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3,89

sur 1477 notes
Je n'avais pas été à ce point bouleversée par un récit depuis bien longtemps. Pourtant je n'ai pas de chien, mais un chat ! Cependant, dans ma famille il y a eu et il y a encore des chiens, et le lien à leur maître est fort, très fort. Comme dans ce récit.

Je ne connaissais pas l'auteur, qui nous fait partage l'histoire vécue avec son chien treize ans durant, depuis la rencontre jusqu'à la fin. Que c'est beau ! Que c'est fort, puissant, étonnant, et en même temps je ne suis pas surprise ! le lien à un chien peut être cet amour.

Son style racé n'est pas particulièrement fluide, il m'a fallu relire parfois des phrases, mais quel style ! Un style qui marque, qui envoûte, qui émeut aussi. Un style riche, corsé, qui surprend vraiment. Profusions de mots à l'inverse du commun, et d'images colorées, poétiques, vitales, créant en moi des émotions fortes… si fortes que j'étais en larmes à la fin, exsangue et comblée.
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Voici une magnifique histoire d'amour entre deux beaux spécimens du monde animal, un chien et un humain. Ubac, pour le côté nature du canidé et le goût prononcé pour la montagne de son maître, Pinpin, l'humain ainsi surnommé par ses potes. Il ne faut s'attendre à rien d'extraordinaire si ce n'est la vie en duo parsemée de profondes réflexions sur leur périple amoureux, auquel se grefferont d'autres liens, humains ou chiens. Il faut juste se laisser aller à la douce tension de bonheur que les amoureux des bêtes ne manqueront pas de ressentir, tout comme l'autre tension, de malheur inéluctable celle-là, si injuste et cruelle mais pourtant naturelle, due à l'espérance de vie d'une espèce dérisoire par rapport à l'autre.
J'ai beaucoup aimé, j'ai adoré par moments la prose un brin rebelle et malicieuse de son auteur, une prose pas si facile que ça, alambiquée parfois. J'ai eu du mal à m'y plonger au début, souvent à m'y reprendre dans des phrases complexes et des mots peu courants, quand ça a commencé à se délier vers la moitié. L'habitude sans doute, ou le relâchement du style.
Les animaux de compagnie reprennent de la place dans notre société, peut-être la place que nos vies urbanisées ont laissée en s'éloignant du monde sauvage. le monde de l'édition quant à lui s'en est emparé, et ce livre mérite largement son succès. Même si à titre personnel je place bien au-dessus celui d'Audrey Joucla de même nature mais passé inaperçu, « Montaigne, Kant et mon chien », empreint de références philosophiques pas forcément moins digestes que certains passages de celui-ci.

« La seule scission du temps dont j'étais déjà conscient est qu'il y avait eu avant Ubac et désormais Ubac ; l'amour, ça coupe la vie en deux. »
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Gros coup de coeur pour ce roman de Cédric Sapin-Defour que j'avais lu suite aux chroniques sur Babelio : merci notamment à Bookyccoky d'avoir dès sa sortie attiré mon attention sur ce « Son odeur après la pluie ».

Véritable succès en librairie, un succès de bouche à oreille comme on les apprécie, parce qu'un livre très touchant qu'on referme le coeur gros avec l'impression d'avoir passé du temps avec ... des amis.

Cédric Sapin Dufour renouvelle en effet très élégamment le thème d'un chien et de son maître, thème qu'il n'utilisera d'ailleurs pas du tout, pour décrire la relation exceptionnelle qu'il a eu avec un bouvier bernois baptisé Ubac. Il faut dire que nous sommes en Savoie, que l'auteur est « prof de gym » pour subvenir à ses besoins, alpiniste à ses heures de détente, et profond ami de la nature.

Mais avant sa « rencontre » avec Ubac il vit seul et pratique le sport pour les endomorphines qu'il provoque, jusqu'à ce fameux jour où, suite à une annonce qui a attirée son attention, il est choisi par une toute petite chose que lui présente la femme qui fait de l'élevage de chiens.

Qui n'est jamais allé ni à la SPA ni chez un éleveur ne peut comprendre tout à fait ce qu'il veut dire : j'ai vécu la même expérience et me suis totalement reconnue dans ce moment, où un chien (pour moi une chienne) vous attribue le qualificatif de maître en remettant son destin entre vos mains. Cela m'est arrivé personnellement, j'étais « par hasard » dans un refuge pour chiens, je n'avais pas l'intention du moins consciente d'en adopter un, mais cette chienne baptisée Cadix m'a « choisie » et il n'était plus question ensuite de repartir sans elle.

Pour notre auteur c'est une nouvelle vie qui commence, et il ne le sait pas encore. Très vite c'est une relation exceptionnelle qui se tisse entre les deux êtres.
Car Ubac lui-même est exceptionnel.

Ce n'est pas une peluche.
Pas une chose non plus. Qu'on transporte d'un endroit à un autre et à qui on met un petit manteau en cas de pluie.
Pas un petit d'homme à quatre pattes non plus. le chien est à sa place, meilleur ami de l'homme comme le dit la formule.

Et Cédric Sapin-Dufour réussit le tour de force de nous faire pénétrer dans cette relation comme si on y était. Avec son chien, l'auteur découvre le miracle de l'instant présent. Celui qui fait sentir tous les moments égaux, et dont il faut profiter. Qu'ils soient dans la nature (beaucoup), dans la maison, ou dans le van, la complicité entre ses deux êtres est remarquable.
Et oui, fait envie.

Et bientôt le cercle va s'agrandir. Il y a d'abord Mathilde, qui, comme une évidence, va entrer dans la vie de l'auteur plus d'Ubac. Car il serait impossible qu'elle ne participe pas à cette fête.
Et puis il y aura Cordée et Frison, en quelque sorte soeur et fille d'Ubac, un trio qui compose avec l'auteur et sa compagne une réelle famille.

Et c'est bien à une histoire d'amour qu'on assiste, parce qu'il faut le dire, c'est d'amour dont il s'agit, et qui se multiplie sans jamais que quelqu'un se trouve privé de quoi que ce soit.

Mais comme toutes les meilleures histoires ont une fin, il faudra bien qu'Ubac s'en aille un jour pour le paradis des chiens. Et je défie quiconque de lire ce passage bouleversant sans être soi-même bouleversé.
Je l'ai été, en tout cas, mais l'histoire ne s'arrête pas là : les pages consolantes que nous livre l'auteur en fin de récit sont tout simplement d'un grand réconfort. Elles témoignent de la puissance de la relation que l'auteur a eu avec Ubac, et de ce qu'il conservera de tout cela par-delà la mort.

Livre remarquable de sensibilité et de réceptivité à un autre être - qu'on range dans la catégorie animal -, sans jamais tomber dans la mièvrerie, Cédric Sapin-Dufour réhabilite la relation au meilleur ami de l'homme dans ce témoignage d'une grande authenticité.

Servi par une langue plaine d'élégance : le succès en librairie est décidément très réconfortant, pour indiquer qu'un bon livre finit toujours par émerger puisqu'il y aura toujours de bons lecteurs qui sauront les dénicher.
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Un titre et un bandeau qui vous accroche pour peu que vous soyez sensible à nos amis les chiens.
D'abord un titre Son odeur après la pluie qui sent bon le retour de balade avec son chien. L'odeur d'un temps de connivence, de dépense, de moments partagés .
Et puis la photo de profil d'un bouvier bernois. La tendresse,la délicatesse, la gentillesse.
Ce gentil bouvier bernois s'appelle Ubac. Il est né en 2003 et va partager la vie de Cédric puis de Mathilde et Cédric.
Partager la vie n'est pas le verbe juste. Ce sera plus que cela. Une osmose, une fusion entre l'homme l'animal.
Cédric Sapin-Defour nous entraîne dans tes torrents d'émotions d'humanité ou comment une relation avec un animal nous dit le vivant.
Bien évidemment ce livre touche au plus profond et nous invite sur les routes de la différence, de la tolérance, de la vie mais aussi de la séparation et de la mort.
L'auteur nous parle de tout cela avec délicatesse mais aussi avec force.
Ubac est une vie qui fait irruption et devient indispensable. Un lien essentiel entre l'homme et l'animal .
Un compagnonnage intense qui touche au coeur.
Jean Paul Dubois qui préface le livre de Cédric Sapin Dufour a obtenu le Prix Goncourt pour son roman :Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même facon .
C'est bien le cas de Cédric. Avec Ubac il habite le monde au plus près de son regard, au plus près du sol, de la nature et de cette relation partagée.
Ce livre nous touche car il parle d'un compagnonnage respectueux qui grandit les uns et les autres.
Pour toute personne ayant compagnonner avec un chien, ce livre est un baume apaisant qui nous rappelle tout ce que pous nous apporter une présence animale.
Plus que touché par cette histoire car elle emprunte quelques chemins que nous avons vécu avec notre chien Fjord.
Fjord était un berger australien avec lequel nous avons comme Ubac et Cédric marchés sur les chemins du Beaufortain.
Comme Ubac, Fjord a respiré le grand air du Beaufortain et s'est extasié de la vue allant du Mont- Blanc au Lac de Roselend.
Comme pour Ubac, nous avons du descendre Fjord à la clinique des Quatre vallées à Albertville.Pas pour des tiques mais pour un épilé.
Fjord nous a quitté il y a 3 ans.
En reprenant les termes de Cédric Sapin Defour, Fjord a du rejoindre Ubac d'arbres en âmes et que le plus de vous persiste.
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J'étais très impatiente de lire ce livre plutôt encensé par la critique !
J'avoue que j'ai été plutôt déçue !

Le début du livre est certes très touchant : le choix du chien (qui choisit qui d'ailleurs ?), l'attente de son arrivée, la recherche de son nom, ses premiers pas dans la maison, les premières promenades etc...

Mais ensuite... ça se gâte ! A partir de la 2nde partie du livre, la description de ce que j'ai vite considéré comme la vie rêvée de 2 bobos à chiens (oui oui au pluriel) m'a vite lassée !
C'est dommage car certains passages liés au comportement chien lui même étaient intéressants mais la description des N visites chez le vétérinaire, voyages en van et autres paquets de croquettes... pitié non !

Désolée, je n'ai pas non plus été bouleversée par la fin ! Trop c'est trop ! je trouve même que l'emprunt de la citation de Victor Hugo (qui, lui, pleurait sa fille !) insupportable !!!

J'ajoute que le livre est écrit dans un style très ampoulé voire même pompeux avec des constructions de phrases complexes qui freinent la lecture ! j'ai dû m'arrêter plusieurs fois pour retrouver le verbe , le sujet, les divers compléments et ainsi retrouver le sens de phrases au premier abord incompréhensibles.

Quant aux divers mots "pseudo-savants" qui émaillent le texte j'ai vite abandonné l'idée dans chercher le sens au fil du texte. Tant pis !!!
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Une déception qui soulage.
A lire les éloges sur le témoignage bouleversant de l'auteur, j'avais hâte de me plonger dans son récit et en même temps j'étais un peu réticent à l'idée de basculer inévitablement dans une crise lacrymale.
Suite au pathétique « mea-culpa » de Houellebecq ((bien plus insupportable que la dernière crise existentielle de Beigbeder) et à « L'Adversaire » d'Emmanuel Carrère dont la pénurie de ponctuations et surtout de virgules rend la lecture de l'ouvrage extrêmement pénible, j'étais vraiment enthousiaste d'inhaler enfin « son odeur après la pluie* » et de retrouver, du moins j'en étais convaincu, une écriture aussi sincère que légère.
Dès les premiers mots, j'ai su que je n'y arriverai pas et je n'ai effectivement pas pu aller au-delà de la vingt-et-unième page.
J'avais encore une fois imaginé des phrases simples, fluides et peut-être un peu poétiques, et j'ai été giflé par une fatuité stylistique ainsi qu'un oubli fondamental : un désintérêt total pour la compréhension du lecteur lambda que je suis.
Ce ne sont pas forcément les mots que je trouve inadaptés, mais leur utilisation et surtout cette volonté d'inventer une nouvelle texture aux phrases ou de les transformer en une succession de charades. Je dois ainsi les relire au moins trois fois sans forcément réussir à trouver la solution - Au point où je me suis mis à paniquer et à m'interroger sur ma santé mentale. Serais-je touché par un Alzheimer Précoce ? Un cancer du cerveau ?
Juste un exemple de mon ultime effort (p 21) - En exprimant son désir d'aller voir le chiot en question : « Si mon fourgon blanc prend la direction de là-bas, ce ne sera pas pour voir si ce n'est pourvoir un réel déjà bien garni de ses bonheurs et de ses manques. »
Bien évidemment, on arrive (peut-être) à comprendre la phrase, mais il y a toutes ces tentatives comme « voir/pourvoir » et ces « ses » à la place de « mes » qui rendent immédiatement le texte capricieux et ennuyeux (le « ses » appartient vraiment au chien ou à l'auteur qui s'exprimerait donc comme Alain Delon ?)
Je ne prendrai donc pas le risque de poursuivre jusqu'à la réception du chiot et de me heurter à toutes ces fabrications inutiles, surtout lorsqu'elles aborderont ce lien merveilleux, cette complicité si extraordinaire, tellement irréelle qu'elle se passe de mots.
Peut-être que je me trompe, que l'auteur, dans un sursaut de vérité et d'humilité oubliera sa « transformation en écrivain » et qu'au fil des pages, les phrases s'éclairciront par la pureté de l'émotion…
Je crains trop que non - et en réalité cela m'arrange, car je ne veux ni qu'on « me vole » que l'on détruise, saccage cet amour universel dans un déluge égotique,
ni de devoir affronter cette réalité d'une fin qui annoncerait également la mienne. En fait, j'espérais que cet ouvrage allait pouvoir déjà m'aider à supporter le pire, mais c'est un échec dans les deux cas, celui de cette lecture et de mon incapacité encore à imaginer le départ de l'être qui me fait devenir meilleur et valide mon existence chaque jour. Remarquez… j'en ai encore de très beaux devant moi (il n'a que deux ans🐾) avant d'entamer une série de stages intensifs sur la résilience.
J'ose écrire cet avis aussi par altruisme 😉 afin de déculpabiliser peut-être la deuxième (?) personne qui n'aurait également pas pu dépasser ces quelques pages pour les mêmes raisons, ou presque.
Et je me permets la requête suivante : Echanger ce livre pour le/la plus aguerri(e) d'entre vous, contre une auto-fiction sur la rédemption réussie d'un agnostique, d'une rencontre qui va changer une vie, sur un aveu etc… tout ceci rédigé d'une façon très simple, non maniérée - quelque chose entre une biographie d'Ophélie Winter et celle de Sartre… vous voyez ?
Cela peut être aussi un Bukowski … je n'en ai jamais lu.
Merci beaucoup
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Ubac était un bouvier bernois, une race de chien malheureusement promise à une longévité trop brève. Cédric Sapin-Defour revient dans ce beau livre grave sur le déchirement qu'a été pour lui, pour sa compagne Mathilde et leurs entourages, la perte de cette part essentielle de leur vie.

Une annonce parue dans un journal gratuit local, à moins que ce ne soit le destin, guide l'auteur vers ce chiot, dernier disponible d'une vaste portée de douze Et ce sera dès le départ un coup de foudre partagé.

Les moments heureux ne manquent pas, d'autant plus que Cédric est un passionné d'alpinisme et que les occasions de partir en balade sont fréquentes. Quelques mois après avoir accueilli Ubac, il fait la rencontre de Mathilde, qui deviendra sa compagne. La « famille » s'agrandit encore avec Cordée, une chienne labrador et Frison, qui est fille d'Ubac.

Ce récit est donc avant tout un essai sur la place que tiennent les deuils dans nos vies. Qu'il s'agisse d'un animal ou d'un humain chaque être vivant peut nous manquer terriblement lorsque la mort survient… J'ai aimé le style relevé de Cédric Sapin-Defour, qui abonde en références bienvenues et éclairantes. Et la superbe préface de Jean-Paul Dubois est un plus certain !

#Sonodeuraprèslapluie #NetGalleyFrance
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L'odeur d'un chien mouillé est unique au monde… Assez forte, incommodante et pourtant, lorsque notre chien n'est plu, cette odeur particulière nous manque, comme le cliquetis des griffes…

Des chiens exceptionnels, j'en ai connu, ils me manquent encore.

Alors ce roman qui parle d'un amour fusionnel entre un homme et son chien, bouvier bernois, ça me parlait, me donnait envie de le lire, même en sachant que le final serait larmoyant, parce que oui, un jour, nos animaux de compagnie nous quittent.

Alors que je m'attendais à recevoir des émotions en pagaille, ma lecture a été assez froide, presque clinique. Nulles émotions dans ces pages où un homme et un chien font leur première rencontre, leurs premiers pas ensemble, où ce jeune chiot apprend à découvrir son nouvel univers.

Merde alors, qu'est-ce qui m'arrive ? Aurais-je perdu ma capacité à m'émouvoir ? Serai-je jalouse de sa relation fusionnelle avec son beau chien ?

Impossible, j'ai vécu aussi ce genre d'histoire et je suis toujours capable de m'émouvoir dès qu'un humain et un animal ont une relation fusionnelle ou qu'une personne perd son chien, qu'il ait été perdu, volé (comme pour les chats).

Alors docteur, la cause du malaise ? Cela est dû au style d'écriture de l'auteur, dont certaines tournures de phrases étaient assez difficiles à lire, alambiquées, comme si l'auteur avait voulu complexifier le récit au lieu d'aller au plus simple.

Bref, le style ampoulé m'a empêché de vibrer de cette relation entre l'auteur et son chien, nommé Ubac, ainsi que le fait qu'il parle plus de lui que de son animal. Trop de "je", ce qui m'a fait rester à distance de ce récit, puisque je n'y trouvais pas ce que je cherchais : les émotions d'une telle relation.

Alors oui, ce n'est pas toujours facile à expliquer ce genre d'amour avec un animal, pas toujours évident de raconter, de mettre les mots sur ces belles histoires, afin de faire vibrer son lectorat et j'avoue que j'aurais du mal à raconter mes histoires fusionnelles avec certains chiens, qu'ils aient été des chiens malins ou des un peu con (j'en ai eu un, mais c'était un amour).

Les émotions sont arrivées pour la fin de vie de Ubac, là, mon coeur s'est serré et mes yeux se sont humidifiés. Hélas, ensuite, l'auteur a fait trop long et l'ascenseur des émotions est redescendu et j'ai terminé les dernières pages assez péniblement.

Dommage, j'attendais beaucoup de cette lecture, dont des vibrations fortes et elles ne furent pas au rendez-vous. Vu que sur Babelio, les critiques sont positives à l'écrasante majorité, il y a plus de chances que vous passiez du bon temps dans cette lecture que moi.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Une très belle écriture
pour le plus émouvant des hommages
à un amour de chien.
Si vous avez (eu) le bonheur de vivre
ce type de relation,
chaque mot va vous parler,
vous ricocher au coeur.
Une histoire qui vient de loin,
prend forme un jour, comme ça.
Une vraie Rencontre, la chance de se trouver
qui permettra à l'homme de se retrouver.
"Ce quadupède qui va l'aider à se tenir debout".
Avec ce gros chienchien la confiance absolue!
Un amour inconditionnel qui les "enluminent"
Splendeurs de cette passion ,
misères de ce deuil presque impossible
qui tient de l'amputation ..
Ces chiens qui vivent sept fois
plus vite et plus fort que nous....
Cette lecture m'a fait vibrer
me plongeant dans le passé avec Loden
me parlant aujourd'hui d'Ouchka..
Merci pour ce beau regard
sur ces relations particulières


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Est-il possible de parler de ce livre sans se mettre à raconter sa vie ? Pour Jean-Paul Dubois, c'est raté… Dans sa magnifique préface, l'écrivain toulousain dit tout le bien qu'il pense de ce livre mais, surtout, il parle de sa chienne. Il ne l'avait pas oubliée bien sûr : grâce à Cédric Sapin-Defour, il l'a revue.
« Son odeur après la pluie » est un journal de bord de la relation qui se forge entre le « maître » et « l'animal ». Un dominant et un dominé ? le schéma est trop simpliste… Apprentissage mutuel est un terme plus adapté. Difficile de ne pas être bouleversé par ce témoignage. L'auteur analyse cette tranche de vie pour lui, une existence pleine pour son chien, avec lucidité et intelligence. Alliant la précision du scientifique et la faconde du lettré, Cédric Sapin-Defour entraîne le lecteur sur un terrain glissant. Celui du souvenir. En l'occurrence, le souvenir s'appelle Cayenne, notre dernier chien. Né à Mafate, il fut arraché de son paradis par la roublardise de nos deux derniers enfants et la complicité d'une copine qui, de ce fait, devint la marraine de cette petite boule de poil. Cayenne avait déjà cette bonne humeur et ce sourire qui ferait passer la Joconde pour Elisabeth Borne. (Pour ceux qui considèrent qu'un chien ça ne sourit pas, votre lecture peut s'arrêter ici, la suite est encore plus agaçante…)
Cayenne était un Royal Bourbon. le métissage, à la Réunion, n'est pas une spécificité humaine. Les hasards de la reproduction confèrent aux canidés « péi » des variations qui empêchent d'utiliser les habituelles taxonomies de Canis familiaris. le chien réunionnais est à l'espèce canine ce que Dali est à la peinture : du surréalisme… Cayenne était un golden retriever bonsaï…
Cayenne fut le chien des enfants puis des petits-enfants. C'était tellement vrai que nous répondons depuis aux délicieux surnoms de Papy et Mamy Cayenne… Cayenne était aussi le chien du quartier, celui qui guidait les enfants vers l'arrêt de bus, d'abord les nôtres puis tous ceux de « Ravine Sèche ». Nous ne connaissions pas tous les voisins mais tout le monde savait situer la maison de Cayenne. Jeune, il ramena comme cadeau des dizaines de savates dérobées dans le voisinage où le pourcentage d'unijambistes semblait défier les lois de la statistique. Il nous fit aussi don de quelques poussins qu'ils ne croquaient pas mais que nous rendions plein de salive à une poule courroucée. Ce chien n'avait aucune éducation d'où une propension à faire des conneries proche du sublime. En cela, il semblait valider les griefs des opposants à la pédagogie positive.
Cayenne était un randonneur infatigable doublé d'un insatiable goinfre, existerait-il des transferts génétiques entre espèces lorsqu'elles partagent le même toit ?
Cayenne comptait des dizaines d'amis, humains, canins et même félins… Si les chiens participaient à des élections, lui, l'anar dans l'âme, aurait sans nul doute accumulé les mandats. Il faisait mentir l'adage selon lequel « les chiens sont comme les enfants et les pets, il n'y a que les siens que l'on supporte ». Par contre, il donnait raison à Desproges quand il disait « qu'il y avait plus d'humanité dans l'oeil d'un chien qui remue la queue, que dans la queue de le Pen quand il remue son oeil ».
Cayenne aura connu la métropole, la neige, l'eau fraîche, courir après les lièvres plutôt qu'après les tangues, les siestes devant le feu de bois. Il était déjà vieux mais le climat clément du Languedoc lui permit de prolonger son séjour parmi nous…
Le 13 août 2022, il a rejoint le OuahValhalla des chiens, la seule fois où il nous a fait du Thor.
En lisant « Son odeur après la pluie », en imaginant Ubac qui a sa place au panthéon des illustres Rintintin, Belle, Milou, Rantanplan, Didier et tant d'autres, j'ai revécu notre histoire à Cayenne et nous, les bons et les moins bons moments. J'ai souri aux réflexions communes. Mes appréciations parfois divergentes du statut du chien dans une famille ou dans la société, n'ont en rien gâché ce plaisir de lecture parfois drôle souvent poignant. J'ai pensé à celles et ceux qui ont connu Cayenne, l'ont parfois hébergé, celles et ceux qui n'ont manifesté aucune gêne à la mention de notre tristesse, toutes celles et ceux qui ont en commun cet amour des clébards, toutes celles et ceux qui se régaleraient à lire « Son odeur après la pluie »… Sandrines, Gaëtan, Hugo, Laurette, le Claude, Martine, Domien, Christiane, Jeff, Françoise, le Dumazérien, Sully et puis bien sûr Marraine Maryvonne.
Est-il possible de parler de ce livre sans se mettre à raconter sa vie ? Pour moi, Caramba encore raté !
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