre que je souffre, j'ai droit à un cadeau.

(…) Un matin, Charles m’assène, « Tu vaux zéro ». Le lendemain, c'est un vendredi, nous dînons ensemble, je lui annonce, « C'est terminé ». Il se lève de table, son verre tombe à terre. J'appelle ma mère en sortant, elle vient me chercher dans le joli studio dont les fenêtres donnent sur un faux acacia et je reviens vivre chez elle. Elle ne m'a pas plainte, je ne me suis pas plainte. J’ai rencontré le père de mes enfants six mois après.
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Mentir, écrire, mêler ma vie à un monde rêvé, les confondre devient ma citadelle. Je me fabrique une maison solide, bien qu'imaginaire, à l'extérieur de mon mariage. Avec raison, mon mari ne le supporte pas.

Écrire et aimer sont deux activités clandestines. Quelqu'un mentionne mon premier livre, il réplique, agacé, « cela vaut zéro ». J'entends Charles. Le soir même, j'annonce à mon mari que je le quitte et à mon éditeur et amant qu'il doit choisir. Il reste avec sa femme. Nous nous séparons.

Les enfants ont trois et sept ans, mes parents sont morts, je perds mon emploi à la télévision. Quand on m'interroge, je nie que cela soit diffïcille.

Je suis une mère de famille célibataire à la recherche d'un emploi, acceptant ce qu'on lui propose, surveillant son compte en banque, redoutant l'arrivée des vacances scolaires. Comment faire pour les occuper et leur offrir l'illusion que tout va bien ? Je trouve des séjours en solde, m'ennuie dans des parcs à thèmes. Le soir, je suis trop fatiguée pour raconter l'histoire jusqu'au bout. Je traite ma fille de six ans de salope parce qu’elle m'écrase au jeu des sept familles.
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Vidéo de Colombe Schneck
Colombe Schneck vous présente son ouvrage "Deux petites bourgeoises" aux éditions Stock.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2526569/colombe-schneck-deux-petites-bourgeoises
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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